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Les fiers Nordiques de Dùralas répondent à l'appel du corbeau pour participer à la chasse aux trésors d'Ynatlatt. Que les nombreuses divinités du Nord leur offre ce qu'il leur faut pour récupérer les plus beaux trésors des profondeurs abyssales.
Le froid de l'eau ne leur fait pas peur. Le Nord a des comptes à régler !


Hauts faits obtenus

• « Participation à l'Ynatlatt » : Dragoholt Campbell


• « Participation à l'Ynatlatt » : Shokan

> 1 message par participant par semaine.
> Attendre la venue du Juge pour actualiser l'objectif avant de poster de nouveau.
> Semaine 1 : Du 15 au 21 Août.
> Semaine 2 : Du 22 au 28 Août.
> Semaine 2 : Du 2 Août au 1er Septembre.

Le festival d'Ynatlatt, un événement annuel de Sitlantà, la ville qui avait été découverte à l'issue de la bataille d'Ishtar. J'étais fasciné qu'une civilisation sous-marine entière ait pu rester dans l'ombre pendant si longtemps, et je n'avais pas hésité un seul instant à répondre par la positive à la missive d'invitation. Celle-ci avait fait le tour des tavernes nordiques, où je me trouvais jusqu'alors. Sans attendre, j'avais récupéré le peu d'affaires que je possédais, sans vraiment savoir si elles me seraient utiles, et j'avais mis le cap sur la plage.

Désormais, je me trouvais quasiment nu, un simple bas en tissu fin couvrant le haut de mes jambes. À plusieurs dizaines de mètres sous l'eau, mes cheveux semblaient tenter de remonter vers la surface. Tout le monde se préparait pour la première épreuve, la chasse aux trésors. Me trouvant aux abords de Kastalinn lorsque j'avais entendu parler du festival, j'avais décidé de rejoindre l'équipe nordique. Lorsque le signal du départ fut donné, je me lançais à la recherche de tout ce que j'estimais avoir de la valeur.

Dans un premier temps, je choisissais de rester très proche du point de départ, qui était également le lieux où nous étions sensés déposer nos trouvailles. J'inspectais chaque recoins des fonds marins, récupérant à peu près tout ce qui me passait sous la main. Assez vite, je récupérais des fragments de lapis-lazuli, de topaze et d'opale, sans doute perdue par un Blergh. Les pierres n'étaient pas complètes, elles n'auraient sans doute pas beaucoup de valeur. Toutefois, si la taille du butin était calculée en pièce d'or, alors chaque morceau relativement gros valait le coup d'être ramassé.

Soudain, alors que je m'éloignais de quelques mètres supplémentaire pour continuer ma fouille minutieuse, je remarquais qu'un de mes coéquipiers était resté immobile. Teint rouge clair, yeux entièrement jaunes, mais surtout deux cornes épousant les lignes de son crâne, entre lesquelles se tenait une épaisse chevelure sombre, qui tout comme la mienne semblait vouloir retrouver de l'air frais. Un djöllfullinn ! C'était la première fois que j'en voyais un. Cependant, il semblait grandement souffrir. Je l'apostrophais donc, m'exprimant lentement afin que ma voix ne soit pas trop modifiée par le respirateur que les sitlantéens avaient fournis à tous les participants.

Vous allez bien ? Si vous souffrez à cause de la profondeur, boucher vous le nez et tentez d'expirer malgré tout, ça soulagera vos oreilles. C'est un des locaux qui m'a donné le tuyau.

J'accompagnais le tout d'un sourire... mais celui-ci disparut bien vite. Le regard que me lança le Djöllfullinn était tenté d'une tristesse insondable, et si ma vue sous l'eau n'était pas légèrement troublée, j'aurais juré qu'il pleurait. Je finis par lui tendre une main, tout en l'enjoignant à prendre part aux festivités.

Venez avec moi, tentons de trouver des objets intéressants !

Shokan avait mal. La douleur d'Eien Kokai était lancinante, encore plus que d'habitude, et il savait très bien pourquoi. Lorsque le maudit avait eu vent d'un festival, il avait préféré l'ignorer, malgré une certaine curiosité. Après tout, c'était le genre d'événement qui rassemblait les foules, et par conséquent, lui préférait rester à l'écart, de peur de causer le moindre dégâts. Cependant, alors que les rumeurs s'intensifiaient, le djöllfullinn avait également appris que les festivités se dérouleraient dans une cité sous-marine. Cela lui permit d'embarquer sur un navire sitlantéen l'esprit plus tranquille. Faute de sable présent à l'air libre, il devrait pouvoir se mouvoir au milieu de la foule en toute sécurité. Cependant, alors que seule la mer se dressait à l'horizon, l'arbalétrier s'était légèrement entaillé la peau, le long des marques maudites de Kar'Magûl. Depuis, le sel présent dans l'eau était comme des millions de morsure sur les plaies à vif.

