Dalœndra est une jeune elfe même si pour les Hommes, 50 ans est un âge déjà respectable! Elle est loin d'être sage ou posée comme les plus anciens, mais elle
avide d'aventures et de découvertes. La demoiselle aime toucher à tout et découvrir un maximum de choses, étant très
curieuse.
C'est auprès de ses aînées qu'elle a appris à
maîtriser les arts musicaux et textiles, mais la jeune fille esquive régulièrement ses leçons pour aller regarder ses frères s'entraîner ou aider les artisans à la forge. À force de se montrer
têtue, ses proches concèdent à lui
apprendre les arts de combat à condition qu'elle ne néglige pas ses précédents leçons. Elle a bien évidemment accepté ce marché. Elle adore manier différentes types d'armes, mais il semblerait qu'elle ait une nette
préférence pour l'arc.
Si Dalœndra ne se spécialisait pas dans le combat, elle serait sûrement forgeronne. C'est un métier qu'elle admire beaucoup. Concevoir des armes est fascinant, le travail fourni est remarquable et parfois certaines créations égalisent le travail des orfèvres-joaillier. Elle
aime les produits fabriqués avec soin.
En dehors de son éducation, la petite
aime énormément les histoires qu'on peut lui raconter, qu'elles aient une part de vérité ou non. Il n'était pas rare de la retrouver auprès des compteurs ou des guerriers qui revenaient de leurs expéditions, ils ont tous de bonnes histoires à leur raconter à leur retour. À force d'écouter leur récit sur le monde au-delà de la forêt, la petite à commencer à
vouloir partir à l'aventure à son tour, c'est devenu son principal objectif depuis son enfance.
Mais si elle n'est pas comme les autres elfes plus âgés, comment-est-elle au final? Elle est jeune, elle apprendra au fil des siècles, elle est
comparable à une adolescente et le fait qu'on la considère ainsi l'agace beaucoup. Pour autant elle ne cherche pas à gagner en maturité, elle s'en fiche royalement et continue d'
agir comme bon lui semble sans se soucier de ce que peuvent penser les anciens. C'est une jeune fille qui semble
se moquer de l'autorité parentale ou hiérarchique, elle obéit si elle y trouve son compte. Elle peut montrer un côté
impulsif, en agissant de manière spontanée. Elle fait partie de ces gens qui
réfléchissent après avoir agi et qui
apprend de ses erreurs.
La petite elfe n'a pas sa langue dans sa poche. Sa
franchise est telle qu'elle ne prend pas de pincette avec les autres et
ne cherche pas à leur mentir pour leur faire plaisir ou pour leur bien. Malgré ce côté brut de décoffrage, c'est une jeune fille qui
s'adresse aux autres avec respect. Bon il n'est pas rare que
quelques grossièretés fusent de temps en temps. La perfection n’existe pas.
Une petite silhouette court dans les couloirs tortueux de ses appartements directement taillés dans le bois des arbres. Elle tient les pans de sa robe pour éviter de marcher dessus afin de faciliter sa traverser. Sa mère serait sûrement fâchée si elle abîmait à nouveau ses jolis autour... Sa coiffure était déjà partiellement défaite et virevoltait derrière elle, quelques tresses résistaient cependant à cet élan de vivacité. Lorsqu'elle arrêta sa course, la petite méritait un sérieux coup de peigne tant elle était ébouriffée. La raison de son arrêt? La vision d'une haute silhouette distinguée en armure légère plus loin dans ce couloir. Un grand sourire illumine son visage juvénile et elle s'élance dans les bras tendus de son aîné. Sa joie ne laisse nul place au doute: elle porte beaucoup d'affection à son grand-frère. Elle en a plusieurs, mais c'est celui-là qu'elle préfère le plus.
« Grand-frère, vous voilà de retour! Soyez le bienvenue ! »- Araëllyn, en voilà un accueil des plus empressés ! Que les dieux soient cléments envers ta chevelure.
