~Foutu forêt, mériterait de cramer tout ça...
Moradund ignora son triste et singulier compagnon, en faite cela faisait un temps qu'il ne lui prêtait plus attention. Une nuit pour être précis. Une nuit longue et douloureuse que qualifiait les lourdes cernes sous ses yeux. Une nuit passée à creuser le sable et à cherche la roche afin d'ériger une tombe qui, si sommaire soit-elle, était amplement méritée pour le camarade tombé au combat.
~Allez gars, reprends toi! Insulte l'elf et butte l'orc, ca te défoulera!
Le nain esquissa un sourire, rien qu'un instant, avant de lever la tête vers le reste du groupe.
Ce pays l'avait changé de bien des manières, plus que l'ancien n'avait pu l'imaginer lorsqu'il le mit en garde.
~Ah bas ça si tu lui disait que tu est partit à l'aventure aidé par une elf et un orc tout deux mages, il te collerai la tête au fond d'un tonneau!
Moradund sourit vraiment cette fois, amusé par Ronin et transporté par la douce et étrange mélopée que l'on entendait.
~Et bas voilà...

Moradund commençait a se remettre de la mort d'Azulgor, bien qu'il n'oublierais jamais vraiment.
L'orque se leva, annonçant son envie de trouver l’hurluberlu qui produisait cette étrange mélopée.
~Faut avouer qu'il commence à me les briser le gugusse
Le nain hésita entre rester la à ruminer et suivre Garzvorgh, car il fallait bien admettre que cela n'avait que trop duré.
Il jeta un regard à l'elf, mais elle ne pouvait deviner la question qui trottait dans sa tête, et elle était de toute manière en train de rejoindre l'orque.
~Boh aller! Ça te fera du bien un peu d'exercice, gros tas!
Moradund jeta son bout de bois et se leva en grommelant dans sa barbe. Il jeta un regard au feu, envoya un peu de sable d'un revers de sa botte, accompagnant le dernier grésillement du foyer d'un grognement approbateur. Il suivit alors l'étrange équipe vers la forêt, non sans une flopée de grommellement peu enjôleur quand aux tendances reproductrices de cette dernière.

Les joueurs débutent le combat/tour.

Vitesse des joueurs :

Garzvorgh dit "Kalevala" : 875
Vitesse : 509
Dégâts : 391
Bonus : Voleur : Gagnera plus de pièces d'or à la fin du combat.

Selsya Asa : 1990
Vitesse : 827
Dégâts : 1929
Bonus : Mage : Attaque avec le dé mage.

Moradund Marteau-de-Fer : 1035
Vitesse : 310
Dégâts : 284
Bonus : Ours : Si Moradund tombe en dessous de 25% (259) de sa vitalité, elle est régénérée une fois.


---------VERSUS-------------------

Ennemi

Barde Maudit : 1050
Vitesse : 600
Dégâts : 350
Bonus : Requiem : les attaquants perdent 50 points de vitesse/tour
Mélodie belliqueuse : Le barde maudit gagne 100 point de dégâts/tour

Cela faisait un moment qu'ils marchait mais pas une trace de la source de ce maudit bruit. Moradund ruminait encore sur les événements de la veille et commençait à être assez énervé.
~oui...
Il n'avait pas émis un mot depuis la mort d'Azulgor, mais ses grommellements s'intensifiait à mesure que la colère remplaçait le choc.
-Qui es-tu, étranger ?
Le nain releva la tête et vit l'homme qu'apostrophait Garzvorgh: On aurait dit un mélange malsain entre un elf, un menteur (oui, les menteurs ont un truc particulier) et un gobelin farci de champignons.
~OUI...
Moradund en avait assez, un voyage en compagnie des ennemis des nains, des monstres tueur d'hydrocyno et maintenant ce repoussant mélange. Le nain vit alors rouge: ses yeux s'injectèrent de sang, il dégaina sa hache tandis que sa pilosité toute entière se dressait comme pour grossir le furieux personnage.
- TOI TU MEURT!
Il chargea alors en hurlant, bousculant Selsya et Garzvorgh, la gorge déployée et la hache au clair sur l'étrange inconnu. Celui-ci lança un sort qui ébouriffa le nain (plus disons) mais ce dernier n'en eu cure. Au contraire, cela l'énerva plus encore. Le hurlement se changea en chant de mort tandis qu'il fonçait sur la cible de sa rage. L'étrange inconnu ne se laissa pas intimider: Il sauta de son perchoir pour éviter l'attaque du nain enragé, le laissant s'écraser sur le rocher dans un nuage de poussière.