Lorsqu'on lui avait demandé de rejoindre une équipe pour toute la durée du festival, Shokan avait répondu Nord sans vraiment réfléchir. Après tout, pour les habitants de cette terre nommée Dùralas, les siens étaient originaires de contrées si lointaines au Nord qu'ils n'avaient jamais été capable de les visiter. Peu de temps après, le maudit se retrouvait mêlé à ses équipiers, près à prendre le départ d'une chasse au trésor sous-marine. Le respirateur qu'il portait sur son visage le gênait pour parler, mais il ne connaissait personne de toute manière.

Au signal, cependant, Shokan resta figé. Tout autour de lui, les différents concurrents s'élançaient dans des brasses plus ou moins habiles. Lui ne se rappela que d'une chose : sa famille. Il n'avait jamais appris à nager à sa fille. Les larmes lui montèrent aux yeux, avant de se mêler aux flots. Lentement, de longues secondes après tout le monde, le djöllfullinn se mit finalement en branle. Il marchait sur le fond marin, difficilement car la pression de l'eau rendait ses mouvements laborieux. De temps à autre, il se penchait, regardait s'il trouvait quelque chose. Mais le cœur n'y était pas vraiment. Seule la petite Airi était présente dans son esprit...

Vous allez bien ? Si vous souffrez à cause de la profondeur, boucher vous le nez et tentez d'expirer malgré tout, ça soulagera vos oreilles. C'est un des locaux qui m'a donné le tuyau.

Une voix inconnue le sortit de sa torpeur. C'était un homme, qui semblait entre deux âges. De longs cheveux d'un roux ternes, mais des tempes déjà grisonnantes. Une musculature bien définie. Shokan l'avait identifié comme un de ses équipiers, peu avant le début des jeux. Il ne répondit pas à son injonction, se contentant de regarder autour de lui, l'air à la fois perdu et triste. L'inconnu lui tendit la main.

Venez avec moi, tentons de trouver des objets intéressants !

Un sourire accompagnait cette proposition. Cela permit à Shokan de se revenir au présent. Le souvenir d'Airi était toujours avec lui. Était-elle encore en vie ? Il ne pouvait que l'espérer. Est-ce qu'il la reverrait un jour ? C'était peu probable, mais il devait s'accrocher à cet espoir. Mais pour l'heure, il participait au festival d'Ynatlatt. Alors pour la première fois depuis les douloureux actes qui l'avaient forcé à quitter son village, il mit de côté la peine qu'il avait causé. Peut-être qu'en faisait cela, il franchissait une étape sur le chemin de la rédemption. Peut-être que continuer à vivre malgré ses péchés était une des volontés de Kar'Magûl ?

Alors qu'il prenait la suite du rouquin, le maudit repéra quelque chose dans le sable, quelque mètres sur sa droite. Il s'en approcha séance tenante, pour extirper rapidement ce qui ressemblait à un collier. Si celui-ci consistait en un cordage rudimentaire, sans valeur, le pendentif était en revanche bien plus intéressant : une dent de teeban. Quelqu'un avait du égarer ça ici. Montrant sa trouvaille à son équipier, le Djöllfullinn annonça avec un sourire :

Quelle aubaine pour l'équipe du Nord.

Puisque deux des quatre participants manquent à l'appel sur cette session, un malus a été appliqué à l'équipe.
Les petites choses peuvent mener à de plus grandes et l'entraide est un bon point. Qui sait quels autres trésors peuvent se cacher dans les profondeurs abyssales ?

L'équipe du Nord obtient un total de 38 points.

• Dragoholt Campbell obtient 1 Perle Abyssale pour sa participation de la semaine. Il obtient aussi 1 Perle abyssale pour l'accomplissement du haut fait « Participation à l'Ynatlatt ».


• Shokan obtient 1 Perle Abyssale pour sa participation de la semaine. Il obtient aussi 1 Perle abyssale pour l'accomplissement du haut fait « Participation à l'Ynatlatt ».

