Notre héroïne qui pensait avoir subit à peu près toutes les souffrances possibles et imaginables eut son lot de douleur dans le chaud désert de Harena. Elle, qui pensait que sa bénédiction encore toute fraîche avait par essence mit fin à ses comportements automutilatoires, put découvrir presque avec nostalgie que ce don pouvait très bien être source de douleurs toutes nouvelles. En regrettant amèrement son ancienne robe voilée, elle faisait traîner ses longues ailes blanches dans le sable, épuisée par la chaleur. Evidemment nous connaissons tous les affres d'une dure journée de canicule mais lorsque l'armure est assez chaude que pour brûlée à travers le tissu, difficile de résister à la tentation de se dévêtir entièrement. Enfin, cette Purificatrice n'était pas une sotte non plus et connaissait ses limites, la syncope pouvait bien encore attendre quelques gouttes de sueurs à travers sa chevelure détrempée.

Ce long calvaire trouva néanmoins fin au sommet d'une dune où par hasard elle tomba sur la fameuse pyramide de Toramarusama. Evidemment elle connaissait de nom ce monument ancestrale emplie de mystères ainsi que l'ancienne malédiction qui régnait en son sein, mais son sens des priorités l'obligeais à se diriger vers elle. Un peu d'ombre et un pause bien méritée étaient les bienvenues pour poursuivre son périple.

Mais qu'est-ce que?... Se dit-elle alors en voyant sortir précipitamment une petite troupe affolée qui courrait vers sa direction. Le devoir n'attendra donc jamais le repos...

Elle sorti son épée, voyant que ces inconnus étaient-eux mêmes armées, mais elle put vite s'apercevoir qu'il ne représentaient aucuns danger.

- Fuyez donc pauvre femme! Toramarusama est réveiller! Cria l'un d'eux en passant à côté de Cylicia.

En secouant la tête d'épuisement, elle leur répondit :

- Prévenez les Gardiens! Je m'occuperais de contenir le mal!

Ils avaient forcément entendus mais  difficile de savoir si leurs intentions allaient suivre, trop occupés qu'ils étaient à prendre leurs jambes à leur coup. Et puis, pour être assez sot que pour déranger le sommeil de l'ancien roi il ne pouvait s'agir que de voleurs. Enfin, elle mit ses préjugés de côtés et finit par atteindre difficilement l'entrée de la pyramide. Rien de bien grave aux premiers abords, nul signe de vie si l'on puisse s'exprimer ainsi, bien que quelques bruits douteux s'échappait des profondeurs de l'imposante structure.

C'était le moment où jamais de reprendre des forces. Elle sortit sa gourde d'eau, quelques morceaux de crocodile séchés, et défit son armure afin de faire descendre au plus vite sa température. Il faut avouer qu'elle n'avait aucune idée de comment contenir réellement ce mal et que les Gardiens, à moins de savoir voler, n'allaient probablement pas arrivés de si tôt. Autant dire qu'elle était loin de se douter de tomber si vite sur un Gardien si proche d'elle...

Le soleil tapait dur en ce jour, plus dur encore que d'habitude dans le désert. Une véritable fournaise, troublant le champ de vision par les tremblements de l'air bouillant. Heureusement, Baldwin était relativement à l'abri de cette situation, qu'il avait adopté au fil des mois, sur le dos d'Athear, plusieurs centaines de mètres au-dessus de l'étendue de sable. Il y faisait très légèrement plus frais. Néanmoins, il était tout de même trempé de sueur, et était content de porter sa capuche sur sa tête, évitant ainsi l'insolation.

Actuellement, le maître d'armes était en patrouille à l'extérieur de la capitale, dirigeant un petit groupe de deux autres Gardiens. Leurs objectifs étaient les mêmes que tous les jours : vérifier qu'aucune créature suspecte rodait dans la zone, protéger les voyageurs, et arrêter les bandits et voleurs de grand chemin. Mais en les temps actuels, c'était principalement le premier qui primait. Les rencontres avec de petits groupes de skarniens vagabonds étaient courants. Heureusement, ils ne menaçaient pas grand monde ainsi, assez faibles. Ses confrères, eux, étaient au sol, accompagnés d'Ashcal, et étaient prêts à intervenir si besoin, s'il repérait quelque chose de là-haut.

Il finit par distinguer justement un petit groupe d'humanoïdes, semblant courir précipitamment. Ils n'étaient pas des hommes-rats, car leurs postures et leurs façons de se déplacer différaient totalement, mais ils pouvaient rester dangereux, surtout qu'ils avançaient vers son groupe. Il fit aussitôt atterrir l'hippogriffe, puis descendit pour leur expliquer rapidement la situation.

« Tu as repéré quelque chose ?

- En effet, un petit groupe de personnes courent vers notre direction. Il m'est impossible de savoir s'ils sont dangereux, mais préparez-vous au combat, sait-on jamais.

- Très bien ! »

Tous dégainèrent leurs armes, et se mirent en garde. Mais au lieu d'une troupe de brigands armés jusqu'aux dents, ce fut des hommes apeurés qu'ils reçurent. Ces derniers se jetèrent à leurs pieds, comme s'ils étaient leurs sauveurs, sans même se soucier des lames qu'ils pointaient vers eux quelques secondes avant.

« Les Dieux soient loués ! On se rend ! Ne nous faites pas de mal !

- Que se passe-t-il ? Que semblez-vous fuir ?

- To... Tora... Toramarusama ! Sa... Sa malédiction ! Il s'est... Il s'est réveillé ! Nous préférons aller en prison, plutôt que de mourir par sa main ! »

Ils se regardèrent entre Gardiens, inquiets. La pyramide de cette créature était à quelques lieux d'ici, ces humains avaient couru en continue à travers le désert, poussés par la peur, et leur état ne laissait pas place au doute. Baldwin savait que sa faction s'était occupée, après beaucoup de difficultés, du cas de Toramarusama, par le passé. Il se tenait tranquille depuis, puisque, malheureusement, il était très difficile de se débarrasser définitivement de ce genre d'ennemi. Ceux-là étaient sans conteste des pilleurs de tombes, ils étaient tous d'accord, mais ils avaient fait la plus grosse erreur de leur vie. C'était de son devoir de régler cette situation au plus vite, avant que la momie ne cherche à se venger, au pire moment possible.

« Pour ça, vous allez y aller, en prison ! On vous embarque tous !

- Attendez ! Il... Il faut que vous y alliez au plus vite !

- Pourquoi donc ?

- Une femme. En armure. Avec des ailes blanches. Elle... Elle doit être folle ! Elle nous a demandé de prévenir les Gardiens, tandis qu'elle contenait le mal ! »

Une stryge blanche ? Voilà qui changeait la donne, et rendait le problème d'autant plus urgent. Sa description sonnait bien purificateur, mais même si c'était le cas, de l'aide ne serait pas de refus. Il prit à parti l'un de ses camarades, tandis que le troisième finissait d'attacher les malandrins, sous les yeux attentifs de ses amis bestiaux.

« Je vous laisse vous charger de ceux-là, et de les ramener à la capitale. Je vais aller à la pyramide avec Athear pour voir ce qu'il en est, et apporter mon soutien.

- Tu es sûr, chef ? »

Cette décision semblait l'inquiéter.

« Tout à fait. S'il y a effectivement quelqu'un qui est resté se battre là-bas, il faut lui porter assistance, et tenter de renvoyer Toramarusama dans son sommeil, qu'il n'aurait pas dû quitter.

- Très bien, comme tu le souhaites. Sois sûr que nous monterons une équipe au plus vite pour venir à notre tour t'épauler, Baldwin ! »

Le stryge sourit.

« Je vous fais pleinement confiance ! J'espère qu'il restera quelque chose à vous mettre sous la dent lorsque vous arriverez ! »

Ils rirent légèrement, puis le sérieux revint aussi vite.

« Fais attention à toi. À vous. »

Ils terminèrent par un salut symbolique, puis retournèrent auprès des autres. Le Gardien expliquera la situation à leur dernier collègue. Le maître d'armes flatta l'encolure d'Athear, prête pour la suite, et grimpa sur son dos.

« Ashcal, je te laisse les accompagner ! À plus tard, compagnons ! »

À ces mots, ils s'envolèrent plein est, direction la pyramide.

« Mon amie, j'espère que tu es motivée ! On aura peut-être de la momie au menu ! »

Elle cria en retour, tout en augmentant toujours plus sa vitesse, grimpant vers les cieux.


