Nom : Azriel Lorca

Âge : 180 ans

Sexe : Mâle

Taille : 1m80

Poids : 75kg

Race : Vampire

Classe envisagée : Arlequin

Métier envisagé : Forgeron d'armure (par le passé, diseur de bonne aventure)

Capacité magique : Cartomancie

Mode hardcore : Non

Azriel a un physique relativement banal pour un être de son espèce : grand, pas très épais, à la peau aussi blanche que ses cheveux sont noirs. Des doigts griffus, que les moins attentifs prendraient pour des gants originaux ou des ongles un peu trop faits. Néanmoins, deux éléments marqueront ceux qui auraient la chance – ou la malchance – de le rencontrer. Le premier, ce sont ses yeux mystérieux, aux iris couleur d'or. Le second, c'est la disgracieuse cicatrice qui barre le côté droit de son visage, au niveau de l'oeil justement. En général, il la cache sous une mèche de cheveux, ou plus simplement, en portant un masque.
Car Azriel adore les masques. Il a toujours adoré cet accessoire, et la volonté de cacher sa cicatrice n'a fait que l'accentuer. D'une manière générale, il aime les beaux vêtements, colorés, exubérants. Malgré son complexe de supériorité, il sait reconnaître la qualité d'un vêtement et l'habileté d'un tailleur quand il en voit un. Conscient de l'apparence de ses mains, il porte souvent des gants pour cacher ses griffes aux yeux de son public. C'est aussi l'une des raisons qui lui fait porter des masques : il sait pertinemment que les autres races ne goûtent guère à la compagnie d'un vampire. Une faute de goût évidente...
Azriel est un homme précieux, et cela transparaît dans son langage corporel : il a une démarche souple, qui n'est pas sans rappeler celle d'un félin, parle beaucoup avec les mains à grands renforts de moulinets du poignets, ce qui ne l'empêche pas d'avoir du succès auprès des femmes. Il a aussi la fâcheuse manie de parler de manière condescendante, et de donner à son interlocuteur des petits surnoms animaliers ridicules. Plus il méprise la personne en face de lui, pour son rang ou sa race, plus il l'affublera de quolibets niaiseux.

S'il y a un trait qui caractérise le plus Azriel, c'est son sentiment de supériorité, qui tourne parfois carrément en complexe. De part son ascendance vampirique, il est persuadé de faire partie d'une élite éternelle, qui ne saurait être comparée à des races aussi éphémères que disgracieuses que les humains ou les géants (et ne parlons pas des loups-garous et des hybrides). Ce sentiment de supériorité s'accompagne d'une certaine superficialité : pour une personne pour qui l'apparence compte à ce point, l'apparence physique ou la tenue vestimentaire sont des marqueurs fiables pour déterminer la valeur de quelqu'un (même si ce ne sont pas les seuls). De cette mentalité découle un amour des belles choses, et des beaux vêtements. Il met donc un point d'honneur à être toujours élégant. C'est aussi cette mentalité qui l'a poussé à s'intéresser à la confection de vêtements et d'armures, capables de protéger avec élégance – car on n'est jamais mieux servi que par soi-même, et il devenait difficile pour Azriel de trouver des tailleurs remplissant ses exigences. Au fil des années, cette recherche de la perfection dans l'apparence a rejailli sur son caractère : en toutes choses, Azriel aime les choses bien faites. Le travail bâclé l'insupporte. Il ne le tolère pas avec lui-même, pas plus qu'avec les autres.
Néanmoins, ce caractère hautain et méprisant n'est qu'une façade, un masque pour cacher sa profonde solitude. Depuis son bannissement, et face à l'incapacité de gérer émotionnellement la mort des rares amis qu'il ait pu se faire – que représente les pauvres trois-quarts de siècle d'existence d'un humain, face à l'éternité offerte par le vampirisme ? - il a fait le choix de vivre sans attache, inconsciemment pour éviter de souffrir. Rejeté par son propre clan, mais profondément marqué par une éducation qui l'empêche de se mêler à d'autres races, ou même à des individus de sa propre espèce qui ne seraient pas issus d'une lignée d'Alphas, Azriel se retrouve coincé dans une solitude éternelle.

