Styx avait envie de ressentir des sensations perdues il y a longtemps. La traque des proies égarées dans les rues s'avérait toujours jouissive, les pourchasser alors qu'elles s'évertuaient à hurler comme de pauvres pies et les égorger en entendant les moult supplications avait quelque chose d'extrêmement amusant, mais... par essence un vampire apprécie des plaisirs plus simples et néanmoins alambiqués.
La traque pouvait aussi prendre la forme d'une plus subtile partie d'échecs; le meurtre par hypnose. C'était assez facile, il suffisait de trouver un/une idiot/idiote prêt/e à abdiquer de sa propre vie suite à une rencontre plus ou moins charmante en tête à tête avec un vampire. Styx, enfin Lachlan, allait être le déguisement parfait. Il n'était pas laid aux yeux des femmes, et plutôt sympathique envers les hommes, Styx referait surface une fois à l'abri des regards lorsque l'heure de voler le dernier souffle arriverait...

L'arlequin, après avoir adapté son déguisement, c'est à dire en ôtant tout maquillage et en s'habillant "normalement" d'une chemise et d'un pantalon, bondit sur Catastrophe, sa manticore, afin de s'envoler loin de BaldorHeim. Si les choses tournaient mal, il préférait ne pas être dans les parages par la suite. Ainsi son choix s'arrêta-t-il sur Stellarae, la capitale humaine, aussi gorgée de sang qu'un liche après une baignade d'abyssales en rivière...

Alors qu'il garait sa bête dans des écuries prévues à cet effet, en prenant soin de lui administrer quelques "tranquillisants" (sortis de sa réserve personnelle), Styx déguisé en Lachlan, se promena longuement dans les rues de la capitale, admirant les différents bars, bordels et autres établissements moralement douteux, avant de s'arrêter devant "Le canari Jaune", endroit fort peu agréable au regard, mais qui avait le mérite de l'attirer. Une énergie, une odeur, une saveur? Il ne saurait le dire.

En entrant, l'homme à la porte lui adressa un regard à mi-chemin entre la stupeur et la crainte, il fallait dire que le vampire n'avait pas les airs des clients habituels. Peut-être aurait-il dû porter quelque chose de plus pauvre... mais bon. La classe c'est la classe, et rien ne peut empêcher ceux qui l'ont de l'exhaler par tous les pores de leur peau.

Il y avait beaucoup de monde à l'intérieur, s'agitant, hurlant, buvant. Beaucoup de visages, beaucoup de jugulaires... Il huma l'air avant de jauger les différentes personnes présentes. Le sang des camés on oublie, c'est dangereux. Le sang des poivrots est agréable au goût, mais... soûle. Oh... tiens! Il avait envie de boire ce soir. Très envie de boire. Et de se droguer en même temps. Oui, un bon plan selon lui.

Lachlan réajusta sa veste noir avant de s'avancer parmi les tables, jetant des regards autour de lui. Quelques personnes, dont la serveuse au fond, près des portes-manteaux, parurent lui envoyer des signes ostentatoires, mais... non. Pas ce soir ma jolie, tu n'as pas l'air très consistante sanguinairement parlant. 
Lorsqu'il arriva au comptoir, tous ses problèmes de choix furent néanmoins balayés. En ce Samedi, un Garde, à la carrure impressionnante se tenait là, une fesse débordant dangereusement du tabouret où il était assis, à boire une pinte. Tranquillement. Il se fichait pas mal de son apparence, mais... son sang. Il pouvait le sentir d'ici. Une masse pareille réservait quantité de bon sang! Le sang de ceux qui prennent soin d'eux. Bien... très bien.

Se rapprochant de l'homme, Lachlan tourna une tête souriante vers lui.

"Bonjour l'ami! Je vous offre la prochaine? C'est pas tous les jours qu'on peut remercier nos protecteurs pour ce qu'ils font." Dit-il en ôtant son manteau et en pointant sa boisson.

Dilon Deraborne était de sortie ce soir. Il venait de revenir d'une excursion particulièrement mouvementée au Sud du territoire, dans les cavernes de Spelunca, qui avait eu lieu il y  a maintenant trois semaines. Il avait mis pratiquement deux semaines pour rentrer à la capitale, et désormais il avait envie de décompresser et de se changer les idées en reprenant des anciennes habitudes mises de côté pour des raisons évidentes : ce soir, il allait retenter de boire un verre dans une taverne qu'il connaissait bien de Stellaraë, "Au Canari jaune", son lieu de prédilection.

Lorsqu'il arriva dans l'enseigne, et qu'il s'arrêta au comptoir pour commander une boisson, le tavernier l'accueillit en lui serrant la main ; auparavant, Dilon était l'un de ses meilleurs clients, pour ne pas dire un des piliers de sa taverne. Il était connu pour ses beuveries quotidiennes et son franc parler qui avait provoqué tellement de bagarres... Mais ce temps était révolu, et l'homme était désormais devenu quelqu'un de respectable : il avait trouvé sa place chez les Gardiens, et avait parcouru une bonne partie du territoire. De plus, il avait rencontré des personnes incroyables, dont une femme, mais aussi des personnes aux intentions parfois mauvaises. Il avait beaucoup à raconter, en somme, et il avait hâte de pouvoir narrer plusieurs de ses péripéties à ses compagnons de comptoir. Le tavernier, qui se prénommait Mörg, lui offrit une première bière, une stellaroïse, tandis que le guerrier lui expliquait la scène qu'il avait eu dans la ville d'Ishtar, où il s'était retrouvé à combattre des chèvres, et qu'il avait dû prendre la fuite par peur d'être arrêté, ou pire.

Les quelques personnes qui l'écoutaient au comptoir s'esclaffaient lorsque Dilon racontait une anecdote comique, mais ils n'arrivaient pas à couvrir le brouhaha permanent qui régnait dans cette taverne. Il faut dire que la populace était présente ce soir : toutes les tables étaient prises, et il ne restait plus que quelques chaises qui traînaient çà et là.




Une heure et demi plus tard, Dilon en était à sa sixième choppe. Il avait perdu quelques auditeurs, et le tavernier était trop souvent réquisitionné pour écouter ses récits. Mais il revenait tous les quarts d'heure, environ, pour qu'ils échangent deux mots. Le Deraborne sirotait donc tranquillement sa bière -qui coulait par moment dans sa barbe broussailleuse- en songeant aux bons moments qu'il avait pu avoir en ces lieux.

Une voix se fit soudain entendre, juste à côté de lui. Il se retourna pour faire face à un jeune homme qui lui faisait un grand sourire.

"Bonjour l'ami! Je vous offre la prochaine? C'est pas tous les jours qu'on peut remercier nos protecteurs pour ce qu'ils font."

- Oh, Bonsoir ! Ma foi...Il inspecta le fond de sa choppe pour constater qu'il ne restait plus grand chose.Le contenu de ma pinte semble s'approcher du néant, je serais donc volontiers pour un nouveau verre ! Que buvez-vous, vous ?