Un Djöllfullinn et un Humain. La rencontre entre deux races qui quelques mois plus tôt, n'avaient aucune idée de l'existence de l'autre. Les circonstances de celle-ci était spéciale, guidée par les courants sous-marin du festival annuel d'Ynatlatt. Mais pour Shokan, cette rencontre marquait également ses premiers instants de calme mental. Le temps de quelques minutes, quelques heures peut-être, il oubliait ses péchés, ses erreurs, ses regrets, pour se concentrer sur le présent. Trouver de quoi aider ses équipiers du Nord. L'homme, le rouquin dont il ne connaissait même pas le nom, avait déjà démontré son enthousiasme, et c'était désormais à l'arbalétrier d'en faire de même.

Au fait, je me nomme Dragoholt Campbell.

Appelez-moi Shokan.

Ravi de vous rencontrer.

Le Maudit sourit à cela. Jamais il n'aurait penser croiser un humain si ouvert d'esprit. Beaucoup de voyageurs, qu'il croisait occasionnellement, le regardait avec une curiosité mêlée à une certaine forme de crainte. Il avait entendu le mot « démon » sortir de la bouche de certains. Pourtant, Dragoholt l'avait immédiatement accepté comme un égal, un camarade. Cela lui faisait chaud au cœur.

Le duo incongru progressait sur les fonds marins, à faible allure, inspectant assidûment les alentours, avides de s'assurer qu'ils ne manqueraient rien. Un aileron de requin abyssal et une écaille de kelpi vinrent s'ajouter à l'escarcelle nordique. Shokan écoutait attentivement Dragoholt lorsqu'il s'agissait d'analyser leurs trouvailles. Étant originaire de terres étrangères, le Maudit ne connaissait rien à la faune locale, et le festival lui donnait l'opportunité d'acquérir des connaissances qui lui seraient sans doute très utiles pour la suite. Dès cet instant, il savait que ce qu'ils récupéraient avait certes une valeur marchande, mais que celle-ci restait réduite, et donc insuffisante pour remporter la victoire. Le Djöllfullinn n'était guère compétiteur, mais il faisait des efforts, car il savait qu'il n'était pas seul dans cette affaire.

Désormais, ils inspectaient un récif de corail, espérant y dénicher des coquillages rares, voire des perles. Toutefois, ce qui attira le regard de Shokan se trouvait au-delà du récif. Une crevasse, longue d'environ un mètre, pas très large, à peine de quoi y faufiler une main. Cela pouvait sembler anodin, pourtant le Djöllfullinn ne parvenait pas à détacher son regard de cette fissure. Ne se trouvaient-ils pas sur un fond marin ? Y avait-il quelque chose dans la crevasse ?

Dragoholt, venez voir... Indiqua le Maudit à son partenaire du jour.

L'humain semblait circonspect, sans doute doutait-il de l'utilité de perdre du temps sur ce qui n'était tout au plus qu'un élément de décors. Mais Shokan insista, peut-être plus que de raison, pour qu'il y passe la main. Bien lui en prit. Alors que le rouquin finissait de passer sa paume droite dans l'interstice, de nombreux grains de sable furent comme attirés vers le fond. Bientôt, ce fut l'entièreté du sol qui se fendilla, pour finalement s'affaisser, révélant un nouveau couloir souterrain, dont les deux compagnons n'auraient pu soupçonner l'existence.

Le sol marin s'affaisse ? Je n'avais jamais entendu parler d'une telle chose ! S'exclama le guerrier.

Nous ne sommes pas tout à fait au fond, on dirait... Mais plus important, j'ai le sentiment que nous venons de trouver l'entrée de quelque chose.

Son intuition l'avait rarement trompé. Et à cet instant, il lui commandait de s'enfoncer dans les profondeurs de la terre. Quelque chose de mystique animait ce large couloir circulaire, et il était aisé de deviner pourquoi. Au fur et à mesure qu'il s'enfonçaient, leurs visibilité ne faisait que s'accroître, et ce malgré le fait qu'il ne distinguait ni l'entrée, ni la sortie du tunnel. Quelque chose de magique berçait les lieux, Shokan pouvait le ressentir. Une pointe d'anxiété le traversait également, aussi le Maudit vérifia une nouvelle fois que sa dague, qu'il avait accroché à son mollet gauche avec deux lanières de cuir, était toujours là.

