Après toutes ces heures de marche, je m'accorde enfin une petite pause sur ce périple. La région est magnifique et ces montagnes si sombres, si menaçantes, si intimidantes... J'adore franchement les montagnes de Kanaan. Je suis vraiment content d'avoir choisi cette destination pour ce petit voyage. C'est tellement rafraîchissant de contempler ces majestueuses montagnes avec un autre regard. Je me suis libéré de tout stress et de toute pression, comme si j'avais retrouvé mes yeux d'enfants. Je crois que je pourrais rester là, à habiter dans une hutte aux pieds de ces monts, en solitaire. Je pourrais vivre tranquillement ici en ermite et organiser mes voyages sur tout le continent.
Mais cela signifierait que j'aurais trouvé un point d'attache. Un lieu où me retrouver. Un lieu auquel je dépendrai.
L'idée est bonne, mais elle ne m'intéresse pas. Non, je vais rester à contempler et je continuerai à vivre sur les routes comme je le fais déjà. Il n'y a que comme ça que je me sentirais moi-même, libérer de toutes mes anciennes contraintes. Et surtout, j'aurais moins de chance de me retrouver face à d'autres personnes.

Je crois que je vais m'asseoir un petit moment sur ce rocher tout noir et troué. Il semble assez confortable pour y rester quelques minutes histoire que je reprenne bien mon souffle. Puis, il faut dire que le panorama est très joli de cette place, avec cette vue sur toutes les plaines d'Aràn. Il y a une vue magnifique qui vaut vraiment le coup.
Mhmm... La roche est chaudement agréable, ce doit être parce qu'elle a été formée à partir de la lave. C'est incroyable de voir à quel point elle garde certaines de ses anciennes propriétés. Hum... Peut-être que moi aussi ? Je me le demande et je pense avoir tout mon temps pour trouver une réponse ou un semblant de réponse en broyant du noir ici...

Après être parvenu à raccompagner le petit-fils de l'aubergiste, sans encombre à la humble demeure de la famille Lucis Fleuret, je décidai d'entreprendre une aventure à l'intérieur des charmantes contrées que nous réservaient notre univers afin de découvrir de nouvelles créatures, d'endroits à explorer ou encore produire de merveilleuses rencontres pour les narrer plus tard à Ignis ainsi qu'à l'orphelinat.

Peut-être décèlerais-je des informations sur la rune elfique aux nuances verdâtres incrustée sur ma main droite ou bien croiser un élémentaire maîtrisant parfaitement l'art et la connaissance dans le domaine de la nature ?

Ma menotte plongea au sein de ma sacoche à la recherche d'une carte. Malheureusement, je m'aperçus que j'en détenais aucune, lâchant par mégarde un soupir d'exaspération. Du coup, l'air complètement embarrassé, je passais mes longs doigts dans ma épaisse chevelure blonde.

C'est alors que je sentis quelque chose de doux semblable à la texture d'une fourrure se frotter contre ma cheville. Instinctivement, je baissais mes prunelles dorées, tombant sur ma petite boule de poil roux-vif qui avait remarqué la détresse perçue sur mon visage.

- C'est bien beau de jouer les aventurier mais il aurait été sage de dénicher des renseignements auprès de Siméon avant de quitte la ville. Surtout que cela fait des jours qu'on vagabonde de droite à gauche, à l'aveuglette car honnêtement, je commence royalement en avoir ras les pâquerettes pour rester au dedans de la courtoisie. râla-t-il en examinant le lieu où nous nous situons actuellement.

Devant nous, se dressaient de sombres chaînes montagneuses se dirigeant vers le Nord où on pouvait percevoir quelques lueurs de cristal indiquant qu'elles séparaient une éventuelle banquise. En attitude, des émanations, des explosions de gaz vinrent immédiatement plomber l'atmosphère la rendant ainsi presque irrespirable.