" - Oh, Bonsoir ! Ma foi...Il inspecta le fond de sa choppe pour constater qu'il ne restait plus grand chose.Le contenu de ma pinte semble s'approcher du néant, je serais donc volontiers pour un nouveau verre ! Que buvez-vous, vous ?


Lachlan regardait toujours son nouvel ami (proie, mon petit, c'est une proie, voilà pourquoi je te déteste autant) avec un intérêt qui n'était que vaguement simulé. Si à première vue, l'individu pouvait intimider par sa carrure spectaculaire, le vampire ne décelait en lui que sympathie. (et des veines gorgées de sang, bordel mais on voit au moins la même chose?! UN SAC DE CHAIRE!)

Il redressa ses cheveux d'un geste machinal et s'adressa au tavernier, posant au passage une généreuse somme sur le comptoir.

- Mon brave, que l'on resserve cet homme, et que ce soir sa choppe ne se vide point. La mienne non plus d'ailleurs, mais lui en priorité. Servez-moi un verre de cette bonne vieille vodka avec un citron je vous prie. On va y aller franco. Il se tourna en riant vers le Garde, et dû faire un effort pour se détacher de sa jugulaire, mise en valeur par la largeur de son cou. Alors, on travaille pour la Garde depuis longtemps? Je veux entendre vos exploits mon ami! Et votre nom avant tout ça, ça va de soit. Appelez-moi Lachlan, enchanté.

Il lui tendit sa main, joyeusement. (Un peu plus et tu vas lui offrir des chocolats? Hypnotise-le, emmène le dehors, et je reprends le train des choses avant que tu ne décide de t'engager dans une œuvre caritative, ou pire, chez les Gardiens... brrrr, tu me fous la gerbe Lèchlgland. AHAHAHA! Le surnom de fous! Je vais le garder! AHAHAHA)


Mais la partie la plus claire de Styx ne montra aucun signe de trouble interne. Cette nuit il resterait en contrôle, et pour une fois, il parlerait à autre chose qu'à soi même! C'était une réflexion un peu triste, mais il fallait bien faire comme on pouvait une fois atteint de troubles de la personnalité.

En dépit du fait que Styx venait de lui montrer méticuleusement comment assassiner toute la salle en un battement de cils, Lachlan conserva sa posture avec joie et droiture.

Maaaaiiiiis, tu trouve pas que c'est ennuyant sans combat là? Je négocie même plus ce Deraborne vu que tu fais semblant d'avoir des sentiments, mais regarde, regarde le gars là-bas, il va sûrement violer quelqu'un dans sa vie, autant faire une bonne action, mon gars! Dis-lui, Lui!


Laisse-moi dormir, Styx. Laisse-le vivre. Ferme-la. L'insecte n'était visiblement pas d'humeur.

- Lachlan ? C'est exotique comme nom, vous êtes d'ici ? Pour ma part je me nomme Dilon, Dilon Deraborne. Guerrier et Gardien à Stellaraë... Et occasionnellement pilier dans cette taverne. Mes habits m'ont trahi, il semblerait. Je suis dans la Garde depuis trois bonnes années maintenant, même si j'ai pas mal voyagé pendant ce même laps de temps. Que voudriez-vous que je vous narre ? L'épisode des chèvres ? L'épisode des traditions Kazhariennes ? Mon combat contre les Elfes.. L'épisode de la pyramide loupée, peut-être ?

Il restait focalisé sur la voix de Dilon pour ne pas prêter attention aux voix mentales. (non vraiment, il y avait d'autres voix dans sa tête. Il avait un putain de mille-pattes dans son cerveau!)
Il eut un petit rire à l'évocation d'une histoire avec une chèvre.

" - Lachlan vient d'un pays externe à Dùralas, d'où je suis originaire, et signifie "l'ambitieux", allez savoir pourquoi! C'est un pays bien plus froid qu'ici, où les villes sont régies par de puissants guerriers et où règne la loi du plus fort! Ici c'est bien plus modéré, à l'image de nos alcools nationaux respectifs. La bière, et la vodka. Il rigola. Redoublant d'amusement à l'évocation des histoires de Dilon. Une histoire de chèvres? Voilà qui est amusant, mais au vu de la réaction de notre tavernier, et de ma méconnaissance totale de la faction Khazarienne, je préférerais que vous me comptiez cet épisode-là, si vous n'y voyez aucun inconvénient! J'aimerais tout savoir sur cette faction! Même si j'aimerais honnêtement écouter toutes vos histoires! Oh et, un autre verre je vous prie! Au fait, vous êtes d'ici vous? "

La demande de Lachlan ne fut toutefois pas aussi désintéressée qu'elle ne le semblait. Même si la part la plus modérée de Styx n'était pas un adepte de la violence gratuite, le jeune Lachlan partageait avec le clown un goût prononcé pour les manipulations. Et en savoir plus sur les Khazariens pourrait sans doute s'avérer utile. Il avait seulement besoin d'un nom... Qui dirigeait donc cette bande? Dans quelques mois, cette information pourrait s'avérer... mortelle. Hinhinhin.

- Lachlan vient d'un pays externe à Dùralas, d'où je suis originaire, et signifie "l'ambitieux", allez savoir pourquoi! C'est un pays bien plus froid qu'ici, où les villes sont régies par de puissants guerriers et où règne la loi du plus fort! Ici c'est bien plus modéré, à l'image de nos alcools nationaux respectifs. La bière, et la vodka.

L'inconnu, qui s'appelait donc Lachlan, expliqua qu'il était fort intéressé pour écouter le récit du Deraborne sur les Kazhariens, ne connaissant pas du tout cette faction montagnarde. Le guerrier accueillit d'ailleurs chaleureusement l'arrivée de deux nouvelles pintes dans leur direction, réclamées par Lachlan. Il lui demanda s'il était d'ici.

- Merci beaucoup pour cette pinte, l'ami, vous êtes fort généreux ! Et donc, c'est d'accord pour l'histoire.. Ah, d'où je suis ? C'est une bien bonne question. Je ne suis pas réellement originaire de Stellaraë, même si j'y vis depuis... Voyons, quatre, cinq, six... dix-huit années maintenant, voyez-vous ! Plus jeune, j'ai vécu dans un petit village qui se situait près des montagnes du Baldor, si vous voyez où est-ce qu'elles se trouvent. Mais le village a été rasé depuis, sale histoire que tout cela.Il but une longue gorgée de sa pinte, un filet dégoulinant légèrement sur le côté de sa barbe, et reposa violemment la choppe sur le comptoir, comme pour indiquer que la discussions au sujet des provenances était close.

