-NON PAS LA COURONNE!
Moradund reposa son marteau près du feu du camp, se frottant l'arête du nez en gromellant.
-ourf... saleté de cauchemar...
~Bah alors?? Bébé Mora dors mal sans tétine?
-Ferme la Ronin...
Le nain pris une branche et remua les braises en tentant de calmer son rythme cardiaque. Cela faisant maintenant quelques jours que ces cauchemars envahissaient son esprit, ravageant ses nuits et rabaissant Ronin au rang de parasite bactérien.
Le retour de l'île de Wystéria n'avait pas déjà été des plus confortables, l'estomac du nain n'ayant pas eu la moindre envie de se calquer sur le rythme de la houle, les rares siestes qu'y avait tenté le nain était à peine moins agités.
Les charioles qui faisait la liaison Ishtar-Baldorheim ne partant que deux jours plus tard, Moradund avait décidé de prendre la route des baldors: Le retour à un environnement plus familier lui ferait sans doute le plus grand bien. Il avait donc juste fait le plein de provision dans la ville portuaire avant de prendre la route des montagnes.
Moradund se trouvait à présent à l'entrée d'un tunnel qui le menerait, il n'en doutait pas, à Baldor'heim.
Le nain finit par abandonner la branche dans le foyer, le piétinant rapidemment pour l'éteindre. Le soleil n'était pas encore levé mais qu'importe: il n'aurait servit à rien au fond du réseau souterrain qu'abritait les Baldors. Il endossa son sac, ramassa son marteau et le fit passer dans sa lanière de ceinture. Il posa la main sur la paroi du tunnel et inspira profondémment, souriant dans l'obscurité: On était jamais mieux que sous terre.
Moradund se mit donc en marche, couvrant de longue distance sous les montagnes, bifurquant sans hésiter dans des embranchements allant jusqu'à quinze ou vingt possibilités.
Après le troisième jour de marche souterraine, il s'était remis physiquement du voyage retour en bateau. Au cinquième, il ignorait Ronin et ses piques pourtant acérée à son encontre et à celle des paladins ou des khazariens. Ce soir là, il rit même à l'une des remarques de Ronin qui commençait à diablement devenir virulent dû au manque d'énervement de son hôte. Au septième, il fredonnait une vieille comptine naine de son enfance.
Le septième soir cependant, alors que la pierre lui disait que son but approchait, il subit un revers plutôt lourd. Les cauchemars avait continués pendant sa marche, mais Moradund avait fini par les ignorer, se contentant de doubler sa ration de bière du matin pour faire passer le tout. Au pire cela faisait-il un sujet de discussion avec Ronin sur lequel ce dernier répondait -à peu près- aimablement et sérieusement. Afin de commencer à se réhabituer à la lumière extérieure, le nain ayant voyagé dans l'obscurité la plus complète durant ces sept jours, il alluma un feux dans une grotte spacieuse qui comportait une cheminée naturelle: il s'agissait tout de même de ne pas s'asphyxier tout seul comme le dernier des gobelins. Il s'enfila une bonne rasade de bière et s'allongea dos au feu de camp dont il ne pouvait fixer les flammes : l'intensité auraient eu raison de ses rétines, habituée à une semaine de voyage dans le noir le plus complet.
Mais malgré la chaleur du foyer, Moradund avait froid, extrêment froid. Son corps était fièvreux, parcouru de frissons, il ne pouvait chercher de réconfort que dans la danse hypnotique des ombres, sombres reflets dansants sur la pierre. Moradund observa les ombres et crû les voir s'animer, se transformer, afin de prendre des formes étranges : des esprits, des araignées, un volcan, des pieuvres, des yeux, un lézard aquatique étrangement familier, des runes tribales, des crânes, des serpents, des harpies... Avait-t-il perdu l'esprit? Était-il malade ? Sans aucun doute... Les ombres se mirent à émmettre des sons, à murmurer. Mora entendit des voix d’esprits, des discussions étranges, la voix de Ronin; il vit la cité de Kharaz-a-Karak, la grande Lave, le trône de Kharaz-a-Karak, la tête de Ronin et celle d’une mystérieuse femme tatouée au sourire malicieux autour de laquelle virevoltait un millier d’esprits.
Il se mit alors à murmurer dans son sommeil :
-La prophétesse, Kalumbra...

L’esprit torturé de Moradund émergea soudainement, le front en sueur et les synapses douloureuses. Un nouveau cauchemar venait de le tourmenter. Mais celui-ci semblait si réel… Si papable, comme si la frontière entre le monde onirique et celui des vivants se troublait à mesure que ses visions s’accumulaient. Son corps endolorit avait du mal à se mouvoir tandis que ses yeux percevaient à grande peine le décor alentour, ne distinguant que des formes chimériques. Depuis combien de temps dormait-il ?

Reprenant pied avec la réalité, le maître nain passa la main sur son front brûlant avant de se rendre compte, à sa grande surprise, qu’un morceau de tissu humide y était présent. Son cortex encore endolorie fit alors un pas de plus vers la perception de ce qui l’entourait. De par la chaleur ambiante, le feu était encore allumé. Plus étrange encore, il semblait ravivé, comme si quelqu’un, ou quelque chose l’avait entretenu durant tout ce temps. Une fourrure n’étant pas là la vieille lui recouvrait également le corps. Mais surtout, un murmure envoûtant pouvait se faire entendre si l’on tendait l’oreille : il n’était pas seul.
Le paladin leva alors les yeux face à la pierre avant d’observer une ombre projetée sur la paroi rocheuse lui faisant face, reflétant une silhouette longiligne aux contours fantomatiques. Il se retourna alors subitement, protégeant son regard de l’intense luminosité provenant du foyer. Par-delà les flammes, là où il ne pouvait regarder sans risquer de se brûler la rétine, quelqu’un l’observait.

Tu te réveilles enfin… Fit une voix féminine à la fois douce et profonde.
Qui… Qui est-là ?! Hurla Moradund énergiquement, tandis qu’il cherchait à tâtons un de ses marteaux de guerre afin de se défendre.
Doucement… Ton corps est encore affaibli, tu ne dois pas t’épuiser davantage. Un silence s’installa, seulement interrompu par le crépitement des flammes du foyer.
… Qu’est-ce que tu me veux ?! Questionna énergiquement le nain tandis qu’il se débarrassait du linge mouillé recouvrant son front.
Je n’ai aucune intention hostile à ton égard. Crois-moi, si j’avais voulu te tuer, j’aurais profité de ton sommeil pour le faire… Le nain serra le manche de son arme brièvement, puis se décrispa un peu, sans baisser totalement sa garde pour autant.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que tes nuits sont agitées, n’est-ce pas ? J’étais de passage dans la région quand j’ai entendu des cris provenant de cette caverne. Je m’y suis donc rendu et je t’ai trouvé à terre, inconscient, souffrant, en proies à de bien sombres pensées, hurlant dans ton sommeil…Alors j’ai décidé de t’aider, d’atténuer tes souffrances.