Les gouttes de sueur perlèrent mon front comme ils parsemaient le magnifique manteau de mon compagnon de route. Mes muscles tremblèrent me menaçant de céder à l'occasion où se présentera une pointe de vulnérabilité de ma part. Ma respiration, quant à elle, devint saccadée.

Je ne m'étais point rendu compte que j'avais très vite abandonné la végétation dense et boisée pour une autre profondément enfouie à l'intérieur des ténèbres, l'odeur de souffre imprégnant mes narines me remémorant la représentation même des abîmes.
Bienvenue aux portes des Enfers !
Curieusement, son ombrageux paysage où la lumière s'émanait uniquement par les laves en fusion ne m'importuna. Bien au contraire, je possédais la soif de m'approprier ce territoire qu'éveillait en moi la noirceur dissimulée au fond de mon âme. Effectivement, cette terre aride ne me changeait en rien à ma ville d'origine : les cavernes de Spélunca.

- Probablement que j'aurai du y songer. Répondis - je d'une voix rocailleuse. Toutefois en ayant détenu ces données, tu aurais jamais envié de parcourir un endroit aussi hostile et puis, si durant ton enfance, si tu étais moins paresseux, je suis certain que tu aurais acquis l'endurance que j'ai obtenu à présent.
- Disons que pour ma part, tenta-t-il de se rattraper, saisissant un air de culpabilité ainsi que de reproches où je le vis se mordre la langue pour essayer d'argumenter son péché capital. Je trouvais logique que nous partions en direction de la cité elfique puisque les informations que nous recherchions sont plus centrées et adaptées.

Je lui jetai un bref coup d'oeil. Je ne désirais nullement lui avouer que je ne disposai le souhait d'assouvir la vérité me concernant. En ce moment, j'étais plus focalisé par l'intrigue. Mon autre but pouvait encore attendre.

Soudain, une pénombre s'élargit sous nos pieds nous montrant la présence possible d'être vivant. Je plissai les yeux à travers toute la brume qui recouvrir toute la surface sous l'apparence d'un épais rideau suspendu pour y distinguer une forme humanoïde installée sur ce qu'on pouvait penser être un rocher. Il était surement entrain de capturer de l'air pure pour renouveler son souffle, même si je dois vous affirmer que cela réclamait un énorme effort physique. Je m'en approchai, Akki collé à mes talons.  

- Mes salutations à vous, jeune Hermite. Le saluai-je en compagnie d'un large sourire.

Puis, je m'accroupis au niveau du renard, les bras tendus vers lui, l'accueillant dans une étreinte amicale, sentant la trace d'une émotion négative grâce au mucus corporel qui s'échappaient de ses pores.

Comment peut-on avoir à faire dans cette région des demis-douzaines de fois et passer à côté de cette splendeur ? Il me suffit de me trouver juste là, devant cet immense horizon pour me rendre compte à quel point j'ai été aveugle pendant des années. Qu'ai-je fait vraiment durant tout ce temps ? Je suis resté ancré dans ma petite routine, mes petites choses à faire pour le bien des miens et j'ai complètement ignoré ce qu'il y avait juste sous mon nez.
Est-ce qu'il avait prévu que je réagirais ainsi en m'envoyant à la recherche de nos secrets ? Je pense être en droit de me poser la question ; est-ce que le "vieux" savait que j'allais prendre du recul sur tout ce dans quoi j'ai eu à faire au quotidien ? Devrais-je lui demander la prochaine fois que je le verrais ?
Je me questionne, je me questionne... Le grand air, le spectacle de montagnes, la proximité avec un volcan... C'est fou à quel point tout ça peut amener toutes sortes de réflexions sur sa propre personne. Mais c'est intéressant. Ça permet de faire le point, c'est agréable en fait.

- Mes salutations à vous, jeune ermite.