- Et vous vouliez donc en savoir plus sur les Kazhariens. Alors ce qu'il faut noter, c'est que les Kazhariens forment la faction qui protège BaldorHeim et ses alentours, tout comme les Gardiens protègent Stellaraë et ses habitants, notamment le roi des Humains, personnalité dont vous devez avoir entendu parler. Un chouette type à ce qu'il paraîtrait, bien qu'il ne sorte pas beaucoup de sa vétuste demeure... Et donc les Kazhariens sont composés essentiellement de Nains, d'Humains, et de quelques géants. On raconte que leur dirigeant s'appellerait le... RAGNAPINATOR ! Euh.. Non, ce n'est pas ça... Le, l'empereur ? Mais qu'est-ce que c'était ce terme, commençant par "Im"... Impérator, voilà ! Donc l'Impérator et les Kazhariens sont l'armée des Baldors qui protègent la cité de BaldorHeim. On dit qu'ils y veillent en traversant des tunnels creusés sous la ville et qui mèneraient jusqu'aux mines de fer. Vous suivez jusque là ?

Dilon demanda parce qu'il avait peur de perdre son auditoire. Il n'était pas très causant lorsqu'il s'agissait de sa vie privée, mais il pouvait s'en donner à coeur joie pour narrer ses aventures diverses.

Tandis que Dilon parlait de son village, celui duquel il venait, Lachlan distingua clairement, au milieu de la foule dans cette taverne, des images se profiler au-dessus de sa tête. Clairement, le passé du guerrier était trouble. Mort, et alcool. Bon, ce dernier point restait encore présent dans sa vie. De toute évidence. Mais en bien moins prononcé, non, son passé en était rempli. Son âme criait au vin, mais semblait néanmoins s'en être remise, si s'en remettre on peut.
ON S'EN BRANLE QU'IL AIT SOUFFERT, TUE-LEEEEEE. S'il te plaît ?


L'histoire sur les Khazariens, à défaut de le renseigner le fit rire. L'humain avait une façon de raconter ses histoires extrêmement amusante.

"Oh, alors comme ça ils œuvreraient sous terre ? Dans des tunnels ? Mmmmh, voilà qui semble très "nain". Mais je vous en prie, continuez ! Tavernier, encore une choppe ! Au fait, jusqu'où pouvez-vous tenir l'alcool ?" Il ponctua sa question d'un clin d’œil. D'humeur défiante, semblerait-il.


Lachlan ne sortirait pas d'ici sans informations, Styx voulait s'amuser à traquer l'Imperator, et la moitié cordiale du corps tourmentée lui livrerait au moins ça. Si le clown se fâchait, il tuerait Dilon, ici et tout de suite. Et Lachlan aimait bien Dilon...

Ooooh, je vois ce que t'essaye de faire ! Bien bien, mais ça suffit pour l'instant, il ne sait pas plus de choses que ça et si tu continue il va se méfier. Des guerriers qui vivent dans des tunnels, se déplacent à dos d'ours et s'allient à des Géants ? C'est si primitif, heureusement que les vampires sont là pour apporter un peu d'élégance en ce monde. On ira rendre visite à ces éclaireurs, plus tard, pour l'heure je te laisse célébrer la découverte de ses informations. On analysera tout ça demain. ET FAIS EN SORTE DE FINIR RAIDE MORT. Oh mais, attends, on risque pas le coma éthylique. Hihihi.


Lachlan se saisit de sa choppe et la vide d'une traite, une épaisse chaleur envahit son gosier, parcourt ses veines. Lorsqu'un vampire boit, il ne peut pas vraiment évacuer l'alcool à moins de se nourrir le sang ne s'évaporant pas au travers des tissus. Simple physique. En clair, Lachlan serait bourré plus vite et plus longtemps que Dilon, selon qu'il se trouve une proie ou non.
Il leva la main.

"Tavernier ! Avoir une bouteille c'est possible ? Je vous dérangerai moins longtemps. Ou deux. Et un citron s'il-vous-plaît. Il jeta une bourse sur le comptoir. Gardez la monnaie mon brave. Puis, replongeant dans le récit de Dilon, il rit à gorge déployée. C'était cool d'avoir des amis en fait ! Des Géants qui chevauchent des ours ! Ahahah ! Voyez-vous ça ! Oh je ne comprends rien à toutes ces mesures militaires, mais ça a l'air d'être du sérieux, les Nains sont réputés pour leur méticulosité après tout.
Dilon lui demanda le pourquoi de toutes ces questions, bordel. Il était suspicieux. L'heure était venue d'improviser.

Les rejoindre ? Seigneur non ! Je n'ai aucune vocation guerrière, je suis un homme de lettres voyez-vous, et je cherche à rédiger un traité sur les factions de cette contrée. En essayant de ne pas me mettre en danger... j'ai eu vent d'une affreuse Congrégation. Il se servit un autre verre, sans quitter le guerrier des yeux, il ne les déplaça que pour couper le citron. (il résista à l'envie d'utiliser ses griffes, ou ses cartes, et se résigna à utiliser un couteau qui passait par là). Il but son verre à moitié. Délicieuse cette Vodka ! 
Et puis de toutes façons, entre nous, je préfèrerais intégrer les Gardiens. Toutes ces opérations souterraines ne valent pas une bonne guerre en plein air. J'imagine. Mais continuez vos histoires, Sieur Deraborne, vous parliez d'une *hic* (merde !) chèvre ? Hahaha "

L'alcool commençait à monter.

TROP C'EST TROP, IL PARLE COMME UNE PIPELETTE CELUI-LA. Alors écoutes-moi bien, Lachlan Grey, j'ai toléré tes stupidités mondaines pour pouvoir mettre la main sur les informations concernant les Nains, parce que je voulais UN PETIT NAIN SERVITEUR ! C'est trop demandé ?! NON. T'es même pas foutu de me livrer ça ! Alors désor..

Il but son verre cul sec, malgré les premiers signes d'alcoolémie qui commençaient à apparaître, et à troubler le fonctionnement de son organisme. Le manque de sang n'aidant pas, il porta rapidement une main à son crâne meurtri, avant de camoufler ça en recoiffage express.

"- Je dois avouer ne pas encore m'être intéressé aux Elfes, mais leur heure viendra, c'est un peuple... irritant, dégoûtant, impuuuuuur plein de mythologie et de spécificités ! La Garde Zéphyr recèle des individus très intéressants ! J'ai eu vent du Dragnizzo que vous mentionnez dans votre histoire, ce serait un mage puissant et bestial ! (Ohoh ! On pourrait le tuer lui aussi, imagine le combat Landy ! Le grand arlequin contre l'Ensorce... qu'est-ce qui raconte sur ma Faction ce fils de pute ?)

Lachlan demeura silencieux, vidant ses verres très rapidement pour ne pas prêter attention au Styx plus agité que jamais. Mais l'exercice devenait insupportable, il continuait de parler, encore et encore.

