PlagenHust tome IV ; Le Mal des Champs
J'avais très mal dormi ces derniers jours, faute à toutes ces découvertes, dont certaines -par leurs idées sousjacentes- me terrifiaient. J'effleurais la vérité tapie à PlagenHust, et savais désormais que les actions de l'Eglise d'Adam -surtout les méthodes qu'elle employait afin de faire passer son atroce politique de raffinement du sang- avaient été menées de concert avec l'Académie afin que leurs but convergent.
Sauf que le résultat, qu'ils avaient essayé de prévoir, en vain, avait été catastrophique. Quelque chose, décrite alors comme le Mal des Champs, et cette fameuse Pierre qui a des yeux, avait frappé la ville florissante avec une violence telle qu'il ne subsista rien. Pire encore ; la ville avait été effacée de la carte par les Hauts-Mages de la Cour Vampire.
Tout ceci était effrayant. Pas "effrayant" comme peut l'être l'idée d'être poursuivi par quelque assaillant, mais "effrayant" dans son sens le plus grand, constamment les nerfs à fleur de peau, car on touche à une vérité scellée qui ne demande qu'à être laissée seule. Et pourtant. Pourtant je ne pouvais m'empêcher de continuer les recherches, les théories, même les plus folles, et à chaque fois, cela se soldait par une nuit affreuse durant laquelle des milliers de fantômes désaxés venaient se pavaner à ma demande devant mes yeux fatigués.
Quelques uns de mes hommes commençaient d'ailleurs à me faire des remarques sur mon physique, inhabituellement négligé. Je n'en avais cure, il fallait arriver au fond de cette histoire avant d'embrayer sur quelque chose d'autre. Impérativement.
Ce fut dans le cadre de ces recherches que je lançais encore un appel à témoins, au travers de plusieurs lettres portées par des corbeaux aux quatre coins de Dùralas. Si quelqu'un avait pu manquer sa première demande, je veillerais à ce que celle-ci soit entendue.
J'obtîns une réponse dans la journée, visiblement, une noble ne désirant pas non plus dévoiler son identité (ce genre de détails n'aidait pas à la paranoïa que je commençais à si bien connaître) me promit de partir dès ce soir, et de se rendre le plus rapidement possible au campement. D'un geste rapide, j'épinglais la lettre au corpus du dossier.
"Chère Anne-Lise,
Je suis une ancienne amie à votre père, et c'est en cette qualité que je vous écrit en ce jour. Lors de la première annonce que vous avez publiée, je me suis vue contrainte par la peur, mais il en va de l'honneur de ma famille, de l'obligation que porte mon nom, de témoigner des évènements de PlagenHust. Je quitte de toutes façons Dùralas dans la semaine, le climat depuis la guerre ne se porte plus à mon humeur, et il est hors de question que j'emporte mes secrets dans la tombe.
Par sécurité, je ne m'arrêterais pas à votre campement ,car je connais ceux qui s'opposent à vos recherches (je salue d'ailleurs votre courage, ou votre ignorance, peut-être un mélange des deux). Ce sont des hommes terribles, et ceci sera mon seul avertissement, venez avec moi. Une fois mes révélations apportées, nous nous en irons toutes les deux dans une contrée où réside mon oncle. C'est le seul moyen de leur échapper, car à ne pas en douter, connaissant certaines personnalités des Amants nous sommes surveillées. Vous l'êtes depuis le début, et c'est une manoeuvre bien révélatrice que de vous utiliser afin de mettre la main sur les seuls témoignages de gens assez fous pour s'opposer à une pareille organisation.
Par pitié, croyez mes mots et soyez prêtes lorsque je viendrais. Je ne vous annonce que ma date de départ de Stellarae, c'est à dire ce soir, mais par précaution ne révèle pas quand est-ce que m'arrêterais à votre campement.
Bien à vous,
une adjuvante."
Ces mots eurent sur moi, et comme escompté à ce moment-ci de l'enquête, l'effet d'une bombe. Alors que je tenais fébrilement le papier d'une main, je sentais clairement le monde bouger autour de moi, au ralenti presque. Qui me surveillait ? Les amants ?! Ceux qu'elle avait entendu chanter dans les brumes du Blizzard ? Mais ceux-là n'étaient que des sous-fifres, qui, dans cette terre avait bien pu perpétrer un culte durant aussi longtemps ?
