Siyas n’avait jamais vu de forêt si blanche ! La forêt de sapins était vraiment belle à contempler, avec ses arbres épineux tout de blanc revêtus, et la couche de neige qui recouvrait le sol. Il faisait froid, mais étant morte, elle ne le sentait pas sur sa peau, aussi était-elle vêtue de ses habits habituels, ceux des forestiers elfes noirs. La vengeresse avançait plus difficilement que d’habitude en raison de la neige, même si avec son poids léger, elle ne s’enfonçait que peu dans l’épais manteau blanc. Elle marchait à la recherche d’un village, ou d’une ville, car elle était presque sûre qu’il y avait une grande cité humaine dans les environs. Kastalinn si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, où bien Baldorheim ? Elle ne se rappelait plus, mais elle savait qu’elle voulait s’y rendre.

Pourtant, en ce moment, elle était bel et bien perdue, ce qui lui arrivait trop souvent à son goût. Voilà ce qui arrivait quand elle ne faisait pas usage de carte, ce qui lui arrivait rarement, la vengeresse n’avait que faire de cartes. Etre perdue l’agaçait, mais elle gardait son sang-froid, elle devait garder sa fureur pour les meurtriers et les traitres. La neige se mettait à tomber, doucement, se bloquant dans ses longs cheveux soyeux ou fondant au contact de sa peau.

Un bruit l’alerta, et la vengeresse réagit comme toujours, saisissant son arc et encochant une flèche rapidement tout en se retournant. Elle pouvait bien tomber sur des bandits ici, mieux valait être prudente. Lorsque la banshee parla, sa voix était sèche et froide, comme toujours quand elle était la vengeresse. Si un traitre se montrait, elle le verrait bien assez tôt, et le tuerait sans états d’âme.

« Montrez-vous, la flèche de la vengeance ne frappe que les meurtriers. »

Après avoir quitté Dragoholt, dans la taverne de la grande ville de BaldorHeim, je m'étais mis en quête de savoir s'il n'était pas restée dans les environs de notre maison, près des berges du lac de Fresha. Je connaissais bien l'environ et j'aimais cette vie aussi. Enfin avant que mon frère ne soit devenu un entaché... avant que tout cela se passe, mon frère et moi, nous nous baladions tous les jours dans la forêt de sapin, où les branches étaient toujours recouvertes d'une fine pellicule de neige. J'aimais tellement cet endroit, j'aimais tellement le temps que je passais dans ce lieu avec mon frère, même si je ne le voyais presque jamais. Il y avait trop de souvenirs dans ce lieu, dans ma maison et auprès des berges du lac de Fresha. 

Souvent, je le voyais décoller du sommet de la grande montagne pour planer au dessus du lac bleu glaciale. Mais ce n'était que des souvenirs, rien de plus, des souvenirs qui s'effacent au fil du temps, au fil de notre vie. Les souvenirs ne sont plus aussi beaux qu'avant, et cela me faisait mal au cœur et je ne savais pas comment récupérer ces si beaux souvenirs que j'avais avec mon frère... Je baissais la tête et je continuais de marcher dans la forêt si blanche en espérant de trouver des indices sur la disparition soudaine des mines. Je marchais avec des pas lentes, car des souvenirs me revenaient devant les yeux et je pus voir les fantômes de mon passé mais je les chassais rapidement avec un coup de main. Non, non plus jamais je devenais voir ces fantômes, j'étais dans le présent, je vivais dans le présent et j'étais prête à mettre fin à la relation avec mon frère pour vivre un peu plus dans ce monde, dont je ne connaissais rien. Je me rappelais d'une phrase de Dragoholt, en me disant que parfois c'était mieux de laisser partir des personnes de notre famille pour mieux vivre après. Mais avant de faire cela, je devais retrouver mon frère et mettre les points sur les "I". 

Donc, je l'étais à sa recherche depuis des semaines et je savais que j'allais le trouver ici dans les environs... Je fis un peu de bruit avec mes pieds à cause de la neige qui était dure. J'espèrais que personne ne m'attendrait mais j'avais eu tord. Une personne cria puissamment en me disant que je devais sortir de ma cachette, si je ne voulais pas mourir pour le coup. Je mordais ma lèvre doucement et je me disais pourquoi j'étais encore dans une galère comme celle -ci. Je mettais mes ailes derrière mon dos pour fuir en cas de problème avec cette personne.

Puis, je remarquais que c'était une jeune elfe à la peau noir, un peu comme Aldran, mais c'était vraiment autre chose lorsque je m'approchais d'elle. " Bonjour... Je ne vous ferais pas de mal, j'étais juste en train de me balader dans la forêt... Et vous que faites vous dans cette forêt ? Cela ne doit pas être votre coin, je pense. Je ne vous ai jamais vu par ici auparavant..." Je la fixais doucement et je posais ma main sur mon épée courte en cas de problème avec cette personne qui ne me plaisait pas trop... Je devais attendre pour savoir ce qu'elle allait me dire maintenant.