- Oh, pour sûr ils sont sanguinaires... ce doit être affreux que d'être confronté à eux ! Il y a peu de témoins laissés en vie d'ailleurs, vous devriez peut-être faire attention à ce que... Ok ok, au piiiiire, on est pas obligés de le tuer, juste lui arracher la langue ? Est-ce que ça te semble correct ? ces monstres ne reviennent pas pour vous, ou votre ami ! Face à la mine du Guerrier, Lachlan chassa Styx de son esprit, devenant empathique, ou peut-être était-ce l'alcool, mais il devînt lui aussi très triste. Je suis désolé pour ce qui vous est arrivé... ! De toute façon, les méchants finissent toujours par.. arrête... perdre ! Oh je vomis, putain que t'es niais. En rentrant je vais te charcuter. Tenez, prenez donc un autre verre, ça aide. Il vida à son tour le sien. Quant à rejoindre les Gardiens, je préfère garder une certaine distance quant aux conflits entre factions, ça aide à ne pas voir son esprit critique s'émousser ! En parlant de mousse... Une bière de plus !

Quand ce fut au tour de l'histoire d'être racontée, Lachlan se focalisa sur la voix du guerrier, imaginant les scènes, riant à gorge déployée.

- Ohohoh ! Mais quelle histoire ! L'alcool a du bon en ce qui concerne les aventures les plus folles, et diantre, quelle folie vous avez fait là ! Pauvres animaux. Il laissa tomber sa chevalière, qui comme animée de volonté propre, alla rouler jusqu'à sous le comptoir. Lorsqu'il se baissa pour la rattraper, Lachlan ne revînt jamais cette nuit là, absorbé par son monstre intérieur. C'était Styx qui s'assit de nouveau sur le tabouret du comptoir, se servant un énorme verre sans quitter Dilon de ses yeux où une légère flammèche s'était mise à briller.

- Hmpf ! C'est du lourd !

- Et encore ! Ce n'est que le début mon ami ! Il resservit le Gardien. C'était drôle votre histoire, vraiment...hahahaha, j'en ris encore. J'adorerais rencontrer ce... Dragnizzo. C'est bien ça hein ? Vous voulez bien me parler de lui ? J'adore les adeptes de la Magie, ils sont une source inépuisable de savoir, quand on sait comment... les faire parler. Si vous voyez ce que je veux dire. Le visage de Lachlan demeurait sans traces de folie, mais son sourire s'était dangereusement déployé en cette dernière phrase. Lachlan pria pour que Dilon ne lui dise rien."

Le dénommé Lachlan dit "l'ambitieux" par chez lui semblait boire, en plus de sa pinte, les paroles du guerrier, il n'en laissait pas une goutte. Dilon continua tranquillement son discours, se remémorant au fur et à mesure des scènes qu'il décrivait, il en riait encore de ces chèvres... Il acquiesça à plusieurs reprises lorsque Lachaln déclara que la Garde Zéphyr était remplie de personnes intéressantes, parce que c'était le cas, le Deraborne pensait notamment à Dragnizzo, la belle Mohana, ou encore un dénommé Arutha qui avait l'habitude de venir spécialement jusqu'à Stellaraë pour lui commander des marteaux et autres armes lourdes. Il acquiesça également lorsque celui-là demanda si son ami Dragnizzo était un puissant magicien, parce qu'il l'était.

Son interlocuteur sembla cependant quelques peu perdus lorsqu'il expliqua ne pas vouloir s'intégrer aux factions, de sorte à rester distant des conflits. Le Gardien comprenait fort bien, et il se dit à lui-même que les semblants de spammes de son nouvel ami devait être un effet de l'alcool.. Encore un.

- Et encore ! Ce n'est que le début mon ami ! C'était drôle votre histoire, vraiment...hahahaha, j'en ris encore. J'adorerais rencontrer ce... Dragnizzo. C'est bien ça hein ? Vous voulez bien me parler de lui ? J'adore les adeptes de la Magie, ils sont une source inépuisable de savoir, quand on sait comment... les faire parler. Si vous voyez ce que je veux dire.

A cette question, l'homme releva un sourcil, non pas parce qu'il lui semblait curieux de vouloir en savoir plus sur Dragnizzo, mais parce que justement, il se demandait ce qu'il savait de lui. Il savait déjà que certaines choses ne devaient pas être dites, et il savait lesquelles. Restait à savoir ce qu'il en était des autres informations...

- Merci beaucoup pour cette nouvelle pinte cher ami, vous savez déjà me faire parler, c'est déjà ça !Lança l'homme en éclatant de nouveau de rire, faisant dégouliner de la bière dans sa barbe broussailleuse, démarrant un mini-hoquètement.
- Dragnizzo, que dire de ce cher ami. C'est un lycanthrope, un ami des bêtes. Membre de la Garde Zéphyr, il y tient une place fort importante. Je crois même qu'il aspire à devenir Seigneur Sylvestre, s'il ne l'est pas déjà. Vous savez, Seigneurs Sylvestres, ce sont ceux qui dirigent cette faction à dominance elfique, et qui se baladent sur des cerfs royaux. *HIPS* Ils ont bien belle allure d'ailleurs, mais ce n'est pas mon dada, je préfère les félins. M'enfin là n'est pas la question. Je sais que c'est un puissant ensorceleur également, c'est-à-dire qu'il stoppe toutes les magies des alentours, s'il n'est pas lui-même stoppé par un autre ensorceleur. Vous savez, la magie, c'est tout un art... *HIPS*

Enfin, comme tous les Zéphyriens, il est un bon ami des Gardiens, et nos deux factions entretiennent d'excellents rapports. J'espère que notre alliance perdurera encore longtemps !

Il but une nouvelle gorgée.

- Pour le rencontrer.. Il faudrait le contacter par pigeon ou hibou voyageur, je pense. Je ne connais pas son domicile, néanmoins. J'oublie peut-être des choses.. Vous voulez savoir quoi d'autres ? *hips*

Styx se frotta les cheveux avec nervosité. Ce Dilon ne savait même pas où résidait Dragnizzo, pourtant un de ses amis, mais quel ivrogne imbécile ! QUEL BORDEL DE SAC A VIN HIDEUX ET GRAISSEUX ! Oh mais... il existe des moyens de faire en sorte que l'homme se souvienne... oh oui... il suffit parfois, dans certaines conditions, sous certaines substances (on s’accommodera ici d'alcool) de faire en sorte que les petites étincelles dans la tête des gens se mettent à fuser. Ohohohoh... L'arlequin prit sa pinte, en inspecta le contenu avec mépris et reposa finalement son verre. Il avait terriblement envie de sang, pas de cette pisse de chat bon marché vendue par un tavernier si laid qu'il pourrait servir de sosie à un Loup-Garou. Ses lèvres se plissèrent légèrement, révélant des dents affûtées qu'il couvrit de sitôt. L'avait-on vu ? Si oui, il se savait capable de gérer la taverne à lui seul, mais il aimerait éviter, les vieux de la Congrégation ne cessaient de répéter des trucs comme "DISCRÉTION BLABLABLABLA PÉDOPHILIE". Bon peut-être pas ce dernier point, mais le vampire pouvait clairement le deviner.