Lorsqu'ils parvinrent au bout du tunnel, le Djöllfullinn, au même titre que l'humain, fut ébloui. Dans un premier temps par la luminosité, soudainement bien plus forte, quand bien même ils n'étaient pas remonté tant que ça vers la surface. Mais surtout par l'aura de majesté qui émanait du lieux dans lequel il se trouvait. Un dôme gigantesque, orné, percé d'une ouverture en son sommet, était la principale source de lumière. Mais il y avait également une série de torche, accrochées à l'unique mur circulaire, qui brillaient d'un feu bleu comme il n'en avait jamais vu. Ce même mur, ininterrompu, était couvert d'écrits que le Djöllfullinn ne pouvait déchiffrer. Enfin, au centre même de la pièce, un autel rectangulaire, aux coins arrondis, était disposé, et sur celui-ci trônait une magnifique statuette, représentant sans doute la divinité adulée en ces lieux. Juste derrière, sur la seule partie du mur vierge d'écrits, des gravures faisaient office de fresque, dépeignant la rencontre entre la statuette et les hommes. Shokan n'avait jamais vu rien de tel, l'architecture des temples de Kar'Magûl et des autres Dieux de sa race étant bien différente. Toutefois, Dragoholt souffla l'évidence même, plus pour lui-même que pour l'arbalétrier :

C'est un temple...

Oui mais en l'honneur de qui ? Je ne connais pas les divinités de vos terres.

Pour dire vrai, je n'ai guère plus de connaissances que vous en matière de religion abyssale. Mon instinct me souffle que nous nous trouvons devant l'autel d'un Dieu du Savoir, ou quelque chose comme ça.

Une divinité puissante, pensait Shokan, qui était absolument fasciné par ce qu'il découvrait. Il s'approcha de l'autel central, inspecta la statuette sous toutes les coutures. Le Dieu était sans visage, car nul ne pouvait retranscrire Son apparence à la perfection. À moins que la raison soit tout autre ? Quand à l'autel, indubitablement fait de marbre, l'arrondissement de ses coins représentait-il quelque chose ? L'infinité de la connaissance peut-être ? Le fait qu'une vie entière ne soit pas suffisante pour atteindre le niveau divin de savoir que possédait cette entité supérieure ? Soudainement, le Djöllfullinn était prit de curiosité. Il voulait en apprendre plus sur les divinités des Sitlantéens, tout comme les divinités humaines et de toutes les autres races qui pouvaient exister en Dùralas...

Nous apporter la victoire. Souffla soudainement Dragoholt.

Comment ?

La statuette... si nous la ramenions aux Sitlantéens... ce serait la victoire assurée !

Vous n'y pensez pas ! Souhaitez-vous réellement profaner un temple millénaire, un lieu sacré d'une civilisation qui n'est même pas la votre, dans le seul but de remporter une épreuve ?!

Le Djöllfullinn, brutalement tiré de ses pensées, avait réagi avec vigueur. Pour lui, les temples étaient les lieux les plus sacrés qui puissent exister, et l'idée d'emporter une statuette représentant une divinité abyssale l'estomaquait au plus haut point. Était-ce quelque chose qui se faisait en Dùralas ? Quelque chose de propre aux humains uniquement ? Profaner un temple, aux yeux du Maudit, était pire encore que profaner une sépulture, pour la simple raison qu'un tel acte touche un peuple entier. Mais là encore, peut-être que l'arbalétrier avait parlé trop vite. Peut-être avait-il violemment contesté une action qui pourrait sembler anodine à un Dùralassiens. Shokan voulut présenter ses excuses pour s'être emporté, mais le guerrier parla avant lui.

Mes excuses si mes paroles vous ont heurtés, Shokan. Vos arguments sont très justes, il ne nous appartient pas de dérober cette relique dans le but superficiel d'apporter la victoire à notre camp. Cependant, une découverte telle que la notre pourrait s'avérer décisive... Aussi je m'en remet à vous pour décider de la marche à suivre.

Pourquoi ne pas simplement marquer l'entrée du temple sur une carte lorsque nous rentrerons ? Proposa Shokan, intérieurement satisfait d'avoir vu juste quand au bien-fondé d'un vol de statuette. Ainsi, nous pourrions mener les organisateurs d'Ynatlatt jusqu'ici, où ils seraient en mesure de constater l'étendue de notre découverte.