Le membre 'Moradund Marteau-de-Fer' a effectué l'action suivante : Actions

'Attaque - Nain' :

Le membre 'Selsya Åsa' a effectué l'action suivante : Actions

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'Attaque - Mage' :

Les joueurs l'emportent. Ils gagnent 20 points d'expérience, 15 pièces d'or, 1 indice, et 1 corde incassable.

Il s'extirpa du rocher et se retourna pour chercher le barde du regard, cherchant à percer le nuage de poussière qui l'entourait. Moradund voyait flou, il n'arrivait plus à bouger et pourtant son corps semblait bien animé.
~Non...
Il déduisit assez vite que Ronin avait pris le contrôle, faute d'une explication plus vite. Cela expliquerais pourquoi le nain semblait si peu enclin au calme et à la sérénité.
~Stop...
Il avait du mal à parler, tout semblait l'étouffer en ce lieu que Moradund pensait être le berceau de l'esprit aussi dérangé qu'enragé qu'était Ronin. Ce dernier ricana:
-Fais dodo fesse de troll, c'est mon tour!
Une bourrasque ronflante souffla soudainement la poussière faisant atterrir le cadavre calciné du curieux personnage au pied du nain furibard. Levant la tête vers sa source, il vit l'elf baisser son bâton. Étrécissant les yeux, la boule de poil qu'était devenu le nain se tourna vers le rocher qui avait été fendu par leur rencontre. Il en attrapa un morceau qui faisait la moitié de sa taille, le soulevant dans un long grognement qui augmentait en volume comme la pierre en hauteur.
-SALETÉ. DE. MAGIE!
L'orc avait semble-t-il balbutié quelque chose mais Ronin ne voulait rien entendre. le grognement devient hurlement monstrueux alors que le nain soulevait la pierre au dessus de sa tête.
-CREVEZ!
Il lança la pierre en direction de l'elf et pris appui sur la roche avec un sourire carnassier. Il chargea l'orc -rattrapant la pierre- et bondit en beuglant, la tête en avant comme une torpille aussi haineuse qu'hurlante.

HS:

- STOP ! Garzvorgh, attention !Cria l'elfe des glaces Selsya Asa, tout en brandissant son bâton en l'air, comme si elle tentait de trouver un sortilège qui pourrait le sortir de cette périlleuse situation. L'orc, dont l'attention venait d'être captée par les paroles de l'elfe des glaces. Celui-ci regarda d'abord la future Jarl, avant de regarder dans la direction indiquée pour y voir... Un nain-torpille lancé à toute vitesse dans sa direction. Celui-ci tourbillonnait sur lui-même, comme s'il était devenu fou de rage, et qu'il avait été ensorcelé et projeté par une quelconque magie. A la vitesse à laquelle il était lancé, s'il percutait l'orc, il pourrait l'assommer sur le champ, aussi costaud qu'il fût.

Les yeux du peau-verte s'agrandir donc à la vue de cette scène (sachant que tout se passe en quelques fractions de seconde), et il eut juste le temps de se jeter sur le côté pour tenter d'esquiver ce boulet nain, ou ce nain boulet, comme vous préférez. L'esquive porta ses fruits, ou presque. Le casque du Moradund transformé impacta l'épaule de Garzvorgh, qui poussa un cri rauque de douleur au contact, accompagné d'un sinistre *PLOC*, avant de laisser le nain foncer dans un cocotier ou un rocher qui se trouvait sur son chemin. Le peau-verte posa un genou à terre, se tenant l'épaule avec son autre main. La tête baissée, il fulminait intérieurement, ne laissant toutefois rien transparaître. *Maudit sois-tu, Nain avorton, je ferai de la charpie de tes ancêtres* Pensa-t-il, tremblant de rage et de douleur.