Il leva un regard faussement amical sur le guerrier, qui ne cessait de parler.

"Ooooh, je vois, très intéressant tout ça. Un lycanthrope ? Quelle race des plus... odorantes. Il y a cependant une certaine beauté dans ces individus, une sauvagerie, et si bien sur, on prend la peine de les dresser un peu, ils deviennent d'excellents chiens de garde. Papa en avait plusieurs... quand il était en vie, cela dit. Je me demande où sont passés Roger et Doger, les deux frères lycans qui gardaient le jardin Est de la propriété... ils n'étaient pas spécialement intelligents, ni même propres, non, à vrai dire ils faisaient caca partout. Mais les réprimander était la chose la plus exquise au monde. PAN un coup de bâton. PAN. PAN. Hahahahha. Il rêvassait, ses yeux fixant un point imaginaire à l'horizon, sans ciller. Haaaaaaaa... Oh ! OUI OUI ! Je suis toujours à l'écoute. Breeeeef, vous connaissez d'autres personnes qui  pourraient m'indiquer la localisation de ce sorcier ?  Je suis sur qu'avoir sa participation à mon ouvrage permettrait une grande... ouverture de ma vision sur Dùralas. Surtout s'il est un Seigneur Sylvestre. Les Seigneurs Sylvestres sont si "précieux"." Il termina sa phrase en une note de dédain si légère qu'il en fut surpris. IL HAÏSSAIT CES ELFES DES PLAINES. ALORS UN ELFE LYCANTHROPE, QUELLE HÉRÉSIE.

Il avait au moins une piste. S'il avait été un humain normalement constitué, cela ne l'aurait mené nulle part, mais avec un nom, une localisation et une profession, Styx pouvait aisément traquer l'essence de ce mage sans pour autant être découvert. Bien sur, il faudrait veiller à ce que la lycanthropie du sculpteur soit corrigée, une tare pareille ne rendait son éclat que plus terne, mais il y a bien des façons de manipuler le tissu du réel. Ce qui est aujourd'hui ne sera plus demain, la constante transformation du monde et de ces états restait le divertissement le plus primordial de tous.

Mais pour l'heure, les patates étaient assez amusantes aussi. Patate. Ce mot est intriguant. Pataaaaaate. Merde, Styx était complètement sec.

"Haaaa oui ! Une bonne pomme de terre, c'est si humain j'adore le concept. Bien que je sois humain, bien sur ! Plus humain que l'humain qui est humain, moins que celui qui ne l'est pas ! C'est assez drôle, je mâche ce truc mais il n'a pas vraiment de goût, je le vomirais surement. Je sais pas trop, je n'en mange jamais. Il n'avait jamais connu le goût de tous ces plats, toutes ces cuisines qui semblaient pourtant faire le bonheur des Hommes. C'en était regrettable, mais les diversités du sang lui rendaient bien cet impossible. Je crois que...Il leva le doigt, en une spirale maladroite. UN AUTRE VERRE ! PLUS DE VODKA, MOINS DE CITRON, MOINS DE VERRE AUSSI. PLUS DE BOUTEILLE. Il jeta une multitude de pièces à l'aide de son pouce sur le comptoir et se mit à rire. Il n'avait plus envie de tuer cet humain, il était très rigolo. Mais ça tournait un peu. Ah bah, s'il sculpte des bâtons, il pourra me dépanner une canne, je sais pas comment je vais rentrer à ce rythme. Le titre de Seigneur Sylvestre... ça siffle un peu non ? Répétez donc ! Sssssseigneur ssssssylvessssstre. *HIC* Il porta finalement un regard de défi sur la pomme de terre, en la levant de deux doigts jusqu'à la hauteur de ses yeux. Qui de nous deux est le plus cuit ? Hein ma vieille ?"

Il ne savait plus du tout ce qu'il faisait.

Styx cligna légèrement des yeux en apercevant les membres de la garde. Il ignorait totalement que ces idiots travaillaient à cette heure-ci, n'étaient-ils pas censés picoler comme tout être normalement constitué ? Enfin... il allait falloir improviser.

Il jeta un coup d’œil autour de lui, tout le monde semblait bien entamé, voire fini. Ensuite, très calmement, il porta une main à sa poche, se saisissant d'une carte. Il fallait la jouer intelligemment, il n'y avait aucune preuve qu'ils venaient ici pour l'arlequin, et ils n'avaient probablement rien à lui reprocher, Styx n'agissant que rarement dans cette ville piètrement décorée. Lachlan se leva alors, le regard rond comme des ballons et se mit à hurler.

"AAAAAAAAAAAAAAAAAAH ? OU ?!! UN CRIMINEL, PARMI NOUS ?! C'EST ATROOOOCE, JE CRAINS POUR MA VIE, DILON PROTÉGEZ LE PAUVRE ÉCRIVAIN QUE JE SUIS ! Il se jeta au sol, (non sans avoir emmené sa patate) et continua sa panique totale.

Il ignorait ce qu'il se passait, mais dans le doute autant s'amuser un peu. Faudrait juste retenir ce rire dément qui lui brûlait la gorge. "Où ? Où ? Au secouuuurs". Ahaahaha, quelle bande de cons.

"Pas une once de tueur... nope, mais des kilomètres ça... hahaha..."

La pensée lui traversa l'esprit comme un éclair, et il eut une soudaine envie de rire mais se ressaisit alors que toujours les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte il tentait de comprendre ce qu'il se passait exactement. Il s'adressa à celui qui parlait d'un air si sûr de lui -avant qu'il ne parle ses yeux brillèrent légèrement- en l'attrapant amicalement par l'épaule ;

Oh ! Je sais de qui vous parlez, j'écris un livre sur les Factions voyez-vous. Je ne cache pas ma fierté d'accomplir pareille oeuvre ! Hihihi ! Vous voulez sans doute parler de lui !Et Lachlan sortit un livre -quelques cartes et un sortilège- de l'intérieur de sa veste. Styx ! Le clown macabre ! Oh lala, que d'histoires hein ! C'est vrai que je lui ressemble un peu... hum... c'est dérangeant, en fait. Une petite tournée pour digérer l'information et me faire pardonner d'avoir semé ce trouble ? Mais dîtes-moi, vous devez connaître Dougal Keane, non ? On m'a vanté milles prouesses de sa part... et si vous m'en disiez plus ?

Il les invita, en désignant les tabourets à côté d'eux, puis se tourna vers Dilon.

J'espère que ce problème de faciès ne me fermera pas d'autres portes ! Quelle macabre coïncidence !

