Les Adeptes du Dragon : Une caste diverse.

Comme rapporté en introduction, la Matriarche Noire, Zéphalia, est la chef des Adeptes du Dragon (et de tous les autres stryges noirs). Elle est la responsable de la vie religieuse à la Tour. C'est elle qui préside les sacrifices au Dragon, ainsi que tous les autres rituels (que nous traiterons plus en détail dans un chapitre ultérieur). Mais en-dessous d'elle, la hiérarchie est assez vague. De manière générale, on distingue trois branches principales : les Adeptes des Écailles, les Adeptes de la Phalange Sombre, et les Adeptes du Cri. Chacun de ces trois groupes possède un(e) chef à qui les fidèles doivent rendre des comptes. Bien qu'au final, ces trois responsables demeurent sous le commandement de Zéphalia.

Commençons par les Adeptes des Écailles. Dans la culture stryge noire, naturellement violente et agressive car régie par le Code de la Mort, ses membres font office de pacifistes. Peu versés dans les arts de la guerre, ce sont ceux qui se rapprochent le plus des prêtres « classique ». Ils tirent leur nom de leur tatouage de branche. En effet, chaque Adepte du Dragon, lorsqu'il intègre l'une des trois branches (choix définitif et inchangeable), reçoit le tatouage spécifique à cette branche. Le principe est assez similaire à la Marque de Onze chez les Exécuteurs (excepté le fait que le tatouage n'est pas fait au fer rouge!). Dans le cas des Adeptes des Écailles, le tatouage recouvre la totalité de l'avant-bras droit, et représente des écailles draconiques blanches.
Au sein de la vie religieuse, les rôles joués par les Adeptes des Écailles sont assez divers. Aux côtés de la Matriarche, ils supervisent les séances de prières collectives. Durant les rituels n'impliquant aucun sacrifice, c'est un des Adeptes des Écailles qui suis les directives de Zéphalia. Être choisi pour officier dans un rituel est un immense honneur.
Enfin, ils sont également chargés de collecter les présents faits à Mahriser, et d'écrire des poèmes et récits à sa gloire. Le chef des Adeptes des Écailles, un peu à l'instar de ses deux comparses, n'a qu'un rôle de superviseur, chargé de vérifier que les siens effectuent leurs tâches correctement, et d'effectuer des rapports mensuels à la Matriarche Noire. En cas de faute, les sanctions peuvent varier d'un blâme à un aller simple chez les Exécuteurs.

La seconde branche se nomme les Adeptes de la Phalange Sombre. Leur nom leur a été attribué par le peuple, et fait référence à leur tenue : une armure complète, d'un noir de jais, qui ne laisse dépasser que les ailes sombres de leur porteur. Quand à leur tatouage de branche, il n'est jamais visible. Selon toute vraisemblance, il s'agirait d'un écu de forme draconique, sur lequel se croiserait la lance, arme de prédilection de la Phalange, et la faux, l'outil favori de la Matriarche Noire. Il serait porté sur le cœur.
Lorsqu'on entre dans la Phalange Sombre, on reçoit une armure faite sur mesure, et une lance à longueur ajustable. Toutefois, le chef de cette branche, ainsi que les responsables d'étages, sont autorisés à utiliser une faux. C'est d'ailleurs ce qui leur permet de se distinguer des Phalanges lambda aux yeux des habitants. Car le rôle principal des Adeptes de la Phalange Sombre est celui de gardien de la Tour Noire. À chaque étage (à l'exception des deux derniers, réservés à Zéphalia et aux Polyandres), un contingent plus ou moins fourni de Phalange Sombre est stationné en permanence. Ils surveillent les habitants, dans un rôle de police, et sont les premiers défenseurs de la Tour Noire en cas d'attaque (même si personne n'est assez fou pour prendre la Tour Noire d'assaut, qui plus est de front). De plus, au cours des rituels impliquant un sacrifice, le bourreau est choisi parmi les Phalanges (ce qui là encore, est un immense honneur). L'élément choisi reçoit alors une dague sacrificielle gravée de ses initiales, qu'il pourra ensuite conserver et exhiber fièrement.

La dernière branche des Adeptes du Dragon est nommée Adepte du Cri. Leur nom tire ses origines des deux particularités de ses membres : leur rôle de prêcheur par-delà la Tour Noire, et leur propension à utiliser une magie sonore, faite d'incantation prononcées dans une langue connue d'eux-seuls. Leur tatouage de branche semble lui-même être empreint de magie. Situé au creux de leur main droite, il se présente comme un spirale de mots que personne n'a jamais su déchiffrer. Il s'agirait peut-être de leur devise.
Comme dit plus haut, le rôle des Adeptes du Cri est de prêcher les préceptes de Mahriser dans tout Dùralas. De ce fait, ils sont rarement présents à la Tour, faisant de cette branche la plus mystérieuse des trois. Pour en apprendre plus, j'ai (discrètement) suivi un groupe de trois Adeptes du Cri. Vêtus de large cape de voyages sombres, encapuchonnés, ils démontrent la supériorité de Mahriser en faisant étalage de leur propre puissance magique, héritage selon eux offert par le Dragon Blanc lui-même. Leurs cibles sont généralement des animaux ou un arbre. Mais s'ils sont éconduits trop brutalement à leur goût, ils n'hésiteront pas à user de leur magie sur ceux qu'ils tentaient de convaincre. Protégés par le Code de la Mort, ils ne craignent aucune sanction lorsqu'ils utilisent leurs capacités sur une autre race.

En conclusion, le système religieux des Stryges Noirs est relativement complexe, mais surtout extrêmement hiérarchisés. De leur entrée dans l'une des branches jusqu'à leur mort, chaque Stryge connaît son rôle sur le bout des doigts. Malgré leurs apparentes différences, les trois branches travaillent de concert, sous le joug de Zéphalia, pour vénérer Mahriser.