J'étais en train de sceller doucement mon cheval, accrochant de nouveau mes affaires sur lui. J'étais lent, perdu dans mes pensés, encore abasourdi par la rencontre que je venais d'avoir avec une amazone. La première que je n'avais jamais vu. Seulement, la nuit commençait à s'abattre et je compris que je n'aurais pas le temps de retourner avant la tombée totale de la nuit dans une autre région. Je me dirigeais donc en direction de Kastalinn pour y trouver un refuge pendant la nuit qui s'annonçait froide. J'en profiterais, le matin, pour explorer les environs de la ville. Je n'avais jamais vu, ici, que Kastalinn et sa belle forêt, zone de chasse.

Je me levais en même temps que l'aurore, me vêtit et pris un rapide petit déjeuner avant de céder quelques pièces d'or durement gagné à l'aubergiste. Je le remerciais et allais rechercher mon cheval à l'étable ou il reposait. Le temps était plutôt clément et chaleureux malgré un petit vent frais. Après tout, on était en automne et le temps commençait à se rafraîchir pour préparer le monde au dévastateur et glacial hiver.

Je partis en direction de la plaine d'Aran. Je n'étais jamais aller dans ce coin là, et je me demandais ce qu'il pouvait y avoir d'intéressant là-bas. La plaine était pleine de verdure – l'herbe abondait et des petits arbustes étaient répartis dans toute la plaine -, en dehors d'un chemin terreux qui menait, d'un côté, à la Perracie, région plutôt sinistre il faut bien l'avouer. Mais ou diable menait donc le deuxième côté ? Interrogatif, je fonçais à toute allure sur le chemin terreux, soulevant une fine couche de poussière derrière moi.

Après une petite demie-heure de trot, j’aperçus un homme, dans l'herbe, la tête vers le ciel. Quelques secondes après, je sentis des gouttes tombés sur mes cheveux délicats. Il pleuvait ! Je n'en crus pas mes yeux. Le temps était tout à l'heure certes nuageux mais rien ne laissait prévoir qu'il pleuvrait aussi rapidement. Pas même une petite rafale ! J'observais attentivement l'homme de ma hauteur, mon cheval me grandissant de bien… Deux mètres. Son visage était rond, plein. Il possédait des yeux bleus magnifique et sa chevelure était d'une pâleur impressionnante, s'approchant du gris malgré son âge qui me paraissait peu avancé. Il devait avoir, à en juger par son visage, une vingtaine d'années…Si jamais il était bien humain. Je m'arrêtais prêt de lui et lançais le dialogue.

- Excusez-moi, vous avez l'air très fatigué… Puis-je vous aider ?

Mon don me poussait à lui parler. Je ressentais que c'était ce que je devais faire.