Moradund, arme en main, se releva péniblement avant de s’asseoir à côté du feu, à l’opposé duquel trônait sa mystérieuse interlocutrice, dont il ne pouvait distinguer le visage.
Je serais franche avec toi… Notre rencontre n’est sans doute pas lié au hasard. J’ai sondé les esprits, entrevue l’avenir et étrangement, tous les fils du destin semblent converger vers un unique point… Ma quête m’a menée jusqu’à toi, car tu possèdes quelque chose d’étrange tapit au fond de ton être… Quelque chose qui m’est familier. Pourquoi la magie de Kalumbra habite ton corps ? Qui est ce Ronin ?

Ali Le contour de la brèche grossièrement taillée brillait d'une lueur d'un vert bleuté. Cette lumière dessinait avec précision l'accès au dédale de galeries qui s'étendait sous la montagne. Elle lui donnait un côté mystique qui rappelait les légendaires portes des royaumes des nains, créées par l'alliance du savoir-faire des elfes et celui des nains. On disait de ces entrées qu'elles étaient invisibles, même aux yeux de leurs créateurs et qu'il fallait user de magie pour les divulguer. Malgré le halo qui entourait cet accès, il ne s'agissait pas de l'une de ces légendaires portes. Non, juste une brèche, taillée afin de prendre les dimensions d'une porte, et illuminée par de multiples minuscules champignons luisants. À la lueur de l'obscurité, ces végétaux s'illuminaient et produisaient cet éclat scintillant si mystique. C'était un sacré spectacle, mais il ne s'agissait que d'un trou dans la roche pour rejoindre les galeries qui s'étendaient plus loin.
Ali Dougal caressa les champignons qui s'étaient nichés tout autour de cette entrée. Ils étaient doux et semblaient posséder de fins poils, comme des cils en fait. Avec son couteau de chasse, il en cueillit une petite poignée mais découvrit qu'une fois privés de leurs racines, ces végétaux luisants s'éteignaient et devenaient aussi laids que des crottes de nez. Forte déception lors de cette révélation. Le rôdeur aurait bien aimé pouvoir se servir de ces plantes pour toutes sortes de choses, comme les vers luisants. Hélas, les deux étant des êtres vivants, ils étaient très éphémères. Trop même.
Ali Le Gardien fit quelques pas en arrière pour mieux observer cette ouverture. Il avait déjà eu l'occasion de le faire durant de longues minutes avant sa tentative totalement ratée, il lui semblait que quelque chose lui échappait. Malgré tout, ça ne pouvait pas être une simple entrée banale, quasiment naturelle ; le tout était trop... exaltant ! Et puis, il y avait ces gravures, au-dessus du porche, ou du moins ce qui aurait pu être un porche. Elles étaient légèrement effacées par la nature, mais étrangement rayonnantes, essentiellement grâce à la lueur des champignons. De toute manière, le Stellarois ne pouvait les déchiffrer, et encore moins les lire.
- « La voie est close. L'Ombre et la Flamme a forgé le Fléau. La voie est close. », s'exprima Anòr d'une voix posée et légèrement rocailleuse.
- Comment ?
- C'est ce qui est écrit au-dessus. De vieilles écritures elfiques. Tout ceci ne me dit rien qui vaille Dougal, tu ne devrais pas t'y aventurer.

Ali Anòr étant un aigle géant ne pouvait espérer pénétrer dans ces étroits tunnels. Et même s'il avait eu la place d'y circuler, il aurait été impensable qu'une telle créature soit ravie de se mouvoir en un tel espace clos. Tout ceci était alors trop contraignant et handicapant. Hors de question que la créature s'aventure dans de cet espace confiné.
- Va plutôt te balader, j'en aurais pour plusieurs jours je pense.

Ali Dougal pénétra sous la montagne, ne laissant pas d'autres choix à son compagnon d'accepter sa décision. Il l'entendit glatir de mécontentement. Tant pis ! De toute manière, il avait à faire en ces lieux. Il espérait juste ne pas avoir à y passer trop de temps, ni à se perdre. Il aurait sûrement été plus judicieux de pister ses déplacements afin de revenir en arrière sans trop de souci, mais il n'avait ni petits cailloux ni de ficèle assez longue - et encore moins de la ficelle dorée. Néanmoins, il finit par se dire qu'essayer de dessiner un plan pouvait lui être fort utile. Le rôdeur tenta alors, tant bien que mal, à prendre des notes sur un calepin. Ce n'était pas facile de recenser ses déplacements et informations relatives quand on devait aussi tenir une torche.
Ils auraient mieux fait de clore la voie dès le début au lieu d'écrire un avertissement avec un alphabet que plus personne ne comprend...

-Et bien je suppose que je dois vous remercier...
~Tue...
Le nain n'aimait pas cela: il ignorait tout de son interlocuteur...
-...Pourquoi la magie de Kalumbra habite ton corps ? Qui est ce Ronin ?
...contrairement à celui-ci -ou celle-ci d'après ce qu'elle disait- qui semblait avoir un ascendant de connaissance sur lui et sur la situation. Moradund essaya au moins de se calmer pour réfléchir calmement, mais même cela, un vive engourdissement de son bras le lui interdisait. Il tenta de le plier à plusieurs reprises, grommelant face à l'inutilité de la chose, avant de prendre son marteau de guerre et de lever bien haut. Il l’abattis violemment sur le sol de la caverne, produisant un série de longues fissures autour de l'impact de l'arme qui s'était enfoncé d'un bon centimètre dans la roche et un long soupir de soulagement dans la bouche du nain que le mouvement avait désengourdi.
-Madame, qui que vous puissiez être, je vais vous paraître rude mais une présentation me parait être plus indiqué qu'un discours mystérieux. Je vous remercie néanmoins pour ce que vous avez fait, mais je tiens à vous rassurer: les nains sont plus solides que ça. Quand à Ronin...
Moradund sortit sa pipe de son sac et l'alluma avec une brindille du foyer.
-Je serait d'abord curieux de savoir comment vous savez qu'il existe et ce que vous en savez, ne serait-ce que pour éviter de vous déballer ce que vous connaissez déjà. Vous dites que la magie de Kalumbra m'habite...
Le nain sentit un frisson lui courir l'échine.
-Qu'est-ce que c'est au juste? Mais je devrais peut-être me présenter: Moradund Marteau-de-Fer, maître forgeron.