En se massant l'épaule, il se rendit compte que celle-ci s'était démise sous la puissance du coup. Il ne connaissait pas le terme pour expliquer le phénomène de dislocation, mais il tenta par un geste brusque vers le haut de réajuster son bras correctement. Un nouveau *PLOC* retentit, signalant que le bras avait été -plus ou moins- correctement remis à son emplacement initial.

Il releva la tête en dévisageant d'abord là où avait atterri le nain fou, avant de se tourner vers Selsya. Ses yeux, dont la couleur des pupilles oscillait entre le rouge et le violet, semblait demander à l'elfe "Puis-je détruire ce petit être ?" ; mais il n'attendait pas vraiment un consentement de l'Elfe, et préférait partir de là, pour terminer ce pourquoi il était là. Essayant d'être, pour une fois, diplomate, l'orc se releva, avec difficultés. Il se tenait toujours le bras, et émis un tressaillement lorsqu'il fut debout : son bras était fort douloureux.

- Arrêtons là, Nain, où la colère du Kalevara risque d'être forte. Ceci est mon avertissement. Intéressons-nous plutôt à ce barde, et ce papier. Je crois qu'il a un lien avec ce que nous recherchons, le fait de trouver le maître du temple. Qu'y a-t-il de marqué sur le parchemin que je t'ai donné ?