Il ne leur fallut pas beaucoup de temps pour arriver à cet imposant édifice tout de pierre. Il était impressionnant, de par sa taille et son allure. Il sortait du sable dans toute sa splendeur, vieux de plusieurs siècles, érodé constamment par les vents incessants, mais toujours là, et avec tout ce qu'elle contenait. Baldwin n'avait pas encore eu l'occasion de s'en approcher jusqu'à maintenant, et il en profita pour l'observer pleinement, sa curiosité naturelle prenant le pas, comme toujours. Il savait, grâces aux livres et aux discussions qu'il avait eus, ce qui les attendait. Ça ne changeait pas beaucoup du donjon qu'il avait parcouru encore assez récemment, ou de ce qu'il vivait lors de ses entraînements à la Tour, et il était on peu plus prêt !

Ils repérèrent l'entrée, et Athear descendit doucement vers celle-ci, jusqu'à se poser pas très loin. Le noir régnait à l'intérieur. À peine quelques pieds après l'ouverture, ils ne pouvaient plus rien y voir, malgré la vision nettement meilleure de son amie, surtout avec le soleil dans les yeux, réfléchissant sur le sable. Toutefois, il lui semblait sentir une présence, toute proche. Peut-être entraperçut-il un mouvement. Était-ce la fameuse stryge blanche ? Il posa sa main sur la poignée de son épée, prudent. Il lui semblait également apercevoir des éclats, telle la lumière qui se réfléchirait sur des pièces métalliques.

« Il y a quelqu'un ? »

Il ne perdait rien à essayer !

A peine avait-elle eut le temps de se sustenter un peu qu'un battement d'aile se fit entendre non loin de la pyramide. Les Gardiens avaient donc un temps de réaction aussi spectaculaire? Enfin, les renforts arrivaient et c'était l'important. Seule, elle ne savait que trop bien qu'elle n'aurait eut aucune chance dans ce labyrinthe cauchemardesque rempli d'abomination mais, accompagnée par une petite troupe de ces fiers guerriers humains, la balance se rééquilibrait. Elle se dépêcha de revêtir la dernière pièce de son armure et, in extremis, des pas se firent entendre à l'entrée. En tournant la tête, un mélange sinistre de peur et de haine l'a rempli soudainement. Peur pour la sécurité de la pyramide tout d'abord, et haine pour cet immonde stryge noir qui se présentait à elle.

- Il y a quelqu'un ? Dit l'individu dont les détails étaient complètements faussés par la lumière provenant de l'extérieur.

La Purificatrice n'hésita pas une seconde, dégaina son épée et, colère montante, marcha d'un pas décisif vers l'ennemi.

- Comment osez-vous...

Mais elle s'arrêta dans son élan à quelques pas de l'inconnu, à présent tout à fait gênée de sa propre attitude. Le contraste dû à la lumière avait rendues les ailes grises de ce cher Baldwin noires aux yeux de Cylicia.

- Baldwin?!

Sans doutes celui-ci allait avoir quelques doutes sur l'identité de cette stryge qui, apparemment, le connaissait. Après tout quelques détails de sa physionomie avait changés depuis le temps, et Baldwin lui-même avait bien mûri. Mais notre héroïne reconnut les traits de cette vieille connaissance et, plus que tout, elle savait que cette paire d'ailes grises était unique.

- Excuse moi! Je t'ai pris pour... Enfin, avec la lumière et tes ailes...

Tout en est-il qu'elle s'appuya d'une main sur le mur sous le coup de l'émotion, ce qui fut sa première erreur dans cette pyramide maudite. L'on entendit un cliquetis suivi d'un vrombissement et un instant plus tard ils se retrouvèrent tous deux dans l'obscurité la plus totale. La porte d'entrée venait de se refermer. Cylicia retira vite sa main de la pierre piégée mais il était trop tard. La seule chose un tant sois peu rassurante qu'il se passa fut les torches disposées sur les murs qui s'allumèrent d'elles-même une par une. Notre héroïne se retourna vers son ancien camarade et lui dit l'air désolée :

- Dans quelle misère je t'ai emmené, pardonne moi...

Certains lecteurs pourront s'étonnés du ton familier qu'utilisait Cylicia, sachant que cela était loin d'être dans ses habitudes. Mais le passé et l'âge de Baldwin aidant, c'est tout naturellement qu'elle le tutoyait comme elle le faisait à présent avec les soeurs Macaron.

Juste après sa question, Baldwin entendit très clairement le son caractéristique d'une lame tirée de son fourreau, accompagné d'un nouvel éclat lumineux, lui faisant aussi dégainer la sienne par réflexe.

- Comment osez-vous...

La silhouette qu'il discernait à peine dans l'ombre, ses yeux s’habituant lentement, semblait s'approcher, agressive et haineuse, et il se mit en garde. Seulement, le combat n'eut heureusement pas lieu.

- Baldwin?!

Surpris, il lui semblait après coup reconnaître cette voix féminine, mais cela faisait tellement longtemps qu'il ne pouvait pas mettre le doigt sur le nom de sa propriétaire. Il plissa les yeux, et pu enfin commencer à mieux la voir, aidé par le fait qu'elle s'était approchée plus près de la lumière. Il possédait toujours une bonne mémoire, et tout se remis en place dans sa tête, tandis qu'il faisait enfin le lien entre la voix, le physique, et le nom.

« Cylicia ?! »

Cylicia Condoris, une stryge blanche purificatrice, avec quelques années de plus que le maître d'armes. Il l'avait connu lors de sa formation pour devenir lui-même purificateur, et ils avaient, de ce fait, suivit la majorité des cours ensembles. Elle avait ensuite réussi son objectif, et il avait appris qu'elle était partie alors en exil, suite à la mort de son père d'adoption. Il n'avait plus eut aucune nouvelle d'elle par la suite, et avait suivit son parcours jusqu'à maintenant, sans savoir ce qu'elle était finalement devenue. Il était content de voir qu'elle allait bien, de ce fait, même si c'était en cette situation. Toutefois, bien que le visage était le même, quoi qu'avec quelques années de plus, elle était différente. Ses cheveux, et même ses yeux, étaient désormais d'un blanc pur, comme sa propre chevelure. Que s'était-il passé ?

- Excuse moi! Je t'ai pris pour... Enfin, avec la lumière et tes ailes...

Il sourit, se voulant rassurant. C'était vrai que ces ailes semi-grises, aidées par le soleil brillant dans son dos, pouvaient conduire à l'erreur.

« Il n'y a pas de mal ! »

Il la vit poser une main sur le mur, et entendit un cliquetis. Alerté, il se retourna vivement, alors que de fortes vibrations résonnaient tout autour d'eux, et qu'une épaisse dalle de pierre, servant de porte,  se refermait devant lui, les plongeant dans les ténèbres absolues. Ils étaient piégés dans la pyramide... Cela lui rappelait son expérience dans les mines de Kazhar, tiens. Sauf qu'ici, le bâtiment avait la bonté d'allumer des torches pour qu'ils y voient claire, ce qui était un bonus appréciable !

- Dans quelle misère je t'ai emmené, pardonne moi...

Il tourna la tête vers elle, gardant toujours son optimisme, souriant gentiment.

« Tu n'as pas à te faire pardonner, je suis ici de mon plein gré. De plus, que la porte soit fermée ou ouverte, au final, ça ne change rien à notre objectif ! »

Il pensait que si elle était ici, prête à lutter contre les monstres qui pourraient débouler, c'était sûrement qu'elle s'était donné pour mission de vaincre Toramarusama, peut-être une fois les renforts arrivés. Soudain, il entendit des hurlements d'alertes et de peur de l'autre côté. Il posa la main sur la pierre, et se mit à crier à son tour.

« Athear ! Tout va bien, calme-toi ! Tu ne peux pas nous rejoindre, retournes à Stellaraë, rejoindre l'équipe qui se met en place ! »

De nouveaux sons, plus calmes, mais toujours inquiets, lui répondit. On dirait qu'elle ne voulait pas partir.

« Tu ne peux pas rester ainsi, à attendre je ne sais combien d'heures, sous ce soleil ! Vas-y, ne t'inquiète pas ! »

Il finit par l'entendre rugir, comme une mise en garde, qu'il avait intérêt à ressortir indemne, puis plus rien. Le Garde d'élite soupira légèrement, et s'éloigna de l'entrée, l'épée toujours en main.

« Une équipe de Gardiens se met en place pour venir nous prêter main forte, mais ça risque de prendre un minimum de temps. Ça me désole de fêter nos retrouvailles en de telles circonstances, mais je crains que nous n'ayons plus le choix, allons donc faire retourner cette momie dans la tombe qu'elle n'aurait jamais dû quitter, si tu es d'accord ! »

Il vint se placer aux côtés de son ancienne camarade, observant le couloir.

