Nés au sommet d'cette montagne
Arrosés par le vent gelé...
Ces gisements d'fer cachent
Peut-être un trésor très précieux que je veux bien dénicher...

Je pioche dans le vent du matin
Même si midi est déjà passé
J'ai l'estomac qui gargouille
Car j'ai très très faim et qu'il faut manger !

Mais tout ce... Attendez un peu, je crois que j'ai perdu le fil de ma chanson en fait. Comme quoi, il faut toujours avoir le ventre bien rempli pour faire ses affaires parce qu'après on se retrouve avec une distraction pas possible dans des activités très importantes. Je prends vite fait ces minerais de fer et je descend rejoindre une civilisation plus étendue pour croquer dans un bout de pain ou je ne sais quoi qui pourra faire du bien à mon ventre descendu jusque dans mes talons. C'est plus du tout pratique pour marcher, voyons...

Lors de mon dernier passage dans les montagnes des baldors, en revenant des mines, il m’avait semblé avoir aperçu une autre entrée un peu plus loin, mais ce n’était que supposition enfin … jusqu’à maintenant. Ma curiosité était telle que, dés le lendemain, je m’étais aventuré jusqu’à cette fameuse entrée, explorant les alentours. Cette première aventure n’était qu’un simple repérage, je préférai faire un état des lieux et être sûr que je puisse accéder à l’intérieur sans encombre, ainsi que vérifier qu’il ne s’agisse pas d’une mine privatisé comme il y en avait dans le coin. Par peur qu’il manque de ressource où tout simplement pour s’approprier toutes les ressources de la mine, certain était près à tout pour leur bien et leur confort. Je pouvais comprendre, d’une certaine manière, ils faisaient comme tout artisan, ils se créaient leur propre lieu de travail, à la seule différence qu’ici, il s’agit de récolteur et non d’artisan à proprement parlé.

M’enfin, une semaine plus tard, je m’étais lancé dans cette exploration, après avoir vérifié qu’elle n’appartenait pas à quelqu’un. En réalité, elle avait appartenue à une ancienne famille de mineur. Mon exploration de la dernière fois m’avait menée jusqu’à leur demeure, inhabitée et abandonnée depuis plusieurs années. Cela faisait vraisemblablement plus de 25 ans qu’il n’y avait plus d’âmes à vivre ici. La famille ayant subis un terrible malheur, une maladie avait rongé jusqu’à l’os tout les vivants de cette maison. Pour l’information, un petit journal intime, certainement à l’un des enfants de la maison, retraçait le vécu de son propriétaire jusqu’à son dernier souffle, âgée d’à peine seize ans. Plus aucun objet de valeur n’était resté dans la maison de montagne, certainement pillé par d’autres explorateurs males intentionnés. La poussière et les toiles d’araignées s’étaient approprié les lieux, laissant planer une ambiance mortellement silencieuse.

Je ne m’étais pas attardé sur la demeure cette fois-ci, mais sur la mine qu’ils privatisaient autrefois, visiblement encore riche en minerai car même à l’extérieur, il était possible de voir des morceaux de charbons sur les parois rocheuses. En franchissant l’entrée de la mine, l’on pouvait sentir le renfermer et le moisi. Les poutres de maintiens étaient toutes en bois et le temps avait du bien faire son travail en faisant pourrir le bois. L’aventure s’annonçait palpitante et dangereuse. M’armant de toutes mes précautions, ma pioche et mes bonnes intentions, je commençais la véritable exploration. Plusieurs kilomètres de galeries se profilaient devant moi, je n’en voyais pas le bout puis, après quelques heures de recherches intensives au milieu des galeries qui se dédoublaient par endroit, je fini par découvrir mes premiers filon de fer. D’abord faible et ridicule puis, imposant et luisant, les filons se démultipliaient. Je ne savais où donner de la tête tant il y avait de la ressource. Il y avait déjà un bon moment que j’avais quitté les rails des wagons rapportant les récoltes des mineurs. La route avait été barricadée à plusieurs reprises, laissant de léger interstice, juste de quoi laisser passer une personne suffisamment souple. Heureusement, ma seconde profession m’obligeait à garder cette forme, je pus donc aisément traverser ses barrières et poursuivre mon aventure. Mais il y avait bien là une raison à tout ceci … les poutres étaient en piteuses état et il était possible quelle cèdent à tout moment, je me méfiais donc d’autant plus ! Je n’avais pas encore commencé à piocher, de peur de déclencher un éboulement quelconque et finir ensevelit vivant, mais le risque était là et il fallait le prendre si je voulais revenir les poches pleine comme on dit. Prenant le temps d’analyser chacune des consolidations, je choisi la plus solide à mon goût pour piocher autours le fer qui semblait couler à abondamment depuis les fentes murales.