Le nain alla s'écraser dans un cocotier, avant de tomber lentement au sol. Tandis que sa vue lui revenait, Ronin vit Selsya qui tentait d'incanter de quoi stopper l'ivresse destructrice du nain. Il se releva prestement et tenta d'arracher du sol le cocotier qui lui faisait face, souhaitant manifestement arrêter l'elf avec tandis que l'orque lui expliquait les conséquences que la suite de l'agression entraînerait. L'arbre ayant été partiellement déraciné par l'impact avec le furieux personnage, celui-ci le leva péniblement au dessus de sa tête, battant des records d'haltérophilie et d'inconscience quand aux limites du corps qu'il "empruntait". Le cocotier s'orienta vers l'elf et commença à fendre à l'air agrémenté d'un énième "crève" de Ronin.
-NON!
Mora avait réussit à crier du fond de la prison tordue de l'esprit malin, faisant tressauter ce dernier. Le mouvement dévia légèrement l'arbre de sa trajectoire initiale, frôlant l'oreille gauche de l'elf -au lieu de la décapiter sans autre forme de procès- pour venir se fendre en deux dans le sens de la longueur sur un autre cocotier derrière la magicienne.
Ronin se retourna vers l'orc, pensant que le missile sylvestre avait fait son oeuvre. Il chargea le Kalevala avec un grand sourire carnassier, riant de la menace qu'il venait d'entendre.
-Montre moi ta colère, orc! Voyons si elle est si impressionnante!
Le nain tenta un laria mais l'orc s'était bien écarté avec un petit bond. Prenant appui sur la pierre sur laquelle il arriva -celle qui avait lui-même lancé- il se projeta vers Garzvogh... qui esquiva de nouveau la torpille poilue.
Ils jouèrent ainsi quelque minutes à une sorte de chat avant que Ronin ne réussissent à aligner sa cible avec l'elf qui semblait indemne -au grand déplaisir de l'esprit furax. Alors que le Kalevala esquivait une fois encore Ronin, ce dernier continua sa trajectoire vers Selsya. Celle-ci frappa le sol de son bâton et un flash teinté de bleu mis fin au combat.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Moradund ouvrit les yeux, surpris de pouvoir observer son corps alors même que l'obscurité couvrait son environnement comme son corps -jusque là pour ce dernier. Il put constater qu'il était entravé de chaines peu épaisses, qui le maintenait par le cou, la ceinture et les quatre membres. Celui qui l'avait attaché ainsi connaissait mal son affaire et après quelque grognements et halètement, il tomba sur un sol aussi invisible qu'improbable.
Le nain observa son environnement proche: ses chaines brisées et son corps semblait seul se détacher de cette immensité de noirceur. Il ramassa l'une de ses entraves et la fit tournoyer autour de sa tête, laissant du lest progressivement pour agrandir le cercle de recherche. Lorsqu'il arriva au bout -et que la chaîne ne semblait rien avoir touchée-, il fit glisser dans l'anneau une autre de ses entraves pour gagner en longueur et repris son petit manège.
Ce n'est qu'a la 4ème entrave que la chaîne émis un bruit, la vibration atteignant le poignet du nain peut après. Il la refit tourner, plus mollement, afin que la chaîne s'arrête sur ce qu'elle avait heurtée. Il suivit alors son fil d’Ariane jusqu'à ce qu'il semblait être un angle de mur. Il trouva à tâtons des inscriptions et fut étonné de trouver le mot "lumière" en runique. Il appuya sur le relief et une douce lueur révéla progressivement les environs proches: il était semble-t-il à l'entrée d'un couloir. Il se releva et ramassa une chaîne: si elle n'avait pu retenir le nain, elle pourrait au moins lui servir a tenir en respect un quelconque gardien des lieux. Il progressa par à coups, s'arrêtant régulièrement pour chercher à tâtons les reliefs qui permettait d'enluminer la suite du chemin.
Alors qu'il tâtonnait à la recherche d'un énième interrupteur -il n'en avait pas tenu le compte- le sol se fissura sous son pied droit qu'il retira lestement. La fissure se propagea rapidement le long du chemin, rougeoyante et chaude. Si Moradund fut heureux d'avoir un guide pour ne plus avoir besoin de chercher les lumières, il déchanta bien vite: un petit geyser de fumée fut craché par la fissure, porteur d'une chaleur et d'une odeur que le nain reconnu immédiatement. Il fit un pas en arrière et considéra l'idée de revenir dans la première salle pour tenter de trouver une autre issue. Lorsqu'il se tourna pour appliquer l'idée, il vit les murs lointains du couloir s'écrouler dans un grondement sourd au milieu du passage tandis qu'un rire résonnait loin au dessus de sa tête. Si le nain ne craignait pas un peu d'escalade, il fut nettement moins ravi de constater que la suite des murs tombaient également, se rapprochant inexorablement de sa position. Acculé, il se tourna vers sa destination première et fis trois pas en arrière. Après un cours élan, il sauta sur un petit pilier de pierre, vestige du couloir qui s'était fissuré. Ne cherchant pas à savoir si les éboulements avait fini, il reprit son élan -d'un pas à peine mais tout de même- et sauta sur le second pilier. Le saut pour le troisième pilier passa un peu juste et il décrocha un morceau de pierre mais réussit atteindre l'autre côté. Il regarda la roche tomber dans la lave qui inondait le bas des piliers en soupirant. Utilisant l'adrénaline du moment, Moradund se releva et repris sa route, attentif au moindre changement du sol.