Tue… Encore cette voix intérieure. Cette fois-ci, elle l’entendait distinctement. Ces murmures qui émanaient du corps du maître nain, ce venin qui se distillait dans ses veines et jouait avec son esprit malade en y faisant naître de sombres pensées. Si rien n’était fait et si le mal qui le rongeait s’amplifiait, l’esprit de Moradund pourrait être perdu à jamais.
À travers le rideau de flamme les séparant, et assise en tailleur, la mystérieuse personne observait le nain fracasser le sol d’un violent coup de marteau, décollant de quelques centimètres du sol à l’impact de ce dernier. Malgré son état, il lui restait encore assez d’énergie pour se dégourdir. Il en aura grandement besoin pour le périple qui l’attendait.

Madame, qui que vous puissiez être, je vais vous paraître rude, mais une présentation me parait être plus indiquée qu'un discours mystérieux. Je vous remercie néanmoins pour ce que vous avez fait, mais je tiens à vous rassurer : les nains sont plus solides que ça. Quant à Ronin...
Moradund sortit sa pipe de son sac et l'alluma avec une brindille du foyer. Je serais d'abord curieux de savoir comment vous savez qu'il existe et ce que vous en savez, ne serait-ce que pour éviter de vous déballer ce que vous connaissez déjà. Vous dites que la magie de Kalumbra m'habite… Un frisson lui traversa l'échine. Qu'est-ce que c'est au juste ? Mais je devrais peut-être me présenter : Moradund Marteau-de-Fer, maître forgeron.

La vestale resta silencieuse un moment passant sa main dans les flammes du feu de camp sans qu’elles ne lui occasionne la moindre brûlure.
C'est vrai… J'ai oublié de me présenter. Tu m’en vois confuse. Je m'appelle Hevoria, prêtresse de Kalumbra. Une braise crépita. Tu es troublé, fatigué… Tu ne sais pas ce qui t’arrive et tu aimerais comprendre... Alors écoute moi attentivement, car ce que j’ai à te dire est long et de la plus haute importance. Elle marqua un temps, caressant les langues de feu puis baissa leur intensité comme s’il s’agissait d’animaux apprivoisés, afin que Moradund puisse les observer sans que ses yeux ne le fassent souffrir. Si je connais bien cette magie qui te hante… c’est que je la maîtrise. Elle vient de mon monde. La vestale fit onduler ses doigts hypnotiquement, modelant les flammes afin de leur faire prendre la forme d’un récit ardent et imagé.

Je viens d’une forêt lointaine où ma communauté vit perpétuellement aux côtés des habitants de l’Immatériel. Nous, les sorcières de Kalumbra sommes intimement liées aux habitants du monde spirituel. Cependant… L’une des nôtres a trahit son serment et a corrompu une partie de ces entités spectrales avant de les relâcher sur votre monde, il y a de cela plusieurs dizaines d’années. On les appelle les esprits totémiques. Des flammes du foyer s’éleva alors une gerbe de flammes à l’aspect fantomatique.

En Kalumbra, nous sommes en mesure de calmer leurs ardeurs, car nous avons appris à nous défendre contre eux… Toutefois, ce n’est pas le cas de la majorité de la population Dùralassienne, qui n’a pas été préparé pour ce genre d’affrontements paranormaux.
Si j’ai donc quitté ma forêt natale, c’est pour partir en quête de ces esprits malfaisants. À l’aide d’une carte spirituelle, j’ai pu localiser ces derniers, dissimulés aux quatre coins de votre monde, afin de les mettre hors d’état de nuire, une bonne fois pour toutes… L’esprit ardent flottant au milieu de la salle se dispersa en de multiples feux follets hurlants avant d’être comme absorbés par les flammes du foyer, qui reprit alors de sa vivacité.

Grâce aux informations que j’ai collectées sur les esprits totémiques, j’ai pu déterminer que l’un d’eux se trouvait dans ces montagnes, quelque part, enfoui au cœur de la pierre. Ma quête m’a donc menée jusqu’à cette région montagneuse, pour finalement arriver jusqu’à toi et à ce Ronin, l’entité circulant dans ton esprit. J’ai alors sondé son essence lorsque tu étais endormi : il est fait de magie kalumbréenne, mais étonnement, c’est comme s’il ne le savait pas lui-même. De plus, sa magie, bien qu’ayant une nature similaire, n’est pas assez puissante pour faire de lui un esprit totémique.
Ah ouai ?! Vas-y, on va lui montrer Mora ! Brise là en deux cette gamine.
Mets-la en veilleuse deux minutes Ronin. Tu veux ?
Tsss...
Après avoir envisagé toutes les explications possibles, j’en suis arrivé à la conclusion que Ronin était probablement une émanation, une création du véritable esprit totémique. Soudain, un violent acouphène vrilla les tympans du maître nain, amplifiant la douleur qui tiraillait déjà son cortex.

Moradund… Écoutes-moi. L’esprit totémique est celui qui est à l’origine de ce qui t’arrive. Sa magie entre en résonance avec celle composant Ronin. De là en émerge tes hallucinations chroniques. Ce fardeau qui t’écrase, ces visions qui t’épuisent... Tu dois les curer. Je te sais résistant, mais elles grandissent de jour en jour… et si elles ne cessent pas d’ici peu, elles te tuerons. La phrase tomba comme un couperet sur l’esprit de Moradund tandis que les flammes s'atténuèrent subitement, révélant le visage d’Hevoria, assise en face de lui.

Il n’y a qu’une solution pour t’en débarrasser : retrouver l’esprit totémique à l’origine de ces assauts psychiques et le mettre hors d’état de nuire une bonne fois pour toute. Moradund… Je peux t’aider à mettre fin à tout ça, mais je dois savoir. Quand es-tu rentré en contact pour la première fois avec Ronin ? Où as-tu bien pu le rencontrer ?

Pourquoi vouloir s'aventurer dans les mines de Kazhar ? Cette question, le rôdeur se l'était posée plusieurs fois depuis qu'il avait pénétré dans ces galeries. Il y en avait tant que le Gardien se demandait s'il arriverait à en ressortir, malgré son plan. Dougal était tombé sur plusieurs embranchements et s'était à chaque fois arrêté pour jeter un œil à son plan, prendre le temps d'analyser les chemins qui s'offraient à lui et interrogé son instinct. Jusqu'à présent, il n'avait été obligé de rebrousser chemin que deux fois, mais il n'avait pas vu grand chose d'intéressant ; seulement des couloirs infinis de parois rocheuses sans aucune différence, ou presque. Un nain dirait sûrement qu'aucune des paroi n'est identique, mais Dougal était loin d'être un nain !
- Pourquoi les mines de Khazar ? répéta le rôdeur comme s'il s'agissait d'une formule magique.