Se moque l'adulte en posant sa main sur la tête de la fillette.Elle boude quand à la réflexion, les pommettes légèrement rouges. Elle se laissera coiffer avec soin par ce grand-frère qui ne manque pas de lui raconter tout les détails de son périple. Ses frères ont tellement de chances de pouvoir partir à l'extérieur, elle les envie beaucoup. Elle est trop petite pour pouvoir en faire de même, trop vulnérable. Alors elle reste ici et se contente pour le moment d'écouter les récits de ses frères entre deux leçons de coutures.
Malheureusement elle doit bientôt laisser son frère, rattrapé par une femme elfe plus âgée qui se trouve être sa mère. Bien que l'elfe ne présente aucun signe de contrariété sur son visage serein, elle ne se prive pas pour rappeler sa petite fille à l'ordre devant l'air amusé de son frère.
C'est une très belle femme, l'incarnation même de la douceur. Elle a les même cheveux pâles que sa fille et sa toilette est des plus soignées. Elle est responsable de l'éducation de sa fille, normale pour une elfe issue de la haute noblesse. Mais parfois elle doit confier cette tâche à d'autres femmes, ayant elle-même des obligations à remplir. Malgré cette douceur apparente, elle se montre stricte pour le bien de la petite dernière. Après tout, on attend beaucoup d'une demoiselle de son statut.
Les notions de base n'ont plus de secret pour elle, on l'instruit donc avec d'autres connaissances comme l'art de jouer d'un instrument, le chant ou encore l'art du tissage. Ses journées étaient remplies, c'est sûr !
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Un jour alors qu'elle profitait de son temps libre pour lire un livre de compte qui parle de dragons, elle entendit des bruits d'entre-chocs métalliques qui ont finalement eu raison de sa concentration. Elle referme donc le livre et décide d'aller voir l'origine de cette perturbation de plus près.
C'était son frère adoré qui se prêtait à un jeu d'épée avec un autre soldat. La petite fut immédiatement émerveillée par cette aisance dont faisait preuve les deux combattants. Ce duel lui faisait penser à une sorte de danse, elle trouvait ça beau quelque part. Elle n'avait encore jamais eu de leçon de ce genre, quel dommage ! C'est beaucoup plus intéressant que les leçon de luth qu'on pouvait lui donner. Les deux elfes étaient trop concentrés pour voir la fillette postée non loin de là et poursuivait leur échange. Araëllyn essayait de voir avec quoi ils se battaient, pas évident pour une enfant de suivre leurs mouvements.
Les épées étaient très fines, semblable à des aiguilles. Mais leur lames ne pliaient pas malgré les assauts. Leurs manches étaient composés d'une espèce de cloche qui entourait leur poignet sans gêner les mouvements. Cette pièce avait été délicatement ciselée pour aborder des décoration florales. En voilà une belle épée. Perdue dans sa contemplation, la petite sursaute en voyant l'opposant de son frère se faire désarmer, la lame de son adversaire pointée vers son torse. Ils finirent par se saluer et la petite finit par approcher de son frère :
« Pourquoi vous battiez vous mon frère ? »- Parce que s'entraîner pour rester en forme c'est important.
Le soldat prit congé en saluant les deux individus et le grand frère se penche pour se mettre au niveau de sa petite sœur. Elle continue de se montrer très intéressée par l'arme de son aîné et ce dernier lui montre avec moult précaution. Il lui explique qu'elle type d'arme il s'agit et qu'il en existe de toutes sortes. Elle a demandé à toutes les voir et son aîné lui a sourit en disant qu'il y en avait beaucoup trop pour toutes les montrer.
C'est à partir de cet instant que la jeune fille a commencé à sécher ses leçons pour aller observer le moindre entraînement. Elle avait même trouver des elfes de son âge pour jouer au guerrier avec des branches pour mimer des épées ou des arcs, ce qui l'amusait beaucoup. Le désir d'apprendre à se battre se fait de plus en plus fort si bien qu'un jour elle en fit la demande à sa mère qui refusa dans un premier temps car elle manquait trop de leçons. C'est bien la première fois qu'elle se fâcha très fort avec sa famille, bien décidée qu'elle obtiendrait ce qu'elle désirait pour une fois. Elle continue ainsi son cinéma, épaulée par son grand-frère. L'art de la guerre est devenue une évidence pour elle si bien qu'elle fugua pour se cacher, décidée à les faire plier. Bon, elle n'était pas cachée trop loin de la maison quand même, faut pas exagérer.