Il arriva bientôt aux abords d'une petite pente à l'aspect écailleux. Moradund s'accroupi pour constater que ses yeux ne lui mentaient pas: le sol avait la texture et la forme d'une peau de serpent. Aussi peu engageant que cela puisse paraître, il ne pouvait pas se permettre de s'arrêter: l'éboulement pouvait revenir à tout moment. Il se laissa glisser sur les écailles pour découvrir qu'il s'agissait d'une sorte de cuve en peau de serpent, mais en beaucoup plus grand. Un sifflement et un glissement l'immobilisèrent: Il fallait qu'il y ai un serpent dans cette cuve. Il fallait forcément qu'il y en ai un. En voyant les deux rubis scintiller dans la pénombre, Moradund décida que c'était son tour de mener un peu la dance. Le nain fonça sur l'énorme serpent et lui décocha un formidable coup entre les mirettes, l’assommant pour le compte. Il ne chercha même pas à comprendre ce qui se passait en ces lieux, Ronin avait toujours eu le goût de la bizarrerie. Il tenta de sortir de la cuve mais il glissait systématiquement pour revenir s'écraser contre le serpent dans les vapes. En s'écrasant pour la 3ème fois contre l'ovipare, il remarqua que celui-ci avait des crocs plutôt impressionnants. Le nain saisit sa chance et arracha avec fort ahanements et grognements ses futurs piolets d'escalades.
La montée se passa sans dommage et il repris sa route, la chaîne enroulée à l'épaule et un croc de serpent dans chaque main. Bien vite, une odeur fétide vint lui caresser les narines: son avancée fut ralentit alors qu'il pénétrait dans un marais putride. Le moindre pas était une bataille tant la vase pernicieuse s'accrochait au nain. Forçant autant qu'il pouvait pour avancer, il ne put anticiper un trou d'eau qui le fit s'enfoncer d'un seul coup. Il ressortit en crachant et vomissant l'eau du marais, maugréant à qui pouvait l'entendre quand aux mœurs reproductives du lieu. Il fut d'autant plus énervé de constater -après la 13 ème chute- qu'il avait perdu chaîne et crocs autant que son chemin.
Il erra pendant des heures, bataillant, chutant. Mais plus le marais dépensait l'énergie de Moradund au quatre vents, plus il fut visible qu'en fait, la rage du nain était satisfaite, les insultes devenaient vivres dans sa bouche, la plus fétide des odeurs ne retenais nul avancée en devenir. Le marais perdit, en cette heure. Il le retenait et il ne pu que le regarder désormais.
Soudain, un trou plus profond que les autres l'aspira, l’entraînant vers des profondeurs inconnus. La descente fut brève et le nain s'étonna de ne pas sentir la chaleur et la viscosité du marais. Il était dans une eau plutôt claire et fraîche en vérité, il nagea donc -vaille que vaille- vers la surface. Il eu tant de mal à faire les quelques mètres qui le séparaient de la surface, qu'il se demanda ce qui l'alourdissait ainsi: il portait une armure de gromril complète! S'en débarrasser sous l'eau relèverais d'un exploit aussi se contenta-t-il de chercher un radeau ou un îlot près de lui. Un étrange couinement lui signala la présence d'un objet flottant non loin.
Après une petite demi-heure d'effort intense, il réussit à se hisser à bord, restant allongé quelque minutes pour reprendre son souffle. Il écourta sa pause assez rapidement en se rappelant que ce n'était pas son corps et qu'il avait donc par conséquent une marge de manœuvre sur ses capacités usuelles. Moradund voulu explorer le radeau lorsqu'il tomba sur une plaie béante dans celui-ci qui lui appris plusieurs choses: Le radeau était vivant et c'était lui qui avait couiné. Malheureusement la plaie était profonde et avec la différence d'échelle -la bestiole faisait la taille de deux kelpi au bas mots- il ne pouvait rien tenter pour la guérir. Décidant d'accompagner la bête dans son dernier voyage, il se dirigea vers la tête. Plus il avançait, plus il en découvrait sur son radeau organique. Et plus il en apprenait, plus son sang se glaçait alors qu'il se mettait à courir vers la tête de l'animal.
Trébuchant sur une écaille au niveau de l'épaule de l'animal, il s'écroula dessus, le visage couvert de larmes: son radeau n'était autre qu'Azulgor et l'hydrocyno vivait ses derniers instants. Ce dernier administra un -gigantesque- coup de langue au nain qui recouvrait son ami par ses pleurs et l'accompagnait d'un champ aux morts, hachés par les larmes et les hoquets du petit personnage. Moradund alla prendre place au creux de son cou, continuant de chanter à voix basse même lorsqu'un bruit de heurt vint troubler la scène. Il resta d'abord là, pétri par la colère et la tristesse de la mort de son ami. Ce n'est que lorsqu'Azulgor rendit son dernier souffle et se figea après un dernier long couinement, qu'il se releva pour descendre sur la terre qu'ils avaient heurtés. Moradund lui adressa une dernière prière et le poussa, rendant son corps à la mer qui l'avait vu naître.
Lorsque l'hydrocyno eu disparu au loin, il se retourna et découvrit plus loin une entrée d'escalier illuminé. Il se mit à courir, pleurant, morvant et riant tout à la fois; heureux d'avoir une nouvelle lueur d'espoir quand à une sortie de ce terrible dédale que Ronin lui avait infligé. Il se stoppa néanmoins au pied des marches, rendu parano par les épreuves traversées et sceptiques par les grandes runes gravées en relief sur les murs.