Lachlan semblait pressé, il sortit un livre de sa veste, de laquelle tombèrent plusieurs cartes (certainement des cartes de jeu), sur lequel il était question d'un dénommé Styx. Lachlan était confus, et expliqua qu'il devait s'agir d'un délit de faciès, et que tout ceci n'était que tromperie. Il invita par ailleurs les gardes à s'asseoir, et questionna Dilon sur son ami Dougal Keane,
qu'il connaissait bien, puisqu'ils avaient combattu ensemble. Une bonne partie de la taverne sembla par ailleurs croire l'écrivain, puisque la musique reprit et ils reprirent leurs activités.. Exceptés un ou deux individus qui restaient en observateurs, circonspects.

Les gardes s'approchèrent, mais ne s'assirent pas, chacun maintenant leur main sur le pommeau de leur épée.

Dilon ouvrit la bouche mais il fut interrompu par l'un des trois individus.

- Vous ne parlerez pas du sieur Dougal Keane en notre présence, vous avez causé suffisamment de tort comme cela, à dévoiler toutes ses informations.

- Mais que dites-vous ! Vous voyeeeeeez bien que ce monsieur n'est qu'écrivain. Il doit manierhips sa plume comme personne.

- Vous êtes totalement éméché., Renchérit l'un des gardes.

Dilon se leva alors d'un bond, vint se mettre face à l'homme, et lui susurra :

- NoOOOOOooon.

Avant de se rasseoir. Il se retourna ensuite vers Lachlan, et reprit.

- Dougal Keane est l'un de mes amis, et un fidèle combattant de la Garde. Son père Bailey Keane, était d'ailleurs un gardien d'exception. Mais... Pourquoi vous intéressez-vous à lui maintenant ?

Il vit du coin de l’œil qu'un des deux gardiens levait les yeux au ciel, mais il l'ignora.

- Mais.. J'y pense, peut-être que vous, vous pourriez *hips* également m'en dire plus sur vous. Avez-vous toujours été écrivain.

- Mais bien évidemment que non, puisqu'il s'agit de l'Ombre..., lança un nouveau gardien, en colère.

Dilon se tourna alors vers lui, la mine renfrognée.

- Mais taisez-vous donc, s'il était celui que vous pensez, il m'aurait déjà tué en connaissant mon identitéééé. Vous y avez pensé, à ça ? Ou alors.. Lachlan, pourriez-vous me prouver que vous n'êtes point Styx, c'est-à-dire : êtes-vous l'Ombre de la Congrégation ?

Puis, se retournant vers ses camarades de faction (qu'il ne connaissait pas, ou ne reconnaissait pas).

- Vous voyez ? De la sorte, nous serons fixés.

- Excusez-moi deux minutes, je vais uriner et je vous réponds dans deux minutes.

D'un geste vif, Lachlan s'esquiva à la prise des deux Gardes, qu'il commençait à sérieusement détester. Il n'oublia néanmoins pas sa bouteille de vodka, qu'il jeta par dessus la tête du barrage de gros lards avant de la rattraper habilement lorsqu'il fut de l'autre côté des deux laiderons.

En s'avançant vers les toilettes, d'un pas totalement bourré, il commença à sourire d'une bien sombre façon, avant de s'emparer d'une serveuse qui passait par là. Il attrapa son bras d'une poigne de fer et lui murmura à l'oreille ;

- Vous devriez commencer à évacuer les lieux. Et à embaucher une équipe de ménage suffisamment douée pour pas que j'aie à appeler les cannibales qui me servent de bouffe preuves. Oh, mais que vois-je sur ton visage ? L'idée de parler aux Gardes de mes subtiles menaces ? Fais donc. Je retrouverai ta famille, ton petit ami, et toi-même, poulette, et je m'assurerais que vous formiez le plus dégueu golem de chaire qui eut vécu. Aller, aller, zou, du balais.

Il n'eut pas à se soucier de ce qui se passait ou non derrière lui alors qu'il poussait la porte des latrines. Dedans, plusieurs hommes urinaient et la porte du trône était même fermée à clef. Il ne comptait pas faire ses besoins de toute façon.

Lentement, devant le petit miroir de la salle, il remit de la poudre sur son visage, l'enduisant d'une épaisse couche blanche sous le regard des hommes auxquels il planterait des éclats de verre dans les yeux avant de partir.
Une fois la couche pâle déposée, il s'agissait de mettre un peu de couleurs au dessous des yeux, du bleu et du rouge, avec un extrait de baies tout à fait délicieux. (Il en mangeait souvent les trois-quarts du pot avant de finir son maquillage)

Enfin, quand tout ceci fut terminé, il releva ses cheveux sur sa tête et se cligna de l’œil. OH IL ÉTAIT BEAU.

Bien sûr, comme dit auparavant, il n'oublia pas de planter à ses vilains porcs de petits bouts de verre dans les yeux avant de partir en jetant une carte explosive sous la porte des latrines, faisant exploser l'homme se tenant dedans.

Dans le brouhaha qui s'était formé dans le bar, Styx s'avança, fièrement, en hurlant de rire. Tout allait brûler, oh, ils regretteraient d'être venus pour lui ! Il avait rencontré Deraborne et honnêtement même s'il était fort laid, il l'appréciait beaucoup, le bougre était rigolo et buvait bien.

Mais nooooon, il avait fallu que ces connards qui sentaient la bouse et la prostituée viennent compter fleurette à l'Ombre. OUI IL FALLAIT QU'ILS SE RAMÈNENT.

Alors que les clients du bar, encore sous le choc de l'explosion des toilettes, regardaient l'arlequin leur sourire de façon démente, ce dernier se mit à tirer ses cartes sur à peu près tout ce qui bougeait.

- Ah ! Suis-je l'Ombre ?! Suis-je l'Ombre ?! Ce soir j'étais parti pour n'être que Lachlan, gentil petit écrivain, mais vous avez gâché mon affection, pourtant bien vraie pour Deraborne !

Il s'interrompit pour décrocher un coup de pied à un cadavre brûlant, embrasé par l'un de ses projectiles, qui venait en sa direction. La femme en feu alla s'étaler sur une table, et bientôt tout le monde hurlait.

- ALLER LES GARS, TUONS CES PUTAINS DE CONSANGUINS, JE SUIS COLÈRE !

Il posa ses yeux sur Dilon. Tandis que ses assassins envahissaient la pièce.

- Désolé l'ami, on pourra reprendre un verre plus calmement un autre jour peut-être ? Si tu as encore une gorge d'ici là, ceci dit.

L’Ombre elle-même au Canari Jaune, qui l’eût dit ? Assise au fond de la taverne, Axe sirotait une bière en fixant de loin le vampire, qui pour l’occasion s’était travesti en écrivain. Il était bien là, pourtant, pas d’erreur possible. Et l’air aimable, en plus, qui l’eût cru ? C’était le genre de questions qui se pressaient dans l’esprit de la lycanthrope tandis que Styx s’amusait au comptoir en compagnie d’un grand brun, Deraborne, avec qui il semblait sympathiser avec grand plaisir. Improbable.
Quant à la jeune fille, si elle était ici à observer le triste Sire, c’était par pure curiosité ; elle n’avait jamais eu l’occasion de rencontrer l’Ombre et avait eu envie de le voir de ses yeux pendant qu’elle en avait l’occasion - c’était à présent chose faite. La nouvelle de son arrivée s’étant répandue comme une traînée de poudre dans les coins sombres dès qu’il avait posé le pied dans la ville, elle n’avait mis que peu de temps à le trouver.