« Même si ceci est la faute des pilleurs de tombes, heureusement qu'ils ont eut la décence de nous prévenir de la situation, lorsqu'ils se sont rendus à nous, sinon nous n'aurions pas pu réagir aussi vite. Faisons très attention, cette pyramide est encore truffée de pièges. »

Il était prêt à avancer, désormais. Prêt à nettoyer ce lieu, comme les Gardiens l'avaient déjà fait par le passé.

- Tu n'as pas à te faire pardonner, je suis ici de mon plein gré. De plus, que la porte soit fermée ou ouverte, au final, ça ne change rien à notre objectif !

Au moins elle avait droit à un coéquipier sûr et déterminer. Par contre, elle se demandait bien comment ils allaient pouvoir y arriver, à leurs objectifs. Elle s'attendait à voir arriver en renfort toute une troupe de Gardiens, au final ils n'étaient que deux à devoir affronter la sinistre magie de Toramarusama. Cylicia garda pour elle cette triste constatation que Baldwin devait de toute évidence avoir fait également.

- Haut les coeurs! Avec un peu de chance nous serons peut-être des héros vivants... Dit elle sur le ton de l'humour.

Mais la monture ailée de Baldwin ne semblait pas d'humeur à plaisanter. Privée et inquiète pour son maître, elle faisait entendre ses plaintes à travers l'entrée scellée. Le Gardien posa sa main sur la pierre qui les séparait, comme pour avoir un dernier lien avec sa fidèle bête et lui dit :

- Athear ! Tout va bien, calme-toi ! Tu ne peux pas nous rejoindre, retournes à Stellaraë, rejoindre l'équipe qui se met en place !

L'animal tergiversait tandis que Cylicia observait la scène avec attendrissant. Au fond elle était heureuse que Baldwin n'ai pas perdu de sa sensibilité aux contact des humains, raisonnement assez grossier d'une stryge qui n'avait alors que très peu voyager.

- Tu ne peux pas rester ainsi, à attendre je ne sais combien d'heures, sous ce soleil ! Vas-y, ne t'inquiète pas !

L'hippogriffe sembla s'exécuter enfin, tandis que Baldwin reprit sa discussion.

- Une équipe de Gardiens se met en place pour venir nous prêter main forte, mais ça risque de prendre un minimum de temps. Ça me désole de fêter nos retrouvailles en de telles circonstances, mais je crains que nous n'ayons plus le choix, allons donc faire retourner cette momie dans la tombe qu'elle n'aurait jamais dû quitter, si tu es d'accord !

Les nouvelles se voulaient rassurantes, et à quoi bon rester là sans faire tandis que l'ennemi approchait?

- Si Morkez le veut, il en sera fait ainsi. C'est déjà une bénédiction que de t'avoir à mes côtés, si on sort de la en vie compte sur moi pour t'invité où tu voudras!

Après tout sa petite économie de ressources animales ne se portait pas si mal, elle avait le truc maintenant et les contactes qui vont avec. Invité Baldwin, si effectivement il l'a sortait de ce mauvais pas, n'était pas de trop. Et puis, cela serait l'occasion de discuter du bon vieux temps.

- Même si ceci est la faute des pilleurs de tombes, heureusement qu'ils ont eut la décence de nous prévenir de la situation, lorsqu'ils se sont rendus à nous, sinon nous n'aurions pas pu réagir aussi vite. Faisons très attention, cette pyramide est encore truffée de pièges.

Il est vrai que ceux ci avaient eu la présence d'esprit de prévenir les autorités, à quoi aurait ressembler cette région infestée de momies? Pourtant, leur fuite attristait tout de même notre héroïne. Le poltron était pour elle un grand ennemi du Bien.

- Oui, allons-y doucement. Occupe toi de ce côté et moi de l'autre.

Cylicia détacha alors le fourreau de sa ceinture, et commença à tâter avec celui-ci chaque brique douteuse à une distance raisonnable. Petit à petit ils avancèrent ainsi jusqu'à une intersection qui leur offrait trois possibilités : à gauche, tout droit ou à droite. L'on entendait clairement certains sons inquiétants venant de la droite, sons étranges entre le gémissement et grésillement. Cylicia se tourna alors vers Baldwin et lui chuchota :

- Je n'ai aucune idée de quelle direction prendre!

Elle comptait effectivement sur le savoir contenu à Stellaraë pour pouvoir se repérer au mieux dans l'endroit, mais il était clair que Baldwin avait été envoyé en éclaireur afin de s'assurer que rien ne dérape. A moins d'avoir mémoriser par hasard les couloirs et étages incongrus de cette pyramide, il n'était sans doutes pas plus avancer que Cylicia.

- Toujours à droite ou à gauche me semblerait une bonne option.

- Haut les coeurs! Avec un peu de chance nous serons peut-être des héros vivants...

Cylicia lui dit ceci avec humour, mais Baldwin pouvait ressentir l'inquiétude présente. C'est sûr qu'ils se retrouvaient qu'à deux dans ce guêpier, plutôt que tout un groupe, et qu'il sentait, en plus, l'étrange sensation qu'il avait dans le torse lorsque de la magie avait lieu à proximité... Mais ils ne pouvaient plus vraiment reculer, et attendre sur place les vagues ennemis aurait été sceller leur destin. Toutefois, il gardait espoir, car Toramarusama venait seulement de se réveiller, et après sa défaite, qui lui a valut ce sommeil, il était peut-être affaibli.

Peu de temps après, Athear fut partie, et les choses se mettaient doucement en place.

- Si Morkez le veut, il en sera fait ainsi. C'est déjà une bénédiction que de t'avoir à mes côtés, si on sort de la en vie compte sur moi pour t'invité où tu voudras!

Le stryge ne put s'empêcher de sourire, la prenant au mot.

« Le plaisir est partagé ! Je n'avais pas revu de camarade depuis mon départ de la Tour Blanche, et je sais que je peux compter sur ta lame sans hésitations. »

Il se fit plus taquin, restant confiant, car il se refusait à faillir, quoi qu'il arrive.

« Nous sortirons d'ici vivant, que ce soit par nos propres moyens, ou grâce à l'aide des Gardiens. Si tu es d'humeur voyageuse, je connais justement une excellente auberge à Kastalinn, où je sais que l'on se régalera ! Sinon, une à Stellaraë, elles sont bonnes aussi là-bas ! »

Puis, il reprit son sérieux, mettant en garde dans le même temps...

- Oui, allons-y doucement. Occupe toi de ce côté et moi de l'autre.

- Très bien.

Il la vit détacher son fourreau, et avancer doucement, testant chaque pierre suspecte, à distance de sécurité, et il fit de même de son côté. Voilà une autre utilité aux entraînements dans la Tour de l'Aube, car à traverser régulièrement ses étages remplis de pièges de toutes sortes, il commençait à être rôdé. La moindre dalle légèrement plus, ou moins, enfoncée que les autres, la moindre petite fissure, pouvait en être un. Il fallait être aux aguets des trous et fentes dans les murs, être prêt à bondir à l'abri au cas où ça se déclencherait.

Pendant de longues minutes sous pression, on n'entendait plus que le bruit des pas, les cliquetis des armures, les fourreaux frotter sur la pierre, et leur respiration. Ils pouvaient de temps en temps voir de petits scarabées bleuâtres se promener sur les surfaces, sortant d'une cachette pour retourner dans une autre. Le maître d'armes en profita pour observer la construction, l'architecture. Les pierres de constructions étaient massives, certainement très lourdes. Elles semblaient juste posées les unes sur les autres, mais dans une position bien précise, et ne pouvaient pas bouger d'un pouce. Cette pyramide pourrait sans conteste traverser de nouveaux siècles sans soucis, et avait demander un travail phénoménal...

À la lumière des torches accrochées aux murs, ils pouvaient également découvrir des peintures sur ceux-ci, usés par le temps, parfois partiellement, voir entièrement, effacées, qui semblaient raconter la vie de Toramarusama à son époque, où il était encore vivant. S'il n'y aurait pas eu ces histoires de pièges mortels, de momie maléfique et vengeresse, et de serviteurs morts-vivants, ça aurait été un bel endroit à explorer de fond en comble !