Cela faisait un moment maintenant que je n’étais pas retourné dans cette fameuse mine abandonné. Ma première expédition s’était avéré fructueuse, tant bien en fer et en cuivre, et je savais pertinemment qu’elle regorgeait de ressources inexploités et inconnus à ce jour. C’est pourquoi je m’étais lancé à nouveau dans cette récolte de minerais dans les profondeurs de la terre, au tréfonds des ténèbres les plus ensevelis. Déjà à peine entré dans la mine que je pouvais entendre le couinement de chauve-souris, dérangé par le bruit de mes pas sur le sol caillouteux. Les rails menant au fin fond de la grotte avaient été dévoré par la rouille et le bois par la moisissure, chacun ses problèmes. Je marchais relativement lentement, préférant rester sur mes gardes au cas où un éboulement viendrait boucher l’entrée. Mais il m’avait semblé, lors de ma dernière visite, avoir croisé plusieurs pancartes indiquant notre position, celle des différentes excavations de minerais et des différentes sorties, car oui, il y avait plusieurs sorties. Bien que je ne sache où elles se trouvent.

J’arrivais sur ma première trouvaille, une large impasse dont les parois étaient recouvertes de fer qui n’attendait qu’une pioche pour être récolté. Par chance, j’avais justement apporté la mienne. Quel heureux hasard … Chaque coup de pioche que je donnais faisait trembler l’édifice qui faisait suinter de la poussière depuis le plafond, me recouvrant un peu plus d’un voile blanc. Mes ailes déjà en proie à l’humidité ambiante, et donc déjà bien alourdie, étaient maintenant recouvertes de poussière rocailleuse qui s’imprégnait à même mes plumes. Bientôt, l’on pourrait croire que j’étais devenu un Stryge Blanc, lavé de tout mes péchés … C’est en me retournant et en apercevant mes ailes que je découvris, avec stupeur, cette mauvaise blague que m’avait la mine. Cela me prit quelques instants avant de me re-concentrer sur ce que je faisais, reprenant la cueillette de fer que j’avais laissé s’effondrer sur le sol après mon passage à la pioche. Ma cagette de minerais de fer était pleine, je pouvais désormais passer à autre chose et poursuivre mon chemin, toujours plus loin et toujours plus en profondeur dans la mine abandonnée.

Ma dernière exploration m’avait fait réaliser qu’il n’y avait pas qu’une seule entrée pour ces grandes mines abandonnées dans les montagnes. Je savais maintenant que d’autres issues étaient dissimulées un peu partout aux alentours de la chaumière des montagnes. Je m’étais équipé, non pas deux, ni trois, mais de quatre cagette, près à récolter les ressources minérales dont recelait cette ancienne excavation minière. Je savais la mine profonde et les galeries peu avenantes, mais je connaissais surtout les richesses quelle cachait dans son entre et je n’allais certainement pas passer à côté de ça. J’y étais même allé au pas de course, rejoignant une des entrées de la mine. Je n’étais encore jamais passé par ici et j’allais donc devoir reprendre mon exploration depuis le début afin de bien faire les choses. Cela ne me déplaisais pas de découvrir ce genre de lieu totalement oublié e la civilisation. Beaucoup de mystères et de trésors n’attendaient qu’un simple explorateur pour les découvrir et les dévoiler au grand jour. Pour ma part, j’allais surtout en faire mon prochain butin et ma future paye.