Cependant, elle ne fut pas la seule dans ce cas ; au beau milieu de la soirée, trois gardes vinrent interrompre Styx et son compagnon, apparemment au courant de la supercherie. Elle avait déjà mal pour eux.

Axe avait déjà une ou deux chopes dans le sang quand Styx commença à se déchaîner. Une explosion, un rire dément et c’était parti ; l’Ombre engagea en mettant le feu à tout ce qui bougeait, semant la panique dans la taverne en une fraction de seconde. Une femme en feu vola et s’écrasa en travers d’une table, ce qui finit de décider ceux qui ne hurlaient pas à s’y mettre sérieusement. En quelques instants, ce fut l’anarchie, les uns piétinant les autres pour se mettre à l’abris derrière les tables renversées. Combien de temps avait-il fallu au vampire pour semer le chaos ? Définitivement pas grand-chose.


Suivant le courant, Axe se débarrassa de sa cape et dégaina deux armes au hasard, plantant au passage un gardien en permission qui faisait mine de vouloir aller prêter main forte à son supérieur. À part les trois gars de service qui avaient abordé l’Ombre et Deraborne, y avait-il qui que ce soit de gênant ? Elle balaya des yeux le Canari Jaune en flamme et constata deux choses ; d’une, non, plus personne de gênant, et de deux, des renforts de la Congrégation arrivaient en toute théâtralité, leur silhouette sombre se détachant dans la foule d’incapables apeurés. Gagnée par l’euphorie morbide que dégageait la scène, la lycanthrope adressa un grand sourire aux nouveaux venus – un sourire garni de crocs, ses dents n’avaient déjà plus rien d’humain à l’instant où les premières cartes avaient volé. Feu, sang et alcool, voilà qui flattait sa lycanthropie.

Le ballet meurtrier de l’Ombre se poursuivait, mais seul un des trois gêneurs avait pu en profiter. Il gisait maintenant en deux morceaux un peu plus loin, alors que ses deux compagnons se terraient derrière l’abri que leur offrait une table renversée sur le côté. Dès la première vague passée, cependant, ils se redressèrent et voulurent aller prêter main forte à Deraborne – Axe ne voyait pas ce qu’il en était advenu, mais il était hors de question qu’un seul de ces deux imbéciles fasse un pas vers Styx tant qu’il était occupé à massacrer méthodiquement les clients encore entiers.

Pour parer à toute éventualité de ce genre, Axe sauta en avant et s’interposa, décidée à profiter elle aussi un minimum de la soirée.

"Loin de moi l’idée de vous empêcher d’accomplir votre devoir, mes braves, mais…Axe leur sourit et vit un éclair de surprise passer dans leur regard. Mourir de ma main sera moins douloureux."

Bordel, ça faisait des heures qu'Undvik attendait, quand est-ce qu'on allait enfin pouvoir s'amuser ? Il y avait une cible, que mon hôte ce serait fait un plaisir d'abattre sans cérémonie, mais il y avait aussi un plan, fomenté par l'Ombre elle-même, et par conséquent ledit plan était absolu et il en allait du peu d'honneur qu'il restait au Géant de le suivre. Alors il s'était dissimulé non loin du Canari Jaune, taverne stellaroise que fréquentait la cible, et il avait patienté. Encore... et encore...

C'EST CHIANT ! Avait-il beuglé au bout d'un moment. Fort heureusement, l'heure était suffisamment tardive pour que la grosse voix d'Undvik soit confondue avec celle d'un ivrogne. De base, il avait déjà la voix d'un ivrogne, d'ailleurs.

Et bah pour une fois grand, je suis d'accord avec toi.

Allons messieurs, tout vient à point qui sait attendre.

Ah t'es là toi ? J'avais tendance à oublier que le Sphinx adepte du nudisme vivait également en Undvik.

Je vous l'ai déjà dit : je m'installe. Cet intestin grêle est très feng-shui, j'aime beaucoup.

Une explosion se fit soudainement entendre, étouffée par la distance, mais bien perceptible. Il était l'heure de passer à l'action. Undvik se redressa d'un bond maladroit, tandis que je m'adressais à l'Esprit des Hommes Nus.

Quoi que "feng-shui" veuille dire... il semblerait qu'il soit temps d'aller travailler.

BASTON !

Le Géant s'approcha de la porte de la Taverne, suffisamment haute pour laisser passer ceux de son espèce (quelle présence d'esprit ses Stellarois ! Ou plutôt de l'avidité ? Les géants sont connus pour être de gros consommateurs après tout...). Il l'ouvrit et s'annonça en sollicitant une transformation immédiate.

ZA WARUDO !

Une forme d'Esprit, invisible aux non-initiés et intangible dans tout les cas, se manifesta au niveau des omoplates du Géant. La présence du Sphinx, elle, demeurait "interne", mais elle était bien présente. Quoi qu'il en soit, le Géant était prêt à déchaîner ses pouvoirs.

TOKI WO TOMARE.

Adossée contre les pierres du mur d'entrée de la taverne, dans l'ombre d'une gigantesque poutre, elle posa son regard à l'extérieur de l'établissement dans un vain espoir d'y trouver de quoi passer le temps, l'angle de la fenêtre ne facilitant pas non plus la chose. Seules de rares personnes assez saines, et aujourd'hui très chanceuses, sortaient de l'établissement lorsqu'elles pensaient avoir consommé assez et encore plus continuaient de rentrer dans l'établissement. Et pourtant, pas un combat d'alcoolique ne vint égayer sa soirée. Et si elle restait bien assez intelligente et patiente pour s'en tenir au plan de l'Ombre -Ou du moins, au semblant de plan-, le temps paraissait long. Elle détestait encore plus d'avoir eu à se muer en humaine. Mais tout autant que cela la répugnait, sa queue longue de presque deux mètres l'aurait trahi. Elle abordait ainsi deux longues et fines jambes habillées d'un pantalon de tissu noir, elle les croisait de manière peu féminine sur une table. Et malgré cela, elle avait tout de même eu à se cacher sous une cape car si sa peau bleuté aurait pu juste la faire passer pour quelqu'un de malade, ses écailles auraient davantage été un problème. Avec un peu de chances, se disait-elle, tout se passerait assez rapidement pour qu'elle puisse retrouver l'apparence qu'elle aimait tant. Elle n'était pas non plus habituée à ce genre d'établissement et cela la rendait nerveuse, encore plus lorsqu'elle se trouvait entouré d'humains qu'elle aurait préféré voir la gorge ouverte. Elle finit tout de même par timidement demander une choppe de bière. Elle détestait avoir à se retrouver comme ça. Sa respiration était de plus en plus rapide, elle serrait les dents, elle allait exploser, elle n'attendait plus que de pouvoir tous les massacrer. La conversation entre le vampire et le Kazharien, qu'elle suivait par dessus sa choppe, ne semblait pourtant pas prête de se finir.