La jeune femme, car il s’agissait d’une femme, sortit de derrière les arbres. Ce n’était pas une femme comme les autres, mais un ange, une stryge blanche. Ses ailes immaculées faisaient echo à la couleur de la neige qui recouvrait tout ici, et ses cheveux, argentés, complétaient ce tableau d’un blanc éclatant. Elle avait une main posée sur son arme, et la vengeresse hésita à décocher un trait qui, à cette distance, serait sûrement mortel. D’un autre côté, les stryges blancs étaient connus pour leur pacifisme et la vengeresse se demandait si sa voix chargée de timidité n’en était pas un signe.

Comme toujours lorsqu’elle ne savait pas se prononcer sur l’hostilité d’une personne, elle appela à elle ses pouvoirs d’âmes. Ses yeux virèrent au violet alors que devant elle, tel un spectre au-dessus du corps de la stryge, apparut une représentation de son âme. Une âme ne cachait rien des intentions de son détenteur à la vengeresse, et ici, l’âme de la jeune femme ne présentait que compassion et honnêteté. Cela parut curieux à la vengeresse, mais c’était la pure vérité, aussi elle se détendit un peu.

Elle n’avait pas l’intention de laisser trop approcher la femme qui avançait, aussi elle fit un pas en arrière. La banshee était plus qu’une elfe noire, mais elle préférait amplement que cet état reste un secret pour le monde. Hors de question que cette femme ne découvre la vérité, même si cela devait être étrange de voir une elfe aussi peu habillée alors que la température extérieure était si fraiche.

« Que fais-tu sur notre chemin ? Ce n’est pas un endroit pour se promener. »

Je me baladais tranquillement dans cette foret de mon enfance en espérant de trouver mon frère disparu depuis quatre longues années maintenant. Il y avait des choses dont je devais faire maintenant, sinon je n'aurais plus le temps de le faire ou bien que ce serait bien lassé de les terminer. Ma quête principale était de retrouver mon frère. Je me laissais encore une année pour le retrouver avant que j'abandonne cette quête pour penser un peu à ma vie maintenant. Dragoholt m'avait dit que je ne devais pas passer le restant de mes jours à chercher un homme qui se cachait encore et encore.

 Soudain, j'étais tombée sur une personne inconnue par ma personne et je me demandais bien ce qu'elle me voulait. Je vis son arc tendue vers ma tête, vers mon visage, sur le point de me mettre une flèche entre les deux yeux pour éviter des problèmes. Je déposais ma main droite sur mon épée courte prête à lancer le combat entre nous deux. Le combat n'était pas une solution pour régler les différents entre nous. J'essayais de m'approcher de la jeune femme qui était vraiment belle pour le coup, j'aimais beaucoup la couleur de sa peau, ainsi que ces yeux. Je pense que c'était la première fois que je voyais une personne comme elle, je ne pus détacher mes yeux de la jeune femme. Je lui souris affectueusement pour lui dire que je n'allais pas lui faire de mal à la fin, et j'enlevais ma main de mon épée courte. Je m'approchais de la jeune femme même si elle n'arrêtait pas de reculer encore et encore.

 J'avais l'impression que j'aurais beaucoup de problèmes à lui parler correctement sans qu'elle ait peur de moi. " Ce que je fais ici ? bah, c'est quand même chez moi, je veux dire que c'est ici où je suis née quand même. Donc, je connais bien l'endroit et cette forêt tout particulièrement. Je venais souvent jouer ici avec ..."  Punaise, j'allais trop loin avec les souvenirs et surtout que je prenais la mauvaise habitude de parler de ma vie à des personnes dont je ne connaissais pas encore leur prénom. Je m'avançais encore une fois et je pris la parole avec une voix très douce et calme :" Ah je m'appelle Azura, ravie de te ou de vous rencontrer ? Qu'est que tu disais par "sur notre chemin" ? Je vois que tu es seule et que tu n'as personne autour de toi ? Caches tu quelque chose sur toi ? "Je lui souris et je restais calme devant la jeune femme qui ne semblait pas du tout à l'aise avec moi, malheureusement et cela me rendait un peu triste. " Tu sais, je ne veux pas te poser de problème, loin de là.  Je suis ici pour retrouver une personne ... qui a fait du mal à certaines personnes..."  Je baissais les yeux doucement avant de les fermer. J’espérais que la jeune femme resterait pour lui parler et faire connaissance toutes les deux.

