Combat Darrö Aldhren & Lysandre Nox Caelum – Marcassin

Je chevauchai ce marcassin, me démenant comme un diable, à tenter de lui infliger d'importants dommages corporels. Mais rien à faire. C'était comme s'il possédait un pelage imperméable, immunisé contre n'importe quelle épreuve. C'est alors que je vis Darrö s'installer en tailleur, l'air de méditer.
Tentait - il de contrôler ses sentiments afin de mieux se focaliser lors de ces charges magiques ? En tout cas, s'il en avait conscience, plus tard, il deviendra un grand mage et je suis sur que le Père Tungstène le prendrait aisément pour disciple. Avec de telles compétences, un sage de son esprit ne pourrait dénier voire renier la personne qu'il est et qu'il sera dans l'avenir.

Soudain, une immense brume s'étala sous lui semblable à une ombre. Celle - ci fondit sous les pattes de l'animal. Il était temps pour moi de descendre de ma monture si je ne désirai en rien être piégé par sa puissance spirituelle, me contraignant à patienter. Mon corps était sur le qui-vif, prêt à bondir lorsqu'il me gratifiera un avantage mais je m'aperçus rapidement qu'en voulant se dégager de son emprise, la bête sauvage se dirigea dangereusement ver Touki, le chien de Darrö qui avait recouvert ses esprits néanmoins nullement assez pour lutter contre la menace qui lui fit face. Ses convulsions apaisés, il persévéra dans ses tentatives. Toutefois, il resta faible. Sa frêle silhouette céda à chacune d'entre elles.

Je courus donc dans sa direction, me plaçant entre eux, le tonfas bloqué de nouveaux entre ses défenses. Furieux, il me propulsa en me décochant un violent coup de tête vers l'arbre le plus proche avant de charger. Désarçonné, je n'eus point le temps de l'éviter, l'encaissant et me prenant ma propre arme, serrée contre mon ventre. Je souris, heureux qu'il m'eut choisi de nouveau comme adversaire car il était hors de question qu'il s'en prenne encore à mes partenaires. S'il détenait de nombreux problèmes, on va les régler ensemble, c'est - à - dire avec l'intéressé, moi.

Je toussai, expectorant des tâches d'hémoglobine allant colorés le parterre. Je m'essuyai d'un revers de la main, mon regard toujours rivé vers sa personne. Je la métamorphosai pour obtenir des griffes avant de la plonger brusquement vers mon assaillant, ayant pour cible sa tête.
L'avais - je assez affaibli ? Le coup était - il assez puissant pour lui crever les yeux, tout en lui perforant quelque peu son crâne ?
Aucune idée parce qu'actuellement, je devais à tout prix, me débarrasser de cette entrave.

Fin du combat

Mon corps était envahi par d'atroces douleurs, m'élançant en me dévorant mon âme afin de me voir avouer vaincu. Cependant, j'ignorai ce mal qui n'était rien en comparaison des nombreuses et diverses tortures que me concoctèrent l'un de mes frères adoptifs, en devenant son cobaye favori. Mais, il y avait l'existence d'une autre raison à cela. Comme tout être humain, je ne désirai point finir mes jours en de telles circonstances. Je tentai donc de reprendre ma respiration, plongeant ma main transformée vers ce sanglier qui hurla sa souffrance. Cet indicateur m'annonça que j'avais réussi mon coup. D'ailleurs, il me relâcha, sans attendre, me laissant m'effondrer sur le sol tandis qu'il accourut se réfugier, semblable à un aveugle, n'usant que de son instinct de survie, vers le creux d'un arbre.

Plusieurs odeurs se mêlèrent, imprégnant mes délicates narines. La plus dominante étant celui de la peur, même si je dois confirmer encore une emprunte de rage planant dans l'atmosphère. Mes prunelles détaillèrent ce coin, constatant que Darrö s'en approchait, l'esprit d'un vaillant chasseur. Pour un enfant de son gabarie, je suis fortement impressionné qu'il soit conscient de l'instant où il faut faire preuve d'humanité. Toutefois, je voulais lui épargner cet acte à la fois criminel et juste. Même à cet âge, nous possédions encore de la pitié, de la sympathie à leur égard, nous rendant ainsi responsable et coupable. J'en détiens la preuve avec l'une de mes expériences de chasse. Je laissai échapper un las soupir. Il était temps pour la bête sauvage de quitter ce monde pour terminer son chant funeste.