L’entrée, ici, n’était pas bien différente des autres entrées et sorties que j’avais croisés jusqu’à maintenant : Un encadrement lourd en bois de chêne, formant un rectangle bien compacte imposant la confiance. De longues rails survolaient le parterre de cailloux et de roches, effritées avec le temps, tout du long de la galerie. De nombreuses poutres en bois, formant des arcs autour des divers tunnels, solidifiaient l’ensemble des chemins empruntables, malgré le fait que certaines aient commencées à pourrir. Leur crissement, toujours aussi sinistre, me rappelaient sans cesse que je devais rester sur mes gardes lorsque j’empruntais un nouveau chemin où bien lorsque je devais piocher le fer que je découvrais petit à petit. Ma première cagette de fer se remplissait à vu d’œil, j’avais eu la chance de tomber sur une galerie encore inexploitée jusqu’à ce jour, mais les nombreuses fissures sur le sol m’indiquèrent que le chemin y était très instables. Effondrement, éboulement ou ancienne inondation redirigé ailleurs grâce à ses fissures, je ne pouvais connaître leur origine. Toutefois, je continuais à récupérer le minerai de fer éparpillé ci et là en prenant soin de ne pas être trop brusque dans ma démarche. Pour le moment, rien n’avait encore ralenti mon ascension vers le cœur de la montagne, mais je pouvais sentir que cette chance allait tourner bien rapidement. Je n’étais pas plus chanceux qu’un autre, par conséquent, vu l’ancienneté de la mine, je n’allais pas couper à travers le parcours d’obstacle qu’était de venue cette mine. Je poursuivis tout de même, serein de n’enfreindre aucun interdit du métier, ou presque …

Aujourd’hui était un jour nouveau, un jour pas très beau. La pluie s’étant mêlée au ciel nuageux des monts enneigés, j’avais du m’habiller en conséquence afin de ne pas m’alourdir les épaules avec mon plumage. Par ailleurs, j’avais revêtit une cape bien singulière, permettant à la fois de camoufler mes ailes, mais également de protéger les cagettes que je portais sur le dos. D’une capuche, la cape se terminait normalement, mais avec une seconde cape par-dessus cousus sur les bords. Qu’est ce que les nains n’inventeraient pas pour protéger leur minerai …

Le lieu d’exploration se trouvant relativement loin, sous cette pluie battante, je n’avais pas la motivation de m’y rendre et avais donc préféré me rendre dans les mines traditionnelles non loin du village. Le chemin plus court, mais les ressources moins abondantes. Cela me suffirait pour aujourd’hui. La pioche à la main, passant le palier de la mine, totalement trempé, je toisais du regard le nain qui entreposait et gardait le matériel miner à l’entrée. Il ne m’avait pas manqué celui-là … Il s’était plein à multiple reprise que je ne prenais pas soin de mon équipement et que je le lui rendais tout effiloché par endroit. Je trouvais cela pour le moins insensé car son matériel ne valait pas un clou et était déjà bien amoché avant même que je ne m’en serve. C’est pourquoi, dés lors de ma troisième apparition dans les mines, je m’étais offert un vrai attirail de mineur, ne comptant plus que sur mes propres ressources et mes propres financements. Ce dernier me regarda d’un air légèrement méprisant et hautin, mais qu’importe, je lui passais sous le nez sans dire mot et poursuivis vers les profondeurs indescriptible de la mine.

Alors que je me rapprochais des premiers filons de fer que je croisais, un autre mineur s’approcha également. Une orque aux longues tresses sombres dont la tenue inapproprié rappelait les coutumes du peuples du désert. Malgré le froid et le vent parcourant les monts, la jeune orque ne semblait pas atteinte par ces maux de régions. J’en avais presque oublié la nature robuste de cette race de peau-verte. Cette dernière ne prêta presque pas d’attention à mon égard et continua à piocher la caillasse, remplissant sa cagette, tout simplement. Causer avec le premier venu, très peu pour moi, je m’étais contenter de laisser le bruit de la pioche cogner la roche pour camoufler le silence qui s’était établi entre nous. Près d’une heure s’était écoulée et ma cagette était maintenant bien rempli, je décidais donc de me diriger un peu plus loin, à la recherche d’autres minerais.

