La neige laissa rapidement place aux pleines verdoyantes. Le vent accompagna l’arrivée des plaines tandis qu’un homme et une djollfuline marchaient côte à côte. Leurs pas les menèrent jusqu’à l’orée de la grande forêt de Sylfaën. Un silence non pas pesant, mais confortable c’était établit entre les deux. Pendant leur parcours la jeune djollfuline observait la vie naturelle suivre son cours. Sa queue fourchue se balançant doucement.

Une fois, la forêt bien établit dans leur environnement, l’humain commença à montrer le chemin puisqu’il était déjà venu ici récemment. Les chênes et autres arbres bordaient leur chemin pendant qu’il avançait vers le cœur de la forêt. Les bruits des feuilles agitées par le vent, les rayons de soleil qui passait avec peine l’épais feuillage et le bruit de tous les habitant de l’épaisse forêt donnait une atmosphère unique à l’endroit et Shaoni prenait plaisir à découvrir cela.

La jeune djollfuline commença à se poser des questions sur le chemin qu’ils prenaient. D’abord à cause du temps qu’il fallait pour atteindre Endorial, mais surtout parce que l’atmosphère changeait petit à petit pour devenir plus silencieux et plus sombre. Les énormes arbres ont commencé à disparaître pour laisser l’endroit à des arbres malades voir mort. Shaoni était instinctivement sur ses gardes quand elle remarqua ce changement d’environnement. Où étaient-ils arrivés ?

« Est-ce que nous sommes vraiment sur la bonne route ? Je n’ai jamais entendu parler d’un endroit comme celui-ci. »

Elle ne savait pas ce qu’en pensait Brendan, mais cet endroit lui donnait une impression étrange. En pensant à son compagnon d’infortune, Shaoni se demanda combien il y avait de chance pour qu’ils tombent sur un démon ici. Si elle devait imaginer un lieu ou un démon serait à l’aise, cela correspondrait à là où ils étaient maintenant. En constatant les pensées qui la traversaient, la jeune djollfuline s'interrogea, n’était-elle pas légèrement influencée par Brendan et ses démons qui le suivait, peut-être qu’il n’y avait rien ici et que tout cela était naturelle. Cependant, cela ne l’empêchait pas de s’inquiéter sur la route qu’ils prenaient, étaient-ils perdus ?

Cela faisait quelques jours que j'avais pris la route avec Shaoni, la jeune djöllfuline que j'avais rencontré il y a quelques temps de cela. Ensemble, nous nous étions dirigés vers la forêt de Sylfaën, afin d'aller visiter Endorial. J'y étais déjà passé plusieurs fois mais Shaoni, en quête de savoir, désirait y faire un tour avant d'aller vers notre objectif commun: Stellaraë.
Un silence confortable s'était installé entre nous, moi qui n'était pas d'un naturel bavard, et elle visiblement non plus. Cela nous convenait ainsi, et les rares mots échangés n'en était que plus intéressants. Nous avions aussi commencé à avoir nos petits rituels, ainsi le campement se faisait et se défaisait beaucoup plus vite que la première fois. Nous nous relayions régulièrement pour les tours de garde, même si j'insistais pour en prendre le plus possible. Ma malédiction m'empêchait de profiter pleinement de mon sommeil, je préférais donc dormir le moins possible, comme je l'avais toujours fait.
La nuit, j'étais toujours agité, et je transpirais abondamment. Shaoni ne m'avait pas fait de remarques à ce sujet, mais j'étais sûr qu'elle l'avait remarqué. Elle connaissait ma situation et s'en accomodait sans se plaindre, c'était même l'inverse. Peut-être essayait-elle, à sa façon, de me remonter le moral? C'était louable, mais le moral était parti dès ma naissance et il y avait peu de chance qu'il revienne vraiment un jour.

Nous étions donc arrivé dans la forêt, et j'avais pris la tête de "l'expédition", profitant de mes connaissances du terrain pour nous amener à destination plus rapidement. Mais à mesure que l'on s'enfonçait, la forêt devenait plus sombre, plus oppressante, et plus calme. Beaucoup trop calme. Les arbres auparavant imposants laissaient place à des arbres rabougris et chétifs semblables à des griffes dans l'obscurité. Je pressentais que nous étions perdus, et Shaoni ne fit que me conforter dans mon idée:

"Est-ce que nous sommes vraiment sur la bonne route ? Je n’ai jamais entendu parler d’un endroit comme celui-ci."

Je m'arrêtai un instant et regardai autour de moi. Non, vraiment, je ne reconnaissais pas du tout l'endroit. Une idée pas si idiote me vint alors à l'esprit, et je confiai mes soupçons à Shaoni:

“Il est possible que nous ayons été dupés par un esprit de la forêt. Tout ne sont pas aussi bienveillants qu'on pourrait le croire, et avec ma chance légendaire...”

A mesure que nous progressions, je ressentais comme une présence, quelque chose qui nous épiait et qui nous voulait du mal. Etant souvent dans ce cas de figure, je savais reconnaître quand quelqu'un voulait ma mort. Et c'était clairement le cas. Ou c'était en tout cas ce que ces bois voulaient me faire croire. Je confiai donc mes appréhensions cette fois ci:

“Je te conseille d'être prudente, je sens une présence maléfique en ses bois. Et vu la puissance, je pense que tu peux ressentir toi aussi cet étrange malaise qui plane autour de nous...”

Brisant le silence tendu, la voix de Brendan lui parvint.

“Il est possible que nous ayons été dupés par un esprit de la forêt. Tout ne sont pas aussi bienveillants qu'on pourrait le croire, et avec ma chance légendaire...”

Un esprit de la forêt ? Shaoni n’en avait jamais entendue parler. Toutefois, cela pouvait s’expliquer par le fait que son peuple ne vit généralement pas dans une forêt, mais sur le flanc d’un volcan. Elle voulait en savoir plus, mais elle doutait que ce fût le moment propice aux questions de ce genre.
L’atmosphère générale de cet endroit la rendait tendue, à l’affût de n’importe quelle menace. À tel point que quand Brendan fit connaître sa voix, elle failli sursauté. Quelque chose n’allait pas dans cet endroit.

“Je te conseille d'être prudente, je sens une présence maléfique en ses bois. Et vu la puissance, je pense que tu peux ressentir toi aussi cet étrange malaise qui plane autour de nous...”

Elle sentait bien quelque chose de mauvais de l’endroit. Comme un avertissement ou…

« C’est comme un sentiment de menace. Comme si tu pouvais être attaqué à n’importe quel moment… »

Pendant qu’ils parlaient, ils avaient continué à s’enfoncer dans la zone menaçante, en espérant la traverser sans dommage.

« Tu vois quelque chose ? Un démon peut-être ? Dans tous les cas, on ne devrait pas rester plus longtemps que nécessaire ici.»

Le temps avança lentement, alors que leurs pas brisaient le silence non-naturel. Rien ne fit connaître sa présence pour le moment.