Encore cette question, même si le Gardien connaissait la réponse. S'il s'était retrouvé là, c'était parce qu'il était dans le coin et que la Garde avait eu besoin de lui. Si la Garde avait besoin de lui c'était parce que des Gardiens s'étaient aventurés dans ces labyrinthes et qu'ils n'avaient donné aucun nouvelle. La faction avait besoin de savoir s'ils étaient encore en vie, ou si elle devait préparer de nouvelles funérailles. Étant un rôdeur, Dougal était à même de remplir cette mission ; il se déplacerait bien plus aisément que n'importe quel autre Gardien. Et puis, le Stellarois était aussi un chasseur, il s'y connaissait en traque, bien qu'il n'ait jamais expérimenté ses compétences à l'intérieur de montagnes. Mais ce n'était qu'un détail !
- N'empêche, je n'ai jamais rien vu d'aussi vide... soupira-t-il en prenant un nouveau chemin à un nouvel embranchement.

Au fur et à mesure des explications de celle qui se nommait apparemment Hevoria, Moradund se rendait compte de la lourde implication de la présence de Ronin en son esprit. Ce dernier intervint mais le nain le remis vite a sa place, bien plus préoccupé par ce que lui contait l'humaine.
-Quand es-tu rentré en contact pour la première fois avec Ronin ? Où as-tu bien pu le rencontrer ?
-Je craignais cette question.répondit-il dans un souffle en se prenant la tête à deux mains, la pipe au bec.
Douloureusement, le nain fouilla ses souvenirs, à la recherche d'un indice, d'une image. Il revit Bolgarinn, Tarukann, les frères Glanbuel; il revit le sombre tunnel, creusé à la hâte pour échapper à l'enfer de Zarvarn...
-Zarvarn...
~C'est quoi le lien entre cette minette et l'autre pot-au-feu?
Ignorant son sombre compagnon, Moradund releva lentement la tête et rangea sa pipe. Il éteignit le feu et resta quelque instant dans l'obscurité, jugeant de la conduite à tenir envers son problème comme son invité de campement.
Après cinq longues minutes d'immobilité et d'intense réflexion, Moradund s'adressa à Hevoria.
-Je dois vérifier quelque chose, si vous dites juste votre compagnie s'avérera nécessaire. Ne me perdez pas.
Le nain fit volte-face et marcha sans hésiter vers un des douze tunnels que comportait la caverne. Au premier embranchement, il bifurqua en accélérant légèrement, puis un peu plus au carrefour suivant et ainsi de suite jusqu'à courir. Il traversa boyaux et grottes à fond de train, attrapant des stalagmites pour tourner sans perdre une once de vitesse. Il atteignit une vitesse qui lui permit même de faire parfois quelque pas sur les parois rocheuses, améliorant ces courbes dans certains virages et évitant des trous béant sur son chemin.

Zarvarn… Un nom ancien, enfoui au fond des mémoires, refaisait subitement surface parmi les vivants. Sa simple prononciation, au vu de la gravité du ton employé par Moradund, semblait raviver en lui des souvenirs douloureux… Non, pas seulement douloureux... Un traumatisme, ayant ravagé son passé et qu’il avait cherché à enfouir au plus profond de lui.
Mais ce qui est enfoui fini toujours par resurgir, bien souvent au moment où l’on s’y attend le moins. C’est cette expérience que le maître nain était en train de vivre, plongé dans ses souvenirs tortueux à la rencontre de questions et en quête de réponses. Enfin, son introspection terminée, il se retourna vers Hevoria.

Je dois vérifier quelque chose, si vous dites juste votre compagnie s'avérera nécessaire. Ne me perdez pas. Fit le nain avant de partir en trombe à travers les mines, sous le regard déconcerté de la vestale.
Et bien et bien… Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a de l’énergie à revendre. Elle ricana. En route. Hevoria fit alors rapidement craquer ses articulations avant de filer le train de son nouveau compagnon à travers les sombres mines de Khazar.

Moradund courait à plein régime à travers les obscures galeries, changeant d’embranchement sans la moindre hésitation. Nul doute qu’il connaissait chaque tunnel, chaque recoin de ce souterrain comme s’il les l’empruntaient chaque jour.
La prêtresse de Kalumbra, elle, s’évertuait à suivre le petit être à travers ce dédale rocailleux dont la luminosité brillait par son absence. Un faux problème, car ses yeux, habitués à la noirceur de la forêt Kalumbréenne, n’avaient aucun mal à se repérer en ces lieux, tandis que sa magie se chargeait de traquer l’essence de Moradund.  
Elle n’avait aucune idée d’où les mènerait ce périple, mais quand un nain habité par la magie de Kalumbra vous dit de lui emboîter le pas à travers une mine… Vous le faites. Dans tous les cas, avec un esprit totémique dans la balance, Hevoria l’aurait suivi jusqu’au bout de l’enfer s’il le fallait.

Zarvarn... Tout de même… Ce mot lui disait quelque chose. La vestale était persuadée d’avoir déjà rencontré cette appellation quelque part… Oui. À une unique endroit : dans les manuscrits de voyages de Nirvana. Étant enfant, Hevoria appréciait consulter ces ouvrages relatant les périples de feu l’ancienne matriarche de Kalumbra à travers le monde. Elle y consignait scrupuleusement tous les événements l’ayant marqué durant ses périples. D’après ces écrits, ce Zarvarn… N’était-ce pas le nom d’un tristement célèbre volcan duralassien ?
Bah… On verra ça en temps voulu. Tâchons déjà de rattraper notre guide.

Ce n’est finalement qu’après une bonne demi-heure de course effrénée à travers les souterrains que nos deux protagonistes stoppèrent leur cavale.
Eh bah… J’avais entendu dire que vous autres les nains étiez redoutables sur les courtes distances, mais vous vous débrouillez pas mal non plus en course de fond hé hé.
Après avoir repris leur souffle, le paladin et la vestale pénétrèrent dans une immense salle souterraine, soutenue par de nombreux piliers de roches façonnés par les soins de Dame Nature. Des piliers pluriséculaires et noircis par les âges sur lesquels se reflétait des lueurs orangées provenant du fond de la grotte : de la lave.

Mais alors qu’ils s’avançaient à travers l’immensité rocailleuse, une présence alerta les sens d’Hevoria.
Moradund… Chuchota la jeune femme à l’oreille du nain. Il y a quelqu’un derrière nous.
Immédiatement, les deux aventuriers firent volte-face, observant le nouvel arrivant venant de pénétrer dans la salle.
Le chevalier… Enfin. Murmura la prophétesse, un sourire en coin.