Les deux stryges arrivèrent alors à un croisement, reliant le chemin d'où ils venaient à trois autres. Désormais, le calme apparent était troublé par de drôles de sons provenant de la droite. Des gémissements... Des grésillements... Impossible à définir, mais c'était forcément mauvais signe. La purificatrice se tourna vers le Gardien, avant de chuchoter.

- Je n'ai aucune idée de quelle direction prendre!

Ce dernier analysa attentivement la situation, se remémorant ce qu'il savait sur ces lieux.

- Toujours à droite ou à gauche me semblerait une bonne option.

Ce n'était pas pareil que par le passé. C'était comme si leur ennemi tentait une nouvelle approche, cette fois-ci.

« C'est différent de ce que j'ai appris. Lors de l'expédition Gardienne qui a réduit au silence Toramarusama, ils avaient été assaillis dès l'entrée par des momies, jusqu'à leur chef lui-même, et sans subir de pièges... Là, il a opté pour autre chose, moins risqué pour lui. Cela veut peut-être dire qu'il est encore faible. Si c'est le cas, il nous attend sans doute dans la salle centrale. »

Toutefois, rien n'indiquait que le chemin du centre y menait, et les bruits de droites ne lui disaient rien de bon.

« Je ne sais malheureusement pas quel chemin emprunter pour l'atteindre, mais je suis de ton avis. D'autant que ces sons m'inquiètent, je préférerais les avoir devant nous plutôt que derrière, car ce sont certainement des ennemis. »

- C'est différent de ce que j'ai appris. Lors de l'expédition Gardienne qui a réduit au silence Toramarusama, ils avaient été assaillis dès l'entrée par des momies, jusqu'à leur chef lui-même, et sans subir de pièges... Là, il a opté pour autre chose, moins risqué pour lui. Cela veut peut-être dire qu'il est encore faible. Si c'est le cas, il nous attend sans doute dans la salle centrale.

Au moins Baldwin avait eut vent de la précédente expédition, ce qui leur donnait un avantage par rapport à cette vieille momie qui n'y connaissait probablement pas grand chose en stryges. Malheureusement, comme il le dît si bien lui-même, ses actions n'étaient pas les mêmes. Sans doutes avait-il appris des erreurs de sa précédente tentative.

- Oui, ou alors il s'est bien mieux préparer que la dernière fois...

- Je ne sais malheureusement pas quel chemin emprunter pour l'atteindre, mais je suis de ton avis. D'autant que ces sons m'inquiètent, je préférerais les avoir devant nous plutôt que derrière, car ce sont certainement des ennemis.

Il avait sur ce point doublement raison. Déjà qu'ils n'étaient que deux, se faire prendre en tenaille était le pire scénario imaginable. Un front entier, dans ces couloirs à l'espace limité, était préférable.

- Faisons cela, c'est sans doutes la meilleure solution. J'espère par contre qu'ils ne seront pas trop nombreux.

Elle invita donc Baldwin d'un signe du fourreau à se diriger vers la droite, et de l'autre main lui fit signe qu'elle regarderait à leurs arrières. Sans avoir vraiment peur de la stratégie de leurs ennemies, elle n'avait aucune idée de ce que cette ancienne civilisation était capable. Enfin, si les pillards avaient réussis à aller assez loin que pour réveiller le vieux roi, elle ne doutait pas de leur bon avancement.

La Tour Blanche leur avait apprit à progresser dans pareils endroits où le danger pouvait venir de partout. L'astuce était aussi simple qu'efficace. Pendant que l'un progressait en faisant attention aux pièges, le suivant devait strictement suivre ses pas et prêter attention à l'arrière. A l'entrée, rien n'aurait put les prendre en traître mais maintenant qu'ils avançait dans cette pyramide labyrinthique ils ne pouvaient être sûr de rien. Ces bruits-mêmes qu'ils entendaient pouvaient être une diversion, car nul doute que le propriétaire des lieux était au courant de leur présence après cette entrée fort peu discrète.

Au fur à mesure qu'ils progressaient, les bruits se faisaient de plus en plus distincts. Ca sentait la momie et le scarabée à plein né. Elle espérait juste que ces derniers ne soient pas géants. Quelques minutes plus tard, Baldwin fit signe à Cylicia de se stopper, il avait probablement découvert quelque chose d'intéressant ou de dangereux mais notre héroïne préféra attendre quelconque signe de sa part plutôt que de risquer de trahir leur position en parlant. Après tout, ils avaient eut la même formation tactique, ce qui leur permettait de communiquer plus aisément qu'avec un non initié.

- Faisons cela, c'est sans doutes la meilleure solution. J'espère par contre qu'ils ne seront pas trop nombreux.

Le Garde d'élite ne pouvait que tenter de la rassurer. Elle était pessimiste, mais à raison, au vu de la situation. Lui voulait garder son optimisme. Il se sentait étrangement confiant, sans trop savoir pourquoi. Il se connaissait bien, ses forces, ses faiblesses, ses limites. Il connaissait également les ennemis qu'ils allaient sûrement affronter, et les pièges ne le gênaient pas plus. Peut-être était-ce dû à tous ces facteurs cumulés. Mais il devait se méfier...

Suite à cela, elle l'invita à aller à droite, tout en lui faisant signe qu'elle surveillerait leurs arrières. Invitation qu'il accepta. Au final, jamais il ne pourra être aussi efficace qu'avec un autre purificateur, ayant eu la même éducation, la même formation, les mêmes entraînements, à quelques différences près. Aussi, c'était la première fois qu'il pouvait mettre en application cette astuce, pour pouvoir progresser tout en se protégeant l'un l'autre. Lui avançait en faisant toujours autant attention aux pièges, car il ne fallait jamais lâcher sa vigilance, c'était lorsqu'on y pensait le moins que le pire pouvait arriver. Cylicia, elle, suivait ses pas, sécurisée, tout en guettant leurs arrières, comme l'ennemi pouvait désormais arriver des deux côtés. C'était au final simple, mais très efficace.

Plus ils avançaient, plus l'odeur de la momification se faisait sentir, désagréable, et prenant le nez, et plus les sons devenaient clairs et précis. Soudain, le couloir tourna sur la gauche. Baldwin fit aussitôt signe à la purificatrice d'arrêter le mouvement. Il se colla au mur, bien sûr en s'étant assuré qu'il ne risquait rien, et avança très légèrement la tête, de façon à avoir un visuel de ce qui pouvait les attendre.

Droit devant, il voyait que le couloir débouchait directement à une petite salle. Quatre épaisses colonnes en pierre la soutenaient, aux quatre coins de celle-ci, entièrement recouvertes de dessins elles aussi. Mais ce n'était pas tant ça qui attirait son attention, mais plutôt les cinq momies qui déambulaient à l'intérieur. Elles semblaient patrouiller, aléatoirement, tentant d'imiter des soldats vivants, leurs bandelettes à moitiés détachées traînant au sol, et lâchant un drôle de grognement roque de temps à autre. Mais elles n'étaient pas seules, le stryge pouvait très clairement entendre des bruit de pattes tapant sur la pierre, trop fort pour que ce soit qu'un petit scarabée comme ceux qu'il avait vu jusqu'à maintenant. C'était un géant, et il ne pouvait pas le trouver, il devait être dans un coin, ou au plafond.

Ils étaient trop proches, la moindre parole, le moindre bruit un peu trop fort, et ça les attirerait. Mais ils devaient passer, un retour en arrière était inutile, voir dangereux. Le combat serait donc inévitable. La seule solution, c'était une frappe rapide, car la furtivité était impossible, pour en éliminer une partie avant l'arrivée des autres, en réponse. Heureusement, un autre avantage à leur coopération était qu'ils avaient suivi le même apprentissage tactique, comprenant certains signes et mouvements pour parler en silence. Ainsi, il put lui expliquer la situation, que six ennemis leur faisaient face, et qu'il allait tenter une attaque surprise, car l'affrontement ne serait pas évitable.

Il attendit patiemment le bon moment. Celui où une, voir deux momies, seraient proche de l'entrée, et leur tourneraient le dos, ne s'attendant pas à ce qui allait leur tomber dessus. Il gardait la main gauche vers Cylicia, en signe d'attente. Signe qui changerait dès qu'il passerait à l'action, pour la prévenir. Son autre main tenait toujours sa Lame du désert, et il veillait à ne pas faire appel à son insigne, pour ne pas alerter les morts-vivants avec une lumière inhabituelle.

