...
La gueule rougie par ses précédents affrontements, le monstre tournait en rond dans son enclos, sifflé par la foule sur son passage. La barrière qui le séparait des curieux était basse et peu épaisse, mais il était tenu en respect par quelques gardes équipés de longues piques de bois ; leurs assauts répétés avaient zébré ses flancs de traits ensanglantés, blessures qui à défaut d’être vraiment dangereuses avaient fini par lui faire comprendre de ne pas s’approcher du public. Ses épaules puissantes tressautaient à chaque fois qu’un bambin s’approchait trop du grillage de bois et il grondait régulièrement, frustré, arrachant des piaillements d’excitation aux plus jeunes. Les adultes, eux, riaient et lançaient des paris tandis que des pièces passaient de mains en mains selon les résultats du combat précédent.
Debout sur une caisse de l’autre côté de la palissade, une grande femme vêtue à la nomade rameutait les badauds qui arpentaient le petit marché perdu. D’une voix forte mais rendue rauque par la soif, elle lança un nouvel appel tandis qu’on évacuait le corps du dernier aventurier que l’animal avait affronté – et, comme tous les autres, vaincu.

“VOUS GAGNEZ, VOUS REPARTEZ AVEC LA BÊTE ! 10 PIÈCES L’AFFRONTEMENT, ARMES ET MAGIE AUTORISÉES !”

La journée était belle, illuminée par un soleil brûlant que les nuages s’étaient empressés de fuir dès la fin de la matinée, dégageant le ciel sur tout le centre de Dùralas. La marchande déboucha sa gourde et prit une gorgée d’eau pour apaiser sa gorge fatiguée, puis tapota le haut de la tête du gamin assis au pied de la caisse.
- Va me remplir ça, ordonna-t-elle en tendant la gourde. Et profites-en pour boire aussi.
Le garçon hocha la tête et se saisit de la grande flasque de cuir, puis détala en direction du puit dans lequel s’abreuvaient les montures des voyageurs qui s’arrêtaient pour visiter le petit marché. Située au centre de celui-ci, la source n’était pas des plus claires, mais elle avait le mérite d’être fraîche et saine.
Alors qu’il plongeait la gourde dans l’eau, coincé entre deux coursiers imposants et couverts d’écume, le petit sentit un regard dans son dos et se raidit, mal à l’aise. Plutôt gringalet, il attirait peu l’œil et n’avait pas eu beaucoup l’occasion d’être épié, mais se souvenait de ce que ça faisait…et n’aimait pas énormément. Pour se changer les idées, le garçon flatta la grosse tête du cheval qui buvait à sa droite et tortilla un peu les épaules, mais ne parvint pas à faire disparaître le sentiment désagréable.
Rebouchant le goulot de la flasque rapidement, il se pencha vers la source pour y voler une gorgée d’eau fraîche et finit par se retourner pour trouver l’origine de la sensation étrange, fouillant des yeux la foule qui se pressait derrière lui et la rangée de montures.
Il n’eut pas à chercher longtemps.

Alors qu’Axe balayait le petit marché d’un regard peu convaincu, à la recherche de quoi que ce soit d’intéressant pour gagner Lédéhi –vivres, armes et alcools, principalement–, un hurlement tout proche l’arracha soudain à ses observations. Le scorpion sur lequel elle était montée ne bougea pas d’un pouce, peu impressionnable ; on le lui avait vendu comme la monture idéale dans le désert, imperturbable et doté de la patte la plus sûre possible sur les dunes, elle avait désormais confirmation qu’on ne lui avait pas menti. Ce ne fut cependant pas le cas des deux chevaux qui lui faisaient face, qui sursautèrent et se mirent à piétiner le sol frénétiquement, affolés. Eh bien ?
En cherchant bien, Axe finit par repérer un gamin recroquevillé au sol, totalement à la merci des pilons que représentaient les pattes des coursiers. C’était sûrement lui qui avait crié. Quant à la raison de cette manifestation stridente…la mercenaire craignait d’en être la cavalière.

« Hep, ils sont à personne, ces chevaux ? » beugla-t-elle pour couvrir le brouhaha ambiant. 