Ma compagne de voyage semblait elle aussi percevoir ce malaise ambiant qui nous entourrait, comme une ombre prête à nous saisir à la moindre opportunité. Je vivais avec cette impression depuis tout petit, comme un sentiment en tâche de fond, mais là c'était vraiment intense, comme si toute la forêt était mûe par le désir de faire fuir ses habitants. Rien qu'en un coup d'oeil, on pouvait de toute façon voir que cette partie de la forêt de Sylfaën ne semblait pas particulièrement accueillante: les arbres étaient rachitiques et morts, aucun son ne se faisait entendre, et les oiseaux ne chantaient pas. Mon instinct me poussait à sortir de là au plus vite, pour la sécurité de Shaoni, mais alors que je regardais en arrière je vis quelque chose qui troubla mon attention. Une forme qui semblait avoir disparu subrepticement derrière un arbre.
Shaoni me sortit de mes pensées en me disant:

"C’est comme un sentiment de menace. Comme si tu pouvais être attaqué à n’importe quel moment…"

J'acquiesçai à son encontre. Elle avait raison, c'était un sentiment de menace permanent. Nous continuyons pourtant à avancer, tendue, moi même la main sur la garde de ma lame. Au moindre mouvement suspect dans notre direction, je dégainerais et découperais le malheureux qui se projeterait sur nous.
Ma compagne enchaîna:

"Tu vois quelque chose ? Un démon peut-être ? Dans tous les cas, on ne devrait pas rester plus longtemps que nécessaire ici."

Je m'arrêtai un moment pour analyser notre environnement, afin de m'assurer qu'il n'y ait aucune menace imminente autre que celle présente dans nos esprits. Puis je la vis. Non loin de là, une silhouette féminine, élancée, un pantalon et une petite armure de cuir, les cheveux grisonnants, les yeux bleus, la mine sérieuse. Et je la reconnus immédiatement.
Instinctivement je lançai à l'intention de ce que j'imaginais être une matérialisation de mon esprit, sans pour autant en être convaincu:

"Léana... C'est toi?"

La forme disparaissa alors dans l'ombre du bois, comme pour m'inviter à la rejoindre. Et je luttais pour ne pas accéder à sa requête. Ma mère venait de m'apparaître, mère que j'avais perdu il y a de nombreuses années dans des circonstance tragiques. Il m'était difficile de lui tourner le dos, illusion ou non. Je la vis alors à nouveau, du coté complètement opposé cette fois, derrière Shaoni de quelques mètres. Je répétai alors mon injonction:

"Léana? Quelle est cette diablerie?"

Cette forêt jouait avec mon esprit, et peut être également celui de Shaoni. Je me tournai alors vers elle, me ressaisissant pour lui dire:

"Ce bocage joue avec nous. Nous devrions continuer et ne pas nous écarter du chemin. Et surtout, ne pas nous séparer."

À la question de la jeune djollfuline, l’humain s’arrêta pour scruter l’environnement, à la recherche de menace. Pourtant, rien ne fit connaître sa présence. Du moins, c’était l’avis de Shaoni, car Brendan avait l’air de voir quelque chose.

"Léana... C'est toi?"

Qui était Léana ? Shaoni n’en avait pas la moindre idée, mais tout ce que Brendan voyait n’était qu’illusion. Cela ne pouvait pas être un démon sous une autre forme puisque l’humain verrait de toute façon la vraie forme de démon. De plus, elle ne le voyait pas donc c’était simplement un tour de l’esprit. Brendan se retourna vers elle, sûrement pour essayer de ne pas voir Léana, quelqu’un qui tourmentait le passé du chasseur.

"Léana? Quelle est cette diablerie?"

Il la voyait encore, si on en jugeait par ses paroles. Maintenant elle devait se demander si cela va lui arriver et qui verrait-elle. Pour l’instant, ces illusions n’avaient pas l’air de l’atteindre.

"Ce bocage joue avec nous. Nous devrions continuer et ne pas nous écarter du chemin. Et surtout, ne pas nous séparer."

Comment un bois pouvait jouer avec eux ? Il devait y avoir quelqu’un ou quelque chose à l’origine de ces perturbations.

« Je ne vois rien pour l’instant, mais tu as raison, nous devrions éviter de nous séparer. »

Ses paroles avaient été dites un peu trop tôt apparemment, car juste après elle vit une djollfuline. Shaoni ne se souvenait pas d’avoir rencontré cette dernière, cependant celle-ci pouvait être la parfaite représentation de la description qu’on lui avait faite sur sa mère. Mais elle ne pouvait pas être là, elle est morte lors de la traverser de la banquise. La vue de sa mère, donnait envie de la connaître plus, de la rejoindre, cependant sa colère l’emportait. Qui osait déranger les esprits du Kashbarùk ? Sa mère devait rester en paix, ainsi Shaoni décida de l’ignorer en espérant qu’elle disparaisse, sachant qu’elle ne pouvait rien faire contre cela pour l’instant.

« J’ai peut-être parlé un peu vite. »

Elle ne dit rien d’autre sur sa vision, mais sa voix claquait dur et froid comme son visage alors qu’elle serrait les poings de colère et de tristesse. Sa queue s’agitant en même temps que son esprit en colère. Ses pas se firent plus rapides alors qu’elle espérait que cette vision disparaisse pour laisser les esprits morts en paix. Ils devaient vraiment quitter l’endroit maintenant.

Shaoni me répondit, à l'affût tout comme moi du moindre danger:

"Je ne vois rien pour l’instant, mais tu as raison, nous devrions éviter de nous séparer."

Mais à l'instant où elle prononça ses paroles, son regard sembla se fixer vers un point précis, certainement de la même manière que moi. Cette vision semblait vraiment la perturber, peut-être plus que ma vision de Léana, car ses yeux ne trompaient pas: elle était triste. Mais pas seulement, avec cette tristesse transparaissait une émotion que je ne connaissais que trop bien, une émotion qui me consummait depuis des années pour m'apporter la rage de vaincre: la colère.
Sa queue fourchue fouetta l'air alors qu'elle me dit d'un ton sec que je ne lui connaissais pas, du peu que je la connaissais:

"J’ai peut-être parlé un peu vite."

J'avais l'avantage d'être devenu plus stoïque avec le temps, ce qui ne semblait pas être le cas de Shaoni qui avait été vraiment touchée par la sombre magie de ses bois. Je posai donc une main qui se voulait réconfortante sur l'épaule et lui dit doucement:

"Je ne sais pas ce que tu as vue Shaoni, mais c'est sûrement une illusion provoquée par ces bois maudits. N'y fais pas gaffe et continue d'avancer. Je te protège."

Je repris donc la route, veillant à ce que Shaoni suive le pas. Je ne voulais pas qu'il lui arrive malheur, elle qui semblait si pleine de vie et d'avenir. S'il lui arrivait malheur par ma faute, je devrais ajouter son nom à la longue liste de mes dommages collatéraux, comme une nouvelle dague plantée dans mon coeur déjà rabougri par le chagrin et la mort.
Soudain, alors que nous continuions notre traversée, j'entendis la voix de Léana m'appeler au loin:

"Brendaaaaan... Ne me laisse pas... Je t'en prie... "

Elle semblait triste et l'entendre me déchirait le coeur plus efficacement que n'importe quelle blessure physique. Mais je me bornais à continuer d'avancer, saisissant peut-être un peu trop brusquement le bras de Shaoni pour ne pas qu'elle parte. Je ne voulais pas rester seul dans cette forêt, avec l'esprit torturé de ma mère, illusion ou pas. Et aussi, je ne voulais pas que Shaoni ne puisse se contenir et quitte le sentier pour se perdre à jamais dans les bois. Je lui dis donc, essayant de lui inspirer du courage:

"N'écoute pas les voix, elles ne font que chercher à te faire quitter le sentier. Ne me quitte pas des yeux Shaoni, reste concentrée sur moi et ferme toi à toute autre distraction."

