« HANNNNNNNNNNNN !!! Il fait trop chaud dans ce territoire… Au secours … » Je parcourais ce territoire dont je ne connaissais pas du tout le nom. J’avais quitté la plage un peu plus tôt après avoir rencontrée une personne des plus inédites depuis mes premiers pas sur la terre. C’était un homme, un bel homme à vrai dire, avec du caractère, très fort caractère et qui se disait pirate avec une grande fierté ! Dès que je l’avais vu, je n’avais pas aimé son caractère, il était trop fière et cela me donnait envie de lui mettre des coups de tatanes dans la figure. Mais bon, c’était la première fois que je le rencontrais donc je ne devais pas juger les personnes aux premiers coups d’œil, quoi que … Enfin, bref, je continuais à me balader sur cette ceinture de sables rouges, à marcher sur la plage de couleur rouge sang. Wouah, c’était vraiment différent de la plage de tout à l’heure, mais cela ne me dérangeait pas du tout.

Soudain, mon ventre gargouillait et cela fit écho dans toute la baie. Il fallait que je me trouve quelque chose à manger encore une fois, sinon, cela pourrait être un vrai carnage si je venais à rencontrer une personne. « Bon, ou vais-je trouver de la nourriture alors ? Attend, y a personne sur cette plage et pas d’auberge, pas d’animaux comestibles ! J’ai faim ! » Puis, j’entendis quelque chose gratter sur la plage, sur le sable fin… Je m’allongeais dans le sable fin rouge pour savoir ce que c’était au juste… Je m’approchais doucement et je fis la découverte d’un animal qui pourrait bien me servir de repas. Cet animal était un crabe, enfin un bébé crabe qui était bien gros quand même ! Il avait une belle carapace et je savais que sa chair serait bien tendre sous ma langue. Mon dieu, j’avais tellement faim, je ne pensais qu’à ce petit crabe avec quelques algues, je pense que cela me ferait beaucoup de bien pour mon estomac. Mais une question s’installa dans mon esprit : Comment allais-je le capturer et le tuer pour le manger ? Sur moi, je n’avais qu’une petite dague pour me défendre contre des hommes voulant encore une fois me capturer, sinon, je n’avais rien de puissants. « Merde ! C’est bien ma veine ça ! » Je restais allongée en train de continuer à regarder cet animal, ce crabe qui cherchait à manger dans la sable. Combien de temps allais-je rester allongée dans le sable rouge et chaud ?

Le carrosse qui emmenait Alphonse Galhaad, alias Treize, vers Ishtar, venait de s'arrêter près de la Red Sun Belt, à la hauteur d'une petite plage que les vagues paisibles berçaient de leur douce mélodie. Les chevaux avaient besoin de repos, et lui aussi voulait se défouler, ne pas bouger des heures durant était bien plus fatiguant qu'escompté.

Ainsi, il se retrouva très vite à parcourir l'immensité de sable d'un pas gracile et aérien, courant frénétiquement, sautant dans les vagues, nageant un peu, et surtout, surtout, s'entrainant. Pompes, abdominaux, maniement de la griffe et perfectionnement de ses pouvoirs d'Homme-Lézard. Ces deux derniers points, il fallait reconnaitre que seul, il était difficile d'en faire quelque chose de profitable. Mais dans tous les cas, il continuait, mieux valait cela à l'inertie.

Tandis qu'il pratiquait la course sur le sable, courant de plus en vite malgré le caractère immobilisant de la chose, un bruit tonitruant se fit entendre. Comme un estomac de monstre qui connaitrait une grande famine. Interloqué, et en nage, il préféra se diriger dans l'eau et d'en ressortir invisible. Sous cette forme, il continua en direction du râle, toujours plus fort.

Ce qu'il vit fut... inattendu. Une Abyssale, étendue sur la plage, semblait avoir quelques soucis avec ce qui devait sans doute s'agir de son dîner convoité. Des bébés crabes lui couraient autour, la narguant de leur chaire fort appétissante.
L'homme-lézard, s'approchant prudemment, finit finalement par se montrer, jaillissant de son invisibilité. Il se tenait devant elle, à contre-jour, un sourire sympathique peint sur son visage écailleux.

"- Bien le bonjour Mademoiselle! Diantre que votre ventre semble à cran. Comment vous appelez-vous donc?"

Et sur ces paroles, il sortit un peu de bœuf séché qu'il lui tendit, toujours en souriant.