Le temps continuait de passer tout comme les choppes -Trois de plus-, l'alcool semblait même la soulager d'une partie de ses émotions. Elle avait tout de même à freiner ses envies meurtrières et ce n'était pas l'humain qui venait tout juste de l'aborder qui l'y aiderait. Il s'agissait d'un homme jeune, la vingtaine, une chevelure longue d'une couleur aussi horrible que le foin et la barbe manquante. Sa peau bronzée était caractéristique des paysans et ses habits sales, rapiécés, troués le confirmait. Puis il manquait de musculature pour être quoi que ce soit d'autre d'un peu valeureux. Quant à sa voix, elle était encore plus désagréable que sa présentation. Aiguë, vibrante, même pas muée. Une voix qui n'avait rien de masculine. Il finit tout de même par sortir un frêle et dégoûtant " -T's-sais... J'ai rar'ment vu si belle femelle dans l'coin depuis bout de temps !"Celui-ci avait été attiré par le visage de Songe, l'une des parties de son corps les plus épargnés par les écailles, et les longues cascades bleues, ses cheveux, qu'elle entretenait particulièrement bien -Enfin, autant que le pouvait quelqu'un en ces temps...-. Elle leva la tête pour le regarder, ses yeux et sa bouche n'étaient pas assez pour lui permettre d'exprimer tout son dégoût. Et quand sa capuche glissa lentement en arrière, le pauvre humain put apercevoir quelques écailles, puis ses crochets. Ses yeux peureux plongeait dans ceux dilatés de la serpent. Le pauvre tomba en arrière, souillant son pantalon par la même occasion. Lorsque la Naga se rendit compte de la bourde qu'elle venait de faire, elle remit calmement sa capuche en place, se leva et l'attrapa par le cou avant qu'il ne fuit.Presque personne ne les remarqua, la plupart des gens étaient soit ivre-mort au sol, soit plus occupés par les gardiens qui étaient venus attraper Styx par l'épaule. Le maigrichon renchérit, l'implorant d'épargner sa vie. " -A-Attends... Me tues pas ! S'il-te-plaît, je !...", Une explosion, tout aussi inattendue pour lui que pour Songe, le coupa.


Elle se débarrassa de l'humain en le jetant violemment sur une table proche. Celle-ci ne brisa pas mais on pouvait certainement pas en dire autant des vertèbres de l'humain. Celui-ci s'agitait au sol, rongé par la douleur. Il se tût finalement lorsque la foule paniquée le piétina. La Naga attrapa sa lance posée sur le mur à côté d'elle. Elle était surexcitée ! Tout était fait pour, celle qui était si souvent inexpressive montrait maintenant un brin de folie. Et armée d'un sourire, amusée, elle se fraya un chemin entre les cadavres et ceux encore en vie à coup de grands mouvements hasardeux de lance. Sa force brute était bien assez pour lui permettre de ne pas trop avoir à se soucier de ce qu'elle touchait, de toutes manières, ça finissait toujours pas se briser. Il restait tout de même les deux gardes qui poserait certainement problèmes. Songe s'interposa alors entre eux et Styx d'une manière similaire à celle de la jeune fille, les menaçant de sa lance. Sauf que la Naga, plutôt que de faire un discours, se contentait de les fixer de ses yeux, toute souriante, dévoilant plus que jamais ses crochets. Ne restait plus que le géant qui arriva derrière eux et enfin la soirée pourrait commencer !

Une bien curieuse surprise s'était annoncée à Stellaraë. Au milieu des soulards s'était glissée l'Ombre de la Congrégation, elle-même. Quel sombre dessein pouvait-elle avoir à accomplir dans la majestueuse cité des Humains, surtout si peu de temps après la bataille d'Ishtar. Tout ceci n'annonçait rien de bon. C'était pour cette raison que plusieurs Gardiens avaient été mobilisés pour mettre hors d'état de nuire l'Arlequin Styx. Le mettre sous les verrous serait un fait d'armes des plus grandiloquents !
Dougal s'était mis en marche avec plusieurs de ses camarades pour prêter main forte à ceux qui étaient déjà sur place. Le rôdeur craignait qu'ils ne soient pas de taille face à la cruelle folie qui peignait le sombre personnage de la tête aux pieds. Et puis, il y avait fort à parier que le bougre ne soit pas venu seul pour mettre le bordel dans la capitale du continent. Au moins, il n'avait pas de Calamité cette fois-ci. N'est-ce pas ? Si cela avait été le cas, les signes de la destruction et du chaos auraient été présents : effondrements, cris, pleurs... Mais peut-être que le rôdeur avait parlé trop vite !

Alors qu'ils approchaient des lieux, un grand bruit semblable à une explosion jaillit de l'intérieur de la taverne. Des cris s'en échappèrent, accompagnés d'humanoïdes apeurés qui prenaient leurs jambes à leur cou. Au moins, ces civils survivraient à l'assaut meurtrier des tueurs des ténèbres. Au dessus de la toiture se dessinait une fumée de plus en plus noire et épaisse. Un départ d'incendie, de mieux en mieux ! Cette taverne était bonne pour se refaire une intégrale beauté.
Les Gardiens dégainèrent leurs lames et s'approchèrent lentement de la porte d'entrée. Même s'ils devaient se dépêcher, ils n'avaient pas à se précipiter. Les soldats pénètrent les uns après les autres dans l'établissement où siégeait un spectacle macabre et partiellement carbonisé. Là, au milieu des cadavres, se tenait Styx. Il était accompagné de quelques sous-fifres histoire de donner plus de poids à son assaut. C'était mal barré pour les Gardiens. D'ailleurs, trois d'entre eux étaient déjà au sol, sûrement déjà morts. Un dernier se tenait devant les assassins de la Congrégation, un grand guerrier à la chevelure hirsute et à l'allure quelque peu chancelante. Peut-être avait été blessé, mais son épée brillante de mille feux voulait informer ses opposants que son propriétaire ne se laisserait pas faire aussi facilement.


Les renforts de la Garde venaient apporter supériorité numérique contre ces néfastes malandrins. Cinq homme frais plus le Deraborne contre trois assassins plus leur berger. Cela promettait d'être un sacré affrontement. Malgré l'atmosphère, Dougal ne put s'empêcher de se sentir terriblement emballé par cet affrontement.




[En terme de chronologie, on est un peu biaisé avec ce RP et celui de la zone commu x) Bon sang, pourquoi avez-vous choisi le Canari Jaune bande de sacripants !]