Nous continuâmes ainsi quelques minutes, les voix de Léana revenant de temps à autre pour tenter de briser mon moral, mais je résistais, me focalisant sur l'horizon, même s'il était fait d'ombre et d'arbres tordus et malsains. J'essayais tant bien que mal de garder mon calme, bombant légèrement le torse pour me donner de la contenance et peut être un peu de courage à Shaoni. Puis, à mesure que nous ignorions les voix, elles se firent petit à petit de moins en moins pressantes, de moins en moins précises, jusqu'à disparaître complètement, replongeant l'endroit dans un silence pesant. Mais mon instinct me dictait que quelque chose approchait. Quelque chose de menaçant et dangeureux. Je fis arrêter Shaoni alors que nous étions arrivé à une sorte de clairière qui, étrangement, ne laissait pas transparaître la lumière du soleil aussi nettement que l'on s'y attendrait.
Je lui dis alors, dégainant mon espadon dans le même temps:

"Prépare toi, quelque chose arrive, je pense que tu le sens toi aussi."

"Je ne sais pas ce que tu as vu Shaoni, mais c'est sûrement une illusion provoquée par ces bois maudits. N'y fais pas gaffe et continue d'avancer. Je te protège."

La première chose que retint Shaoni était qu’elle avait besoin d’être protégé, mais elle pouvait très bien le faire elle-même. Sa seconde pensée, fut qu’il avait raison, les deux avaient besoin d’être sur leur garde face à n’importe quelle autre menace que c’est faux esprit. Avancé était une priorité pour pouvoir quitter l’endroit. Brendan lui prit soudainement le bras, il avait l’air inquiet alors qu’il continuait à avancer la forçant à le suivre même si elle le faisait déjà. Elle n’aimait pas être aidée quand elle n’en avait pas besoin, la jeune djollfuline avait quand même sa fierté. Cependant, Brendan avait l’air d’avoir besoin d’un certain contacte alors elle le laissa faire.

"N'écoute pas les voix, elles ne font que chercher à te faire quitter le sentier. Ne me quitte pas des yeux Shaoni, reste concentrée sur moi et ferme toi à toute autre distraction."

Alors, il entendait des voix. La seule chose qu’elle percevait était l’image de sa mère la regardant avec envie, l’envie de se connaître, de s’aimer, de vivre. Shaoni ne quittait pas des yeux sa mère malgré les mots de Brendan, mais ça ne l’empêchait pas d’avancer. Elle voulait juste graver l’image de sa mère dans sa mémoire. Plus ils avançaient, moins sa mère faisait fit de sa présence, elle disparaissait petit à petit entre les arbres mort. Finalement, Shaoni et Brendan sont arriver dans une clairière tout aussi sombre que le reste de l’endroit.

"Prépare-toi, quelque chose arrive, je pense que tu le sens toi aussi."

Effectivement, elle sentait une menace approcher, mais c’était le même sentiment depuis qu’ils étaient arrivés ici. Elle prit en main ses tonfas quand elle vit le chasseur dégainer sa lame. Pourtant, le temps passa et rien n’arriva.

« Es-tu sûr que quelque chose arrive ? »

Cependant, ce fut à ses mots qu’une menace fit connaître sa présence. Une silhouette sortit des bois pour avancer dans la lumière ombragée.

Nous attendîmes ainsi, à l'affût, pendant plusieurs dizaines de secondes, sans que rien ne se passe. Néanmoins l'impression de menace grandissante ne partait pas. Shaoni se risqua alors à dire:

"Es-tu sûr que quelque chose arrive ?"

Je gardai les sourcils froncés, épiant nos alentours comme un chien acculé, la lame sur ma garde. Soudain, une forme se découpa de la lisière de la clairière. Puis une deuxième. Et ce que je vis m'ôtai une grimace. La première silhouette était Léana, ma mère, le corps complètement décrépi et semblable à un cadavre réanimé par une sombre magie. Elle portait, outre son éternelle armure de cuir, une longue épée, et se mouvait vers nous lentement mais sûrement, d'une démarche traînante. La deuxième était ce qui semblait être une djöllfuline, un peu plus vieille que Shaoni, mais dans le même état de décrépitude. Elle portait une sorte de faux qu'elle faisait traîner, produisant un désagréable et angoissant bruit de frottement.

Ni une ni deux, ma grande épée fut sortie de son fourreau, prêt à découper les abominations qui se tenaient devant nous. Décidément, cette forêt ne nous voulait pas du bien, car je doutais fort que les silhouettes qui s'approchaient viennent tailler le bout de gras. Je me précipitai sur celle qui se voulait être ma mère, en lui criant d'une voix emplie de colère:

"Disparaîs, abomination! Ne dérange pas le souvenir de ma mère!"

Je projetai alors ma lame droit vers son crâne, dans un mouvement circulaire vertical. A ma grande surprise, le zombie para mon coup avec facilité. Il semblait tout aussi tangible que Shaoni, ce qui ne faisait que me confirmer que les illusions de ces bois étaient très puissantes. Je frappai alors à plusieurs reprises, poussé par la rage de faire disparaître ce mirage d'un passé révolu. Mais à chaque coup que je lui envoyais, elle parait avec une force et une précision surprenante, malgré une lenteur évidente. Je ne lui laissais cependant pas le temps de contre-attaquer. J'espérais que ça se passait pareil du côté de Shaoni qui se battait un peu plus loin.

La première silhouette semblait être une humaine semblable à un cadavre. La silhouette avançait doucement, mais sûrement vers Brendan et Shaoni. L’humaine fut suivie par une djollfuline qui ressemblait légèrement à Shaoni, assez pour supposer que les deux étaient de la même famille si l’apparence cadavérique ne changeait pas autant l’aspect du corps de la djollfuline. Qu’est-ce qu’ils étaient, d’où provenaient-ils ? Était-ce une illusion ? Une magie nécromancienne ?

Shaoni était triste, horrifié et en colère à cette vue. Celui qui osait déranger les esprits habitant le Kashbarùk, de quelque façon que ce soit, méritait certainement la mort. Son visage exprimait ses sentiments, en se montrant grave, presque sinistre. Quelqu’un avait mérité la mort aujourd’hui. Le compère de Shaoni avait le même genre de penser au vu de ses paroles.

"Disparaîs, abomination! Ne dérange pas le souvenir de ma mère!"

Brendan fonça vers le cadavre de l’humaine pour essayer de le réduire en charpie. Shaoni ne fit pas attention au combat de Brendan et préféra se concentrer sur le soi-disant cadavre de sa mère. Elle remarqua tout de même qu’ils voyaient tout deux leurs mères, cela ne pouvait pas être une coïncidence. Shaoni regarda la silhouette de sa mère un instant, avant de se mettre en mouvement. Marchant d’abord puis courant vers la silhouette portant une faux, tout en essayant de garder son calme face à la situation. Arriver à deux mettre de sa « cible », Shaoni vit la faux arriver d’en haut, droit sur elle. Elle ne préférait pas penser à cette silhouette comme sa mère, alors elle catégorisa simplement la silhouette de sa mère comme sa cible.

Ainsi, la « cible » de Shaoni avait un avantage de portée avec sa faux, alors après avoir esquivé la première attaque, elle essaya de rentrer dans la garde de son adversaire. Cependant, elle n’eut pas le temps d’attaquer, car elle se prit un coup de pied. Elle se recula après avoir pris ce coup. Ce n’était pas à cause de la douleur, facilement supportable, mais à cause de toute la situation. Shaoni était surprise, pouvait-on vraiment toucher les illusions ou était-ce complétement autre chose qu’une illusion ?