La lutte fut longue et grâce à cet acharnement sa mère vient la trouver alors qu'elle avait trouvé refuge dans une cabane cachée dans le creux d'un arbre. Le deal était simple: Elle était autorisée à apprendre à manier les armes si et seulement si elle était assidue avec ses autres leçons et qu'elle revenait vivre parmi les autres. Elle se rappellera toujours de cette première bataille qu'elle a gagnée grâce à son acharnement.
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Si Araëllyn avait gagné cette petite bataille, elle était loin de se douter de ce qui allait arriver dans un futur proche. Pour le moment, elle savoure l'instant présent sans se soucier de personne ni même du temps, qui continue de s'écouler doucement. De toute façon, les jours, les mois, les années ne sont que des battements de cils dans la vie d'une elfe.
Elle avait commencé ses leçons de combat tout le monde s'accorde à dire qu'elle n'a jamais été aussi sérieuse et assidue avec ses autres leçons. Sa mère jalouse presque cet intérêt plus marqué pour cet art qu'elle juge barbare, mais ce marché donne des résultats et ils ont plus ou moins réussi à canaliser cette petite.
Son frère si bienveillant lui donne depuis quelques cours et quand il ne peut se rendre disponible pour sa cadette, d'autres guerriers le remplacent. Au moins ses leçons restent régulieres, même si elle préfère avoir son frère comme instructeur. Comme elle reste passionnée par les armes, son aîné l'a emmené jusqu'à la forge des elfes où elle l'a présenté à un artisan. Depuis elle vient lui donner un petite coup de main dès qu'elle en à l'occasion. C'est d'ailleurs là où nous la retrouvons. L’artisan cognait une partie métallique chauffée à haute température pendant que la petite continuait d'alimenter le four avec un soufflet un peu trop grand pour elle. La chaleur fait suinter son front et le reflet des braises ardentes se voient à travers ses iris bleutées. Le côté manuel lui sied à ravir ! C'est alors qu'ils sont interrompus par un jeune elfe aux cheveux bruns qui semble avoir le même âge que notre stagiaire.
- Dame Araëllyn, je vous cherchais partout ! Est-ce que d'aventures vous accepteriez de venir jouer avec Gladril, Erwenn et moi ?
« C'est fort aimable de me le demander mais je ne peux quitter mon poste pour le moment, je vous rejoindrais une fois ma tâche terminée. »Impensable de partir maintenant. Elle s'est engagée à aider le forgeron, elle honorera sa promesse jusqu'au bout. Un autre forgeron viendra par la suite la relayer et la voilà libérée de son engagement. Pour la remercier, le maître forgeron lui offrira une collation de midi qu'elle accepta avec joie. C'est parfait pour reprendre des forces et poursuivre sa journée.
Elle reste malgré tout une enfant qui a besoin de jouer pour s'épanouir doucement vers l'âge mûr. Ne dit-on pas : chaque chose a son temps ? Lorsqu'elle retrouve les autres jeunes elfes, ces derniers finissaient eux-même de manger, prêt à jouer. Les voilà à courir dans une sorte de verger, pistant des ennemis invisibles et se battant entre eux avec des bouts de bois qu'ils avaient améliorés eux-même. Il faudrait être fou pour confier de vrais armes a des enfants. Cela frustrait un peu la petite elfe car elle avait pris l'habitude de manier de vraies armes. Mais elle se prête malgré tout au jeu et en profitait pour améliorer sa dextérité.
- Dame Araëllyn ! Le troll vous échappe !
« Que les étoiles pleuvent sur ce scélérat ! » Bougonne t'elleLes deux autres elfes firent semblant de tirer des flèche sur une bûche et ils la renversent par terre pour imiter un ennemi à terre :
- Que les dieux soient loués, nous avons protégé la cité de l'ennemi !
Alors que les enfants brandissent leur points en guise de victoire, une silhouette élégante vient vers eux et les enfants se penchent pour saluer la mère de notre petite elfe. Ha, c'est l'heure de la leçon de luth maintenant.