Dougal avait cru entendre des martèlements contre le sol et les parois. Un bon nombre en fait. Mais ils pouvaient provenir de n'importe où puisque le moindre bruit résonnait dans de nombreuses galeries dans ce dédale naturel. Le rôdeur tenta tout de même de se rapprocher de ces bruits. C'était bien plus facile à dire qu'à faire, mais le Gardien ne désespéra pas. Il semblait être de plus en plus proche de l'origine de cette activité ; les martèlements se faisaient de plus en plus forts et distincts. Dougal fut finalement en mesure de déterminer ce qui provoquait ce vacarme : une course. Et apparemment, il n'y avait pas qu'un seul coureur. Peut-être s'agissait-il des Gardiens qu'ils recherchaient ? Ou alors des créatures néfastes. Même s'il savait ses compagnons en danger, le rôdeur joua la carte de la sûreté pour éviter de mettre tout le monde dans une situation encore plus délicate. C'était difficile pour lui, mais le Gardien devrait faire avec.
Les pas s'arrêtèrent et aucun bruit ne parvint aux oreilles du rôdeur. Les coureurs ne s'étaient pas arrêtés pour combattre. Peut-être pensaient-ils leurs poursuivants semés ? Ou peut-être avaient-ils perdu leurs cibles ? Toute possibilité était envisageable, c'était la raison pour laquelle Dougal avait dégainé sa lourde épée pour faire face au moindre problème. Ça allait être compliqué de combattre avec dans ces étroites galeries, mais il pouvait gérer. Que serait un combat sans une pointe d'handicap pour pimenter le tout ? C'était plus amusant ainsi !

Une grande salle s'ouvrit devant le Gardien. Il avait sillonné plusieurs autres galeries et empruntés d'autres embranchements depuis qu'il avait retiré son épée de son fourreau. D'ailleurs, il avait aussi arrêté de notifier ses mouvements sur son plan depuis ce moment. Sa carte de fortune ne lui servait donc plus à rien et il était complètement perdu dans cette mine.
- Ce n'est pas une mine, c'est un tombeau, ricana l'humain en apercevant des squelettes posés contre les murs de la salle.

Puisque cette salle était grande et très haute, la torche de l'humain avait du mal à bien éclairer les alentours. Pire encore, la "forte" lueur fournie par la flamme perturbait la vue du Gardien et l'empêchait de bien visualiser ce qui se trouvait autour de lui. Il l'éloigna pour mieux se concentrer sur la pénombre et distingua deux formes sombres devant lui. Elles bougèrent, ou semblèrent bouger. L'une était grande et fine tandis que l'autre petite et épaisse. Une abomination et son démoniaque molosse ? Dougal se tint prêt à les recevoir s'ils étaient ses ennemis. Il jeta la torche un peu devant lui, mais sur le côté pour éclairer le combat et éviter la majorité des risques d'aveuglement. Malheureusement, la lueur ne portait pas jusqu'à ces silhouettes et le rôdeur ne pouvait pas déterminer leur nature. Le Gardien tint fermement la poignée de son espadon et se mit en garde. Il resta tout de même vigilent à un quelconque danger pouvant provenir d'une autre direction. Une technique courante dans un espace aussi sombre.
- Qui êtes-vous ? demanda l'humain afin d'en savoir plus sur les possibles individus devant lui. Je recherche des Gardiens s'étant perdus dans ces galeries.

Le nain sourit en voyant l'humain, reconnaissant celui qu'il avait un jour rencontré dans l'arène Baldorheimoise.
-Paix, Sir Keane. Vous n'avez rien a craindre de nous.
Il ramassa la torche que l'humain avait jeté, la laissa éclairer brievement son visage puis la renvoya à son propriétaire d'un geste souple:
-Je vous serais néanmoins gré de maintenir cette lumière loin de mes yeux, je ne suis pas encore réhabitué à une telle intensité de luminosité. D'autres part, la roche à été gratté et fracassé récemment non loin d'ici, peut-être sont-ce là vos gardiens.
Il avait mis sa main sur un affleurement de roche et la retira soudainement.
~Oui...
-Quelque chose d'autre arpente ses galeries, quelque chose de gros et de lourd.
Il tendit son bras dans la direction du fond de la salle ou l'on pouvait apercevoir un réseau de pilier naturel, faiblement éclairé par le lac de lave proche.
-Sentez-vous quelque chose, Hevoria?

Juge?:

 

L'équipe d'Hevoria commence le combat

Vitesse de la première équipe : 2334

Equipe A :

Hevoria : 2355
Vitesse : 956
Dégâts : 1963
Bonus : Ensorceleuse : Peut bloquer une capacité sur chaque ennemi
Pierre d'âme noire : Permet de capturer l’âme d’un ennemi (n'importe lequel, joueur y compris tant que sa vie ne dépasse pas 1500) afin d’en ré-invoquer une copie parfaite en tant qu’allié au combat (bonus compris). Il faut vaincre la créature pour pouvoir capturer son âme.
Célérité : Peut lancer deux dés contre Dùgril.

Dougal Keane : 3172
Vitesse : 899
Dégâts : 1765
Bonus : Pierre de résurrection : Si Dougal Keane doit mourir ce tour-ci, il lui reste 1 point de vie jusqu’à la fin du tour, même en cas de nouvelles attaques.
Célérité : Peut lancer deux dés contre Dùgril.

Moradund Marteau-de-Fer : 2540
Vitesse : 479
Dégâts : 1401
Bonus : Régénération (Ours) : Si la vitalité de Moradund descend en dessous de 25% (635), et qu’il n’est pas mort, sa vitalité est régénérée.
Vigueur : Si le Paladin a plus de vitalité que son ou tous ses attaquants, il attaque en premier, et son attaque est augmentée de 10% (en cas d'EC, les 10% sautent). (même si le groupe ennemi a plus de vitesse - Mais son groupe attaquera après l'équipe adverse s'ils ont moins de vitesse - priorité sur les autres spécialisations/bonus de vitesse).

Ennemis/équipe B :

Vitesse cumulée de l'équipe B : 650

Demi-Balrog : 3500
Vitesse : 400
Dégâts : 750
Bonus : Fuyez, pauvre fou : Si vous arrivez à descendre la vie du Demi-Balrog en dessous de 500, celui-ci prend la fuite et laisse tomber un objet.
Butin ? x1 métaria multicolore

Dùgril : 1250
Vitesse : 250
Dégâts : 800
Bonus : Coup ahurissant : une fois tous les trois tour, Dùgril touche tous ses adversaires. (annulé par Hevoria)
Butin ? x1 tête de marteau de Dùgril

Cette allure noble et fière. Cette humilité et cette détermination. Un cœur, pur et noble. Une lame et un bouclier au service de la justice… Mais une vie et des songes… tourmenté, assailli par le doute, par le regret d’avoir échoué à endiguer le mal grandissant en ce bas-monde. Il n’y avait pas de doute. C’était lui : le preux chevalier. La prêtresse avait pressentie son arrivée. Elle l’avait vu… Leur rencontre dans les songes de Moradund.
Tandis que l’homme et le nain, semblant se connaître, engageaient la conversation, Hevoria observait le gardien, un sourire malicieux sur le visage. Une réelle force de conviction, chose si rare en monde, semblait sommeiller de lui…

Soudain, une perturbation magique l’extirpa de sa réflexion.
Quelque chose d'autre arpente ses galeries, quelque chose de gros et de lourd. Sentez-vous quelque chose, Hevoria ? Questionna le maître nain ?
Elle le sentait. Des pas… lourds, puissants. Une présence massive et infernale se rapprochait d’eux.
… Oui. Et son aura est tout sauf… Un hurlement monstrueux résonna ...amicale. Sauf votre respect, je crains que vos petites retrouvailles devront attendre un moment. Fit-elle en empoignant l’un de ses bâtons d’Ether.
Et pour cause. À peine avait-elle terminé sa phrase qu’une énorme main démonique et calcinée vint s’écraser sur l’une des colonnes minérale de l’immense salle, puis s’avança afin de révéler l’entièreté de son corps ardent, haut de sept bons mètres : un demi-Balrog chevauché par un étrange nain animé, fait de pierre et de cristaux. Si sa main gauche était prise par une large épée de flamme, sa main droite, elle, tenait en son creux un reste plutôt informe de cadavre de gardien.
Ah… Et  bien… Je crois qu’on a notre réponse à l’énigme de la disparition de tes camarades, gardien. Constata calmement la vestale en se grattant la tête.