Obligé de ne compter que sur lui-même, Azriel a dû apprendre très jeune à se débrouiller. Dans son esprit, cela passe par obtenir ce qu'il désire par tous les moyens, mais surtout par la ruse et la fourberie. Dans une vie marquée par une intense vie nocturne, il a rapidement compris qu'un sourire enjôleur, un clin d'oeil coquin, une tape dans le dos ou une chope de bière pouvait lui permettre d'obtenir bien plus de choses que le recours à la violence. Il aime particulièrement piéger des ivrognes aux cartes, ou avec des dés pipés, pour les dépouiller de leurs maigres possessions. Manipulateur, il est parfois difficile pour une personne extérieure de deviner ce à quoi il pense. Néanmoins, il suffit de le voir face à un lycanthrope pour comprendre que sa capacité au combat ne s'est pas émoussée.

Avec un tel portrait, on pourrait croire qu'Azriel est un lâche et un traître. Pourtant, il n'en est rien. C'est même là le contraire, bien que ce soit un trait surprenant pour un vampire : la fidélité, ou plutôt la loyauté est chez lui une valeur essentielle. Il est extrêmement difficile quand il s'agit de placer sa confiance en quelqu'un, mais s'il le fait, cette personne peut être assurée d'avoir à ses côté un allié d'une loyauté exemplaire, et qui n'hésitera pas à faire le sale boulot pour lui.

Azriel est l'un des derniers rejetons de la lignée des Lorca, une dynastie de vampires installées depuis des temps immémoriaux dans les profondeurs de Spelunca, avec à leur tête Nergal, un Seigneur Vampire qui aime à se vanter d'un lien familial – jamais établi – avec Motch'Hollow. Son enfance fut relativement normale, en tous cas pour un jeune vampire, partagé entre l'apprentissage des manières, la capture et la torture d'hommes-bêtes, et la chasse aux lycanthropes. Ce fut lors d'une de ces battues qu'un événement changea sa vie. Alors qu'il chassait en compagnie de ses frères et de sa sœur, Azriel s'éloigna du groupe pour poursuivre sa cible. Il parvint à la coincer dans un cul-de-sac, avant de la saigner férocement. Une fois son massacre fini, il s'apprêtait à rejoindre ses semblables, quand un bruit attira son attention. Caché dans une alcôve, un jeune loup-garou tentait tant bien que mal de retenir ses larmes, et essayait de se faire le plus discret possible. Aujourd'hui encore, Azriel est incapable d'expliquer pourquoi il l'a laissé en vie. Il se souvient qu'il avait l'air très jeune. Était-ce qu'une question d'orgueil, à ne vouloir chasser que des proies qui en valait le coup ? Était-ce de la pitié ?

Toujours est-il que Linus, son frère aîné, le surprit. Mais il n'en dit rien, en tous cas pas avant d'être certain d'être entendu par le patriarche. Nergal n'était pas spécialement connu pour sa clémence, mais Azriel ne l'avait jamais vu dans cet état. On dit que sa colère avait fait trembler les fondations même de Spelunca. Il lui hurla qu'il était une honte à son rang, une souillure à sa race. D'un coup de griffe, il lui infligea une cuisante cicatrice au visage, et le condamna au bannissement. Le visage douloureux, pendant que il essayait de prendre la poudre d'escampette sans attirer l'attention, il entendit la voix de son aîné l'appeler. Ils avaient toujours été comme vampire et lycan, et le ton sadique qu'il avait dans la voix en l'appelant ne lui donnait pas vraiment l'envie de s'arrêter pour discuter. Nergal devait l'avoir envoyé finir le travail, trouvant qu'un bannissement n'était pas une peine adaptée. À moins que Linus n'ait suggéré cette possibilité lui-même. Ça lui ressemblerait bien... Toujours était-il qu'Azriel avait une raison supplémentaire pour filer le plus vite possible. Par chance, dehors la nuit venait de tomber. Le voyage jusqu'à Stellarae lui parut durer une éternité – un comble pour un vampire. Il arriva là-bas totalement épuisé, et trouva une cachette de fortune dans les égouts de la ville. L'endroit empestait, et était aussi sale qu'inconfortable, mais compte tenu de la situation, le vampire se dit que cela serait suffisant pour commencer.

Mais il ne se sentait toujours pas en sécurité. Il ne savait pas si sa fratrie était toujours à ses trousses, ou s'ils avaient lâché l'affaire. Azriel ne voulait pas prendre de risque, et voulait, du moins pour l'instant, mettre le plus de distance possible entre lui et sa famille. Prudemment, il commença à sortir de sa cachette durant la nuit. Avec un vieux jeu de cartes, il arnaquait les passants avec un tour de passe-passe, en les délestant de quelques pièces. Ce petit jeu dura des années, avant d'avoir la somme suffisante pour se payer une place dans un convoi vers Kastalinn. Ce n'est qu'une fois là-bas que son angoisse diminua un peu. Il avait réussi à mettre entre ses poursuivants et lui une distance qu'il jugeait respectable. Maintenant, il devait rebondir.