S'extirpant du casque de gromril, il le lança à travers l'escalier, déclenchant la fureur des runes magiques. Il ré-enfila le casque alors que celui-ci retombait à ses pieds en grommelant:
-Si tu veut jouer à ça gamin, tu risque d'être déçu!
Il scanda quelques formules en frappant du poing sur des endroits précis de son armure, la gravant de runes de protection qui lui permirent de commencer son ascension. Il passa sans trop de problème la majorité des marches, les runes et le gromril l'immunisant contre les sorts qui se déchaînaient en une apocalypse à chaque marche, se contentant d'esquiver lorsque un énorme marteau de concassage tenta de frapper au niveau du crâne.
Alors qu'il gravissait les dernières marches, un panneau de mur se déplia comme une porte et vint frapper le nain, l'envoyant redescendre l'escalier cul par dessus tête. Partagé entre l’amusement d'un piège si simple et la colère de s'être fait avoir si facilement, il gravit de nouveau les marches en courant, s'arrêtant juste avant la "porte". Il avança un pied et le retira déclenchant la rune qui déplia le mur. Moradund sourit lorsque le piège s'arrêta à deux doigt de son nez et il se remit en marche alors que le mur-porte se refermait. Il arriva dans une grande pièce noire comme celle où il était retenu, identique jusque dans la noirceur qui l'enveloppait. Un détail cependant changea tout et fit sourire le nain: une silhouette spectrale de lui-même se tenait assise dans le vide, l'applaudissant sans bruit pour être parvenu jusqu'ici.
~Si tu est arrivé jusque là alors tu sais ce qui va se passer.
-Désolé de te décevoir Ronin, mais il va falloir réviser ton programme: je compte bien reprendre ce qui m'appartient!
~Mais quel triste décor pour un combat d'une telle envergure, tu ne crois pas? Changeons un peu tout ça!
La pièce tout entière apparu alors, comme si quelqu'un avait allumé un millier de lanternes. Moradund fut stupéfait de se retrouver au centre du grand hall de Karaz_a_karaK.
-Mais... Comment est-ce que...
~Bienvenue chez moi, Marteau-de-Fer.
L'étonnement de Moradund se mua en colère sourde lorsque, se tournant vers Ronin, il le vit assis sur le trône du haut-roi.
-Descends de ce siège, espèce de vermine puante, immonde pourriture, tu n'a aucun droit de t'asseoir ici!
Ronin rit à la remarque du nain puis se mit à scander:
~DREK STOK!
Des coups de marteau retentirent, assourdissant, puissants, comme si Grungni frappait sur l'enclume du monde. Les coups de l'invisible et immense marteau gravèrent les runes que Ronin venait de scander dans l'air au dessus de lui. La première rune se mit alors à couler vers Moradund, la deuxième émit un jet de flamme qui guida, accéléra et renforça le liquide meurtrier. Le nain n'allait certainement pas se laisser faire aussi se lança-t-il également dans la bataille:
-THRAG TIWAZ! VARAG THRUNG
Le marteau repris son oeuvre et les deux premières runes se jetèrent sur Ronin pour l'entourer innocemment. Si ce dernier en rit, l'explosion que produisit les runes qu'il avait lancé atteignit sa cible sans qu'elle en subissent une quelconque conséquence.
Les runes de Moradund en revanche, s'immobilisèrent et il en jaillit des pieux qui transpercèrent l'esprit.
-Tu ne pense jamais dans la continuité, tu ne pense qu'a l'instant éphémère Ronin.
Tandis qu'il lui adressait cet avertissement les deux autres runes qu'il avait scandé se modelèrent en un improbable fusil dont la gueule égalait celle d'un dragon en taille alors que le reste du fusil était à la taille du nain. Il appuya sur la gâchette et de gros loup alpins jaillirent par dizaines de l'arme, chargeant Ronin comme une seule marée de crocs et griffes. La cible sourit et riposta:
~Ton esprit est plus faible qu'une voodrella, ZHARR VARN!