Cela me semble être une excellente idée... Mais nous allons avoir besoin d'une preuve, ne pensez-vous pas ? Quelque chose de tangible. Cherchons autour de nous, peut-être reste-il quelque chose que nous pourrions rapporter.

La première idée de Shokan fut d'inspecter le pied des murs, tandis que Dragoholt faisait minutieusement le tour de l'autel central. Le Djöllfullinn en profita pour inspecter les écrits sacrés de plus près. Il parcourut plusieurs pans de texte, sans comprendre le moindre mot. Le langage était une chose si curieuse, pensait-il. Jusqu'alors, l'arbalétrier avait facilement pu communiquer avec les humains et les rares nains auxquels il avait parlé. Leurs dialectes, bien que chacun possède ses particularités, étaient suffisamment proche pour avoir une conversation. En revanche, les écrits de ce mur, bien qu'utilisant le même alphabet, n'avait rien de similaire à tout ce que Shokan connaissait. Si le mot « Daa'Gon » revenait à plusieurs reprises, il était impossible pour l'arbalétrier de savoir s'il s'agissait d'un mot banal ou de quelque chose d'important...

Fuyez ! Hurla soudainement Dragoholt. Par le haut ! Par le haut !

Le rouquin avait déjà entamé son ascension lorsque le Maudit comprit ce qu'il se passait. L'autel avait bougé, résultat d'une quelconque pression de Dragoholt, d'un glissement de terrain ou d'une intervention divine, peu importait. Le problème venait de la demi-douzaine de créatures qui avaient émergées d'une nouvelle crevasse, située sous l'autel. Ces bestioles étaient hideuses, avec leurs quatre pattes crochues, leurs petites têtes équipées de mandibules et de dents acérés, et leur carapace des plus solides. Des bêtes telles que Shokan n'en avait jamais vu, même sur ses terres. Ne prenant pas plus de temps pour réfléchir, l'arbalétrier commença à remonter également, impatient d'atteindre le sommet du dôme. De leurs côtés, les ennemis faisaient preuves d'une grande ingéniosité pour poursuivre Dragoholt, utilisant des tactiques d'équipe, dans une chorégraphie qui semblait bien rôdé. Alors que les deux compères atteignaient la jonction entre le mur circulaire et le dôme, un des crustacés se trouvait à portée d'attaque sur l'humain. Ne connaissant pas la potentielle létalité d'une morsure ou d'une griffure de ce genre de créature, le sang de Shokan ne fit qu'un tour. Il se saisit de sa dague, et se jeta vers l'avant dans un puissant battement de jambes. La lame s'immisça dans la chair du monstre, et trancha la patte avant droite de ce dernier. Le Djöllfullinn, fort de cet acte, regarda la bête pousser un petit couinement, avant de se saisir de la patte tranchée, et de reprendre son ascension en redoublant d'efforts.

La sortie du dôme fit office de salut pour les deux coéquipiers nordiques. Les Blerghz, tels que les avaient nommés Dragoholt, n'étaient pas destinés à s'aventurer hors du lieu saint. La conclusion de tout ceci me semblait évidente, et j'en faisait part à mon allié :

Il s'agissait sans doute d'un mécanisme de défense que l'un de nous deux a du déclencher par mégarde. Nous n'étions pas à notre place dans ce temple. Espérons que les Sitlantéens puissent s'y aventurer sans danger.

Le Maudit marque une courte pause, levant la patte sectionnée devant lui pour la montrer à Dragoholt.

Au moins, nous ne rentrons pas les mains vides. Une patte de crabe et la localisation d'un temple secret, c'est peu, mais c'est quelque chose.

La question était désormais de savoir si cela suffirait pour la victoire.

En fin de compte, le Djöllfullinn n'avait pas pris ma main. Toutefois, et c'était là le plus important, il avait accepté de me suivre, ajoutant même au butin de notre équipe une dent de teeban, servant de pendentif. Côte à côte, nous commençâmes à nager un peu plus loin, espérant bien trouver encore plus d'objets de valeurs.

Au fait, je me nomme Dragoholt Campbell.

Appelez-moi Shokan.

Ravi de vous rencontrer.

Nos mouvements étaient assez lents, désordonnés. De toute évidence, aucun de nous deux n'était habitué à évoluer dans un contexte sous-marin. Pourtant, nous parvînmes tant bien que mal à accumuler quelques ressources de faibles valeurs. Je dénichais un aileron maléfique de Requin abyssal, bien conservé de part la mort récente de son propriétaire, dans des circonstances que je ne sus expliquer. Quand à mon partenaire à la peau rouge, c'était une écaille de kelpi, également en bon état, qu'il extirpa des fonds sablonneux. Tout ceci était certes le début de quelque chose, mais c'était loin d'être suffisant. Nul besoin d'être un génie pour savoir que les quelques ressources que nous parvenions tant bien que mal à accumuler ne valaient pas grand-chose...