Brusquement, mes oreilles de renard s'agitèrent. Quelque chose d'anormale allait se dérouler. J'essayai de me redresser. Rien à faire. Mes membres protestèrent à chacune de mes tentatives, un rictus se formant sur mes lèvres, face à cette impuissance. Une senteur âcre et amère plomba soudainement dans le ciel. Du sang venait d'être de nouveau versé. Je ne distinguai rien, persévérant dans mon action. Je n'enviai être le spectateur d'une nouvelle tragédie. Il fallait à tout prix que je fasse quelque chose car le sanglier avait sauvagement mordu mon ami.

Darrö pivota sur ses talons, allant en direction de son fidèle et loyal compagnon de route, Touki. Il le prit à l'intérieur de ses menottes, l'étreignant de tout son cœur, son minois rivé vers ma personne. Ses lippes s'entrouvrirent pour me gratifier ses remerciements avant de s'écrouler d'épuisement. C'était uniquement à ce moment que je réussis à me lever, me précipitant vers eux. Je ne désirai guère qu'ils se blessent d'avantage, parvenant à les rattraper avant qu'ils aient pu atteindre le parterre. Ils avaient produit un énormément travail et je dois dire que tous les deux méritèrent un bon repos ainsi que de soins.  Je ne pouvais point les laisser choir de la sorte alors qu'ils avaient fait tout le boulot. Mais, il serait plus sage de les ramener au bercail, pour m'en occuper comme il se doit. C'était sur cette décision que je suivis la trace de leur parfum corporel. J'agrippai ceux qui m'intéressait et les séparai du reste afin de m'y focaliser. Je marchai donc à l'intérieur de ce stratagème jusqu'à ce que j'aperçus une humble demeure.

J'étudiai l'endroit avant d'y pénétrer d'un pas feutré vers l'une des fenêtres grandement ouverte. Je sautai, en atterrissant souplement à l'intérieur d'une chambre. Je m'avançai vers le lit et y déposai délicatement Darrö et Touki. J'espérai qu'en les blottissant de manière protectrice contre mon torse durant le trajet, ils ont pu se sentir en sécurité et récupérer la chaleur dégagée pour conserver une lueur de vitalité. Je touchai leur peau, constatant que leur température corporelle n'avait nullement chuté. J'en laissai échapper un soupir de soulagement.

Je quittai la pièce à la recherche de la cuisine ainsi que de la salle de bain pour trouver les ingrédients pharmaceutiques et les matériaux dont j'avais besoin pour entreprendre de façon plus convenable de les soins. J'empreins un sceau que je me mis à remplir, le joignant d'un torchon, du Cataire, du Plantain, du Millipente ainsi que du chou avant de retourner dans les appartements de mon patient. J'enlevai ses vêtements, désinfectant ses plaies avec l'eau. Une fois que j'en eus terminé, je m'empressai de le vider pour y mettre les trois plantes que j'écrasai en la transformant en une étrange mixture verdâtre que j'appliquai immédiatement sur son corps. Je ne possédais point les talents de Lisana mais j'avais la capacité de les reproduire. Puis, je me dirigeai vers son armoire attrapant la première tunique qui me tomba sous la main. Je le lui enfilai. Il me resta encore quelque chose à faire avant d'être en mesure de partir de ses lieux le cœur léger et rassuré. Une infusion au chou pour que son âme en soit apaisée.

J'allai de nouveau dans la cuisine avec mon chou et me mis instantanément à la tâche. Par la suite, je sortis mon carnet dont j'arrachai une page, mon encrier et ma plume pour écrire une lettre à l'intention de Darrö, à l'intérieur d'une calligraphie penchée, presque fantaisie, élégante mais lisible.

Cher Darrö, ce fut un honneur pour moi de vous rencontrer et cela me ferait énormément plaisir de vous revoir, un de ses jours, à l'intérieur de ses contrées. Toutefois, il est vrai que j'aurai nettement apprécié que notre rencontre s'achève autrement.
Je vous ai concocté une infusion où cas où votre sommeil serait difficile. Ce qui est normal étant donné l'épreuve que vous aviez vécu.
Je vous ai également appliqué une substance sur vos corps qui a pour but de facilité la cicatrisation de vos blessures. Surtout, prenez un bon bain, si vous ne souhaitez en rien qu'elle se colle à votre peau.
En tout cas, reposez - vous, soignez - vous et prenez soin de vous.
Votre ami et esprit de la forêt,
Lysandre.

Je relus plusieurs fois, faisant quelques corrections jusqu'à ce que j'en fus satisfait. Ensuite, j'abandonnai mes pas vers la sortie, laissant le soin aux parents de prendre leur responsabilité.

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