De plus, son adversaire savait apparemment bien combattre. Shaoni n’avait donc pas le choix, pour faire disparaître cette « abomination », comme le disait si bien Brendan, elle devait sûrement assener un coup mortel. Si cela ne suffisait pas, elle n’avait aucune idée de comment sortir de cette situation. Elle retourna donc au combat, après cet instant de réflexion.

L’action se déroula à peu près comme la première fois, mais l’échange dura plus longtemps, sauf qu'une fois glisser dans la garde de son adversaire, Shaoni put donner un coup de tonfas à sa cible, elle ne relâcha pas la pression sur son adversaire jusqu’à frapper sur le bras tenant la faux, ce qui fut suffisant pour faire lâcher l’arme à son adversaire. Ce coup fut suivi par un coup de pied dans la poitrine qui propulsa son adversaire à côté de l’autre corps cadavérique. Shaoni se posta donc à coté de Brendan pour faire face aux deux cadavres. Les deux n’ayant plus l’air très capable de combattre plus longtemps, tandis que Shaoni était juste haletante après ce combat. La jeune djollfuline préféra donc s’inquiéter du plus important, les vivants.

« Tout va bien ?»

Le combat continuait, sans relâche, et mon adversaire ne semblait pas faiblir. De toute façon, si cette illusion était assez puissante pour porter de vrais coups, c'est qu'elle était assez puissante pour résister aux miens. Quelques temps en tout cas.
Alors que je tentais une feinte sur la gauche, le cadavre hypothétique de Léana fut poussé par l'autre cadavre, que ma compagne djöllfuline venait de m'expédier. Elle se mit alors à côté de moi, sur ses gardes et impliquée dans le combat. Elle me demanda alors que les illusions se remettaient doucement du dernier coup pour se traîner à nouveau vers nous:

"Tout va bien ?"

Je haletais, tout autant qu'elle, mais je lui répondis néanmoins en essayant d'être distinct dans mes propos:

"Comme on peut s'y attendre d'un chien fou tel que moi. Et toi, toujours prête à en découdre?"

N'attendant pas une réponse que je pensais évidente, je chargeais vers nos cibles et tentai de les balayer d'un violent coup de claymore circulaire. La rapidité de mon exécution sembla les prendre de court, à moins que ça soit l'illusion qui faiblissait. La fausse Léana fut tranchée en deux à l'impact, alors que la fausse djöllfuline fut expédiée sur le côté, le bras tranché disparaissant comme par magie.
L'illusion de ma mère, d'ailleurs, disparu elle aussi dès que je l'eus tranchée en deux, comme si elle n'avait jamais été là. Je laissai Shaoni se charger de son adversaire, ayant déjà vu l'efficacité de sa technique de combat lors de notre première rencontre.

J'en profitai pour remettre mon épée dans le dos et reprendre un peu mon souffle. Le combat avait été éprouvant, mais j'étais habitué à de tels défoulements. Les arènes du domaine de Balrath étaient au moins mille fois pire que cet affrontement.

Brendan lui répondit, tout aussi haletant qu’elle.

"Comme on peut s'y attendre d'un chien fou tel que moi. Et toi, toujours prête à en découdre?"

Chien fou, hein ? Étrange comme surnom, mais qui lui allait plutôt bien si l’on voyait son attaque rapide et violente contre le cadavre humain. Brendan fit disparaître son adversaire en le coupant rapidement en deux et il en profita pour trancher le bras du cadavre djollfulin. Shaoni se mit en mouvement pour l’achever, voulant être personnellement responsable de la disparition du cadavre de sa mère. Cette dernière devait rester en paix dans le Kashbarùk, peu importe si cela était une illusion ou non, on ne dérange pas les morts.

Elle s’élança donc, le cadavre pouvait à peine se défendre sans son arme. Ses tonfas sifflèrent dans l’air, puis deux bruits sourds retentir quand un frappa fort la tête du cadavre, suivi par le deuxième tonfa qui frappa la gorge. Un tonfa n’était pas aussi tranchant qu’une épée, mais entre de bonne-main, il pouvait se révéler tout aussi mortel. Ainsi, la silhouette cadavérique disparut comme le premier cadavre.

Une fois Brendan et Shaoni seul, il n’y avait plus aucune présence des cadavres, on pourrait croire qu’ils n’avaient jamais existé. Shaoni retrouva la même ambiance menaçante de la forêt, une fois le calme revenu. L’atmosphère était toujours aussi sombre et silencieuse, rien n’avait changé si ce n’est la djollfuline et l’humain qui haletait maintenant. Shaoni était vraiment fatigué de cet endroit, cela se ressentait dans ses paroles.

« Quel est cet endroit ? »

Cela aurait pu être une phrase banale, mais la façon dont elle l’avait dit suggérait fortement de la colère. Elle aurait pu rajouter une insulte cela n’aurait rien changé au ton et à ce que pouvait comprendre l’interlocuteur. Ils devaient quitter cet endroit, maintenant.

« On doit vraiment bouger d’ici. »

Après quelques secondes de lutte, j'entendis les pas pressés de ma compagne du moment se rapprocher et elle me dit, le ton colérique:

"Quel est cet endroit ?"

C'est vrai que malgré ma connaissance, bien qu'incomplète, des lieux, je n'avais jamais vu un tel bosquet. L'expression malsaine qui s'en dégageait perdurait même après le combat, et elle semblait se nourrir de nos forces et de notre motivation. Mais elle pouvait bien manger à sa faim, car de la motivation j'en avais à revendre, elle était même inépuisable.
Néanmoins, maintenant que le combat était fini et que l'adrénaline retombait doucement, mes pensées commençaient à vagabonder vers ma mère, des souvenirs qui n'avaient pas leur place ici et que je balayais aussi sec. Je n'avais pas le temps pour repenser à la seule personne qui m'était chère, l'important était d'avancer. Shaoni était visiblement du même avis car elle me dit:

"On doit vraiment bouger d’ici."

J'acquiesçai pour lui donner raison et reprit la marche, mes pensées toujours embrouillées par le maléfice de ce bocage démoniaque. Mes pas étaient cependant plus rapides, et je sentais que ça ne dérangeait pas Shaoni qui aurait même pû aller plus vite que moi si elle n'était pas essouflée du dernier combat.
Quelque chose me tracassait néanmoins l'esprit. Si j'avais vu ma mère dans cette clairière, et à en juger par l'implication de ma compagne djöllfuline dans ce combat, j'en déduisais que la deuxième illusion contre laquelle nous nous étions battus était liée à elle. Etait-ce une bonne idée d'en parler? Je ne savais pas, car j'étais loin d'être doué dans le social. Etait-il préférable de continuer la route dans le silence jusqu'à être sorti d'ici? Ca ne me dérangeait pas, mais si je réfléchissais de façon pragmatique, je ne pouvais pas me permettre que Shaoni me fasse faux bond car je n'avais pas su la calmer et la rassurer à temps. Mais pour être plus proche de la vérité, étrangement cela me dérangeait qu'elle puisse être mal à l'aise. Une certaine relation de confiance - toute fragile néanmoins, j'étais de nature méfiante - s'était peu à peu créer depuis qu'on avait commencer à voyager ensemble, et j'espérais qu'elle reste en vie contrairement aux dizaines de personnes à qui elle avait succéder. Même si j'étais assez solitaire, la compagnie était essentielle, et ce n'était pas la première personne avec qui je faisais route commune. Mais toute étaient soit morte, soit partie. J'espérais, peut être un peu trop naïvement, que ça ne soit pas pareil pour cette jeune djöllfuline qui avait toute la vie devant elle.
Je me risquais donc à demander, après quelques minutes de débats intérieur:

"Tu souhaites parler de ce qu'il s'est passé? Je suis désolé, tu sais que je ne suis pas très à l'aise avec les gens et je ne veux pas t'indisposer. L'ambiance de la forêt le fait déjà assez bien toute seule."