Bien que je fourmillais d'inquiétudes et de questions, j'essayais du mieux que je le pouvais de me raisonner. Jusqu'à l'arrivée de cette alliée, plus que bienvenue dans ce jeu dont je commençais à saisir l'ampleur.
Si ceux qui étaient derrière tout ceci vivaient encore, (j'ignorais totalement le nombre de participants à ce qui me semblait être une religion au mieux hérétique, au pire terroriste) savaient que j'enquêtais sur leurs agissements, et jusque là je n'avais pris aucune disposition pour m'en cacher, alors tout ceci sentait mauvais. Deux mois depuis le début de l'enquête, c'était plus qu'assez pour piéger quelqu'un. Sur ces pensées je clos jusqu'à l'arrivée du témoin ce dossier.
Deux jours plus tard
Elle était là, arrivée tout droit d'une escale par Kastalinn, j'en ai été informée seulement quelques minutes avant que sa calèche ne s'arrête dans le campement ; un véhicule richement décoré, fait à partir de bois sculpté avec un soin qui ne pouvait indiquer que j'aurais surement affaire à un vampire.
Son allure était altière, fière et droite, l'impression générale se dégageant de cette femme étant celle d'une grande noblesse ; les récits ne mentaient pas, les vampires inspiraient autant de crainte que de respect.
Après une brève poignée de main, j'accompagnais l'intéressée vers ma tente, et l'installais sur un fauteuil, en lui servant un verre de vin.
"
- Dame Lame d'argent, vous semblez éreintée. Je connais bien ce sentiment... il est grand temps que vos recherches cessent, votre esprit est tourmenté. Je suis Minerva Nocturnia, magicienne et guérisseuse royale, au service de Sa Majesté la Reine, enchantée. Je saisis sa main et la serrait avec joie, une femme imposante mais dont l'aura n'avait rien d'autre que de la gentillesse. Je m'asseyais en face de mon invitée, en sirotant un peu de bière.- Merci d'être venue, Dame Minerva. Je vous suis reconnaissante d'avoir pris le risque de venir, s'il vous plaît, venons-en aux faits, le temps presse. Je ne pouvais m'empêcher de jeter des regards fureteurs autour de nous.- Bien sur, ma chère. Permettez-moi de commencer mon récit, mais n'hésitez pas à m'interrompre, toutefois certaines choses, même pour moi, demeurent inexpliquées."
Elle finissait ces mots en se massant les tempes, et l'espace d'un instant, ses traits si soignées se figèrent, et elle apparut bien plus vieille que je ne l'avais jugée.Elle commença :
"D'aucuns affirment que le secret du scandale de PlagenHust réside dans la découverte de la Pierre aux Yeux, où encore que la vérité se trouve dans les entrailles de la Tour Astrale, là où le bruit des mécanismes n'est plus audible que seule demeure... la Chose créée par les divers sacrifices perpétrés par notre Sainte église. Peut-être encore, avez-vous eu vent des agissements ténébreux et occultes de l'Académie, mais la cause de tous les problèmes est belle et bien terre à terre, si vous voulez mon avis.
Mais ce sont des histoires que je vous exposerais clairement un autre jour, car je ne puis faire preuve d'expertise que sur un seul des domaines de PlagenHust ; Le Maux des Champs. J'étais une chercheuse de l'Académie, indépendante et sans connexions à Sieur Vicar et à ses expériences, mon champ de prédilection était la médecine, j'ai donc eu un contact privilégié, permettez-moi l'expression, avec cette maladie.
Il faut savoir plusieurs choses avant de vous narrer les causes et les effets ; tout d'abord, il s'agit bien là d'un phénomène "naturel" de maladie, une contagion à l'échelle globale et meurtrière, mais le Mal des Champs n'est ni une malédiction démoniaque, ni un effet de la Lune Rouge. Je n'ai d'ailleurs jamais vu cette Lune, et tous les récits à son sujet me fascinent... je n'aurais jamais dû quitter la ville, j'aurais pu... Pardonnez-moi, mes vieux os sont en proie aux remords.