La vengeresse pencha la tête de côté, un peu intriguée que la jeune stryge se demande pourquoi elle disait être plusieurs. La vengeresse n’avait pas vraiment conscience d’elle-même, elle était un amalgame d’êtres différents réunis dans un corps, ses pensées lui venaient de l’avis général de tous ces êtres, et il lui paraissait donc normal de parler d’elle au pluriel, en fait, elle n’envisageait même pas qu’elle pouvait être un. Mais dans les paroles de la stryge, ce n’était pas cela qui attira le plus son attention. Elle avait mentionné une personne qui en avait blessé d’autres, un meurtrier en somme, et elle sentit sa soif de vengeance s’enflammer.

« Qui est ce traitre ? Indique-nous où se trouve le meurtrier, et nous le tueront pour toi. La flèche de la vengeance ne manque jamais sa cible ! »

Elle s’emballait, la vengeresse était ainsi, une boule d’émotions vives alimentées par des centaines d’âmes en peine de vengeance. Elle avait cessé de reculer, pleinement intéressée par la personne mentionnée par la dénommée Azura, elle souhaitait retrouver cette personne et mettre fin à ses agissements. Elle en vint alors à s’interroger sur le lien entre Azura et cette personne, étais-ce une de ses victimes ? Ou bien une complice ? La vengeresse tenait fermement son arc en main au cas où elle aurait à s’en servir prématurément.

« Nous sommes la vengeance, et si tu souhaites te venger de cette personne, nous t’entendrons. Parle-nous de cette personne. »

La vengeresse ne faisait que peu de cas de la politesse, pas plus que des présentations. Bien sûr, le nom de Siyas Baeren ne lui était pas inconnu, cette elfe noire faisait partie d’elle et était même la première, elle habitait son corps, mais elle n’était pas Siyas, elle n’avait pas de nom à proprement parler. Elle n’était intéressée que par cette personne, probable meurtrier, et par la personne qui lui faisait face.

Alors que je m’étais présentée à la jeune femme qui avait si peu de vêtements sur elle, je me demandais pourquoi elle avait si peur de moi alors que je ne lui avais rien fait, enfin pour l’instant. J’essayais de comprendre pourquoi la jeune femme n’arrêtait pas de me dire « nous » ou bien « nos » dans ces phrases. Etait-ce un tic de langages et donc ce n’était pas réellement de sa faute ? Ou … Ou bien rien d’autres, car je n’avais pas d’autres explications à propos de cela. Hum. Je me grattais le menton doucement pendant que je réfléchissais à d’autres explications. Pendant que la jeune femme dont je ne connaissais toujours pas son prénom, je me demandais si cela était bien de rester dans ce lieu si froid et sans sentiment. La neige n’était pas mon élément préférée, je détestais d’être froide et sans sentiment avec les autres personnes que je rencontrais dans ce monde. J’essayais d’être un minimum chaleureux avec eux, même si certaines personnes étaient mauvaise par nature et depuis leur naissance. Je relevais les yeux doucement pour savoir ce que cette femme allait me dire maintenant. Elle me demandait qui était ce traite et qu’elle était prête à tuer cette personne pour me venger. Elle évoquait souvent la flèche de la vengeance, donc, elle savait très bien manier un arc et des flèches. Wouah !! Mes yeux pétillaient de milles yeux, car j’avais toujours rêvé d’apprendre à manier un arc en bois et de tirer des flèches. Je trouvais cela plus simple que de se battre avec une épée ou une hache.

« Tu sais utiliser un arc et des flèches ? J’ai toujours rêvé d’apprendre cette base. Et tu sais que tu en as de la chance ! » Je lui souris tendrement et je repris la conversation avec sérieux. Je ne savais pas si cela était une bonne chose de lui parler de cette personne, de mon frère, mais peut-être que la jeune femme pourrait l’aider à le retrouver  plus vite que moi –même.  Etait-ce vraiment une bonne idée de faire cela et de lui dire que c’était vraiment un meurtrier ? Avait-il réellement tué une personne pour devenir un entaché ? Je fronçais les sourcils avant de lui parler de cette personne : « Oui. Cette personne est mon grand frère, il s’appelle Soren… Il y a quatre ans de cela, mon frère a commis un crime irréparable, et il a été condamné à aller dans Les mines de Kazhar, mais ce dernier a décidé de fuir cela et de partir dans ce monde. Moi, mon père m’avait interdite de le retrouver et donc j’ai dû attendre quatre longues années pour partir à sa recherche et comprendre ce qu’il a fait… Voilà l’histoire en gros. Je suis venue ici dans les montagnes du Baldor, en me disant qu’il pourrait vivre encore dans les environs, près de notre ancienne maison. Donc, je suis là dans la forêt de sapins pour le retrouver. Peut-être que c’est déjà peine perdue. »