C’est alors que son regard fut attiré par l’aura du cavalier de la bête infernale.
Dùgril… Ancien roi nain jadis adulé de tous mais dorénavant fou. Les massacres qu’il a perpétrés contre les siens sont inscrits dans le sang. Un large sourire se dessina sur son visage.
Tu sais… Tu as été très vilain avec tes frères et sœurs d’arme. Leurs esprits, condamnées à l’errance dans ces mines, ces vies que tu leur as arrachées. Hihihi. J’entends leurs voix… Elles réclament vengeance… Pointant son bâton en direction de Dùgril, la cultiste désarçonna ce dernier avant de l’attirer à elle. Puis, elle s’approcha de sa proie qui se débattait comme un diable, avant de lui susurrer ces mots à l’oreille : Ton âme… Je vais la prendre. Et elle n’aura pas le droit au repos. Pas tant que tu n’auras pas fait réparation à toutes ces morts que tu as sur la conscience.

Ces mots déclamés, Hevoria apposa sa main droite sur son crâne puis lui arracha d’un geste son essence spirituelle. Sans lui laisser le temps de rétorquer quoi que ce soit, la cultiste fit apparaître, en lévitation devant elle, une pierre aussi noire que la nuit, concentrant une puissance infernale. Une pierre dans laquelle elle emprisonna l’âme du défunt roi fou avant de la faire disparaître aussi rapidement qu’elle était apparue.

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'Attaque - Humain' :

Un nain faisait face à Dougal. Il l'avait bien compris quand il avait remarqué la petite silhouette, mais cet être des mines n'était pas n'importe quel être des mines. Il s'agissait de l'étoile montante des Kazhariens, celui qui était amené à diriger le faction de BaldorHeim, Moradund Marteau-de-Fer. Le Gardien se souvint qu'il avait combattu contre lui lors de la première session du tournoi de la cité des montagnes. Cela faisait un moment, mais il savait qu'il avait affaire à un être de Bien.
La personne qui l'accompagnait était un peu plus difficile à saisir l'identité. Le rôdeur avait aperçu les traits d'une femme lorsque le maître nain avait saisi la torche pour éclairer les ténèbres qui les entouraient, lui et sa compagne d'aventure. Apparemment, elle s'appelait Hevoria, mais ce nom ne disait rien au Gardien. Et en réalité, ils avaient mieux à faire dans l'immédiat que de se présenter et raconter leurs aventures autour d'une pinte. En effet, une créature des plus malfaisantes venait à leur rencontre.
Des grondements lourds et remplis de malveillance venaient à eux. On semblait entendre des coups de tambour de plus en plus forts et de plus en plus rapides. Le Mal venait à eux, et cet ennemi semblait être l'origine des disparitions des jeunes Gardiens. Une créature façonnée avec les ténèbres et le feu des entrailles de ce monde.
- « L'Ombre et la Flamme », répéta l'humain ces paroles que lui avait prononcées son ami ailé.

Pourtant, Dougal n'avait pas l'impression d'être en présence de ce danger décrit en avertissement au-dessus de la porte magique qu'il avait empruntée. Ses entrailles se nouèrent ; quelque chose de bien plus puissant était à l’œuvre en ces lieux. Cette chose, ce monstre de feu chevauché par un seigneur nain déchu n'était qu'un avant goût.
- Eh bien, eh bien. On peut dire que ça annonce du lourd tout ça. Que la fête commence ! murmura le Gardien avec amusement.

Dougal n'avait pas pour habitude d'aimer les affrontements corsés. Mais pour une raison qu'il ignorait, il se sentait toute chose. La frénésie du combat bouillonnait en lui. Il voulait affronter ce genre de créatures, et même des créatures encore plus puissantes.
La dénommée Hevoria commença les hostilités d'une manière spectaculairement magique.C'était même assez déroutant ; on aurait dit de la magie noire. Mais comme la cible était elle-même issue de cette magie ténébreuse, il était difficile de se prononcer à ce sujet. Le diction « combattre le feu par le feu » prenait peut-être tout son sens ici. La "vie" du petit être déchu ne lui appartenait plus maintenant, et seule la volonté de sa nouvelle maîtresse n'avait d'intérêt. Dougal préféra ne pas en savoir trop pour l'instant. Cette magicienne - sorcière peut-être même - était redoutable, mais elle combattait dans le même camp que lui. L'heure n'était certainement pas à la discorde.
Le rôdeur dégaina sa longue épée et se rua vers la bête. Elle était faite de flammes et semblait, de ce fait, impossible à approcher sans se brûler les poils (et plus si affinité), mais ça n'arrêta pas le Gardien pour autant. La bête grogna et tenta d'abattre son poing sur le petit humain qui lui faisait face. Mais celui-ci était plus rapide et il esquiva aisément l'attaque brutale de l'abomination. Dougal se retrouva aux pieds du monstre et tenta de frapper ses tendons avec son espadon. Le rôdeur avait entendu parler de « talon de Graug » pour définir un point faible. La monstruosité qu'il combattait n'était certainement pas un Graug, mais peut-être que son talon était sensible. On pouvait toujours rêver !

[Attaque demi-Balrog]

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'Attaque - Humain' :

Un semi-balrog. Voilà qui avait le mérite d'expliquer la force des vibrations propagées dans la roche.
La créature était le genre d'abominations que les nains redoutaient lors des sessions de minages en grandes profondeurs. Elle était solide, destructrice et suffisamment bas du front pour rendre les stratégies pour la contrer relativement compliqué. Heureusement, le lieu où ils se trouvaient constituait un atout important face au monstre: la salle était suffisamment grande pour éviter ses attaques que la massivité rendait plutôt lente.
L'attaque du gardien avait rendu la créature encore moins amicale -si c'était possible- et assez énervé. Elle se mit alors a taper dans tout les sens, dans le but visible d’enterrer tout ce beau monde en fracassant la caverne.
Moradund rangea son bouclier dans son dos et attrapa son marteau à deux mains: il allait falloir jouer serrer pour ne pas finir en tapis pour gobelins. Il esquiva un premier bloc de pierre assez gros, stoppa son avancée vers le semi-balrog pour laisser passer un second bloc, puis utilisa son marteau pour intercepter un troisième. Ce dernier alla se fracasser non-loin de la tête de la bête, attirant son attention sur le batteur de l'équipe du bien. Il s'ensuivit alors un long échange à base de lancés de la créature et de fracassage ou de renvoi des projectile pour le nain, sans pour autant faire réellement avancer le conflit.