Des bébés crabes, des bébés crabes … De la chair, de la chair… Et voilà que mon ventre gargouillait toujours plus fort, et me faisaient de terribles crampes à l’estomac. Mon dieu, j’espérais que personne n’entende cela, sinon, j’aurais la plus grande honte de ma vie. Je restais allongée dans la sable rouge et chaud pour savoir ce que j’allais faire avec ces crabes… Devrais-je attendre que les crabes arrêtent de courir en rond pour que je puisse les manger ? Ou devrais-je les laisser tomber ce bon repas car je n’aurais pas la force suffisante pour retirer les carapaces ? Hum, c’était un choix subtile et compliquée à la fois, puisque je ne savais pas si j’aurais encore de la chance si je devais chercher ailleurs de la nourriture. Mes forces étaient vraiment faibles et mes jambes n’avaient pas la force de parcourir encore des kilomètres pour trouver de la nourriture facile, il fallait que je mange ces crabes, ou sinon ce serait la fin des haricots pour moi. « Mais je suis si jeune encore, je n’ai pas envie de mourir de faim… Ce n’est pas cool ça ! » Je prenais ma tête entre mes mains pour trouver une solution, jusqu’à que je vois une ombre venir vers moi. Je relevais la tête doucement pour observer la personne qui venait juste apparaître sous mes yeux, comme un claquement de mes doigts. Elle avait atterrit de nulle part et je l’avais demandé mes yeux. Comment cela pouvait-il bien se faire ? Je soulevais un de mes sourcils pour comprendre ce que je voyais : Un homme lézard, un lézard géant… En fixant cette personne, mon estomac fit du bruit plus fort que tout à l’heure : « Cerveaux … Oups, j’ai faim… Un lézard géant, plus de chair, plus de choses à manger … Miam … »

L’homme me parla avec une voix calme et tendre en me demandant mon prénom… Devais-je faire confiance à un lézard géant ? Hum … Il me tendit du bœuf séché, rien que de sentir cela, de la bave sortit de ma bouche et je ne pus dire non à cette proposition alléchante. Je lui pris doucement des mains et je le mangeais d’un seul coup et d’un seul morceau en plus. : « C’était bien bon votre nourriture, je pourrais en manger tous les jours. Ah excusez-moi mon bon monsieur ! Je m’appelle Anaya. Oui, vous l’avez entendu ? » Je restais bouche bée, puis, je rougissais de honte car il avait entendu le bruit de mon ventre… Oh mon dieu ! Je me sentais tellement mal maintenant… Puis, je repris la parole avec une voix calme mais avec un teint toujours aussi rouge de honte et de gêne : « Et vous ? Comment appelez-vous ? Et que faites-vous dans un coin aussi désertique que celui-là ? »

La pauvre créature se jeta sur ce que je venais de lui tendre. Eh bien, j'aurais fait ma bonne action du jour!

Toute empourprée, elle parla tandis qu'elle engloutissait la viande à une vitesse phénoménale, (si bien que je fus surpris de la voracité des Abyssales, moi qui pensais que ces sirènes étaient d'élégantes créatures, me voilà victime de mes a priori), je lui tendais plus de nourriture et l'invitais à se lever.
Lui donnant mon bras, afin que nous marchions un peu. Il eut été discourtois de laisser une dame à terre, que dis-je, au sable, et de lui parler de haut.

"Je me prénomme Alphonse. Alphonse Galhaad, pour vous servir! Ce qui m'amène dans cette zone ma foi fort charmante de Dùralas porte le nom de Providence, c'est en effet par un heureux hasard que le convoi qui m'emmène jusqu'à Ishtar s'est arrêté ici afin d'abreuver les chevaux. Vous en avez de la chance, un peu plus et la faim vous emportait! Il était ravi de rencontrer sa première personne en Dùralas, et quelle rencontre! Une Abyssale affamée! Voilà qui est originale. Et vous que faites vous donc ici? Je doute fort qu'un être aquatique s'échoue sur une plage. Mais... Ses yeux avaient repéré quelque chose. Une dague. Portée près du corps. Ajoutons à cela une famine, des signes évidents de fatigue, et un endroit isolé... avez-vous fuit quelque chose? Sont-ils toujours à vos trousses?"

XIII se surprenait lui-même. Bien qu'ayant été vampire, il avait toujours possédé un sens de l'observation au-dessus de la norme, ce corps-ci, ou plutôt, cet esprit-ci, possédait une intelligence extrêmement vive, aussi agile que son corps. Les déductions lui venaient naturellement, et il prévoyait déjà de s'en servir dans le futur...
Le fracas des vagues vînt interrompre ses pensées.