Shaoni se mit en marche, le pas vif pour quitter l’endroit. À la vue du cadavre de sa mère, Shaoni nu aucun souvenir qui refit surface puisqu’elle ne l'a jamais vraiment connu. Toutefois, cela lui rappela tout ce qui aurait pu être et tout ce qui n’a jamais été. Tant de possibilités, une infinité de possibilités qui ne pourront plus jamais se réaliser après la mort de sa mère et de son frère. Les deux ont été pris part la banquise et Shaoni n’a pu rien faire contre cela, elle ne se souvenait même pas ! Perdu dans ses pensées et triste, la jeune djollfuline se concentra sur le présent pour essayer d’oublier tout cela. Ses pensées vagabondèrent vers autre chose, mais la tristesse resta là. Marcher dans ce lieu perdu avec cette atmosphère n’aidait pas vraiment, encore plus quand Brendan est là pour la lui rappeler en brisant le silence.

"Je suis désolé, tu sais que je ne suis pas très à l'aise avec les gens et je ne veux pas t'indisposer. L'ambiance de la forêt le fait déjà assez bien toute seule."

Eh bien, pas vraiment… Cependant, Brendan lui avait déjà donné quelques informations, bien que, sûrement, involontaire. Shaoni pensait que c’était un peu déplacé de ne rien dire sur ce qu’il s’était passé, même si elle n’était généralement pas très ouverte sur son passé bien qu’il n’y avait jamais rien eu d’extraordinaire dans celui-ci. C’était d’ailleurs pour cela qu’elle était un peu réticente à en parler, elle avait un passé banal qu’elle ne trouvait pas vraiment intéressant à raconter. Après un moment, elle s’est décidé à répondre et à lui renvoyer l’appareil, au moins cela la distraira un instant.

« Eh bien en parler ne changera pas vraiment ce qui s’est passé, le passé est immuable. Mais, si tu veux savoir, c’était ma mère, Kellma, du moins je crois. Je ne les jamais connu de mémoire, elle repose au Kashbarùk depuis aussi longtemps que je puisse me souvenir. Et c’était ta mère aussi, n’est-ce pas ? La Léana de la première illusion ? »

Elle se sentit légèrement plus sereine après c’être rappeler que sa mère avait certainement rejoins le paradis djollfulin. Et après un instant de pose, elle fit une rapide prière pour leurs âmes.

« Puisse-t-elles reposer en paix sous le regard bienveillant de Kar'Magûl. »

Shaoni hésita quelques instants, ce qui renforça mon "malaise". Je ne souhaitais pas l'indisposer, malgré mon premier aspect un peu bourru, mais je sentais que c'était ce qui arrivait. Heureusement, ma compagne cornue me répondit après quelques secondes, alors que nous marchions toujours à une cadence plus vive:

"Eh bien en parler ne changera pas vraiment ce qui s’est passé, le passé est immuable. Mais, si tu veux savoir, c’était ma mère, Kellma, du moins je crois. Je ne les jamais connu de mémoire, elle repose au Kashbarùk depuis aussi longtemps que je puisse me souvenir. Et c’était ta mère aussi, n’est-ce pas ? La Léana de la première illusion?"

Elle ajouta juste après, à demi mot et certainement plus pour elle que pour moi:

"Puisse-t-elles reposer en paix sous le regard bienveillant de Kar'Magûl."

Ainsi donc c'était sa mère, à elle aussi? Cela me semblait étrange, et je me demandais si les illusions étaient spécifiquement liées aux mères ou alors si c'était juste lié aux liens affectifs. Je penchais plutôt pour la deuxième solution, car j'avais beau appeler Léana ma mère, elle ne l'était pas biologiquement parlant. Ce n'était pas elle qui m'avait conçue et portée, et c'était d'ailleurs la question que je m'étais donné de répondre en allant à Stellaraë. Même si cela ne changeait en rien le lien que j'éprouvais pour elle, qui survivait à la famille que j'allais trouver là bas, comme à la mort de ma chère Léana.
Je mis ainsi quelques secondes moi aussi à répondre à la question de Shaoni, replongeant dans des souvenirs heureux, malheureux, apaisant ou douloureux. Des souvenirs qui affaiblissaient ma vigilance, trop pour que je puisse me le permettre. Je finis par dire à Shaoni, respectant le fait qu'elle se soit, ne serait-ce qu'un peu, livrée à moi:

"En vérité, Léana est la femme qui m'a élevée. C'est elle qui m'a appris à me défendre, à devenir fort et à ne jamais faiblir face aux attaques des démons. Elle était la canne sur laquelle je m'appuyais, et j'espère - même si je n'ai pas besoin de religion pour avancer- qu'elle est mieux là où elle est qu'elle ne l'était avec moi, constamment en danger. Mais pour être honnête, après ce que j'ai vu dans le Pandémonium, j'ai perdu espoir qu'il existe un paradis pour qui que ce soit ici."

Ma réponse avait certainement jeté un froid dans la conversation, mais j'étais de toute façon d'ambiance morose, le moral déjà pas bien haut miné par les puissances maléfiques de ce bosquet. Cependant, mon éducation m'obligea à essayer de rattraper le coup, et je lui dis sans cesser de marcher à vive allure:

"Je suis désolé. Loin de moi l'idée de vouloir briser ta religion, je sais que vous autres djöllfulins êtes très à cheval sur la religion. Accepte mes excuses les plus sincères."

Un petit moment plus tard, la voix de Brendan brisa le silence pour répondre à Shaoni. Cette dernière se concentrait sur le chasseur pour essayer d’oublier ses tristes pensées.

"En vérité, Léana est la femme qui m'a élevée. C'est elle qui m'a appris à me défendre, à devenir fort et à ne jamais faiblir face aux attaques des démons. Elle était la canne sur laquelle je m'appuyais, et j'espère - même si je n'ai pas besoin de religion pour avancer - qu'elle est mieux là où elle est qu'elle ne l'était avec moi, constamment en danger. Mais pour être honnête, après ce que j'ai vu dans le Pandémonium, j'ai perdu espoir qu'il existe un paradis pour qui que ce soit ici."

La jeune djollfuline fronça les sourcils à cette affirmation. Toute son éducation criait de mécontentement à l’encontre de cette phrase, cependant Shaoni respectait les croyances des autres même si elle n’était pas d’accord, tant que personne n’insultait ses Dieux et toute la tradition de son peuple. Cela arrivait qu’une personne ne crois plus en quelque chose de bien après que de mauvaises choses lui soient arrivées dans la vie. Et la djollfuline pensait que si quelqu’un n’avait plus foi en quoi que ce soit, alors cette personne avait simplement perdu espoir. Shaoni supposait que ce dernier cas pouvait s’appliquer à Brendan. Ce dernier voulut ce rattrapé sur quelque chose qui aurait pu offenser un autre djollfulin.