Elle salue donc ses amis et s'en va rejoindre sa mère. Avant de commencer la leçon, elle passent d’abords par les appartements d'Araëllyn histoire qu'elle se change. Car clairement une tenue pleine de terre ne conviendrait pas du tout au statut de la petite.
Une fois débarbouillée et vêtue d'une robe légère d'un joli vert, Araëllyn finit de tresser ses cheveux pour rejoindre sa mère qui se trouvait sous une sorte de tonnelle bâtie en pierre et couverte de mousse. L'endroit est paisible et on pouvait entendre le clapotis d'un ruisseau passer.
Araëllyn s’efforce de se concentrer sur sa leçon bien que son cœur soit ailleurs. Ces leçons qui visent à faire d'elle une dame, ce n'était pas pour elle. Ce qu'elle souhaite, c'est de se consacrer à temps plein au combat. Son frère bien-aimé allait bientôt revenir de mission, comme elle avait hâte de le revoir.
Les notes du luth de sa mère la sortent de sa rêverie et elle tente de se concentrer mieux que ça pour éviter de fâcher sa mère. Elle joue suffisamment lentement pour que la petite puisse suivre la partition mais ses doigts si fins ont du mal a pincer correctement les cordes. Les notes de la petite elfe sont encore maladroites et les fausses notes nombreuses mais la mère fait preuve d'une grande patience en répétant chaque morceau qu'elle doit répéter afin d'améliorer sa façon de jouer. Elle poursuit ainsi ses efforts jusqu'à qu'un cors retentit non loin de là.
Araëllyn se tourne vers sa mère et penche la tête tout en lui demandant si elle pouvait prendre congé. Cette dernière lui sourit doucement en guise de réponse et l'apprentie pose doucement le luth sur une rambarde de pierre pour ensuite quitter cet endroit.
La jeune elfe se hâte comme à son habitude pour aller accueillir les guerriers. Elle en voit passer sur son chemin et ne finis par apercevoir la silhouette familière de son aîné. Elle l'enlace par le dos, peu ravie du contact froid de l'armure mais peu importe. Un léger rire se fait entendre et il finit par se dégager.
- Douce Araëllyn, ta mère va finir par te gronder concernant la manière d’accueillir le retour des tiens.
Se moque t'il en caressant sa joue tout en déposant un baiser sur son front.« Cela m'est complètement égal. J'ai l'impression d'avoir passer des siècles à attendre votre retour... » - Ce n'est pas faux, tu as grandi depuis la dernière fois. Je n'ai plus à me pencher autan pour te saluer.
Se réjouit-il en passant sa main derrière sa tête pour la serrer contre lui. « Cesse de me comparer à un nain cher frère ! Ma tête sort un peu plus du sol quand même. »- Il était temps, j'ai cru un instant que nous avions un marche-pied parmi nous, ce qui serait fâcheux.
La petite elfe donne un léger coup derrière la tête en boudant légèrement. Ses proches ne cessent de la comparer à une enfant et son frère la taquine en la comparant à un nain. Mais bon elle tolère cet affront qui ressemble plus à une petite blague entre frère et sœur, ce n'est pas bien méchant et si ça vient de son frère, elle l'accepte, sachant pertinemment qu'il ne cherche pas à la blesser ou la rabaisser. C'est d'ailleurs l'un des seuls à ne pas opter pour ce comportement agaçant auprès d'elle. C'est l'une des raisons pour laquelle elle l'aime autan.
Ce lien si fort, elle n'en a pas tissé des semblables avec ses autres frères et sœurs. Elle s'entend bien avec certains, d'autres non. Ils lui accordent une attention différente. Son cher frère est respecté parmi les autres elfes pour ses faits d'armes bien qu'il ne soit pas le plus âgé de la fratrie. D'ailleurs Araëllyn et lui ont la même mère, ce qui explique également leur proximité. Leur père a eut le temps de changer de femme au fil des siècles et a eut des enfants avec chacune de ses femmes. Mais une famille reste une famille.