Oh. Il y a quelqu'un. Qui est ce jeunot qui m'appelle "jeune" ? Il ne s'est pas vu avec sa tête de bébé ? Mais qu'est-ce qu'il me veut là ? On vient me déranger au milieu de nul part alors que j'étais tranquillement plongé dans mes pensées. Et qu'est-ce que... C'est quoi cette boule de poils rousse ? Drôle d'écureuil quand même. Puis... Il y a quand même quelque chose qui me trouble avec cet animal là. On dirait une peluche animée... Je sais pas, c'est étrange quand même. C'est comme si on parlait d'un...

- Ohé !

Non, mais c'est une blague ?!
En à peine une minute je me retrouve encerclé par des gamins. Y'a un orphelinat dans le coin ou comment ça se passe ? Une sortie scolaire ? Des enfants perdus qui veulent retrouver leur chemin ? Je vous arrête tout de suite mes cocos, même si vous chialez je viens pas vous ramener à vos mères hein !
Bon, vu que je n'arriverais plus à méditer, autant se lever hein. Oh, et puis zut, je vais rester sur mon rocher et me lever sur mon rocher. Ça pourrait peut-être même me donner un air mystérieux ?
Ah mais ? Que sont ces traces de poussière sur mes habits ? Allez hop ! De petits coups dessus pour les dépoussiérer et ça fera l'affaire.
Voilàààà. Puis on croise les bras parce que ça donne un genre de... d'ermite oui ! Oui, il a raison le p'tiot en fait !
Bon... Et je vais quand même pas rester muet comme une tombe hein ?

- Qu'est-ce qui amène des p'tiots dans cette région de Dùralas ? demandai-je d'un air perplexe.

Et puis en fait j'aime pas être debout sur ce rocher. Il est incertain et j'ai pas trop confiance. Allez hop, on redescend pour se mettre à la hauteur de ces gamins. Ah le blondinet est un poil plus petit que moi, mais bon avec ma capuche je fais bien plus grand. Ahahah ! J'adore mon style vestimentaire.

- Ermite hein ? Oui, c'est l'idée. Jeune ? Non, plus vraiment... Mais pourquoi des jeunots tels que vous s'aventurent ici, dans ces lieux si... inhospitaliers ? Il doit bien y avoir une histoire derrière une telle aventure !

Mes salutations provenant d'une formule de courtoisie mêlée à une notion de respect fut étrangement accueillies.
Peut-être ai-je eu le malheur de l'importuner dans sa méditation ?

Akki leva spontanément le tête et percevant mon mutisme ainsi qu'une expression figée, presque vampirique de ma part, vint se faufiler sur mon épaule avant de s'installer comme au bon vieux temps, c'est-à-dire enroulé autour de mon cou, semblable à une écharpe.

Puis, mon interlocuteur me fixa, l'air complètement perplexe afin de me questionner sur la raison qui m'amenait en cette région. Mes lippes s'entrouvrirent mais la moindre once de sonorité ne parvint à sortir car je fus soudainement focalisé par l'arrivée du nouveau venu.

D'un point de vue physiologique, celui-ci me parut être en fleur de la jeunesse, sur les pétales de la découverte par rapport à ma personne, me situant ainsi en tant que son aîné dont mon titre se perdit rapidement par la sagesse de l'Hermite présent dont les épreuves de la vie lui ont donné l'expérience. Il agitait les bras comme s'il se trouvait en danger. Cependant, je ne constatai nullement l'ombre d'une éventuelle menace, son acte montrant une certaine incohérence à l'égard de la situation offerte devant ses yeux.
Possédait-il une difficulté à vouloir s'exprimer à travers la communication ?
En tout cas, il sentit une odeur animalière qui se révèle être un trait particulier qu'on attribuait aux Thérianthrope. A son teint de peau mâte auquel son comportement me laissait entrapercevoir un tatouage tribal d'un blanc immaculé sur son épaule droite, je pus y distinguer qu'il était également vêtu d'un ample pantalon et ses pieds n'étaient en rien couvert au style caractéristique d'une philosophie qu'on nommait carpe diem. Cet ensemble sauvage, ayant pour origine une senteur des faunes, me fit songer immédiatement au lion.