"Je suis désolé. Loin de moi l'idée de vouloir briser ta religion, je sais que vous autres djöllfulins êtes très à cheval sur la religion. Accepte mes excuses les plus sincères."

Shaoni supposait déjà qu’il ne voulait pas insulter sa religion, quel aurait intérêt, aurait-il à le faire dans un endroit perdu et dangereux comme celui-ci après quelques jours de voyage ? Cependant, elle était triste que le chasseur de démon ne croie pas en un paradis et elle lui fit savoir.

« Je sais que tu ne t’en prenais pas particulièrement à ma religion, alors tu n’as pas besoin de t’excuser. Tu as le droit de croire en ce que tu veux, mais sache que si un enfer comme le Pandémonium existe pourquoi n’y aurait-il pas le contraire de ces lieux ? Un lieu de paix pour les âmes. Tu sais qu’il existe un autre plan d’existence, alors pourquoi n’y en aurait-il pas un autre ? Imagine, une autre dimension pour les âmes des mourants, un lieu de paix, le contraire du Pandémonium. Les djollfulins appellent ce lieu le Kashbarùk. »

Shaoni dit tout cela avec dévotion, mais elle ne voulait pas vraiment convaincre Brendan, juste le rassurer. Alors tout comme l’humain précédemment, elle voulut rassurer celui-ci sur ses paroles.

« Pas que je veux te convaincre de croire en cela, mais savoir tes proches en paix, apporte la paix à toi-même aussi. De toute façon, ceux qui t’aiment ne veulent pas que tu t’apitoies sur ton propre sort après leur mort, vie deux fois plus, trois fois plus, pour chaque personne qui t’ont quitté contre leur volonté. Et peut être qu’un jour, tu pourras tout leur raconter sans regret. »

Ma compagne de route djöllfuline semblait soucieuse que je pense si pragmatiquement, elle me dit donc en tentant du mieux qu'elle pût de ne pas faire de prosélytisme:

"Je sais que tu ne t’en prenais pas particulièrement à ma religion, alors tu n’as pas besoin de t’excuser. Tu as le droit de croire en ce que tu veux, mais sache que si un enfer comme le Pandémonium existe pourquoi n’y aurait-il pas le contraire de ces lieux ? Un lieu de paix pour les âmes. Tu sais qu’il existe un autre plan d’existence, alors pourquoi n’y en aurait-il pas un autre ? Imagine, une autre dimension pour les âmes des mourants, un lieu de paix, le contraire du Pandémonium. Les djollfulins appellent ce lieu le Kashbarùk. Pas que je veux te convaincre de croire en cela, mais savoir tes proches en paix, apporte la paix à toi-même aussi. De toute façon, ceux qui t’aiment ne veulent pas que tu t’apitoies sur ton propre sort après leur mort, vie deux fois plus, trois fois plus, pour chaque personne qui t’ont quitté contre leur volonté. Et peut être qu’un jour, tu pourras tout leur raconter sans regret. "

Sa manière de pensée était questionable au niveau du raisonnement logique, selon moi, mais j'étais convaincu que les religions étaient là pour apaiser le coeur des dùralassiens ayant trop souffert, ou de faire de la prévention face aux souffrances à venir. Mais tout ceci avait un prix pour moi, et c'était celui de la vérité. Rien ne prouvait qu'un quelconque dieu djöllfulin existait et agissait, pas plus qu'un dieu naga ou que sais-je encore. Non, définitivement, croire n'était pas fait pour moi. Je ne voulais pas blesser Shaoni, mais je ne pus m'empêcher de lui répondre franchement, peut être à cause de l'atmosphère vicié du lieu qui rendait ma retenue moins présente:

"Pardonne ma franchise, mais si tes dieux existent, ils sont cruels et jamais je ne prierais pour eux. Ni les tiens, ni ceux d'un autre."

Je marquai une courte pause pour restructurer mes pensées, que l'ambiance maléfique qui suintait de ses bois n'avait de cesse de brouiller, et lui dit:

"Si une quelconque divinité ou créature magique laisse les siens se faire envahir et massacrer par des créatures aussi horrible que les démons, je ne vois pas pourquoi je prierais pour eux. Tout les gens dépeindent leurs dieux comme des entités à la puissance incommensurable. Je crois même que vous autres, cornus de la Banquise, vous avez un dieu de la puissance, mais je préfère ne pas écorcher son nom.
Dis moi Shaoni, si ce dieu existe, qu'attend-il pour aller dans le Pandémonium avec toute son armée et lutter contre les hordes démoniaques?"

Sans avoir monté le ton une seule fois, je sentais quand même l'ambiance se tendre de plus en plus, et une petite voix faisaient comme me chuchotter à l'oreille: "Ses dieux sont des îdoles faites pour les faibles d'esprit. Détruis la graine du doute dans l'esprit de cette jeune fille, ou elle vivra dans le mensonge toute sa vie."
Etait-ce juste de tout faire pour rallier Shaoni à mes pensées, à lui faire goûter un monde sans espoir où croire n'était qu'une illusion pour berner le malheur des plus faibles?
La forêt semblait me pousser dans cette direction, mettant mes nerfs à vif, probablement afin de faire entrer la discorde parmi nous. Mais au fond de moi, mon coeur me dictait de lui apprendre la vérité, de chasser ses idées fausses de dieux et d'entités bienveillantes qui agiraient sur le monde. Petit à petit, mon regard semblait changer, comme celui d'un dément qui devenait exalté par la force de sa conviction. Avec les cernes toujours plus profondes qui se creusaient au-dessus de mes joues, mon expression était des plus effrayantes.

"Pardonne ma franchise, mais si tes dieux existent, ils sont cruels et jamais je ne prierais pour eux. Ni les tiens, ni ceux d'un autre. Si une quelconque divinité ou créature magique laisse les siens se faire envahir et massacrer par des créatures aussi horribles que les démons, je ne vois pas pourquoi je prierais pour eux. Tout les gens dépendent leurs dieux comme des entités à la puissance incommensurable. Je crois même que vous autres, cornus de la Banquise, vous avez un dieu de la puissance, mais je préfère ne pas écorcher son nom.
Dis moi Shaoni, si ce dieu existe, qu'attend-il pour aller dans le Pandémonium avec toute son armée et lutter contre les hordes démoniaques?"

La djollfuline était tout d’abord surprise que Brendan puisse dire cela. Elle le connaissait depuis peu et ne pensait pas que c’était le type d’hommes à dire cela. Mais sa surprise ne dura qu’un instant avant que la colère ne l’emporte sur tout le reste, son esprit commença à s’embrouiller alors qu’elle grogna ses prochaines paroles pour défendre ses Dieux.

« Comment oses-tu dire cela ? Les Dieux ne sont pas cruels, certainement pas, Ils nous laissent simplement notre liberté. Si Ils intervenaient pour tout et n’importe quoi, nous ne serions tout simplement enchaîner par leurs décisions et à ce moment-là, oui Ils seraient cruels. Mais Ils nous ont créés et n’intervienne dans nos affaires que quand on le mérite que ce soit en bien ou en mal. Qui es-tu pour les juger ? Tu n’es rien, personne ! Tout ce qui compte à tes yeux, c’est de détruire tes démons, ne peux-tu pas vivre tout simplement dans le moment présent au lieu de penser à ta prochaine rencontre avec un démon ? Non, tu ne fais que t’engouffrer dans le désespoir sans même essayer dans le sortir. Les démons ne sont pas le centre du monde ! C’est d’ailleurs pour cela que Lagmarù ne va pas ravager le Pandémonium, le Pandémonium ne fait aucun dégât à cette terre, si ce n’est peut-être à toi, seul les démons déjà présents ici font des dégâts quand ils ne se cachent pas ! Ce n'est pas le danger le plus commun !»