Toutefois, le temps ne nous pressait pas encore, et nous n'abdiquions pas. Au détour d'un récif de corail, Shokan entrevit une sorte de crevasse, à peine de quoi passer la main. Pourtant, le Djöllfullinn insista pour que nous y jetions un coup d’œil. Circonspect mais n'ayant rien à perdre, je plongeais ma main dans l'inconnu, brassant l'eau sans que je ne puisse m'accrocher à quelque chose de solide. Cependant, quelle ne fut pas ma surprise lorsque le sable alentours commença, doucement mais sûrement, à s'immiscer dans l'interstice, jusqu'à ce que le sol marin se fendille à son tour, avant de tout bonnement céder sous la pression de mes doigts.

Le sol marin s'affaisse ? Je n'avais jamais entendu parler d'une telle chose ! Déclarais-je, abasourdi.

Nous ne sommes pas tout à fait au fond, on dirait... Renchérit Shokan. Mais plus important, j'ai le sentiment que nous venons de trouver l'entrée de quelque chose.

Je fixais mon équipier aux yeux jaunes, l'air entendu. C'était notre chance. Aucun de nous deux n'avait la moindre idée de ce que nous nous apprêtions à découvrir, mais ce genre de couloir, si profond sous la surface, ne pouvait pas être anodin.

Nous progressions désormais dans une série de couloir étroit, mais curieusement bien éclairé. Le plafond rocheux au-dessus de nos têtes ne laissait pourtant filtrer aucune source de lumière, rendant évidente la présence de magie dans le lieux. Mon excitation à l'idée de faire une découverte décisive pour l'équipe Nordique se mêlait à une pointe d'incertitude. J'avais le sentiment que nous nous trouvions dans un endroit interdit. Finalement, après une dizaine de minute de brasse, nous débouchâmes sur un spectacle qui nous laissa bouche bée.

Une immense pièce circulaire nous écrasais de son gigantisme. Une véritable forteresse de marbre, surplombée par un dôme, lui même soutenu par une armature d'acier artistique de quinze mille pieds de diamètre environ. Au point le plus haut de cette coupole disproportionnée, une ouverture suffisante pour que filtre un rayon de lumière. À cette heure de la journée, les rayons du soleil qui filtraient à travers les flots éclairaient un autel rectangulaire, aux coins arrondis, lui-même en marbre. Au centre de cet autel trônait une statuette d'environ cinquante centimètre de haut, et longue de soixante. Celle-ci représentait une créature sans visage, à la fois splendide et monstrueuse, qui laissa Shokan et moi subjugué. Tout autour de nous, les épais murs encore blanc, quoique clairsemés de mousse et autres formes de végétation subaquatique, étaient ornés de torches à intervalle régulier, et au bout desquelles brûlaient des flammes indubitablement magiques, d'un bleu plus pur encore que le ciel. De plus, des écrits étaient gravés à même la pierre, comme si tout le savoir du monde avait été ancré en ces lieux.

C'est un temple... Murmurais-je.

Oui mais en l'honneur de qui ? Demanda Shokan, qui m'avait entendu. Je ne connais pas les divinités de vos terres.

Pour dire vrai, je n'ai guère plus de connaissances que vous en matière de religion abyssale. Mon instinct me souffle que nous nous trouvons devant l'autel d'un Dieu du Savoir, ou quelque chose comme ça.

Bien sûr, il était possible que je sois totalement à côté de la plaque. Le panthéon abyssal m'était totalement inconnu, et les écrits présents tout autour de nous n'étaient d'aucune aide, car rédigés dans une langue que je ne comprenais pas. Tout juste subsistait le sentiment que nous venions potentiellement de faire une découverte archéologique majeure. Le genre qui pouvait...

Nous apporter la victoire. Finissais-je à voix haute.

Comment ? Questionna un Shokan circonspect.

La statuette... si nous la ramenions aux Sitlantéens... ce serait la victoire assurée !

Vous n'y pensez pas ! S'exclama le Djöllfullinn. Souhaitez-vous réellement profaner un temple millénaire, un lieu sacré d'une civilisation qui n'est même pas la votre, dans le seul but de remporter une épreuve ?