Une fissure circulaire l'entoura alors que le marteau frappait, faisant apparaître cette fois les runes de part et d'autres de Ronin. Elles prirent une teinte rouge vif et se muèrent en un torrent de lave qui noya les monstrueux canidés. le feu liquide remonta le flot poilu puis s'attaqua au fusil et à Moradund. Ce dernier se mit à scander alors que le flot grondant l'atteignait:
-THRONGRINKI THRONG
Malheureusement pour l'esprit malin, les pieux reparurent et le flot de laves faisait trop de bruit si bien qu'il ne put porter la moindre attention a ce que son adversaire venait de scander. Il ne vit donc pas des runes tournoyer en d'improbables portails d'où sortit un monceaux d'armures vivantes. Non, il ne vit rien de cela, se contentant de tenter de manipuler la lave -malgré la douleur- pour la rendre plus meurtrière encore:
~Tu ne peut vaincre un esprit de Kalumbra, abandonne! DREK VARN DAWI!
Une gigantesque rune apparut alors au dessus de la tête de Ronin, augmentant en luminosité avec un sifflement des plus sinistre. Moradund n'était pas très ravi de voir la rune d'immolation: l'auto-destruction n'avait aucune vertu sauf quand on était indestructible -ce qui était malheureusement plus ou moins le cas de l'invocateur à l'heure actuelle. Il pris néanmoins le temps de scander pour sa défense:
-DREK THRUNG!
La rune d'immolation explosa, soufflant lave et loups rescapés, soufflant mêmes les runes qui entouraient Ronin. Seul Ronin, Moradund et le mur de bouclier qu'il avait invoqué subsistait dans le décor majestueux de la cité-forteresse. Les armures reprirent leur formation et Moradund les lança à l'assaut, si il pris beaucoup de temps pour tout scander, la violence de ce qu'il invoquait fit pâlir Ronin qui se leva du trône par réflexe.
-DAWI DREK DRAKE STOK! TROLLDRENGI THRYNAZ! KARAK THRUNG! VALDA UZGUL!
Le marteau frappa pendant un long moment, les acteurs du combat s'étaient figés, dans l'attente impassible de Moradund et apeuré de Ronin du résultat. Le long chant de runes s'inscrivit dans les airs, la première phrase venant couler sur les armes des anciens qui attendait leur heure, leur donnant la force d'un dragon. La seconde coula sur leur tête, pénétra leur esprit et le rendit fort comme celui qui tranche les fourbes et les hors la lois. La troisième coula sur leur boucliers, les rendant plus dur que le gromril, plus brillant que le diamant. La dernière enfin les recouvrit totalement, les transformant en armée de mort implacable. Leur armure se mit à fumer, leur yeux rougeoyèrent sous les heaumes, le sol sembla se craqueler sous leur poids. Lorsqu'ils lancèrent la charge, leur puissance digne d'un golem des premier ages, leur aura plus sombre que celle de la mort et du chaos qui fondèrent sur le vieux monde, leur nombre plus infini qu'une marée de gobelin à l'assaut d'une forteresse, firent tourner bride à Ronin qui ne pouvait se résoudre à affronter l'armée faite pour tuer le croque-mitaine.
L'armée le rattrapa malheureusement, le piétinant et le frappant comme jamais. Il réussit à s'extraire de la mêlée mais un ancien le propulsa d'un coup de bouclier dans une grande cellule de fer. Ronin se releva alors que Moradund s'approchait à pas lents, tandis que les rangs se reformaient autour de lui avant de disparaître dans un filet de brume. Le nain arriva devant la porte de la cellule où Ronin attendait, sagement, que le geôlier viennent fermer la prison. Moradund le fit et se tourna alors vers la gigantesque rune qui ornait le mur derrière le trône. La rune gardienne occupait un pan de mur plus haut qu'un dragon. Elle était pourvue de multiples chaînes qui se rejoignaient en un point près du sol. Ronin se mit à ricaner lorsque le nain posa la main sur l'entrecroisement métallique.
~Ta pauvre prison de métal est loin de la fiabilité d'un kaerta, tu sais? Je m'échapperais sans doute encore!
-Et je t'emprisonnera encore répondit simplement le nain, alors que le nœud qu'il avait touché semblait aspirer les chaines avant de tomber au sol avec fracas. Moradund apposa les deux mains sur les traits de l'immense rune gardienne qui régissait son corps.