Au fur et à mesure de son discours, la colère gagna en intensité. Shaoni n’avait jamais été aussi en colère, Brendan avait toucher le bon endroit pour l’énerver. Elle ne vit pas le changement dans le visage de l’humain, ni dans le siens bien que ses changements soient moins profonds. La chose qui faisait cela avait juste besoin d’intensifier la colère déjà présente. Une colère telle qu’elle était prête à attaquer Brendan au moindre mouvement de sa part que Shaoni n’apprécierait pas. Elle le fixa du regard attendant n’importe quelle réponse.

Mon interlocutrice semblait prendre mes propos comme on prend une droite, c'est à dire mal et certainement pas avec le sourire. Mais je n'avais que faire de ses émotions, seul importait qu'elle sache la vérité. Elle me répondit donc, le ton commençant à monter de son côté:

"Comment oses-tu dire cela ? Les Dieux ne sont pas cruels, certainement pas, Ils nous laissent simplement notre liberté. Si Ils intervenaient pour tout et n’importe quoi, nous ne serions tout simplement enchaîner par leurs décisions et à ce moment-là, oui Ils seraient cruels. Mais Ils nous ont créés et n’intervienne dans nos affaires que quand on le mérite que ce soit en bien ou en mal. Qui es-tu pour les juger ? Tu n’es rien, personne ! Tout ce qui compte à tes yeux, c’est de détruire tes démons, ne peux-tu pas vivre tout simplement dans le moment présent au lieu de penser à ta prochaine rencontre avec un démon ? Non, tu ne fais que t’engouffrer dans le désespoir sans même essayer dans le sortir. Les démons ne sont pas le centre du monde ! C’est d’ailleurs pour cela que Lagmarù ne va pas ravager le Pandémonium, le Pandémonium ne fait aucun dégât à cette terre, si ce n’est peut-être à toi, seul les démons déjà présents ici font des dégâts quand ils ne se cachent pas ! Ce n'est pas le danger le plus commun !"

J'éclatai d'un rire dément alors qu'elle semblait de plus en plus en colère. Alors comme ça, elle pensait que le Pandémonium ne faisait aucun dégât à cette terre, que ce combat était futile, qu'il ne méritait pas qu'on s'y intéresse. Tout ceci me semblait inhumain. Est-ce que... Peut être bien en effet.
Je mis ma main sur mon épée, presque distraitement pour ne pas éveiller de soupçons, alors que mon rire commençait doucement à s'estomper. Néanmoins, je gardais un sourire en coin, un sourire que certains qualifieraient de malicieux. Si mes hypothèses étaient juste, j'avais en face de moi un démon, peut être un démon de la luxure, qui était en train de m'espionner pour le compte de sa maîtresse. Si elle avait réussi à brouiller mon pouvoir de détection, c'est peut être que les démons étaient parvenus à passer outre?
En y réfléchissant, c'était logique. Elle avait tenté de gagner ma confiance, et depuis lors elle essayait de me soutirer des informations, insidieusement, sous couvert de la curiosité. Mais j'avais vu clair dans son jeu, et je m'apprêtais à en avoir le coeur net. Néanmoins, pour ne pas éveiller les soupçons, je lui répondis comme j'aurais répondu à un être humain aveuglé par ses mensonges:

"Alors comme ça le Pandémonium n'a rien fait à ce monde? Tu ne sais pas de quoi tu parles, pauvre sotte. En ce moment même, des savants démons mettent tout en oeuvre pour trouver des failles assez grosse pour y laisser passer leurs seigneurs. T'es-tu déjà retrouvé nez à nez avec Balrath? Des dizaines, que dis-je, des centaines de mètres de muscles et de colère, dont le seul but est d'asservir mais surtout de détruire. Que penses-tu qu'il se passera quand Dùralas croisera sa route? Crois-tu que c'est tes dieux pitoyables qui lèverons leur petit doigt pour nous sauver? Nooon, ils préfèrerons se prélasser dans leur "paradis" sous couvert de protéger notre liberté. Risible.

A mesure que je lui parlais, j'avançais tout doucement, jouant de mes mouvements brusques pour que ça ne se remarque pas. J'étais bientôt à portée pour une attaque. Ne restait plus qu'à attendre le bon moment pour agir.

Le rire de Brendan accentua encore plus la colère de Shaoni, elle arrivait presque à la limite avant qu’elle ne s’attaque à l’humain. Elle ne l’avait pas encore fait, seulement parce qu’elle le connaissait déjà, mais c’en était trop. L’humain continua alors que Shaoni le regardait durement, ses mains prête à saisir ses tonfas à tout instant.

"Alors comme ça le Pandémonium n'a rien fait à ce monde? Tu ne sais pas de quoi tu parles, pauvre sotte. En ce moment même, des savants démons mettent tout en oeuvre pour trouver des failles assez grosse pour y laisser passer leurs seigneurs. T'es-tu déjà retrouvé nez à nez avec Balrath? Des dizaines, que dis-je, des centaines de mètres de muscles et de colère, dont le seul but est d'asservir mais surtout de détruire. Que penses-tu qu'il se passera quand Dùralas croisera sa route? Crois-tu que c'est tes dieux pitoyables qui lèverons leur petit doigt pour nous sauver? Nooon, ils préfèrerons se prélasser dans leur "paradis" sous couvert de protéger notre liberté. Risible. »

Cette fois, il n’y avait pas de retour en arrière, il était allé trop loin pour Shaoni. Il était temps d’agir, alors elle lui répondit tout en se préparant à le déchirer pour avoir insulté ses Dieux.

« Les démons sont maintenant des légendes, cela doit faire des milliers et des milliers d’années que tes vieux démons essais. Ce n’est pas maintenant qu’ils vont réussir ! Et ton Balrath, tu crois qu’il est pire que les légendaires dragons ? Ce n’est pas parce qu’ils veulent le mal et paraissent infranchissables qu’ils le sont vraiment. Et qu’a tu as insulté mes Dieux ? Tu crois qu’Ils vont agir pour protéger un pitoyable humain comme toi ? Les Dieux agissent à travers leurs fidèles en leurs donnants faveurs et pouvoirs, de plus ils nous ont déjà créé, que veux-tu de plus ? »

Il était le temps pour l’action selon Shaoni. Personne n’insultait ses Dieux sans conséquence et elle le prouverait à Brendan.

« Je vais te montrer le pouvoir accordé par Lagmarù à une simple et humble djollfuline comme moi. Et tu remercieras mes Dieux de ne pas avoir croisé la route d’un vrais combattant djollfulin. »

Ainsi, elle s’élança, prête à en découdre alors qu’elle sortait ses tonfas. C’était seulement maintenant qu’elle remarquait que Brendan était lui aussi déjà prêt au combat.

Shaoni commence le combat

Shaoni Drajoll : 185
Vitesse : 192
Dégâts : 57
Bonus : Rapidité : Peut attaquer deux fois Brendan.

VS

Brendan : 120
Vitesse : 42
Dégâts : 92
Bonus : /

La djollfuline généralement calme était enragée. Elle gardait la plupart du temps son calme dans un combat, mais certainement pas quand on insultait ses Dieux. Ceux qui insultent Urgaal'Mar, Kar'Magûl et Lagmarù méritaient simplement de voir la puissance impitoyable des Dieux. Et c’est donc ce qu’elle allait faire alors qu’elle n’était maintenant qu’à un pas de Brendan.