Deux appels dans la foule suivirent, sans succès. Axe grommela. Elle n’avait pas du tout envie d’être la cause de la mort d’un gamin aujourd’hui, les parents risquaient de rappliquer et elle n’avait pas de temps à perdre en dédommagements ou en excuses. Voyant que les deux chevaux ne semblaient pas se calmer –bon sang, ce que ces machins pouvaient être craintifs–, la mercenaire saisit un de ses couteaux et lança un ultime appel, encore une fois sans réponse. Et puis merde, le mot avait largement eu le temps de parvenir jusqu’aux oreilles du propriétaire, depuis le temps.
La lame fusa et se ficha dans la nuque tendue du plus foncé, qui se trouvait également être celui qui avait l’air de valoir le moins cher. L’animal se raidit brusquement tandis que son compagnon reculait d’un bond, tirant sur sa bride, visiblement désormais plus intéressé par l’idée de s’éloigner de feu son congénère que de manifester sa nervosité. Foudroyé, celui-ci finit par s’effondrer sous le regard médusé de la foule, à qui le geste d’Axe n’avait pas échappé.
« Le petit est sauvé, vous pouvez circuler, gronda-t-elle.
Descendant de son scorpion, la lycanthrope laissa les badauds se disperser et alla déloger son couteau de la nuque du bai, qui commençait à saigner sérieusement. Elle en profita pour relever le gamin tremblotant d’une poigne sévère.
– File, ordonna-t-elle.
Le gamin ne se fit pas prier, détalant vers une grande femme qui l’attendait à quelques mètres de là, blanche comme un linge.

La maîtresse d’armes commençait à se demander si elle allait vraiment s’en tirer aussi facilement quand une voix forte l’interpela, grave et rauque. Allez, c’est parti.
« Jeune femme !
- Bien vu, répondit-elle en se retournant vers le propriétaire du cheval.
- C’est mon cheval qui gîse là ?
- J’imagine, si vous êtes ici.
Le guerrier à qui appartenait le coursier mort se planta devant Axe, sourcils froncés.
- Comment est-ce arrivé ?
- Il allait tuer le gamin ici présent, répondit la jeune fille en désignant l’intéressé du menton. J’ai fait une bonne action.
Une bonne action de tueuse à gage, mais une bonne action quand même, mon brave.
- Était-ce vraiment la seule solution ?
- En votre absence, la plus rapide et la plus efficace.
- Mais était-ce la seule ?
Axe soupira profondément, excédée.
- Épargnons-nous ça, fit-elle, je peux payer.
- Il a…coûté cher.
- Écourtez.
L’homme se pencha vers la mercenaire, les traits contractés. Soit il tenait vraiment à son bourrin, soit ça faisait trop d’impératif pour lui.
- Cinquante pièces d’or.
- En voilà soixante-dix, pour la selle. Je crois qu’elle a été salie.
Le cuir clair avait effectivement été tâché de manière très sûrement irréversible, désormais ponctué de rouge et de brun sur toute sa partie supérieure. Le guerrier grommela mais accepta les pièces, sans toutefois sembler se décider à laisser Axe tranquille.
- Je n’ai plus de monture, fit-il remarquer.
- Ça mon brave, c’est pas mon problème, fallait surveiller l’ancienne.
À présent, le guerrier semblait retenir de toutes ses forces un coups malencontreux, visiblement désireux d’éviter les problèmes. Il allait craquer et s’exécuter quand un tiers décida de rejoindre la discussion, évitant à la mercenaire le début d’un contretemps agaçant.
- Je vends une manticore.
Tous les regards convergèrent vers la femme qui avait pris la parole, laquelle serrait toujours son gamin entre ses bras. Reprenant un peu de contenance, elle lâcha le garçon et se redressa en époussetant sa longue toge.
- Une belle bête, jeune et vigoureuse. Je ne prends que dix pièces, mais il faut réussir à la maîtriser.
- Faudrait être fou pour accepter de faire un truc pareil, répliqua immédiatement le guerrier. Une manticore pas dressée, c’est un fléau, je m’approche pas de ça.
- Prenez donc mon scorpion, l’ami.
Ce fut au tour d’Axe d’être dévisagée, cette fois.
- Enfin, jeune dame…
- Il est à vous, vraiment. Je l’ai échangé contre un Peryton à Stellaraë. S’il ne vous convient pas, allez le changer là-bas.

