Ce combat sans sens se poursuivait. Dougal, après avoir juré contre la présence du corbeau agressif du Barbare, avait chargé l'assassin, mais le même corbeau vint sauver son maître, empêchant le commandant de la Garde de trancher l'homme. Leigli se mordit la lèvre. Il ne pouvait laisser Utop encaisser les coups du commandant, et le corbeau ne le sauverait pas deux fois. Affermissant son emprise sur sa lance, il se mit à courir une nouvelle fois, cette fois ci vers Utop. Sautant avec souplesse malgré son armure, il atterrit près de son allié. Poussant ce dernier de l'épaule afin de le faire se retirer de la dangereuse lame du commandant. Vivement, l'Albus prit appui sur sa jambe gauche afin d'élever son genou au niveau de la plaie qu'il avait précédemment causé sur la cuisse du commandant. Il y donna un violent coup de genou, souhaitant faire reculer Dougal à son tour. Il craignait l'épée de son supérieur, qu'il savait, ou devinait redoutable. Le repoussant ainsi, il prenait un avantage certain. La lance contre l'épée. Un jeu de technique, mais surtout de distance. Il jouait notamment sur cette dernière. Avançant sa lance contre le torse de son adversaire, il le fit de nouveau reculer, lui causant malgré tout une seconde blessure des trois lames de sa lance. Conservant ensuite une distance avec son commandant, Leigli se mit en garde, préparé à subir un assaut de l'épéiste.

Le Gardien en face de lui marmonna quelque chose, visiblement agacé par son précédent échec et les quelques plaies qu'il avait reçu de leurs parts. Leigli comprit alors que c'en était fini d'eux. Un expert en arme était un adversaire redoutable. Mais un expert en arme décidé est un adversaire mortel. Lorsqu'il rengaina son épée afin de sortir un marteau, l'Albus fit quelques pas en retrait. Une arme lourde contre une arme de portée, il n'avait aucune chance à cette distance. Dougal n'aurait qu'à balayer de son arme devant lui, et la garde du jeune homme serait brisée. Il devait conserver cette distance, bien que ce ne fut qu'une sécurité éphémère. C'est là que fut son erreur, et ce n'est que quelques millièmes de seconde qu'il le comprit. Il était alors trop tard. Son léger retrait avait ouvert une opportunité au commandant pour atteindre l'assassin derrière lui. Lorsqu'il vit son adversaire courir sur Utop, Leigli jura entre ses dents. Ce guerrier était bien meilleur qu'il ne l'avait pensé. Pivotant sur le sable de l'arène, l'Albus tenta de rattraper l'adversaire. Remarquant alors qu'Utop semblait ne plus vouloir bouger, il accéléra. Lorsque le marteau faucha les genoux de l'assassin, et alors que ce dernier tombait lourdement au sol, Leigli grogna, plaçant les trois lames de sa lance en avant. Il ne savait pas si son allié temporaire était hors combat, ou simplement étourdi. Ce deuxième cas était peu probable, mais l'heure n'était guère à la réflexion. Arrivé au niveau de Dougal, Leigli n'hésita aucunement avant de planter ses lames dans la jambe droite du guerrier. De par sa garde, il avait déduit que ce dernier était droitier. Un droitier prend appui sur sa jambe gauche pour beaucoup d'armes, car le jeu de jambes n'est qu'un jeu d'avancée grâce au jambe. Un droitier aura donc toujours tendance à avancer le corps afin que son bras droit aille le plus loin possible, donc en prenant appui sur la jambe gauche. Alors que les lames tranchaient la chair de son adversaire, Leigli jeta un coup d’œil rapide à son allié. Celui ci était hors de combat, comme il l'avait supposé. Le corbeau avait, quant à lui, disparut. Grognant de nouveau, l'Albus retira sa lance de Dougal et effectua plusieurs bonds en arrière, préférant mettre une certaine distance avec le commandant. Suffisamment loin, Leigli se redressa, et baissa sa garde. Un léger sourire s'étira sur ses lèvres alors qu'il fixait le Gardien. D'une voix portée par les murs de l'arène, Leigli adressa finalement la parole à son commandant.

Tour 4 du combat Dougal Keane vs Leigli Delnoch et Utop Libert

Leigli observait son adversaire avec attention. Son terrible marteau était un réel souci pour l'Albus. Un coup, et c'en serait terminé pour le jeune homme. Le pire était sans doute de le savoir. Expirant doucement, il resserra son emprise sur sa lance à trois lames. Il jeta un regard au corps inconscient de l'assassin. Si seulement celui ci était encore présent, son corbeau aurait pu être le salvateur de ce duel. Reportant son attention sur le Gardien, le lancier vit que ce dernier s'apprêtait à lancer un nouvel assaut. Il le vit s'élancer, son marteau de guerre prêt à frapper. Les sourcils froncés, Leigli attendit l'instant où les bras de son adversaire allaient s'abattre avant d'agir. Lorsque le moment fut venu, les genoux de l'Albus cédèrent alors que celui ci se courbait afin de laisser le marteau passer au dessus de sa tête. Tendant le bras droit, il essaya de trancher de nouveau la cuisse du guerrier, mais son pied gauche en arrière glissa dans le sable. Son genou gauche tomba dans le sable. Alors que la lance penchait à son tour suite au déséquilibre du jeune homme, celui ci tomba dans le sable. Grommelant, Leigli tendit la main gauche vers les pieds de son adversaire, attirant l'énergie magique dans sa paume. Un instant après, une rafale de vent s'échappa de la main tendue. Le sable s'éleva alors, créant un léger trouble entre les combattants. La perturbation évolua en quelques secondes alors que l'Albus s'était retiré, glissant en arrière. La soulevée de sable de diversion s'interrompit plusieurs dizaines de secondes plus tard, reprenant son calme habituel. Leigli se redressa, à quelques mètres de Dougal, la lance à la main.