Soudainement, sentant le bon moment venu, il alerta sa coéquipière, et fonça sur la première momie, juste devant. D'un mouvement net, il lui trancha la tête. Il analysa le plus vite possible la situation, tout en faisant un léger bon en arrière, et en ouvrant les ailes. Il se propulsa aussitôt sur une momie de gauche, lui donnant un violent coup de genou dans le menton, la dégageant contre une colonne dans un craquement sinistre. Dès qu'elle fut au sol, il lui transperça la tête, afin d'être sûr qu'elle ne se relève pas, puis se retourna vers le reste, en garde. Les trois autres momies qui restaient étaient lentes, et maladroites. Le plus gros danger était donc le scarabée qui traînait. Il était prêt pour la suite...

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'Attaque - Stryge B' :

C'était bien le danger qui les guettait. Baldwin fit comprendre à Cylicia que six ennemis se trouvaient sur leur chemin, mais qu'heureusement une attaque surprise était toujours possible. Petit à petit, la pression montait avec l'attente. La dernière fois qu'elle dut affronter tant d'ennemis à la fois, c'était aux côtés de Grabuge et ils avaient bien failli y laisser leur peau.

Baldwin attendit le bon moment et, en prenant soin de prévenir Cylicia, il bondit vers l'ennemi. Le suivant de près, notre héroïne pris quelques secondes pour analyser la situation avant de se jeter dans la bataille à l'aveugle. Cinq... Non, quatre momies et quatre colonnes assez gênantes. Etrange, Baldwin se serait-il tromper? Ces bruits insectoïdes venaient peut-être de plus loin... Pensa-t-elle naïvement avant de se jeter dans la bataille, bondissant par dessus la première victime du Garde qui gisait au sol. Alors que ce dernier en finissait déjà avec son deuxième adversaire, Cylicia fonça à droite où était encore trois de ces abominations. D'un coup d'aile elle pensa surprendre l'ennemi, mais c'était sans compter sa mauvaise analyse de la situation. Tombant directement du plafond, un scarabée géant lui fit face comme sortit de nul part. Son attaque n'était pas destinée à un ennemi aussi proche, elle qui croyait surprendre fut surprise. Cette bête colossale, et dont la force n'est plus à prouver, envoya voler Cylica contre l'un des murs. Elle subît cette attaque frontale en silence, trop choquée par la violence du coup. Sans son armure et son aura, elle aura très certainement eut les côtes en miette.

Cette bête féroce n'en avait pas finit avec elle. Notre héroïne eut à peine le temps de prendre une posture défensive que l'animal finissait déjà sa charge sur elle. Par miracle, elle réussit à caler son épée dans l'une de ces puissantes pattes et à saisir l'autre a pleine main. D'un gracieux salto avant aérien, aidée par ses ailes, elle se propulsa par dessus la bête et finit sa course quelques mètres derrière celle-ci. En se retournant, elle comprit vite que cet instinct venait de lui sauver la vie au vue de l'état du mur qui avait subit de plein fouet la charge du scarabée. Il ne restait plus qu'à espérer que Baldwin s'en soit sorti de son côté ou une momie risquait à tout moment de la prendre en traître, seuls les bruits du combat l'a rassurait sur son état.

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'Attaque - Stryge B' :

Le combat n'évoluait pas tout à fait comme les stryges l'auraient souhaité, mais il n'était pas encore fini, loin de là. Le scarabée géant était effectivement au plafond, et surprit Cylicia en lui atterrissant devant, alors qu'elle s'apprêtait à régler son compte à une nouvelle momie.

« Cylicia ! »

La force prodigieuse de l'insecte l'envoya s'écraser contre le mur de derrière, sans autre bruit que son armure percutant la pierre. Elle devait avoir été bien amochée par le choc. Voyant la bête préparer une nouvelle charge, le Gardiens tenta d'avancer sur lui pour l'intercepter, ou le mettre hors d'état de nuire, par le flanc. Malheureusement, les morts-vivants n'étaient pas aussi lents qu'il avait pu le croire. Leur cible en visuel, ils se mirent à courir soudainement vers lui, tous les trois, et bloquèrent sa course.

Il reçut quelques coups, heureusement absorbés par sa propre protection, et réussit tant bien que mal à se dégager, jouant des pieds et des coudes, tentant un tranché au passage qu'il rata dans l'action. D'un coup d'aile, il s'éloigna plus loin, et pu observer avec forte inquiétude le scarabée foncer contre la purificatrice. Bonne surprise, celle-ci réussit à l'esquiver avec un salto avant, laissant le mur se faire fracasser. Cela lui sauva la vie, mais comment pouvait-elle bouger aussi facilement avec ce qu'elle avait subit ? Son équipement seul n'aurait pas suffi, et cela attisait sa curiosité. Vu le brouhaha qui avait eu lieu, il pouvait se permettre de parler, cela ne changerait rien.

« Tu vas bien ? Rien de cassé ? »

Rassuré, il put se concentrer à nouveau sur ses propres adversaires, qui étaient redevenues lentes et calmes, mais qui avançaient vers lui. Il ne se ferait pas surprendre deux fois par leur façon d'attaquer, et attendit simplement que la première se mette soudain à fondre vers lui pour l'accueillir. Il évita la charge d'un pas sur le côté, la fit trébucher comme un enfant, et lui trancha la tête au sol. Il ne savait pas si toute autre blessure suffirait à les mettre hors d'état de nuire, et préférait s'assurer de leur mort définitive de cette façon.

Plus que trois ennemis, pour le moment...

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'Attaque - Stryge B' :

- Tu vas bien ? Rien de cassé ?

La voix de Baldwin rassura la Purificatrice sur la suite de cette bataille hors du commun. Il est fort dommage que seuls ces deux stryges aient assisté à ce périple épique, où deux créatures immaculées de bienfaisance affrontèrent seuls les abominations de Toramarusama. Heureusement pour nous, ces deux-là étaient assez disciplinés que pour donnés des rapports fidèles à leurs supérieurs et nous donner ainsi la chance de pouvoir suivre, avec plus ou moins de précisions, cette aventure.

- Tout va bien camarade, merci! Finissons-en donc une bonne fois pour toute, le plus dur est encore à venir!

Le scarabée s'était retourné et toisait Cylicia d'un air suspicieux. Sans doutes n'avait-il pas l'habitude que quiconque résiste à sa charge, mais ne nous égarons pas sur les pensées potentielles d'un insecte géant. A présent prête et en garde, notre héroïne savait à présent à quoi s'attendre et contait bien en finir une fois pour toute avec cette créature. Elle repensa alors à ce qu'elle avait crût être le Grouiiaaaks, et qui n'était probablement qu'un de ses rejetons, dans la foret de sapins. A l'époque, elle était parvenue à le vaincre mais non sans de graves blessures. Comme elle ne pouvait se permettre de devenir un poids mort pour son compagnon, elle hésita un instant puis reprit confiance en pensant à ses principes religieux. Il suffisait qu'elle réussisse à agripper cette espèce de corne frontale pour avoir l'avantage sur la bête, bien plus difficile à dire qu'à faire.


C'est donc juste au moment où la créature allait attaquer une nouvelle fois que Cylicia prit l'avantage sur celle-ci d'une poussée d'ailes auquelle elle ne s'attendait pas. D'un geste vif elle attrapa l'appendice frontal de l'insecte et fit une rotation difficile autour de celui-ci. A présent, elle ne lui restait plus qu'à donner le coup de grâce dans la cervelle du scarabée, ce qu'elle fit immédiatement. Alors que le colosse s'écroulait, elle remit pied à terre et pût constater où en était Baldwin. Il ne restait plus que deux momies que le talentueux stryge allait sûrement réussir à vaincre avant l'intervention de Cylicia. Cette dernière, avait d'ailleurs comme un léger sentiment de frustration de ne pas avoir put observer les progrès de son jeune camarade qui était si doué à l'art de manier les armes.

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'Attaque - Stryge B' :

- Tout va bien camarade, merci! Finissons-en donc une bonne fois pour toute, le plus dur est encore à venir!

- Je suis du même avis !

Baldwin avait un bon visuel de sa position sur la salle, et le combat que menait sa collègue de son côté. Ce fut comme ça qu'il put ainsi la voir surprendre le scarabée juste avant sa charge, effectuer une rotation avec grand succès autour de lui, pour le frapper avec précision dans la tête, l'éliminant aussitôt. Elle ne salissait en rien la réputation des Purificateurs, bien au contraire, s'était une combattante redoutable, et cela lui donnait même envie de faire un petit combat d'entraînement contre elle à l'avenir. Bien sûr, ça sera pour une autre fois, mais il serait à coup sûr très intéressant et enrichissant !