Mon camarade semblait choqué au plus profond de son être, ce qui me surpris. Mon parcours et mon passé faisaient que j'avais quelque peu perdu foi en les Dieux humains, ou alors étais-je seulement défiant face à leurs caprices tordus, qui avaient coûtés la vie à tant de mes proches. Mais Shokan, lui, semblait encore avoir la foi. Quelles étaient les divinités des siens ? Quels préceptes prêchaient-elles ? Autant de question qui resterait sans réponse pour l'heure, car je m'excusais platement.

Mes excuses si mes paroles vous ont heurtés, Shokan. Vos arguments sont très justes, il ne nous appartient pas de dérober cette relique dans le but superficiel d'apporter la victoire à notre camp. Cependant, une découverte telle que la notre pourrait s'avérer décisive... Aussi je m'en remet à vous pour décider de la marche à suivre.


Pourquoi ne pas simplement marquer l'entrée du temple sur une carte lorsque nous rentrerons ? Proposa mon équipier après une période de réflexion. Ainsi, nous pourrions mener les organisateurs d'Ynatlatt jusqu'ici, où ils seraient en mesure de constater l'étendue de notre découverte.

Cela me semble être une excellente idée... Mais nous allons avoir besoin d'une preuve, ne pensez-vous pas ? Quelque chose de tangible. Cherchons autour de nous, peut-être reste-il quelque chose que nous pourrions rapporter.

Il ne nous fallut guère longtemps pour que cette preuve tangible ne vienne à nous. Alors que le Djöllfullin inspectait le pied des murs, dans l'espoir d'y trouver un morceau qui serait tombé avec le temps, l'autel central se mit à vibrer juste devant moi, alors que je cherchais un quelconque élément tangible. L'autel bougea de quelques centimètres à peine, et révéla une nouvelle interstice. Cette fois-ci, je fus le plus prompt à réagir, et j'avertis Shokan immédiatement. Grand bien m'en pris, car une demi-douzaine de Blerghz s'extirpèrent des profondeurs dix secondes plus tard.

Fuyez !
Hurlais-je à travers mon respirateur. Par le haut ! Par le haut !


Le cercle qui perçait le sommet du dôme était largement suffisant pour laisser passer deux hommes adultes. De plus, notre fuite verticale devait nous permettre d'échapper aux dangereux crustacés. Mais dans une manœuvre de groupe ingénieuse, les Blerghz s'allièrent afin de se propulser à la verticale, et ce plus vite que nous nagions. Alors que l'une de ces monstruosités s'apprêtaient à me toucher au mollet, une lame fendit l'eau, tranchant nette la patte vicieuse du Blergh, qui laissa échapper un couinement. Ce moment de flottement nous permit de nous extirper du dôme, en dehors duquel nos assaillants ne s'aventurèrent pas. Reprenant notre souffle après cette brusque montée d'adrénaline, j'entendis Shokan analyser la situation, tout en rengainant la dague qu'il avait gardé à la ceinture.

Il s'agissait sans doute d'un mécanisme de défense que l'un de nous deux a du déclencher par mégarde. Nous n'étions pas à notre place dans ce temple. Espérons que les Sitlantéens puissent s'y aventurer sans danger.

Il marqua une pause, un sourire éclairait petit à petit son visage rouge. Il leva devant mes yeux la patte sectionnée du crustacé.

Au moins, nous ne rentrons pas les mains vides. Une patte de crabe et la localisation d'un temple secret, c'est peu, mais c'est quelque chose.

Je regardais au loin : la cité abyssale n'était pas très loin. En nous enfonçant dans les profondeurs du temple, nous avions finalement réussis à nous rapprocher de notre point de départ.

Rentrons. Il ne reste plus beaucoup de temps avant la fin de l'épreuve.

Puisqu'un des quatre participants manque à l'appel sur cette session, un malus a été appliqué à l'équipe.

L'équipe du Nord obtient un total de 45 points.

• Dragoholt Campbell obtient 1 Perle Abyssale pour sa participation de la semaine.


• Shokan obtient 1 Perle Abyssale pour sa participation de la semaine.


• Selsya Asa obtient 1 Perle Abyssale pour sa participation de la semaine. Il obtient aussi 1 Perle abyssale pour l'accomplissement du haut fait « Participation à l'Ynatlatt ».