Ils partent ainsi en direction d'un terrain suffisamment grand pour s'entraîner à l'arc. La petite elfe n'a pas changer de robe, jugeant que finir par terre ne ferait pas parti des possibilités.
- Déverrouille ton coude et amène ton index jusqu'à tes lèvres.
Son grand frère est une toute autre personne lors des entraînements. Araëllyn ne compte plus le nombre de fois où il lui donne des ordres pour améliorer sa posture ou sa façon de manier l'arme choisie. Mais gagner le respect des guerriers ne se fait pas à coup de mièvreries, il faut de la rigueur et du sérieux, la petite elfe en est bien consciente. Alors elle continue de se dépasser à chaque entraînement.
C'est d'ailleurs en s'entraînant qu'un don s'est éveillé chez la jeune elfe. C'est encore très faible mais elle est capable de télékinésie. Alors son frère a ajouté un nouveau type de leçon pour l'aider à maîtriser ce pouvoir. Ce type d'entraînement est d'un tout autre niveau, il faudra du temps pour que ce pouvoir puisse se développer. Son frère a également un don, ce qui explique ses connaissances à ce sujet.
Lorsque l'entraînement prit fin, nos loustics se dirigent vers une grande salle où toute la famille mange avec d'autres elfes de la noblesse. L'ambiance est joyeuse, des femmes jouent de quelques instruments pour égayer la soirée, certaines dansent en rythme avec quelques enfants. Araëllyn préfère quand à elle rester à table à boire un coup et reprendre des forces. Il y a beaucoup de mets à base de plantes, fruits et légumes car beaucoup d'elfes sont végétariens mais heureusement pour la petite, elle peut compter sur quelques plats à base de viande. Elle ne fait jamais les choses comme les autres cette petite ma parole !
Elle aime beaucoup le moment du repas du soir, un elfe vient raconter des histoires aux enfants. C'est le moment qu'elle préfère car il parle souvent des paysages rencontrés lors de ses voyages pour s'en servir dans ses histoires. Et Araëllyn l'envie beaucoup, elle qui n'a jamais quitté le territoire. En revanche depuis quelques temps elle souhaite en faire de même. Elle a toute l'éternité devant elle, ça serait dommage de ne pas en profiter pour voir un peu du pays, rencontrer de nouvelles races. Jusqu'à présent elle n'en a pas encore parlé à sa famille et elle se doute qu'ils risquent de ne pas prendre cette information de manière positive. Foutu statut, foutu devoir familial. Comme elle aimerait être qu'une simple personne pour disposer de sa vie comme bon lui semble.
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Le temps continue de faire son œuvre, le chrysalide s'est transformé en un délicat papillon. Si la jeune elfe a presque terminé sa croissance, elle reste un poil plus petite que ses congénères ce qui lui vaut le surnom de « Araëllyn la petite ». C'est un peu agaçant à la longue alors la concernée fait fît de ces remarques. Le plus dérangeant c'est que malgré les 50 ans passés, on continue de la voir comme un bébé et de tout décider à sa place. D'ailleurs c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
Car la demoiselle a récemment rencontré un elfe issue d'une grande famille lors d'un entraînement à l'épée. Une rencontre qui devait être simple car au départ on le lui avait présenté comme partenaire pour son entraînement. Mais par la suite, sa famille semblait s'arranger pour que ces deux-là se retrouvent pour continuer de se connaître. Mais Araëllyn ne l'entendait pas de cette oreille et elle a rapidement éconduit ce prétendant. Alors qu'elle fut convoqué par son père afin qu'elle justifie son comportement, elle a appris que cette rencontre avait pour but de préparer de futures fiançailles si ces deux-là finissent par se plaire.