Toutefois, son existence dans les parages en tant que prédateur me mit mal à l'aise pour de nombreuses raisons dont une avait pour source la profonde inquiétude de mon âme qui était embarquée au sein de la méfiance en ce qui toucha mes semblables.

Brusquement, le voyageur en descendant de son rocher, dévoilant sa disposition d'entreprendre une seconde fois la conversation, se plaça à notre hauteur attirant ainsi notre attention, la même question reformulée, destinée cette fois-ci à nous deux.

A nous voir surgirent ainsi, comparable à une meute, il a surement pensé que nous étions des enfants (terme sous-entendu énoncé au dedans de ses paroles) perdus à la recherche de notre chemin ou autres suppositions similaires.

Je laissai donc échapper un las soupir. A moi, d'essayer de lui appréhender la vérité pour qu'il ne soit point embarqué dans diverses hypothèses à en obtenir une abominable migraine, surtout après des minutes, voire des heures accordées à la réflexion.

- Avant d'être en mesure de poursuivre par la réponse que vous cherchiez à détenir de notre part, je souhaiterai tout d'abord que vous acceptiez mes plus plates et sincères excuses pour vous avoir déranger au cours de votre questionnement. En ce qui me concerne, j'ai pénétrai en ses terres par la soif de l'apprentissage. J'étudie notre univers qui m'est pour être honnête quelque peu inconnu.

Mon timbre vocal ne puis que sonner en une douce sincérité parce qu'à part Kastalinn, Spelunca et Ishtar, la ville portuaire, pour moi, Duralas, se limitait à ses territoires.

Une fois que j'eus exposé l'explication de ma venue en ces terres hostiles accompagnée de mes sincères excuses, l'adolescent à l'allure sauvage tenta de se concentrer sur cette conversation engagée. Cependant, en clignant des yeux et en agitant la main comme pour y chasser le silence, je compris que mon niveau de langage n'était aucunement adapté à son égard. Mes doutes se confirmèrent après qu'il eut déclaré qu'il désirait se rendre au sein d'une forêt au nom de Sylfaen.

Ce fut à cette mention qu'Akki leva brusquement la tête mais il se contenta de saisir une bonne goulée d'air afin d'être en mesure de se moquer.

- Je crois bien mon cher partenaire que l'art oratoire n'atteindra qu'un seul et unique sujet parmi l'ensemble de ce groupe.

Je lui jetai un bref regard, lui indiquant que j'avais déjà analysé la situation et que je ne détenais en rien le besoin qu'on me le signala. Il fallait juste que je parle de la même façon qu'à l'orphelinat de Kastalinn.

- Pour répondre à ta question, commençai-je d'un timbre aussi douce d'une brise printanière, tout en prenant le grand soin d'être le plus explicite possible. ma manière de discuter avec les autres individus à pour origine mon éducation ainsi que mon envie à développer cet art. Toutefois, si tu ne comprends point n'hésite pas à m'en faire part. De mon côté, je vais essayer de m'adapter.

Puis, je lui adressai un sourire dont le but était de le réconforter puisque j'avais également détecté un certain malaise pour la communication. Après, je puis me tromper.

Comment ? Elle est de lui la phrase ou il l'a juste entendue quelque part ?
Ça pourrait vouloir dire quelque chose, mais... Comment dire ?
Ah ! Merci jeune garçon d'avoir posé la question, parce que là j'avoue ne pas comprendre ce qu'il veut dire, ce jeune homme en quête de connaissances. En réalité, il commence à me donner une sacrée migraine.
. . .
Ouh laaaa... Mais il est déchainé bon sang. Wow, je ne sais pas du tout pourquoi je suis tombé sur ces jeunots franchement très étranges alors que je voulais simplement profiter de cette merveilleuse vue.