…

Alors que la pluie battante, une fois de plus, s’acharnait sur les monts enneigés de l’Est, je m’étais réfugié dans les mines kazhariennes pour « donner » un coup de main à l’exploitation éternelle de minerai. Plutôt que de piocher à tout-va et me fatiguer à récupérer le minerais caché dans les galeries les plus sombres, j’allais aujourd’hui prêter main forte aux mineurs Nains qui étaient venus en nombre pour rafler les divers trésors de la nouvelle mine. En utilisant des explosifs à énergie bleu qu’ils avaient entreposés sur les parois d’une prétendue porte aux richesses inexploitées. Au fin fond d’une des nombreuses galeries, il avait été rapporté qu’une paroi fissurée laissait entrevoir une immense caverne encore inexploré et je m’étais porté volontaire pour faire partie de l’expédition. Le nombre de mineur ayant déjà été atteint, la force de mes bras servirait à porter les ressources des récolteurs.

Il s’agissait de la première fois où je devais travailler en groupe pour ce genre de chose, la récolte se faisant habituellement seule. Mais ici, l’on parlait d’abord de découverte avant de récolte, il fallait donc un peu de tout dans les rangs et mes capacités, bien que dissimulées derrière une épaisse cape grisâtre, serviraient probablement à la cause. C’est donc muni de mes dagues et de mes cagettes que je me rendis jusqu’à la dite paroi, retrouvant l’unité à laquelle j’avais été affectée. Oui, il y avait bien plusieurs unités pour cette exploration. Tout d’abord, nous retrouvions en tête les éclaireurs, porteur d’explosifs et chargés de guider l’exploration à travers les nouvelles galeries, aux aguets sur les moindres détails afin de nous permettre d’éviter les galeries à risques et les dangers de la mine. D’ailleurs, ces derniers étaient facilement repérables car tous avaient avec eux de petits oiseaux leur permettant de détecter la présence de gaz. Nous arrivions dans des galeries inexplorées et donc, de galeries contenant probablement beaucoup de gaz confiné. Après cette unité en tête de fil, se trouve celle des combattants, contenant également des Stryges Blancs, afin de soutenir les éclaireurs en cas d’attaque de monstre ou de Skarnien, ces derniers étant toujours présent dans la région. C’est de cette unité que je me méfiais le plus et est la raison pour laquelle je portais ma longue cape. Ensuite, vient l’unité de récolte et celle des porteurs, comme moi. Je pense que je n’ai pas besoin de détailler nos fonctions, à par miner et récolter le minerai, il n’y a pas grand-chose à dire. Derrière nous, se trouve une seconde unité de combat, plus réduite, chargée de surveiller nos arrières.

Nous étions au total une bonne trentaine dans cette expédition, Nains, Humains, Stryges blancs, Demi-géants et Thérians. Chaque mineur avait avec lui deux porteurs dont je faisais partie. Le Nain que je servais pour l’occasion s’appelait Grindur et le jeune humain qui lui servait de porteur avec moi se dénommait Erik. J’avais essayé d’être le plus discret et silencieux possible, me cantonnant à la tâche qui m’incombait pour ce jour. Le pactole à la clé allait être important pour chacun d’entre nous, les cagettes que nous portions avaient étés élargies et pouvaient contenir le double de ce que j’avais l’habitude de ramener à la maison, les mineurs porteraient également leur propre cagette une fois que leur porteur seraient chargés au maximum. Tout avait été préparé minutieusement par l’expéditeur en chef Gîl Crain-de-Fer, celui qui avait découvert la brèche et qui avait mis en place un groupe d’expédition pour explorer la nouvelle mine.

Alors que je m’en allais pour quitter le ciel bleu de l’après-midi pour les sombres cavernes kahzariennes, je m’agrippais fermement les poignées de mes cagettes, bien décidé à rapporter un maximum de minerais. Principal source de revenu pour la modeste demeure que je tenais dans les villages avoisinant la cité de l’Est, je ne pouvais me permettre de chômer, sachant que projet rime avec monnaie. Il allait me falloir une certaine quantité d’or pour régler mes futurs projets d’investissement ainsi que mes futures créations d’arme. Je ne pouvais y couper avant de repartir sur mon long périple vers le Nord.