La jeune femme a vu rouge et a exprimé son mécontentement vis-à-vis de la manœuvre et clairement expliqué qu'elle ne souhaite plus qu'on décide pour elle et qu'elle avait son mot à dire dans cette histoire. On lui rétorque à nouveau qu'une demoiselle de son rang se doit de remplir certaines obligations envers sa famille et que ça fait parti de son devoir et c'est donc pour ça qu'elle n'a pas son mot à dire et que son manque de sagesse l'empêche de faire preuve de raison. Agacée par ce discours, elle continue de tenir tête à cette figure d'autorité avec insolence en rétorquant qu'elle aurait préférée appartenir à une autre famille pour pouvoir faire ce qu'elle a envie sans qu'on intervienne dans ses affaires. Le paternel lui répond qu'elle n'est pas non plus à plaindre car jusqu'à présent, ils ont cédé à ses caprices d'enfant gâté et lui rappelle qu'ils auraient pu tout aussi bien être bien plus stricte avec elle et qu'elle fait preuve d'ingratitude envers eux. Elle lui répond que malgré tout ça, elle souhaite une vie libre pour pouvoir voyager et découvrir le monde et pas rester ici et végéter comme ses semblables.
- C'est avec un discours comme le tient qu'on remarque tout de suite que tu manque cruellement d'expérience de vie et que par conséquent nous nous efforçons d'y apporter contribution. Cela peut te sembler injuste dans un premier temps mais tu te rendra compte que dans quelques siècles nous avons bien fait. Ce monde dont tu parles te semble beau et brillant mais il est loin d'être comme tu l'imagines. Il est froid et dangereux et le moindre relâchement te mènera à ta perte. Ton destin n'est pas là a gambader de cité en cité tel un maraudeur.
« Il n'y a que moi qui puisse en juger père ! Personne ne doit le faire à ma place ! »- Quel enfant têtu... Tu finiras bien par changer d'avis pour l'heure tu vas rester confiner dans tes appartements jusqu'à ce que tu te montres plus raisonnable. De plus, le jeune Aldrinn n'a pas apprécié que tu lui renverses un contenant rempli d'eau sur la tête par la force de ton esprit. Je te conseille de réfléchir à ton comportement et te préparer a lui présenter des excuses.
Il peut toujours se brosser. Voilà ce qu'elle a pensé alors qu'elle fut reconduite malgré elle dans ses quartiers. Elle aurait bien voulu en partir mais le garde à fermer la porte à clef derrière elle. Elle fulminait en faisant les 100 pas dans sa chambre, cherchant un moyen de pouvoir s'échapper. De toute évidence, son père ne va pas accepter de la laisser partir alors il va falloir qu'elle impose son choix par la force. Mais dans l'état actuel des choses, elle va avoir du mal.
Elle entends les brides d'un échange à l'extérieur et se dirige vers la fenêtre ouverte pour s'y pencher. Le garde en question est en pleine discussion avec un autre elfe qui n'est autre que le frère adoré de notre prisonnière. Elle ne peut hélas faire de l'escalade et s'accrocher au lierre pour descendre les deux étages qui la sépare du sol. Elle risquerait aussi de faire griller par le garde. C'est alors qu'elle parvient à entendre quelques mots de son frère adressé directement à son esprit grâce au pouvoir de ce dernier : la télépathie.
*** Je vais le retenir un moment, fais ce que tu as à faire. La clef est à sa ceinture. ***
Elle jette un œil sur les flans du garde et aperçoit un trousseaux avec une unique clef accrochée. Il a fallu qu'elle monopolise toute la concentration et l'énergie nécessaire pour parvenir à la faire voler jusqu'à elle. Elle l’attrapes au vol et s'assoit par terre, prise de vertiges. Il lui faut un court instant le temps de récupérer pour ensuite déverrouiller la porte afin de s'enfuir de cette prison en emportant avec elle quelques affaires, le minimum syndical.
Elle laissera la clef sur le verrou et fermera la porte pour ne pas trahir son évasion trop vite. Il lui faudra moult précautions pour ne pas se faire repérer et se diriger vers le garde-manger de l’immense propriété. Elle subtilise quelques denrées au passage et entend des pas venir dans sa direction. Elle se cache derrière un tonneau alors que la porte de la pièce s'ouvre. Elle reste cachée dans son coin en faisant le moins de bruit possible. Son cœur battait fort tandis qu'une goutte de sueur froide coule le long de sa tempe. La porte se referme et elle reste un instant sans bouger avant de lever la tête. Son frère l'observait appuyé sur le tonneau, un sourire aux lèvres:
- Pas terrible ta cachette...