Bon. C'est quoi le topo ? C'est un fils de noble c'est ça ? Ou un de ces artistes qui pensent pouvoir illuminer le monde ? Non, en fait, je n'ai même pas envie de réfléchir. Je veux juste une certaine normalité et banalité. Bon sang, mais pourquoi a-t-il fallu que ça tombe sur moi ? Je crois qu'il va finir par exploser mon crâne...

Non. On se calme. Tout va bien se passer. Oui, ce n'est rien.
Récapitulons plutôt, ce sera nettement mieux n'est-ce pas ?
- Donc. Vous, en désignant le garçon, venez de la Forêt Sylfaën. L'envie de découvrir le monde ? Et vous ? en désignant le jeune homme aux expressions sophistiquées. D'un lieu de richesse et de noblesse ?

J'avoue, je ne sais vraiment pas quoi faire et je me sens un peu... tendu ? Oui, c'est ça. Je suis tendu parce que cette situation ne me convient pas et que j'aurais préféré rester dans la calmitude. Mais bon, contrôlons-nous ce que l'on désire ? Absolument pas et c'est la magnificence de ce monde. J'espère...
Ah, mais j'y pense ! Peut-être sont-ils eux aussi tendus de ma présence ?
- Oh, j'y pense, je suis un vagabond qui va un peu partout tant qu'il y a de la beauté, et il n'y a que de la beauté dans ce monde. Comme ici, dans le calme merveilleux de ces montagnes pourtant si inhospitalières. Enfin bon... Je suis un voyageur. Rien de plus.

On verra plus tard pour leur dire que je suis "Le Voyageur", celui qui... Oh, peu importe !

Je croyais que mon vocabulaire sophistiqué serait adapté à un sage pareil à celui qui se présenta devant mes yeux. Mais, en réalité, je m'aperçus que j'engendrai migraines et incompréhensions. Je baissai légèrement mon regard, dissimulant une pointe de gêne, en me mordant discrètement mes lippes.

Cependant, mes oreilles humanoïdes autant qu'animales étaient à l'écoute du discours du vagabond où il déclara qu'il errait à travers la beauté de ce monde, se nommant comme tel, en ajoutant postérieurement qu'il souhaitait un récapitulatif en me demandant si je provenais d'un lieu de richesse et de noblesse.

J'entrouvris mes lèvres en m'interrompant subitement. Je ne savais pas grand chose de mes parents biologiques. A part leur profession et encore, même ce sujet, je possédais des incertitudes. J'ôtai donc pour la seconde partie de ma vie.

Tout dépend si vous considérez un orphelinat comme un lieu de richesse et une herboriste - guérisseuse en tant que mère adoptive comme signe de noblesse. Toutefois, je ne pense pas que vous songiez à cela en employant ses termes. le questionnai-je à mon tour d'un timbre clair, en évitant d'échapper par inadvertance, une consonnance dramatique puisque mon vécu durant cette période ne concernait que ma petite personne. En tout cas, je serai ravi que vous partagiez vos connaissances car pour être honnête, je suis un ignorant. D'ailleurs, est-ce la première fois que vous veniez en ces terres hostiles ?

Mes prunelles dorées scintillèrent de curiosité, mêlées à une soif d'apprentissage, me faisant paraître encore plus jeune que je ne l'étais véritablement.

Je relance, je ne sais pas trop où vous voulez aller, ou si vous voulez continuer. Mais si je ne m'abuse, le prochain à répondre c'est Keel (puisque Lysandre > Voyageur > ... et donc Keel) mais je ne crois pas qu'il se soit connecté récemment :\

Je suis content, le jeune homme a l'air de s'être calmé dans ses expressions si... particulières. On dirait quelqu'un qui vient d'apprendre à utiliser certains mots et certaines expressions et qu'il cherche à les placer le plus tôt possible dans ses phrases. C'est le genre de personnes qui entend des termes et les réutilise sans trop savoir pourquoi. En tout cas, c'est l'impression qu'il me donne. Je me demande si le jeune garçon pense ça aussi. Ah. Il a l'air complètement perdu. Le pauvre bonhomme, je comprends son mal-être. Ne t'inquiète pas, tout va bien s'arranger, sois-en certain !