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'Attaque - Nain' :

Demi-Balrog attaque à 750 sur Moradund Marteau-de-Fer

 

L'équipe d'Hevoria commence le combat

Vitesse de la première équipe : 2334

Equipe A :

Hevoria : 2355
Vitesse : 956
Dégâts : 1963
Bonus : Ensorceleuse : Peut bloquer une capacité sur chaque ennemi
Pierre d'âme noire : Permet de capturer l’âme d’un ennemi (n'importe lequel, joueur y compris tant que sa vie ne dépasse pas 1500) afin d’en ré-invoquer une copie parfaite en tant qu’allié au combat (bonus compris). Il faut vaincre la créature pour pouvoir capturer son âme.

Dougal Keane : 3172
Vitesse : 899
Dégâts : 1765
Bonus : Pierre de résurrection : Si Dougal Keane doit mourir ce tour-ci, il lui reste 1 point de vie jusqu’à la fin du tour, même en cas de nouvelles attaques.

Moradund Marteau-de-Fer : 1790
Vitesse : 479
Dégâts : 1401
Bonus : Régénération (Ours) : Si la vitalité de Moradund descend en dessous de 25% (635), et qu’il n’est pas mort, sa vitalité est régénérée.
Vigueur : Si le Paladin a plus de vitalité que son ou tous ses attaquants, il attaque en premier, et son attaque est augmentée de 10% (en cas d'EC, les 10% sautent). (même si le groupe ennemi a plus de vitesse - Mais son groupe attaquera après l'équipe adverse s'ils ont moins de vitesse - priorité sur les autres spécialisations/bonus de vitesse).

Ennemis/équipe B :

Vitesse cumulée de l'équipe B : 400

Demi-Balrog : 1735
Vitesse : 400
Dégâts : 750
Bonus : Fuyez, pauvre fou : Si vous arrivez à descendre la vie du Demi-Balrog en dessous de 500, celui-ci prend la fuite et laisse tomber un objet.
Butin ? x1 métaria multicolore (x2 pour Hevoria - utilisation d'un bracelet argenté)

Dùgril : MORT
Vitesse : 250
Dégâts : 800
Bonus : Coup ahurissant : une fois tous les trois tour, Dùgril touche tous ses adversaires. (annulé par Hevoria)
Butin ? x1 tête de marteau de Dùgril (x2 pour Hevoria - utilisation d'un bracelet argenté)

Dans l'immense caverne aux mille piliers raisonnait les chants rageurs d'une intense bataille. Face à l'imposante créature se dressait le preux chevalier, redoublant d'efforts et d'habileté afin de percer une faille dans la solide carapace ardente de son adversaire. Le paladin, lui, s'évertuait à occuper l’engeance du mieux qu'il le pouvait, repoussant ses assauts écrasants par de solides parades. Mais Hevoria, elle, semblait... absente, comme perdue dans ses pensées, et ce, malgré le fait de se trouver au beau milieu du champ de bataille.

Quelque chose avait perturbé ses songes. Quelque chose s'était éveillé à son esprit. Une onde troublant le calme sempiternel des océans spirituels. Un écho se réverbérant dans les sombres galeries de ces mines. Une présence... infernale.
Les yeux spectraux de la vestale dérivaient dans le vide, comme portée par une étrange symphonie, alors qu'autour d'elle s'écrasait rochers et poings ardents. Elle observa attentivement Moradund, plus que jamais déterminé à trouver les clefs de son passé et les portes de son avenir. Puis, son regard se déposa délicatement sur le visage du noble chevalier stellarois. Hevoria pouvait le ressentir, exhaler de son esprit : sa rage de vaincre, sa soif de combat, l’envie… Non. Le besoin de se surpasser, d’affronter des dangers mortels et de mettre une fois encore son destin en jeu pour le salut de ce monde, en espérant ne pas perdre le pari de sa vie.

Un sourire taquin s’esquissa sur le visage de la vestale. Le chevalier savait lui aussi, il savait que cette créature qu’ils affrontaient n’était que du menu fretin, que quelque chose de bien plus dangereux était sur le point d’émerger des profondeurs. La sorcière voulait le voir combattre, observer cette danse mortelle à laquelle s’adonne tout être en ce monde, qu’il soit bon ou mauvais.
Mais pour cela, il fallait se débarrasser de cet insecte… Nettoyer la salle de cette impureté afin d’accueillir une nouvelle proie. Mener le combat inévitable qui les attendait.

Sortant de sa torpeur, Hevoria lança son bâton d’éther, qui se mit à léviter dans les airs. Ceci fait, elle concentra son énergie spirituelle entre ses mains, jusqu’à former une sphère d’énergie spectrale d’où s’échappait d’angoissants hurlements… avant de la projeter en plein dans le torse du Demi-Balrog. Tel un spectre, l’étrange projectile immatériel traversa la solide carapace recouvrant la créature infernale.

Après un long silence au cours duquel Hevoria rattrapa son bâton, un craquement retentit dans la salle. Une fissure venait d’apparaître dans la peau de l’engeance. Un rayon de lumière turquoise s’échappa alors de cette brèche. Mais bientôt, ce ne fut pas une, mais deux, trois, dix, trente… Un nombre incalculable de brêches venait lézarder le corps du Demi-Balrog. Et alors qu’il hurlait à la mort, dans un rugissement faisant trembler les parois de l’immense grotte, des dizaines de traits de lumière spectrale s’échappèrent de son être… avant qu’il n’explose dans une déflagration de magie spirituelle.

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'Attaque - Humain' :

Des résidus de feu le demi-balrog se dispersent dans tous les sens et disparaissent petit à petit. Il ne reste plus aucune trace de l'abomination, hormis des sphères brillantes de mille feux. Elles retombèrent sur le sol et roulèrent vers les opposants de la créature.

Deux pour l'Ensorceleuse, exaltante sous le ciel.
Une pour le Maître Nain, futur Seigneur d'une demeure de pierre.
Une pour le Stellarois, refusant le trépas.
Une pour les ténèbres, s'éloignant de la zone de combat.
Disparaissant dans les profondeurs de la mine, là où s'étendent les Ombres.