La maladie, donc. Je me souviens du premier cas répertorié... un étudiant, très jeune, de première année était arrivé dans mes quartiers, demandant de l'aide pour ce qu'il croyait être un mal cutané (de la peau). Or, en examinant la partie prétendument infectée, sa cuisse gauche pour être précise, il n'y avait rien d'anormal. L'individu décrivait toutefois des démangeaisons extrêmes, une sensation de brûlure, et comparait ses sensations à des élancements réguliers.
S'il n'avait pas été aussi pressant, et son regard si inquiet, je l'aurais laissé repartir, mettant ça sur le compte des drogues en vogue chez les vampires et aux effets aussi néfastes que leur fabrication n'est douteuse.
Mais je sentais quelque chose. Une signature magique, un élément détectable dans tout sortilège, pareil à une couleur propre à chaque mage, et celle-ci en l’occurrence était celle de Vicar, notre Directeur. Les implications de ce lien étant grandes, et possiblement scandaleuses, je décidais d'examiner avec soin le jeune homme, en effectuant une coupe de peau, et divers tests à cette "sensation".
Mais rien, dans l'immédiat, ne fut signe d'inquiétude et je recommandais à l'étudiant de rester chez lui un moment, en s'appliquant des onguents et en buvant beaucoup de sang.
Le lendemain, je me rendais au domicile de ce cas qui m'avais inquiété toute la nuit. J'étais dans votre peau, si l'on peut dire, et ce que je découvrais allait me bouleverser ; sa porte, fermée, je la contournais aisément grâce à la magie, mais la vision que m'offraient ses quartiers était cauchemardesque ; les murs tâchés de vomissures, le parterre en bois tâché d'une trace de sang fraîche et droite menant jusqu'aux latrines. Dans celles-ci gisait l'étudiant, pâle et les joues creusées, nu également.
Ses jambes étaient dévorées par divers parasites grotesques, noirs et informes, et de son ventre où multiples pustules s'étaient développées étaient nichés des œufs de mouche dans la chaire à vif.
Je dû me retenir de ne pas vomir, je dois l'avouer. Même malgré mon expérience, j'avais été chamboulée par l'évolution si rapide et fulminante de la maladie en question. Mais ce qui m'acheva, et me fit perdre tout calme fut lorsque les lèvres du cadavre remuèrent en ma direction...
Il murmura quelque chose que je ne suis pas sûre d'avoir compris, dans le noir, ses yeux vitreux et globuleux tentant désespérément de se poser sur un point fixe. Mais le seul résultat de cet essai de communication fut un geyser de sang sortant de sa bouche, et lorsque la souillure déflagra sur le sol, des larves gigotaient au milieu de la flaque.
Le premier cas fut donc un spectacle horrifique de ce que serait la suite, et, ce jour-là, avant que je n'alerte qui que ce soit, le temps que je me précipite dans le couloir et revienne, le cadavre avait disparu. Aucune trace de sang, ni de putréfaction, ou même de vomi dans ses appartements, seulement une trace magique assez habilement dissimulée (au point où je ne me rappela celle-ci qu'après des semaines suite à mon départ de PlagenHust).
Mais, malgré mon inquiétude, on me certifia que l'étudiant en question ; Loris Aurel, un magicien novice qui passait son temps à la bibliothèque, était retourné en Ghermanie afin d'assister aux funérailles d'un oncle. Comme vous pouvez l'imaginer, j'étais dubitative, et perplexe. Mes antécédents psychologiques étaient inexistants, et je n'avais rien consommé ou inventé. Ainsi, malgré les doutes, je resta silencieuse, guettant autour de moi d'autres signes d'inquiétude.
En dépit de mes recherches sur la maladie qui suivirent cet épisode, (j'avais toujours la coupe de peau de Monsieur Aurel) je n'arrivais toujours pas à déceler la moindre intervention magique sur l'échantillon. L'épiderme était sain, tout autant que ses autres caractéristiques... mais il y avait une chose que je n'avais pas envisagé ; si le tissu, le muscle, l'aura et l'esprit sont intactes... dîtes-moi, que demeure-t-il à vérifier ?
Le sang.
J'apprenais ce facteur bien trop tard, avant que l'église ne décrète l'interdiction de se rendre dans les Champs de PlagenHust et que je m'y rende pour visiter un ami.
Les lieux étaient truffés de malades, comme on avançait dans les vignes, et que je notais comment tout ceci était négligé, mon ami m'expliqua ce qui frappait les habitants d'en dehors de la Cité.