-A plus tard mon ami, je vais réchauffer mon vieux corps.

~~~~~~~~~~~~~~

Le nain ouvrit les yeux, sentant un intense froid le parcourir. Il était enfermé dans une gangue de glace, sans doute Selsya y était-elle pour quelque chose. La glace devait le maintenir depuis un petit moment car il réussit à s'en libérer à force de mouvements et contorsions.
Lorsqu'il s'écroula dans le tas de glace pilé, il se traîna ainsi qu'un peu de glace jusqu’à un appui proche et se mit de la glace sur la tête. Voyant les deux le regarder d'un air étrange, il souffla un long coup en constatant que Ronin ne les avait pas blessés. Ne pas les apprécier n'autorisait pas tout.
-Je souhaite m'excuser pour ce que Ronin a pu vous faire. Je vous doit quelque explications je pense, je sais que nous devons chercher le maître du temple mais je vous propose de faire une pause.
Il réajusta sa position avant de reprendre.
-Je viens de la forteresse de Karaz_à_Karak, j'y ai vécu une belle enfance et une belle vie, jusqu'à ce que le volcan sur lequel la cité repose n'entre en éruption provoquant des morts par milliers. Certains ont miraculeusement survécu, mais notre mental y est partiellement resté et un esprit colérique et malfaisant a germé dans mon esprit à ce moment là. J'avais toujours réussit à le maintenir enfermé mais les récents événements m'ont fait baisser ma garde. Cela dit Kalevala, Ronin aime tuer détruire et combattre, vous ne pouvez espérer le calmer en le provoquant ou en tentant de lui faire peur, mais je pense que vous l'aviez deviné.
Le nain rit avant de finir:
Maintenant, si tout cela ne suffit pas à excuser mon comportement -ce que je comprends tout à fait- et que vous souhaitez ma mort, je vous prierait d'attendre un peu: que je meurt au moins l'arme à la main, pas achevé comme une bête malade.

Le nain était devenu fou durant plusieurs minutes, obligeant Selsya a le figer de sa puissante magie de glace qui, Garzvorgh devait le reconnaître, était efficace. Alors qu'ils discutaient l'elfe et lui de ce qu'ils allaient faire de Moradund, le petit paladin sortit de lui-même du bloc de glace qui s'effritait petit à petit, et s'excusa en évoquant un certain "Ronin". L'orc ne savait pas de qui ou de quoi il s'agissait, mais il se dit que cela devait avoir un rapport avec ce qui venait de se produire, un ami imaginaire, peut-être ? Mais peu importait dans l'état actuel des choses. Moradund expliqua qu'il venait d'une forteresse appelée Karaz_à_Karak, évidemment inconnue pour le Kalevala, et qu'il y avait eu des malheurs concernant cette cité, et il expliqua d'où provenait ce "malheur", le voleur comprit alors qui était ce Ronin, et pourquoi il avait "émerger" de l'esprit du Kazharien.

Maintenant, si tout cela ne suffit pas à excuser mon comportement -ce que je comprends tout à fait- et que vous souhaitez ma mort, je vous prierait d'attendre un peu: que je meurt au moins l'arme à la main, pas achevé comme une bête malade.

L'orc releva un sourcil. Bizarrement, il ne souhaitait pas la mort de cet aventurier ; pas pour le moment en tout cas. Il se contentait d'écouter ses dires et d'analyser la situation.

Selsya prit à son tour la parole pour expliquer, après avoir envoyé de l'eau au Marteau-de-Fer, qu'elle avait déjà eu ouïe dire de cette cité, et que bien qu'elle ne la connût pas, un membre de sa famille lui avait narré différentes histoires à ce sujet. C'est d'ailleurs sur cette phrase que se termina la discussion, et que les trois aventuriers se mirent à la recherche d'un coin pour dormir. Demain, ils partiraient à la recherche du Temple Kashay, où ils pourront trouver ce fameux Maître des compétences. Qui sait, peut-être auront-ils l'occasion de connaître de nouvelles expériences ?


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