Il ne restait donc plus que deux momies, qui ne s'étaient même pas rendues compte de ce qui arrivait. Leur fin était proche. Elles ne pouvaient de toute façon pas faire le poids face à eux. Trop lentes, trop fragiles, et même pas armées. Les regards des stryges se croisèrent rapidement, le maître d'armes hochant la tête avec un petit sourire, pour signifier qu'il avait les choses bien en main. Il se mit en garde, pied droit en avant, ailes déployées, main gauche posée sur le pommeau de sa dague, ne lâchant pas les momies des yeux.

Cette fois-ci, plutôt que d'attendre sagement qu'elles attaquent, il se propulsa comme l'avait fait Cylicia. Après tout, c'était là l'avantage des stryges, autant en profiter, et jouer là-dessus ! Chose qu'aimait beaucoup le Garde d'élite, qui basait une partie de sa technique sur la mobilité que lui donne ses membres. Arrivant juste à côté du premier ennemi, il lui servit un puissant coup de pommeau derrière la tête, accompagné d'un craquement sonore, signifiant le fracas de l'os. Bien sûr, ce genre de chose ne faisait pas vraiment effet sur ces monstres, et alors qu'il se redressait, il libéra sa petite lame, et lui trancha le cou dans le même mouvement, avant de revenir la planter dans son cœur flétri, et de le jeter au sol.

Le deuxième mort-vivant, assez proche, s'activa soudainement, mais fut accueillit par le pied de Baldwin dans le ventre, juste avant qu'il ne le tranche littéralement en deux, de haut en bas, avec son épée. Comme dans du beurre. Elle était vraiment redoutable. Il était tellement desséché, que c'était de la poussière qui sortait de son corps. L'enchaînement avait été rapide.

« Voilà, une bonne chose de faite. »

Essuyant ses lames sur les banderoles des vaincues, il rangea sa dague, et vérifia de la pointe de son arme que tous étaient bels et bien morts. Il ne faudrait pas les voir se relever et les prendre en tenaille pendant un autre combat. Une fois ceci fait, il ne restait plus qu'à continuer vers l'unique direction qui était possible, et tandis qu'ils se replaçaient pour reprendre leur avancée, il en profita pour contenter sa curiosité, et être sûr que tout était bon.

« Beau combat ! Cette charge du scarabée que tu as subie était violente, je suis vraiment surpris que tu sois quasiment indemne, sans vouloir te discréditer. Tu es sûr que tu n'as rien de cassé ? »

Toramarusama n'avait qu'à bien se tenir, avec le duo qu'ils formaient.

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'Attaque - Stryge B' :

Alors notre héroïne s'apprêtait à aider le Gardien dans sa lutte, celui-ci lui fit comprendre qu'il avait la situation bien en main. Après tout ils ne s'étaient nullement échauffer, alors pourquoi pas? Au moins Cylicia allait pouvoir juger de la technique du jeune prodige qu'elle connut autrefois. Ne nous voilons pas pour autant la face, elle avait ,d'avance, beaucoup d'aprioris sur le niveau général des Gardiens et le niveau de ses adversaires ne valait pas celui qu'il avait déjà à l'époque. Malgré tout cela, elle ne put que constater que son poignet était souple et solide à la fois, que son jeu de jambes était léger, et que ses frappes étaient précises. Les pauvres momies ne firent pas long feu, tout comme l'appréhension de Cylicia. Elle ne pouvait se mentir, et voyait bien que le jeune Baldwin l'a surpassait au maniement des armes. Le style vulgaire qu'elle inventait jour après jour aurait sans doutes fait pâle figure fasse à son expertise.

- Voilà, une bonne chose de faite. Dit Baldwin avant de vérifier si les restes de momies étaient bien inertes.

Cylicia acquiesça d'un signe de tête alors qu'ils se remettaient en route vers l'unique direction qui s'offrait à eux. De toute évidence, ils étaient sans doutes sur le bon chemin étant donné la petite garnison qui surveillait cette salle.

- Beau combat ! Cette charge du scarabée que tu as subie était violente, je suis vraiment surpris que tu sois quasiment indemne, sans vouloir te discréditer. Tu es sûr que tu n'as rien de cassé ?

Elle lui sourit avant de répondre avec entrain, maintenant que la discrétion était devenue obsolète par le raffut qu'ils causèrent.

- Oui, ce fut une belle mise en bouche, je suis tout de même bien contente qu'il n'y eut qu'un seul de ces horribles scarabées! Je vois également que les Gardiens n'ont pas flétri le talent qui sommeillait en toi, c'est une bonne chose pour les ennemis du Bien... Et non tu ne me discrédite en rien. A vrai dire je suis souvent la première surprise par de tels résultats.

En se remémorant soudainement du passé, elle fit une pause dans son discours pour profiter au mieux des images de ses douces années de formation aux côtés de ses parents adoptifs.

- L'eau à couler sous les ponts depuis notre dernière rencontre, je n'ais eut de nouvelles de toi que par ma mère qui elle-même les tenait de la tienne à l'occasion... Enfin, étant donné ton absence, il est compréhensible que tu n'ais pas entendu parler de mon séjour à la Tour Noire et de mon évasion miraculeuse. J'entends bien miraculeuse au sens propre, précisa-telle en souriant, persuadée au font qu'on allait encore la prendre pour une illuminée. Mais c'est une longue histoire, tout en est-il que... *click*

Le pied de Cylicia avait dépasser de peu sur une dalle piégée et en l'espace d'un battement de paupière, une pique de bois vulgairement taillée et abîmée par le temps vint s'écraser sur le front de Cylicia, explosant à l'impacte comme si elle s'était fracassée contre un mur. Cet incident illustra mieux son propos que n'importe quel discours. La pique, bien qu'usée, lui avait fait l'effet d'une vulgaire pichenette. Bien que notre héroïne s'était vu mourir une seconde auparavant, elle s'en voulu avant tout d'avoir mit la vie de Baldwin en danger par son incompétence. Et moi qui jugeait les Gardiens, quelle image dois-je donner de notre Ordre... Pensait-elle alors avant de rassurer son camarade suite à cette seconde erreur.

- Tout va bien, ne t'inquiète pas, lui dit-elle avec empressement. Je ferais mieux de rester concentrée, excuse-moi... Enfin, comme j'allais te l'expliquer j'ai eu l'honneur d'être béni de part Morkez, il semble à présent que le pouvoir des Protecteurs est en moi et que mes blessures guérissent à vue d'oeil. Ayant héritée par la même de ces traits nacré qui ont dut t'étonné, j'ai abandonné le voile pour arborer la grâce de notre Dieu. Bref, malgré cet avantage ma technique à l'épée laisse encore à désirer, si tu pouvais me faire l'honneur un jour d'une passe d'armes, j'en serais ravie.

Elle avait tant et si bien côtoyer la mort en l'espace de quelques mois, que cet incident n'était pas même remarquable pour sa sécurité. C'est pourquoi elle continua ainsi à parler comme si de rien était, redoublement tout de même de prudence. Ils approchaient d'ailleurs d'un escalier en colimaçon descendant vers les profondeurs de la pyramide. Au vue de l'avantage en terme de résistance qu'elle avait, elle fit comprendre à Baldwin qu'elle préférait passez en première.

Au fur et à mesure qu'ils descendirent, le nombre d'insectes au sol allait croissant. Durant deux bons étages ils tournèrent ainsi en rond sans autre incident, jusqu'à arriver à une pièce large pièce où une immense porte pleine de hiéroglyphes se présentait devant eux. De chaque côté de celle-ci, trois statues imposantes à têtes de chacal semblaient garder l'entrée, tandis qu'à chaque extrémité de la salle était une ouverture vers un autre chemin. Au sol, une multitude de scarabées allaient et venaient du dessous de l'immense porte principale. Cela ressemblait étrangement à leur objectif, mais était-ce réellement le cas? Après tout ces statues aussi avaient l'air de simples statues, et pourtant...

Il vit sa camarade sourire, avant de répondre à sa question avec énergie. De toute façon, ils étaient déjà repérés depuis un moment, désormais.

- Oui, ce fut une belle mise en bouche, je suis tout de même bien contente qu'il n'y eut qu'un seul de ces horribles scarabées! Je vois également que les Gardiens n'ont pas flétri le talent qui sommeillait en toi, c'est une bonne chose pour les ennemis du Bien... Et non tu ne me discrédite en rien. A vrai dire je suis souvent la première surprise par de tels résultats.

Il sourit à son tour. Au final, les scarabées étaient les ennemis les plus retors qu'ils pouvaient croiser, comme ils grimpaient partout, et ils seraient pas impossible d'en croiser d'autres, mais il ne voulait pas casser l'ambiance, et puis ils s'en occuperaient également, si c'était le cas !