Ils étaient nombreux à contracter ce "Mal", baptisé ainsi populairement, et de plus en plus d'habitants ne sortaient plus de chez eux. Chaque fois, les symptômes commençaient pareil ; de violentes démangeaisons, des migraines, et parfois de la fièvre.
Ensuite, mon ami me certifia que ceux qui survivaient pour vivre le prochain stade de l'infection méritaient que l'on honore leur personne et taise les descriptions, mais j'étais convaincante et surtout intriguée, et réussit à me faire mener jusqu'à un patient atteint de la maladie.
L'homme en question était un vigneron, d'âge moyenne et à la carrure solide. Son visage était couvert d'un sac, et lorsque je m'approchais de lui il me pria de rester à distance. Sa voix était faible, mais surtout rauque... comme si quelque chose avait détruit ses cordes vocales. Il pleura longuement en me montrant ses bras, véritables ruches à mouches, parsemés d’œufs et gangrénés de pustules noires.
Je n'avais donc pas halluciné, le stade final de cette atroce maladie était... virulent. Toutefois, il ne vomissait pas, et m'affirmait que sa vie n'était affectée par tout ceci qu'à une échelle bien superficielle ; il respirait, mangeait et vivait somme toute naturellement, mais il se savait gangréné et n'osait plus sortir.
Le paysan me dit qu'ils étaient des centaines comme lui, certains servant même de nids à des scolopendres, et d'autres, plus chanceux, avaient seulement des fleurs noires qui leur poussait à divers endroits.
Abasourdie par l'ampleur du phénomène, je lui demanda pourquoi ne pas avoir prévenu les autorités compétentes ; soient-elles de l'église d'Adam, ou de l'Académie.
Il me certifia avoir personnellement envoyé plusieurs lettres aux deux Institutions. Aucune n'avait répondu, mais quelques nuits, ils entendaient des murmures... et lorsqu'ils se réveillaient, certains membres de la communauté avaient disparu. Laissant une note expéditive derrière eux ; décès, exode, recherche de cure, les excuses étaient toujours les mêmes.
Je rentrais de mon voyage aux champs totalement bouleversée ; le stade final de la maladie était d'une impressionnante complexité, bien loin de la simple signature magique que j'avais relevé sur le premier cas étudié, les nombreux fermiers recelaient bien plus de données.
En réalité, et je pourrais vous fournir mes notes de l'époque, j'ai de fortes suspicions quant à la réelle participation de Vicar dans cette infection ; pour sûr, notre Directeur a joué un rôle sombre dans les événements globaux, mais je crois qu'un magicien, aux capacités étonnamment développées, ait été en mesure de copier la signature de Vicar afin de créer l'empoisonnement du sang à l'origine du "Mal des Champs". Car, si vous l'ignoriez, l'Académie et moi-même disposions de nombreuses maladies et virus conservés sous sceaux magiques, afin que l'on puisse confectionner et préparer des remèdes à tout type d'infection, et seuls quelques autorisés avaient accès à la vaste galerie de jarres scellées.
Vicar, moi-même, Legris le Mage Royal, et une autre chercheuse il me semble. Or, Vicar et Legris étaient enfermés dans le Lunarium lorsque les cas commencèrent à apparaître, et l'autre chercheuse et moi étions amies, et je puis vous garantir qu'il n'y a pas plus généreuse âme qu'elle.
Restait donc l'unique hypothèse d'un usurpateur, mais on parlerait alors d'un individu suffisamment doué pour modifier son essence magique à la perfection. C'est alors que les Amants, me sont venus à l'esprit.
Ils sont nés à l'Académie... comme une sorte de Club, réservé à ceux que les étudiants les plus côtés de l'époque désignaient comme "puissants". Nous autres, chercheurs et métaphysiciens n'accordions que peu d'intérêt aux agissements de piètres egos. Peut-être les avons-nous sous-estimés.
Les Amants, alors adorateurs d'une Déité sans nom consacrée à la fête et à la magie de destruction sous toutes ses formes, dominaient l'Académie. Beaucoup d'entre eux finançaient l'endroit, parfois rien que par leur nom de famille...