A l’entrée de la mine, un panneau d’information avait été levé pour les mineurs en herbes comme moi, afin d’attirer notre curiosité et se renseigner sur l’état de la mine. L’y figurait un avis pour la populace précisent que la mine allait subir quelques aménagement afin de mieux s’y repérer. Derrière ces mots, l’appât du gain et la richesse se terraient, berçant les mineurs et explorateurs à élargir leur exploitation. Chaque galerie allait être répertoriée sur une carte suivant le découlement d’un branchage découlant lui-même d’un secteur de la mine. Les secteurs sont les plus grosses artères de galerie, desquels découlent plusieurs branchages. Ces branchages sont de multitudes de galeries convergeant en un seul point, généralement source minerais abondant. Puis viens les galeries solitaires qui, à l’inverse des branchages, convergent vers un autre point, coupant parfois à travers branchage et secteur. En suivant ces galeries solitaires, l’on peut y découvrir à terme des secteurs abandonnés et diverses raretés encore oubliés de nos jours. L’appel des mineurs pour découvrir de nouvelle galerie riche en minerais, d’aider les mineurs à s’approcher toujours plus de l’avarice absolu. Pourtant, malgré moi, je contribuais à ce perfectionnement, en parcourant ces cavernes à la recherche de richesse.

Ma cagette de fer était déjà bien remplie alors que je n’avais pas encore quitté le secteur F, les filons de fer renvoyaient la lumière des torche accrochées aux parois, on pouvait y voir presque comme en plein jour. J’allais maintenant pouvoir me diriger vers les différents branchages du secteur et récupérer tout ce qui traîne dans le coin.

Depuis la dernière fois, rien n’avait changé. Je poursuivais toujours les richesses des mines et me rendais utile auprès des gardiens de l’antre naine en identifiant de nouvelles galeries ou en recensant les ressources rencontrées en chemin. Jusqu’à maintenant, je m’étais toujours délecté de ce que pouvait m’offrir la montagne et ses entrailles, heureux de pouvoir compter les joyaux que je rapportais dans ma modeste demeure près de Baldorheim, à chaque fois que je me rendais dans cette mine, je ne pouvais m’empêcher de m’imaginer avec toutes mes cagettes pleines à ras-bord. Mais il n’y avait pas que ça. Depuis que je m’étais installé dans les parages, la richesse s’était à nouveau portée à notre rencontre, bientôt nous pourrions reprendre la route pour le Nord du continent et poursuivre mon périple. Je pourrai y apprendre les rudiments de la chasse et découvrir une nouvelle région et de nouvelles créatures toujours plus puissantes à affronter. Le métier de chasseur me scierait à merveille, bien que ce ne soient pas des animaux que je chasse, cela reste du gibier rapportant de l’argent.

En ce jour, je m’étais réfugié dans les boyaux de la montagne, dans ses artères les plus petites, à la recherche d’un quelconque minerai pouvant satisfaire mes besoins de récolte et mes envies d’avare. Je ne laissais rien au hasard. Tout ce qui entrait dans mon champ de vision et dans mon périmètre de récolte se retrouvait inévitablement dans les cagettes sur mon dos. Je n’avais pas pris la peine de récolter le minerai par palier, mais plutôt récupérer tout ce qui traînait dans mes pattes, cela m’obligeait à trier un peu, voilà tout. Tandis que ma caissette de fer s’en retrouvait presque pleine, je commençais à ralentir ma récolte pour me pencher sur le cuivre et l’argent que je rencontrerai à l’avenir, si je remplissais ma cagette de fer, c’était uniquement pour suffisamment approvisionner l’Hôtel des ventes en minerai de fer afin d’éviter une nouvelle crise de minerai. Si tout le monde se mettait à récupérer uniquement du diamant, c’est sûr que nous serons riches, mais nous ne pourrions pas faire grand-chose malheureusement, étant donné que le fer et le bois de sureau représentent une bonne partie des ressources nécessaires pour les métiers de manufacture. Les demandes des forgerons et des sculpteurs sur ces ressources rendaient parfois la gestion de ces ressources infernales à l’hôtel des ventes. Si je me souvenais bien, il y a peu, une pénurie de fer s’était fait sentir en Dùralas et tout Dùralassiens pouvaient se munir d’une pioche pour en récolter dans les mines et participer au bon fonctionnement de l’hôtel, ainsi que du commerce dans chacune des grandes cités du continent.