« Comment as-tu... » Balbutie t'elle.- C'est le premier endroit où si j'irais si j'étais toi... Et j'ai eu raison.
Lui répondit-il en chuchotant.Il lui donnes une cape qu'il passa par dessus le contenant cylindrique et cette dernière se retrouve avec un bagage en plus sur la couenne.
- Si tu comptes filer à l'anglaise, prend ça pour cacher ton visage. Tu vas avoir du mal à passer inaperçue à travers la ville sinon.
« Merci... » - Il faut se dépêcher... Bientôt l'alerte sera donné, tu peux espérer avoir quitter la ville d'ici là. Je peux t'accompagner jusqu'aux portes sud, mais il faudra que tu te débrouilles par la suite.
Il l'aide à se relever et les voilà embarqué dans cette fuite à deux. Par chance ils parviennent à quitter l'établissement sans se faire repérer puis s'ensuit une aventures aux détours des rues pour atteindre les portes de la ville, le dernier rempart avant la liberté tant espérée.
A l'abri des regards, ils avaient grimpé à un arbres dans le but d’accéder aux rempart sans passer par les portes et les gardiens. Le feuillage dense camouflait à merveille leur silhouette et le frère aîné profite en profite pour enlacer sa petite sœur une dernière fois :
- Que les dieux veillent sur toi... Prend garde aux créatures que tu rencontreras sur ton chemin. J'aurais aimé que tu restes parmi nous un peu plus longtemps mais si ta place se trouve au delà de ces murs alors je me ferais une raison.
« Pardon grand-frère... »- Pourquoi t’excuses-tu ? Il n'y a rien à pardonner !
Collée contre son frère, la jeune elfe se laisse aller à quelques larmes. C'est l'une des rares personnes à l'avoir soutenu quoi qu'il puisse se passer. Le fait qu'ils soient amenés à se séparer la peine beaucoup. Elle aurait aimé partir à l'aventure avec lui, mais cette vie qu'il mène lui convient très bien. Qui sait, peut-être que leurs routes se croiseront un jour ?
- A défaut de partir à l'aventure à tes côtés, prends ceci avec toi. C'est une bien maigre offrande, je suis désolé mais peut-être auras-tu l'impression que je ne serais jamais loin de toi. La prochaine fois que nos chemins se croisent, j'ose espérer que tu auras de bonnes histoires à me raconter.
« Compte sur moi … »L'aîné dépose un bijou au creux des mains de sa petite protégée qui le regarde incrédule et touchée. Il est de coutume dans leur famille de recevoir un bijou de ce genre pour témoigner de leur appartenance à la famille. La jeune elfe a laissé le sien derrière elle, elle ne s'attendait pas à recevoir celui de son frère à cet instant. C'est un bijou qui a une grande valeur à leurs yeux, le recevoir en cadeau est une grande preuve d'affection. Elle ne tardera pas à le mettre à son cou et le cacher au creux de sa poitrine, sous ses couches de vêtements. Le grand-frère flatte le haut de sa tête avant de se dégager :
- Essayes de ne pas te faire capturer. Père ne va pas apprécier le fait que tu ais fugué.
« Je m'en doute, mais je ne compte pas le laisser me récupérer. Si un jour ça devait arriver, je continuerais à m'évader. Merci infiniment grand-frère, j'aimerais te donner le mien, mais je l'ai laissé dans mes appartements...» - Ce n'est qu'un détail. J'espère qu'il te portera chance lors de ton voyage.
La jeune elfe se lève prudemment pour ne pas tomber de l'arbre. Elle regarde l'horizon camouflé par le sommet des arbres et se tourne vers son frère pour lui sourire doucement :
« Prend soin de toi mon frère. Merci pour tout. »Elle finit par passer au dessus des remparts, mettant un terme à leur entrevue. Maintenant, où allait-elle aller ? Le sud ? Les montagnes ? Peut importe mais elle marche d'un pas rapide pour quitter cette foret qui l'a vu naître pour aller vers un nouveau lieu. Il faut choisir un nouveau nom aussi, voyons... Dalœndra Ymdriil, ça passe crème.