« Bien au contraire, ils comptent de redoutables combattants dans leurs rangs, et je ne cesse de m'améliorer grâce aux entraînements ! »

Intrigué, il attendit patiemment la fin de son silence, afin d'écouter ce qu'elle allait lui dire de plus.

- L'eau à couler sous les ponts depuis notre dernière rencontre, je n'ais eut de nouvelles de toi que par ma mère qui elle-même les tenait de la tienne à l'occasion... Enfin, étant donné ton absence, il est compréhensible que tu n'ais pas entendu parler de mon séjour à la Tour Noire et de mon évasion miraculeuse. J'entends bien miraculeuse au sens propre. Mais c'est une longue histoire, tout en est-il que...

Elle ne put terminer cette phrase, qu'un nouveau ''click'' sonore retentit. Baldwin tenta de réagir, mais à peine fit-il un pas, qu'une pique en bois percuta Cylicia à la tête. Il craignit le pire, car peu de monde pourrait survivre à ça. Seulement, ce piège ne fit qu'exploser au contact de son front, sans aucun autre effet, même pas une égratignure ! Même s'il ne pensait pas qu'elle pouvait lui mentir, car il ne voyait pas la raison, il était vrai que les histoires de miracle réel était rare, mais il ne doutait pas de la véracité, pour le coup.

- Tout va bien, ne t'inquiète pas. Je ferais mieux de rester concentrée, excuse-moi... Enfin, comme j'allais te l'expliquer j'ai eu l'honneur d'être béni de part Morkez, il semble à présent que le pouvoir des Protecteurs est en moi et que mes blessures guérissent à vue d'oeil. Ayant héritée par la même de ces traits nacré qui ont dut t'étonné, j'ai abandonné le voile pour arborer la grâce de notre Dieu. Bref, malgré cet avantage ma technique à l'épée laisse encore à désirer, si tu pouvais me faire l'honneur un jour d'une passe d'armes, j'en serais ravie.

C'était tant mieux, car même si un coup ne laissait pas de traces visibles, il y avait toujours un risque d'avoir des dégâts internes. C'était vraiment intéressant. Il n'avait pas souvenir d'avoir lu ou entendu que d'autres stryges blancs avaient eu ce même genre de bénédiction, et c'était réellement avantageux en plus. Les seules exceptions étaient ceux qui possédaient la magie de la lumière, mais c'était différent, et ils étaient rarissimes, même inexistants depuis pas mal d'années.

« Tu n'as pas à t'excuser, ça arrive à tout le monde. Le principal, c'est que tu n'as rien. Après ce que j'ai pu voir, entre le scarabée et ce piège, je ne peux que te croire. Bien que je l'avoue, je ne sois pas le plus porté sur la religion, je suis impressionné, sincèrement. De mes souvenirs, tu as toujours été parmi les plus croyants parmi nous. Si quelqu'un méritait le plus ce don, c'était bien toi. Ce sera un honneur et un plaisir pour moi d'échanger des coups avec toi ! »

Il retourna ensuite un peu en arrière dans la discussion, comme ça c'était enchaîné avec les événements. C'était vrai que ça faisait un long moment, plus d'un an et demi, qu'il était parti de la Tour Blanche, et il n'avait donné de nouvelles que récemment. Chose amusante, mais logique d'un côté, car ils vivaient la même chose, était que les parents de Purificateurs avaient toujours tendance à se lier d'amitié entre eux, à se retrouver de temps en temps pour discuter, et autre. La preuve ici, notamment. Par contre, se retrouver prisonnier de la Tour Noire, et s'en être sorti vivant, c'était également de l'exploit, et il était très curieux d'en apprendre plus.

« En effet, je ne suis pas au fait des nouvelles de la Tour et des Purificateurs, comme d'ailleurs, je ne fais pas partie de ces derniers. De plus, et je suis honteux, je n'ai donné que récemment des nouvelles à ma mère, malgré le temps qui est passé depuis mon départ. Malheureusement, ce n'est pas le meilleur endroit pour rattraper le passé, mais je te propose d'en discuter le jour où on se retrouvera pour boire un verre ! »

Il lui décocha un sourire taquin, comme il aimait si bien les faire.

« Tu connais ma curiosité, j'ai hâte d'écouter ton récit, si tu acceptes de le partager ! »

Prudemment, ils arrivèrent au début d'un escalier en colimaçon, descendant toujours plus loin dans l'édifice de pierre. Cela ne disait rien qui vaille, mais c'était certainement la bonne direction pour arriver à leur but. La protectrice fit comprendre au maître d'armes qu'elle passerait en premier, ce qui était logique d'un point de vue stratégique. Ce serait donc à lui de surveiller leurs arrières, cette fois-ci. Ils descendirent ainsi, pendant deux étages, avec, comme seul événement notable, la horde de petits scarabées grossissant un peu plus à chaque pas, prouvant qu'ils allaient dans la bonne direction.

Une grande pièce s'ouvrit alors devant eux. Tout droit, une porte gigantesque, richement décorée, qu'ils ne pourront certainement jamais déplacer tant elle doit être lourde. Pourtant, ça devait être là... Ce n'était toutefois pas sa première source d'inquiétude. À chaque extrémité de la zone, une ouverture était présente, source potentielle d'ennemis. Mais ce n'était pas encore tout : de chaque côté de la porte, trois statues siégeaient, chacune, sur un piédestal. Droite, grande, à tête de chacal. Immobile. Pourtant, il savait ce que c'était, et s'avança rapidement pour empêcher Cylicia d'approcher plus.

« Fait attention, ce ne sont pas de simples statues... Les Gardiens les ont également déjà affrontés auparavant. Ce sont des anubis, des adversaires très dangereux... »

Six au total. S'ils attaquaient en même temps, ça serait un combat extrêmement difficile. Mais, apparemment, ils n'avaient pas trop le choix, puisqu'ils étaient sur le chemin. Peut-être qu'ils n'étaient pas tous des vrais, voir peut-être aucun, c'était dur de les différencier. Baldwin se baissa alors pour ramasser une grosse pierre, et la jeta droit vers la créature la plus à gauche. Un ''poc'' sonore retentit. C'étaient bel et bien des anubis, vu que les trois de gauche tournèrent la tête en même temps vers eux, et commencèrent à se déplacer, soulevant toute la poussière qui les recouvrait depuis des années. Le stryge blanc dégaina sa dague et se mit en posture défensive, retrouvant sa concentration habituelle, ne laissant pas la place à l'humour ni à la distraction.

« Tiens toi prête, ils arrivent, et ils sont rapides. »

Est-ce que les trois autres attaqueraient dans la foulée, ou est-ce qu'ils auraient la chance de les combattre séparément, si eux aussi les agressaient ? Aucune idée... Et ils ne pouvaient pas trop y penser, leurs ennemis fonçaient sur eux.

Ebahie devant la splendeur de la salle, notre héroïne en oublia volontiers de répondre à Baldwin. Mais comme il le dît si bien lui-même, la chose aurait été plus aisé à discuter autour d'une pinte, d'autant plus que Cylicia n'avait pas très envie de se remémorer tout ce cauchemar dans une situation aussi désespérée. Au moins, l'ancestrale style architectural était là pour égayer les coeurs. Ces statues de pierres étaient terriblement réalistes à ses yeux, si bien qu'elle s'approcha de l'une d'elle pour l'examiner de plus près mais Baldwin se dépêcha de l'empêcher de commettre cette erreur ci.

- Fait attention, ce ne sont pas de simples statues... Les Gardiens les ont également déjà affrontés auparavant. Ce sont des anubis, des adversaires très dangereux...

La stryge n'en croyait pas ses oreilles. Certes, elle avait entendue parler des momies et de scarabées géants, mais jamais de ces statues. Elle se demanda un moment si Baldwin n'avait pas choisi le mauvais moment pour faire une plaisanterie, mais voyant l'air dubitatif de Cylicia, celui-ci lui fit une démonstration qui ne laissait pas de place au doute. En lançant simplement une pierre sur l'une des statues de gauche, toutes trois tournèrent la tête dans leur direction en même temps comme un seul corps. Etait-ce là l'effet d'une quelconque magie noire ou d'une discipline hors du commun de la part de ces créatures? L'auteur n'est malheureusement pas assez fou que pour l'avoir vérifier. Cylicia quant à elle, qui avait prit l'habitude d'être seule dans ce genre de situation, failli enjoindre au Gardien de remonter les escaliers. Mais elle se rappela bien vite de qui l'accompagnait, un des siens au coeur pur et qui lui-même voulu devenir Purificateur. Cette pensée fut rapidement confirmer par les gestes de Baldwin qui était prêt à en découdre.