Il était temps pour moi que je m’acquitte de ma dernière tâche dans ces contrés de l’Est. Je n’avais plus rien à faire ici, mon passage dans la grande cité de Baldorheim touchait à sa fin. Un long voyage vers le Nord m’attendait maintenant. Je n’avais aucune idée de comment parvenir à mes fins, mais il allait bien falloir que j’arrive dans le grand Nord. Une fois cela fait, je pourrai rentrer à Lédéhi pour faire mon rapport sur la situation du Nord par rapport aux factions. Ce n’était pas une mission officielle, mais le fait de parler de mon voyage dans le Nord avec le conseil avait su attiser leur intérêt. Bien qu’il s’agisse d’une région lointaine à la notre, ils guettaient la moindre occasion de s’approprier des terres n’appartenant à personne. Mais je doutais vraiment que les gens du Nord accordent leur violon avec le notre. J’avais eu vent qu’il s’agissait de clan qui tenait les relations du Nord avec le reste du continent, peut-être que l’un d’eux partagerait certaine de nos motivations. Pour cela, il allait me falloir beaucoup de temps.

Je n’avais pas spécialement envi de précipiter ce voyage, peut-être que ce dernier attendra encore un peu. Avant de baigner dans le froid et le gèle, j’allais m’offrir une petit visite dans les terres arides des Humains. J’y commencerai un nouveau métier pour subvenir à mes besoins avant de repartir comme si de rien n’était. Je pense qu’attendre encore quelques mois n’allait pas changer grand-chose à la situation. La gamine savait se débrouiller et pouvait même intégrer les rangs de la Congrégation si elle le souhaitait, mais je préférais tenir ma promesse et la rapporter à ses parents. Peut-être qu’elle repartira avec moi à Lédéhi une fois tout cela terminé. Je n’en savais rien pour le moment.

Toujours est-il qu’aujourd’hui, le temps était plutôt agréable. Je me dirigeais péniblement vers les mines de Baldorheim proposé mon aide lors d’une expédition. J’avais participé à l’une d’elle il y a de ça quelques temps et l’expérience m’avait conquise. Cela ressemblait à un raid d’exploration, même si je ne pouvais pas me battre, récolter du minerai tout en ayant un combat à côté, c’est d’un agréable incomparable ! A l’entrée de la mine s’était réunis un petit attroupement d’individus, tous d’origine différente. Je reconnaissais néanmoins le dirigeant de la dernière expédition ry quelques un de ses fidèles explorateurs. Je les avais rejoints sous leurs bons conseils la dernière fois que je les avais croisés au « Fourré à la myrtille ». Ils s’étaient vantés d’avoir trouvé une nouvelle brèche vers une nouvelle artère, rien que ça. La première exploration servirait à détailler les différents acheminements possibles depuis cette nouvelle artère minière, sans prendre en compte les galeries isolés. Trouver un maximum de sources de minerais et s’aventurer jusqu’au bout de l’artère afin d’y découvrir ce qui s’y cache. Le projet qui m’avait été vendus n’était qu’un attrape nigo, mais l’appât du gain était trop fort. Et puis, j’avais pris ma décision. Une fois cette exploration terminé, je raccrocherai ma pioche.
Le groupe se mit en marche sans un mot jusqu’à la fameuse brèche dont parlais le Nain. Tous s’arrêtèrent et se mirent en cercle autour de lui. Il allait présenter notre mission et les différents éléments du groupe, répartir les tâches et rappeler les règles dans ce genre d’évènement. Nous étions tout ouïs.