Il est très probable que cette maladie ait été leur création. Ils disposaient de plusieurs magiciens dont le sang était si pur qu'il octroyait à son porteur une virtuosité innée, proche du ridicule. Je ne suis ni jalouse ni mauvaise langue, j'en était moi-même une. Une Haute-Vampire, avec tout l'arsenal, mais je savais garder la tête froide, contrairement à ces étudiants qui se complaisaient dans leur soif de domination.
Comment y ont-ils eu accès, je l'ignore, pire encore ; comment ont-ils fait pour copier une signature magique tout en modifiant intrinsèquement l'enchantement du sceau afin qu'il ne conduise au développement d'une toute nouvelle infection ? Car c'est bien de cela que s'agit le Mal des Champs, une base infectieuse, probablement l'ancienne Peste du Nord, à laquelle est venue se greffer une magie menée d'une main de maître, quelqu'un qui savait (et je pensais honnêtement être la seule) conjurer sa magie afin qu'elle ne s'assemble au virus et que cela n'engendre une mutation si horrible qu'elle ne provoque les effets narrés plus tôt.
Je pense que c'est celui qui a mené à bien la réalisation de ce Mal qui est derrière les Amants. C'est la seule possibilité, ou alors nous faisons face à une organisation où les membres les plus faibles possèdent des capacités remarquables, mais seul un Haut Vampire peut accomplir pareille prouesse. Prouesse discrète, mais prouesse terrible.
Car en à peine quelques semaines, les portails de la ville étaient fermés aux habitants des champs,
En quelques mois, la situation dégénérait à tel point que l'église embrasait les vignes afin d'endiguer le fléau, et en l'espace d'un an, les magiciens royaux, sous les ordres de Sa Majesté en personne, venaient sceller PlagenHust sous le sortilège le plus puissant jamais lancé par notre race.
Je viens donc vous demander deux choses ; l'une est qu'il vous faut considérer que plusieurs forces étaient à l’œuvre à PlagenHust. Vicar et Wieldrich étaient des fous de savoir, et avaient sans doute, chacun de leur côté, participé au dénouement tragique de la Cité, mais pour moi les réels gagnants de toute cette affaire sont les Amants. Le Mal des Champs n'avait pas pour vocation de tuer autant de monde, non cela a été un effet secondaire, mais le réel objectif apparaît clairement avec un peu de recul... Plus politique. Mais ça n'a aucune incidence sur le dénouement, et je voulais juste vous signifier la portée diabolique de ceux qui ont implanté le Mal des Champs en PlagenHust.
Commencez à rassembler les pièces de ce casse-tête alors que nous ordonnons au cocher de s'en aller, je crains pour notre sécurité."
Bien entendu, une tasse de thé ne suffit pas à tout cet entretien. Nous passâmes une longue partie du reste de la nuit à mettre en commun nos hypothèses, en même temps que nous faisions nos valises. PlagenHust était un endroit fascinant, et j'expliquais à Dame Nocturnia, comment je voyais en cette ville menée à la ruine une allégorie de la politique vampire ; trois pouvoirs qui charcutaient un seul et même lieu dans la seule visée de croître en puissance. Toutefois, je reste pantoise face à l'habilité qu'avait été celle des Amants face à tout ce monde.
Leur cruelle méthode, amorale au possible, avait permis plusieurs choses à un groupuscule qui ne comptait comme arme que la magie et une curieuse maladie ; chasser l'église et l'Académie, qui ne pouvaient faire face à l'ampleur de la pandémie, se retrouver avec un terrain de jeu soigneusement confiné par les mages royaux dont ils avaient tout simplement à rompre le sceau une fois l'heure venue, mais surtout, forcer l'Impératrice à abdiquer d'une parcelle de son territoire. Ce geste, bien que maigre, avait le mérite d'une symbolique forte et expliquait l'aversion de la Reine vis à vis de cette secte.
Alors que nous nous apprêtions à partir, et que nous fûmes déjà confortablement installées dans le véhicu
[inscriptions illisibles]Rapport classé.
Tout notre respect à Anne-Lise Lame d'Argent d'avoir donné sa vie pour ces écrits.
Tiens ? Sur le fond du coffre semble être incrusté un étrange et complexe mécanisme...
- Résoudre le casse-tête ? :
Styx se creuse les méninges... Plus que 2 livres avant de déverrouiller le double-fond du coffre irisé.