- Tiens toi prête, dit-il, ils arrivent, et ils sont rapides.

Notre héroïne était sur ses gardes à chaque instant depuis qu'elle se fit capturer par les Stryges Noirs mais, là, c'était bien des adversaires comme elle n'en avait jamais vu. Dépassant nos deux aventuriers, déjà grands, d'une bonne tête et armés de sinistres lames courbes, ces guerriers millénaires promettaient un rude combat. Alors que les trois anubis de gauche avançaient vers eux, un cri assourdissant de chacal parvint de la droite.

- Malédiction! Ceux-là aussi! Pesta Cylicia. Par tous nos illustres ancêtres ils ne nous enterreront pas ici!

Un peu d'auto-persuasion était la bienvenue. D'autant plus que ce cri terrifiant avait probablement pour but de rameuter des renforts. Toramarusama était réveillé depuis quelques heures au plus et déjà il avait su lever un véritable petit bataillon. La puissance de cette magie inquiétait grandement Cylicia, mais l'urgence était à la survie. A six contre deux, leurs chances étaient nulles et cette escalier était trop petit que pour les contenir ensemble. Autant lancer un attaque franche et quelque peu hasardeuse, il était de toutes façons trop tard que pour reprendre position.

- Je m'occupe de la droite, puisse Morkez veillez sur toi l'ami.

Sur ces mots elle s'élança directement en contre-attaque vers ses ennemis désignés. Prenant appuis sur ses pieds, et à l'aide de ses ailes, elle tenta une attaque en piquer qui fit mouche dans le coeur de l'anubis le plus à gauche, le plus prompt à prendre Baldwin par surprise. Notre héroïne chuta avec lui, à genoux au dessus de son corps, elle eut à peine le temps de se relever que le sifflement de l'acier vint l'a rappeler à l'ordre. Se rabaissant soudainement, c'est un violent coup de pied dans les côtes qu'elle prit à la place mais rien pour inquiéter cette Protectrice. Bien que mal partie, son plan était simple et avait déjà fonctionner aux côtés de Grabuge le Khazarien : le plus de violence possible, et surprendre l'ennemi par sa témérité.

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'Attaque - Stryge B' :

Bien que Cylicia ne semblait pas le croire, au vu de son air peu convaincu, lorsqu'il la prévint de la dangerosité des ''statues'', ce fut vite corrigé, après sa démonstration. Baldwin les observa attentivement. Plus grand encore qu'eux, leurs têtes auraient suffit à faire fuir bon nombre de pauvres hères, mais ce n'était pas le plus dangereux. Même si leurs mains seules étaient mortelles, pouvant transpercer la poitrine pour arracher le cœur, ces anubis étaient équipés de lames courbes, dans le plus pur style de cette civilisation antique, gravées et ornementées. Le stryge ne connaissait pas du tout leur type de combat, de quoi ils étaient capables, et ça pouvait être risqué de se jeter dans la mêlée.

- Malédiction! Ceux-là aussi! Par tous nos illustres ancêtres ils ne nous enterreront pas ici!

Il était bien d'accord avec elle. Des cris bestiaux retentirent de l'autre côté de la porte avant ces dires, ce qui signifiait qu'une seule chose : ils seraient effectivement à deux contre six... Le problème, c'était que ces cris pouvaient très bien attirer plus d'ennemis sur eux, et il se rappelait des rapports disant que pendant les combats que les Gardiens avaient menés contre eux, des scarabées géants les accompagnaient. Restant concentré, il surveilla machinalement les murs et le plafond, qu'ils n'avaient pas spécialement observés, et fut soulagé en y voyant rien. Mais il restait les deux entrées latérales...

- Je m'occupe de la droite, puisse Morkez veillez sur toi l'ami.

- Puisse-t-il veiller sur toi aussi.

De son côté, elle avait décidé une attaque directe, en piqué, qui fit parfaitement mouche, en éliminant un premier, celui qui était le plus dangereux, avant de subir les assauts des deux autres. Dans un sens, elle pouvait se permettre ce genre de tactique avec les capacités qu'elle possédait désormais. Lui faisant entièrement confiance, c'était le côté gauche qui lui était destiné. Seulement, ce n'était pas de l'avis de ses trois ennemis, qui firent mine d'avancer vers la Purificatrice qui s'était jetée sur leurs frères. Sans les laisser faire plus de quelques pas, le maître d'armes se propulsa à l'aide de ses ailes pour se placer entre eux et leur cible, et les pointa de son épée.

« C'est moi votre adversaire, pour l'instant. »

Il fallait tout d'abord les éloigner de son amie, pour qu'ils n'essayent pas de profiter du combat pour l'attaquer par surprise, dans le dos, tout en analysant la façon dont ils maniaient leurs armes. Chose qui ne serait pas facile. Il n'avait pas le choix, il fonça. Le premier para sa lame, en fendoir, avec ces deux sabres croisés, qui le laissa à découvert pour sa dague. Mais il ne put placer sa frappe, car le deuxième tenta une attaque de flanc, que Baldwin bloqua et repoussa d'un coup de pied. Il esquiva le troisième, qu'il fit reculer également, utilisant son corps comme une arme, tel qu'il avait appris et s’entraînait. Le premier essaya à son tour une attaque sur le côté, afin de fendre son crâne en deux. In extremis, le Garde d'élite fit glisser sa lame le long de la sienne, pour qu'elle finisse par riper sur sa spallière gauche, provocant quelques étincelles, et certainement une entaille.

Il recula légèrement pour se mettre plus à l'abri, et alors qu'ils avançaient à nouveau vers lui, il utilisa ses ailes pour s'envoler légèrement, et atterrir de l'autre côté. Ils ne le quittaient pas des yeux. Parfait, il avait toute leur attention, et c'était déjà un bon point. Il ne lui restait plus qu'à les vaincre, ce qui serait une autre paire de manche. Ses coups de pied, de coudes et de genoux n'étaient pas des plus efficaces contre leur résistance, mais il lui restait son équipement. Il rengaina sa dague pour sortir son fléau, et se remit en garde, faisant tournoyer ce dernier.

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'Attaque - Stryge B' :

Le coup de pied dans les côtes avait été encaissé, bien qu'il fut assez clair que ces créatures disposaient d'une force surhumaine. Qu'importe, notre héroïne avait connu plus redoutable spécimen animalier depuis qu'elle avait décider de chasser le crocodile. Au moins, là, la terre était ferme et elle n'avait point le désavantage de l'environnement. C'est en saisissant le mollet de l'anubis au dernier moment que Cylicia lui fit comprendre à quel genre d'adversaire il avait affaire. D'un coup sec elle le tira en l'air, tandis que son frère d'arme trancha net dans la jambe du malheureux. Acte inconsidéré, qui permit à notre héroïne de prendre un avantage considérable. En toute réponse à cette attaque tristement réalisé, Cylicia lança ce qui restait de la jambe au visage de l'anubis restant. Cela n'avait aucune méchanceté, mais à quoi bon laisser de côté la possibilité d'aveugler pareil ennemi? Elle en profitant pour bondir en retrait, loin de l'estropier qui gênait ses mouvements et loin du dernier guerrier anubis qui, maintenant aveuglé par la colère, venait d'obtenir le même avantage que Cylicia : celui de ne plus se soucié de sa sécurité.

En plus de ce petit temps répit, elle put en profiter pour jeter un coup d'oeil sur l'état de Baldwin. Il était toujours debout, mais ses trois sinistres adversaires également. C'était le moment de saisir l'avantage et de renverser cet affreux handicap numérique. Mais aussi le moment de montrer enfin à Baldwin qu'elle était plus capable que toutes ses erreurs, depuis le début de cette aventure, ne le laisserait entendre. L'estime de ce jeune prodige des armes avait sa valeur au yeux de Cylicia. Mais l'immonde hybride de chacal interrompue ses divagations, la réalité vint titiller ce délire qui en fut remplacer par un autre.

Puisses-tu guider nos lames, Ô mon Seigneur, Et souffler en nos âmes ton feu Purificateur. Que ta Volonté éclair nos vies et puisses Les miséreux récoltés les fruits de nos sacrifices... Ainsi étaient remplies les pensées de ce coeur innocent, dépourvue de tout bon sens.

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'Attaque - Stryge B' :