Tandis que les valeureux combattants récupèrent leur butin, la petite métaria multicolore s'assombrit jusqu'à devenir entièrement nimbée d'ébène. Elle continua sa route, roulant toujours droit devant elle, s'engouffrant dans les démoniaques ténèbres des mines.
Un escalier se dresse sur son chemin, mais l'orbe sombre se laisse glisser contre les marches et chute toujours plus profondément pour réveiller l'Ombre et la Flamme...



Hevoria gagne 2 métarias multicolores et 2 têtes du marteau de Dugril. Elle trouve aussi une bourse de 34 pièces d'or et récupère un total de 44 points d'expérience.

Moradund Marteau-de-Fer gagne 1 métaria multicolore et 1 tête du marteau de Dugril. Il trouve aussi une bourse de 17 pièces d'or et récupère un total de 22 points d'expérience.

Dougal Keane gagne 1 métaria multicolore et 1 tête du marteau de Dugril. Il trouve aussi une bourse de 17 pièces d'or et récupère un total de 22 points d'expérience.

L'équipe de Dougal Keane commence le combat

Vitesse de la première équipe : 2644

Equipe A :

Dougal Keane : 3212
Vitesse : 939
Dégâts : 1939 (1805 - valeur initiale)
Bonus : Pierre de résurrection : Si Dougal Keane doit mourir ce tour-ci, il lui reste 1 point de vie jusqu’à la fin du tour, même en cas de nouvelles attaques.
Écusson royal : Dougal gagne 134 points de dégâts par tours.
Bracelet argenté activé : Gagne 2 gemmes de Balrog.

Moradund Marteau-de-Fer : 1800
Vitesse : 489
Dégâts : 1411
Bonus : Régénération (Ours) : Si la vitalité de Moradund descend en dessous de 25% (667), et qu’il n’est pas mort, sa vitalité est régénérée.
Vigueur : Si le Paladin a plus de vitalité que son ou tous ses attaquants, il attaque en premier, et son attaque est augmentée de 10% (en cas d'EC, les 10% sautent). (même si le groupe ennemi a plus de vitesse - Mais son groupe attaquera après l'équipe adverse s'ils ont moins de vitesse - priorité sur les autres spécialisations/bonus de vitesse).

Hevoria : 2365
Vitesse : 966
Dégâts : 1973
Bonus : Ensorceleuse : Peut bloquer une capacité sur chaque ennemi
Pierre d'âme noire : Invoque Dùgril en tant qu’allié.
Bracelet argenté activé : Gagne 2 gemmes de Balrog.

Dùgril {Créature invoquée} : 1250
Vitesse : 250
Dégâts : 800
Bonus : Coup ahurissant : une fois tous les trois tours, Dùgril touche tous ses adversaires.

Ennemis/équipe B :

Vitesse cumulée de l'équipe B : 800

Balrog : 7000
Vitesse : 800
Dégâts : 1500
Bonus : Fuyez, pauvre fou : Si vous arrivez à descendre la vie du Balrog en dessous de 500, celui-ci prend la fuite et laisse tomber un objet.
Mage : utilise le dé - mage (annulé par Hevoria)
Rapidité : peut lancer deux dés sur Dùgril.
Butin ? x1 gemme du Balrog

Après un affrontement de courte durée, les trois combattants vinrent à bout de l'ignoble créature des ténèbres. Pourtant, Dougal pressentait que le combat n'était pas encore terminé ; ce n'était que le commencement à l'image de l'entrée dans un repas complet. Le plat principal allait venir d'un moment à l'autre et enfin ils pourraient prouver ce qu'ils valent face aux abominables créatures demeurant dans les profondeurs de la terre.
- Qu'ils y viennent, il y a encore un Gardien qui respire dans ces galeries, chuchotta le rôdeur.

Dougal sentait des frissons lui parcourir tout le corps, des pieds à la tête. Quelque chose approchait, quelque chose d'énorme et de foutrement dangereux. LE plat de résistance, celui qui les mettrait à l'épreuve. Le sol tremblait, les piliers grondaient et de la poussière et de la caillasse tombait du haut plafond. L'excitation commença à prendre le rôdeur. C'était un sentiment qu'il ne ressentait pas habituellement puisqu'il se contentait d'agir de manière réfléchie à analyser son adversaire pour entrevoir ses failles. Là, il n'avait que soif de combat et des honneurs d'un mémorable affrontement.

Au loin, dans les pures ténèbres, des lueurs rougeoyantes se glissèrent sur le sol et émergèrent des piliers. Elles rayonnaient d'une puissante flamme dévastatrice. « L'Ombre et la Flamme » approchait. Le véritable Balrog venait les punir de leur insolence. Dougal savait alors qu'il n'était pas venu pour rien. Il allait venger ses défunts camarades de la Garde, au cours d'un combat des plus glorieux.

Quelle entrée pouvait être plus éclatante et spectaculaire que celle à laquelle les trois combattants venaient d'asssiter ? Quelle meilleure façon de se présenter à eux qu'en émergeant du sol ? Juste devant eux, la roche se fissura et éclata. Un fracas assourdissant retentit et les flammes s'échappèrent de cette cavité. Une main plus grande qu'eux d'un noir abyssal sortit du trou et attrapa le rebord. De nombreuses flammes l'accompagnèrent et crépitèrent. Elles semblaient avaler les débris rocailleux tout autour de la main. La créature hurla et s'extirpa de sa cachette d'un cri puissant. La chaleur ambiante changea du tout au tout du fait du manteau enflammé qui recouvrait le Balrog. De larges ailes s'ouvrèrent en grand et attrapèrent les piliers environnants.
Le rôdeur ne s'attarda pas une seconde de plus. Tant pis si les épées n'étaient d'aucune utilité contre ces créatures, il allait prouver le contraire. De sa poitrine, il sentit une puissante lumière apaisante. Elle venait de son insigne de Gardien, apparemment magique. La lueur vint ensuite se poser sur son espadon et fit briller sa lame d'un fort éclat. Les épées n'étaient peut-être d'aucune utilité, comme le racontait la légende, mais la magie avait sûrement un effet contre cette créature. De toute manière, Dougal en aurait le cœur net lorsqu'il frapperait le talon de l'abomination.

[Attaque Balrog]

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'Attaque - Humain' :

Un Balrog. Décidément, Grungni avait un humeur particulièrement noir en terme d'épreuve pour le retour sous la montagne de son enfant. Le gardien s'était lancé rapidement à l'assaut de la créature imposante, revêtant sa lame de lumière.
-Montrons lui un peu de magie naine tiens...
Le nain passa la main sur la roche proche. Après quelque instant, il trouva un point de faille. Les cavernes avait toutes des points de ce genre, une frappe bien appliqué et le plafond s'effondrait. Bien sûr, Moradund ne souhaitait pas s'ensevelir; il frappa à côté du point à plusieurs reprises, déclenchant la chute de stalactites et de morceaux de plafonds de la taille d'un humain à travers toute la salle.