La mercenaire se désintéressa du guerrier désemparé et s’approcha de la commerçante, qui n’avait pas bougé.
- Dix pièces, vous dîtes ?
- Pas plus, pas moins, acquiesça-t-elle.
- Ça me va. Où est la manticore ?
- Je vais vous amener à l’enclot, répondit la grande femme. Merci pour le petit, d’ailleurs. »

Axe hocha la tête sans répondre et se laissa conduire à la grande cage après avoir récupéré les affaires qu’elle avait laissé sur le dos du scorpion, un sourire en coin sur les lèvres. Son ancienne monture était placide et parfaite pour courir les dunes, mais manquait terriblement de charisme. La mercenaire se souvenait des regards qu’on jetait à son lion géant lorsqu’elle faisait son entrée dans un petit village ; même si elle s’était séparée sans trop de regrets de la bête après sa mésaventure avec la Garde, les arrivées remarquées lui manquaient un peu. De plus, les manticores faisaient partie des montures les plus réputées et les plus recherchée. Rares car dangereuses, elles ne couraient donc pas les marchés…c’était une occasion en or.
Annoncée par la commerçante, la maîtresse d’armes se rapprocha de l’entrée de l’enclot en sentit son sourire s’épanouir, aux anges. La bête était jeune et musclée, plus grande encore que son lion géant. Mis à part son corps félin, cependant, elle partageait peu de traits avec celui-ci ; plus massive, plus foncée et surtout dotée d’ailes écailleuses et d’un queue de scorpion, elle avait l’air puissante jusqu’au cou. Renforcée par le sang qui tâchait ses pâtes et sa gueule, une aura de férocité et de méchanceté pure émanait du monstre, qui poussa un long râle en voyant sa prochaine adversaire s’approcher de la porte.
« Honnêtement, fit Axe, dix pièces pour une bête pareil, c’est insensé.
- Pas tant que ça. La marchande sourit. Elle se bat bien, et on garde les affaires de ceux qui meurent.
La mercenaire ricana, amusée, puis se tourna vers la porte de l’arène miniature.
- Un rappel des règles ?
- Bien volontiers.
- Vous gagnez, vous repartez avec la bête ! récita la grande femme. Dix pièces l’affrontement, armes et magies autorisées. 
- Ça se tient, fit Axe distraitement.
Elle se préparait à pousser la porte, terminant d'attirer l'attention de la manticore, quand une main se posa sur son épaule.
- Une dernière chose, termina la grand commerçante. Prenez ça. »

Axe se saisit du lien que lui tendait son interlocutrice et pénétra enfin dans la cage de la bête, qui se redressa avec un grondement.

La manticore débute le combat.

Manticore : 1300
Vitesse : 1200
Dégâts : 450
Bonus :-30 de vie/tour

--VERSUS--

Axe : 1720 1548 (malus de terrain)
Vitesse : 643 578 (malus de terrain)
Dégâts : 1111
Bonus : Rapières stellaroises : +20 % de dégâts (1333)
Le Poison : l'adversaire touché perd 15 pts de vie/tour

La manticore attaque !

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'Attaque - Thérian.' :

  La manticore débute le combat.

  Manticore : 1300
  Vitesse : 1200
  Dégâts : 450
  Bonus :-30 de vie/tour
 
  --VERSUS--

  Axe : 1420 1548 (malus de terrain) -30 de vie/tour
  Vitesse : 643 578 (malus de terrain)
  Dégâts : 1111
  Bonus : Rapières stellaroises : +20 % de dégâts (1333)
  Le Poison : l'adversaire touché perd 15 pts de vie/tour

Manticore attaque à 450 sur Axe.

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'Attaque - Thérian.' :

Axe remporte une manticore. Fin du Rp.