Il continua les arnaques aux jeux de cartes, les délaissant parfois pour des arnaques aux jeux de dés, mais rarement pour longtemps. Il accumulait des sommes, dans l'espoir illusoire de retrouver un semblant de ce qui avait été son train de vie. Mais son amour des vêtements engloutissait très souvent ses économies, au point qu'il pensa à de nombreuses reprises à les faire lui-même. Après tout, il pouvait attendre, ce n'est pas comme s'il était pris par le temps... Ce fut pendant cette période qu'il rencontra Melinda, une petite mendiante humaine qui passait son temps à l'observer pendant qu'il jouait ses tours. D'abord agacé d'être suivi ainsi, après s'être renseigné sur elle, il la laissa le suivre. Il finit, au bout de plusieurs années, par s'attacher à cette présence. Un peu comme un animal de compagnie. Ce petit jeu dura dix longues années avant que les deux ne s'adressent la parole pour la première fois. C'était Azriel qui fit le premier pas. Il essayait de « pratiquer son art » pour reprendre son expression – une formule policée pour une arnaque de rue – mais la jeune fille, affamée, ne pouvait plus faire taire les gargouillements de son ventre. Cela perturbait la concentration du vampire dans ses activités, lequel pris sur lui de lui donner un peu de nourriture, pour peu qu'elle arrête de se faire remarquer et de lui voler la vedette. Elle l'avait regardé comme s'il avait été une espèce de sauveur aux tenues excentriques. Ils avaient échangés quelques mots, des banalités. Ce petit jeu avait duré une dizaine d'années, avant qu'un lien se crée entre eux. Melinda voyait Azriel comme un protecteur, un mentor – il lui avait appris deux trois tours de passe-passe, et le vampire se surprenait à chercher son regard dans la foule de ses spectateurs. Il s'était attaché à elle, comme à un animal de compagnie : un truc un peu encombrant, parfois agaçant, mais qui reste une forme de compagnie – bien que le vampire ne l'ai jamais avoué. Cette relation dura pendant des années et des années, mais un jour, Melinda mourut, de vieillesse. Cet événement marqua Azriel bien plus qu'il ne voulait le reconnaître : comment osait-elle l'abandonner ainsi ? Il avait pourtant remarqué les changements de son apparence, sa peau qui perdait en tonicité, sa voix qui faiblissait, ses gestes qui devenaient de moins en moins fluides et précis. Mais pour le vampire, le concept de vieillissement, et son lot de transformations physiques et mentales, n'étaient que des concepts très nébuleux. Il lui en voulait d'être morte, de ne plus être là pour surveiller ses arrières, pour l'aider à plumer les passants crédules, de ne plus égayer ses journées avec ses jeux d'esprits.

Depuis, Azriel s'enferme dans une solitude réconfortante. Il en vint à penser qu'il avait perdu son temps avec cette enfant. Le grand vampire qu'il était devait accomplir son destin d'être supérieur. Il passa donc quasiment un centenaire à développer son art, à s'entraîner, et à remplir des missions parfois dangereuses, mais toujours grassement payées. Il les faisait avec son propre style : fantasque, exubérant, fabuleux. Il était constamment à la recherche de proies plus puissantes, plus rusées. Son but était de devenir un être parfait, capable de se venger de ceux qui, dans sa jeunesse, l'avaient humilié en le défigurant et en le chassant, dût-il y passer plusieurs centenaires. Après tout, la vengeance n'est-elle pas un plat qui se mange froid ?

 
Azriel a deux aspirations principales dans la vie.

La première est de retrouver son ancien niveau de vie. Il aime le luxe, les belles étoffes, les beaux objets, et il n'a plus aucun scrupule pour y parvenir. Après tout, que vaut la vie d'une créature mortelle face à son illustre personne ?
La seconde est de se venger de ceux qui l'ont banni. Il compte bien reprendre sa place d'Alpha, revenir à Spelunca. Mais il sait que cela ne pourra se faire qu'en renversant son propre père, un être qui a eu, lui aussi, une éternité pour devenir l'être extrêmement puissant qu'il est aujourd'hui. Azriel ne se fait pas d'illusions, il sait que son chemin sera semé d'embûches, parmi lesquelles il est certain de compter son propre frère, Linus. Il ne sait pas combien de temps il lui faudra pour être en mesure de les renverser, et de prendre la tête de la maison Lorca. Mais il a l'éternité pour penser à ça.