Je ne sais pas si tu es un ignorant, mais je ne suis pas le sage des sombres montagnes de Kanaan. Désolé de vous décevoir si vous avez fait tout ce chemin pour me trouver et obtenir la vérité et la science infuse. Je ne suis qu'un vagabond qui s'est arrêté là pour profiter du monde et réfléchir.
- Je suis loin d'avoir les connaissances que vous désirez, je ne qu'un voyageur voyez-vous. Et pour répondre à votre question, non je suis déjà venu plusieurs fois ici, mais j'adore quand même cette région. En fait, j'adore presque toutes les régions de Dùralas.

Venir ici dans cette vie ou dans mon ancienne, j'ai eu le droit de voir plusieurs fois les sombres Montagnes de Kanaan. Je n'ai, cependant, pas encore été capable de m'approcher du volcan, et je ne pense pas le faire cette fois-ci. J'ai perdu l'envie d'y aller, mais je découvrirai ces lieux une autres fois, ce n'est qu'une question de temps !

L'homme mystérieux s'excusa d'avance pour les connaissances qu'il pensait ne pas être en mesure de me fournir alors que cela fait plusieurs fois qu'il frôlait ses terres ardentes de ses pas.

M'exprimai-je aussi mal que cela ?
Même le thérianthrope me jetait un regard, tout en tentant de conserver un air imperturbable qui marquait l'incompréhension. Il osa même me poser la question sur la problématique de mon art oratoire assez soutenu voire inutile pour reprendre ses termes exactes avant d'annoncer qu'il ne venait aucunement de Sylfaen. Cependant, ce lieu en était sa destination.

Je laissai échapper un soupir, abandonnant mon tour au vagabond pour qu'il puisse lui répondre à son interrogation. L'envi de l'éclairer au sujet de ma communication était grande. Toutefois, il fallait que je m'adapte à leur niveau de langage. Du coup, je me contentai de garder le silence dans le but de méditer, en patientant ainsi la solution que lui donnera l'Hermite afin d'évaluer leurs paroles. C'était tout ce que je pouvais faire actuellement, ma main venant caresser, machinalement, mon renard.

Le jeune garçon est tout aussi décontenancé que moi à propos de sa façon de parler à cet adolescent un peu étrange sur les bords. Je ne sais pas ce qui va m'arriver mais je crois que je vais bientôt aller me chercher un lieu plein de solitude et de calme en haut de ce volcan, là-bas. Je pense que ça calmera le début de migraine que je suis en train de me prendre en pleine figure... En tout cas, le jeune homme a arrêté de parler. Il paraît même circonspect ; c'est sûrement parce qu'il doit se sentir un peu intimidé avec nos réprimandes. Au moins, ça n'aggravera pas mon mal de tête, c'est déjà ça.
- Par « ce pays », vous vous référez à Dùralas ou à la Forêt Sylfaën ? Dans les deux cas, oui j'ai un peu d'expérience. Je ne suis pas allé de partout et je n'ai pas assez bien exploré la plupart des régions de ce monde, Dùralas j'entends, je préfère préciser au cas où il y ait un nouveau quiproquo, mais concernant ce large territoire forestier, il y a beaucoup de choses à y découvrir.
Déjà, tous les villages et toutes les villes des elfes, dont Endorial, la capitale de Sylfaën. Il y a aussi la clairière des centaures. Bien entendu, il y a les habitats de nombreux hybrides, de toutes sortes, pas seulement des centaures, du coup. Vous trouverez aussi des lieux dangereux, mais si vous avez de la chance, la Garde Zéphyr veillera sur vous. Pour certains ce n'est pas une chance... Certes...