"Cesse donc de mentir, démon!"

Cette phrase rendit légèrement confuse Shaoni, elle était sûre d’être djollfuline et certainement pas démon, alors pourquoi cet idiot humain disait-il cela ? Elle remarqua que la voix de son adversaire avait changé et le sentiment qu’elle percevait en voyant Brendan était plus menaçant qu’auparavant. Que se passait-il avec lui ? Avait eu le temps de pensé Shaoni avant de se concentrer à nouveau sur le fait qu’elle était en route pour l’attaquer après qu’il osât insulter ses Dieux. La colère reprit le dessus et elle continua son action.

Shaoni était assez proche pour donner un coup de tonfas aussi fort qu’elle le pouvait contre l’humain. Alimentée par la rage, elle voulut continuer son assaut cependant elle eut un instant d’hésitation en voyant Brendan le regard vide pendant une seconde, que prévoyait-il de faire ? Malheureusement, cet instant l’amena dans une mauvaise situation.

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'Djöll. - Lagmarù' :

Celle que je pensais être ma compagne de route mais qui semblait de plus en plus être une démone continua à lancer son venin, telle la vipère qu'elle était. Si elle avait réussi à passer mon don de vision, et qu'elle avait trompé ma vigilance, c'est que la créature face à moi était d'une très grande puissance. Je soupçonnais qu'elle soit un démon supérieur de la luxure, ou peut être un démon supérieur des ombres. Il fallait absolument que je l'arrête, car elle représentait un danger non négligeable pour l'humanité, et je n'étais pas sûr de réussir à me frotter à un démon aussi puissant.
Elle finit par sortir ses armes tout en me disant, sur un ton menaçant:

"Je vais te montrer le pouvoir accordé par Lagmarù à une simple et humble djollfuline comme moi. Et tu remercieras mes Dieux de ne pas avoir croisé la route d’un vrais combattant djollfulin."

Ma colère grimpa encore d'un cran alors qu'elle continuait à mentir sur ses réelles motivations. A moins peut être que Lagmaru soit en fait le nom d'un démon influent du Pandémonium, auquel cas je devais encore plus me méfier. C'était un démon rusé, mais un chasseur tel que moi ne pouvait se faire avoir si facilement. Au fond de mon subconscient, quelque chose d'ancien et de refoulé s'activa, et c'est avec une voix inhabituellement rauque et caverneuse que je lui répondis alors qu'elle chargeait dans ma direction:

"Cesse donc de mentir, démon!"

Une aura encore plus malsaine commençait à s'écouler de moi, insidieusement, alors qu'elle portait le premier coup. Des souvenirs refirent surface à ce moment.


Ils nous entourraient alors que Léana se relevait difficilement du dernier coup qu'elle avait subi. Ma mère était une personne forte, alerte, mais nous avions tous les deux été dupés ce jour là. Alors que nous étions en train de camper dans une clairière, loin de toute civilisation, un craquement nous avait de suite fit porter nos mains sur nos armes. Mais le mal était déjà là.
Une vingtaine de démon nous attendaient, pour la plupart affiliés à Balrath. Ils nous avaient tendus une embuscade et nous avions dû les affronter, en sachant que nos chances de succès étaient quasi nulles. Léana en avait vaincu trois avant d'être expulsé au loin, et j'avais tranché la tête d'une de ces immondes saloperies avant de la rejoindre à mon tour, mordant la poussière plus vite que je ne l'avais espéré.

Ma mère me lança alors, sur un ton sans appel:

"J'ai créée une faille, je pense que tu as pû t'en apercevoir. Fuit, c'est un ordre."

Je la regardais, et mon visage d'habitude si dur et renfermé ne pût retenir une larme de couler le long de ma joue. Je lui dis, balbutiant:

"Mais je ne peux... je ne peux pas... je ne veux pas t'abandon-..."

Elle me coupa sans ménagement, et je lisais dans son regard de la tristesse derrière son pragmatisme habituel:

"Ce n'est pas une question mais un ordre. Fais ce que je te dis et ne discute pas."

Un démon s'approcha alors un peu trop près, et Léana lui trancha la tête d'un coup horizontal de son épée, ce qui étonna tous nos assaillants. Elle en avait dans le ventre, et ce n'était pas ses quelques blessures qui allaient l'arrêter.
La tête vola et vint heurter mon genou dans une traînée ensanglantée, que j'avais mis au sol à cause de la fatigue. Mon corps refusait de fonctionner, engourdi par la peur, quand une impulsion surgit, au sein de mon esprit.

"Bois ce sang et sauve ta mère." me disait cette voix dans mon esprit.

Sans que je ne compris jamais pourquoi, mon corps obéit de lui même, et je me mis à lapper le sang tel un chien qui boirait dans sa gamelle. Quelque chose au fond de moi désirai ce sang plus que quoi que ce soit, et c'est comme si une soif que je n'avais soupçonné était en train de s'étancher. J'entendis, comme si elle s'était trouvé à des centaines de mètres au loin, Léana me crier:

"Brendan! Qu'est-ce que tu as fait?!"

Mais il était trop tard pour faire machine arrière. A ce moment là, tout changea autour de moi. Ma vision devint rouge, et des changements s'opérèrent autant dans mon corps que dans mon âme. Au fond de moi, je sentis que quelque chose n'allait pas, et que ce sang abject venait de détruire une partie de mon humanité à jamais. Mais cela n'avait pas d'importance. Aucune. Importance.
Je me levai, alors que mes canines poussèrent en quelques secondes, atteignant rapidement une dizaine de centimètres. Sur mon crâne, un début de corne fit son apparition, et mes pupilles se parèrent d'un noir plus sombre que la nuit elle même. Mes mucles triplèrent de volume en l'espace d'un instant, et mes mains se pourvurent de griffes aiguisées. La teinte de ma peau commençai à virer au rouge pâle, et un sourire malsain apparut sur mon visage. La transformation était achevé. Le massacre pouvait commencer.


Je pointai ma claymore - que je tenais désormais à une main avec une aisance déconcertante - vers ma cible, et sans crier gare frappai d'un coup vertical. Malheureusement, cette vipère esquiva mon coup et la lame s'enfonça très profondément dans le sol tout en créant une légère secousse autour d'elle. Je la retirai sans résistance, mes muscles nouvellement acquis me permettant des prouesses que je ne soupçonnais pas. Je lançai alors un sourire sadique à mon ennemie tout en lui disant de ma voix profonde et rocailleuse:

"Je te pourchasserais jusqu'au Pandémonium s'il le faut."

Un seul objectif. Tuer. La. Menace.

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'Attaque - Humain' :

Shaoni commence le combat

Shaoni Drajoll : 185
Vitesse : 192
Dégâts : 57
Bonus : Rapidité : Peut attaquer deux fois Brendan.

VS

Brendan : 63
Vitesse : 42
Dégâts : 92
Bonus : /

Explication : tu avais bien lancé tes deux dés Shaoni donc c'était bon la première fois. Tu as donc fait deux faces : un échec critique, et le massacre des impies.

Le massacre des impies est un coup réussi normal, mais devient un coup critique à +25% si ton attaque avait ciblé une classe spéciale. Ici Brendan n'a pas de classe, donc tu le touches avec un coup réussi classique