Je baissais la tête ainsi que les yeux … Que faire de plus ? Oui, mon frère était un meurtrier et je devais faire la justice dans ce monde, même si mon frère était concerné. Je relevais les yeux doucement avec une étincelle supplémentaire et je m’avançais vers la jeune femme avec un pas déterminé. Il ne restait quelques mètres entre nous, puis je lui tendis la main doucement avant de reprendre la parole : « Alors es-tu prête à m’aider dans cette justice ? Peux-tu me prêter ta force pour le retrouver et en terminer avec lui ? » En faisant cela, en signer un pacte ou bien un petit contrat, je me demandais si c’était bien que je fasse cela… Si je n’allais pas trahir ma race et devenir un peu plus noir au fil du temps. Ma mère me disait que je ne pourrais pas rester blanche toute ma vie, à cause des aventures que je vivrais dans ce monde bizarre et étrange. Je regardais la jeune femme dans les yeux et je n’avais pas peur de la fixer pendant de longues secondes.

La stryge blanche semblait admirative devant l’arc et le carquois de la vengeresse, qui n’en comprenait pas la raison. Où avait-elle appris à user de cette arme déjà ? Cela lui venait naturellement, elle ne comprenait pas comment elle avait appris à s’en servir. Siyas, elle, savait, mais elle était noyée parmi les multiples autres âmes qui composaient la vengeresse. Qu’importe, elle n’avait pas de temps à perdre à apprendre à cette femme le tir, la vengeance n’attendait pas. Elle capta néanmoins toute son attention lorsqu’elle parla de son frère, le fameux meurtrier.

« Nous t’aideront dans cette entreprise, les meurtriers seront punis. Si il est dans les parages, nous le trouverons. »

Elle tendait la main à la stryge, avant de se rendre compte que si elle lui serrait la main, elle pourrait constater sa froideur et donc risquait de poser des questions. Elle n’avait aucun besoin de savoir ce qu’elle était vraiment. Une banshee, littéralement une morte-vivante, une non-morte, voilà la vérité sur son être, mais personne ne devait le savoir, aussi elle retira vivement sa main. Seule comptait la vengeance à présent, rien d’autre. La gentillesse de cette femme n’était pas feinte, mais elle paraissait un peu niaise à la vengeresse, même si celle-ci n’en avait cure. Il fallait trouver ce meurtrier.

« Comment le trouver ? Sais-tu seulement où peut se terrer ce traitre à sa race ? Nous devons le châtier pour ses crimes, qu’il rampe agonisant pour le mal qu’il a fait, personne ne nous échappe, personne ne se dérobe à notre visée. »

La banshee la fixait droit dans les yeux, elle ne voilait pas son envie de tuer cette personne qui avait trahi sa race, il la répugnait. Elle attendait seulement de pouvoir le tuer, lui donner ce qu'il méritait. Elle était impatiente de partir, sans se soucier de ce que ressentait la stryge.

Voilà qu’on me proposait qu’on puisse m’aider à retrouver mon frère ainsi que de faire de la justice dans ce monde. Etait-ce vraiment possible de le retrouver et de savoir ce qu’il allait se passer après l’avoir retrouvé. Est-ce que je pourrais le prendre dans les bras et de lui dire que cela faisait longtemps qu’on ne s’était pas venu et qu’il devait revenir à la maison pour se faire juger ? Ou bien cela se passerait autrement ? Non non, je ne devais pas penser à cela, je devais le retrouver et je lui demandais de faire payer ce crime dont je ne connaissais pas la nature… Mon père ne m’avait jamais dit ni ma mère. Peut-être que je devrais demander à mes parents avec une lettre ? Tiens en pensant à cela, cela faisait combien de temps que je n’avais pas eu de nouvelles d’eux. Je pense que je devrais faire un petit tout sur les berges du lac de Fresha pour les voir et savoir ce qu’ils devaient depuis quelques mois, depuis que j’étais partie à l’aventure dans ce monde. Enfin bref, je serrais la main de la jeune femme qui était devant moi et qui était vraiment belle. J’aimais vraiment son regard et cela me donnait des frissons dans mon dos. « Je pense qu’il ne doit pas être trop loin, à ce que je sais il est au fond de la forêt… Et s’il te plait ne parle pas comme cela tu ne peux pas juger une personne sans l’avoir vu, même si que j’avoue que son comportement peut être dérangeant pour notre famille. Je veux le retrouver et en terminer avec cela, pour avoir de l’avant aujourd’hui. Il se peut qu’il ne soit pas du tout coopératif… J’ai peur que nous pourrions le combattre, enfin, je pense… Mon frère était une personne vraiment gentil, courageux et tellement aimable. Mais il a tellement changé depuis… Je ne sais plus quoi, donc j’ai vraiment besoin de toi aujourd’hui… J’espère que je ne te dérange pas trop quand même, avec mon histoire… » Je lui souris tendrement et j’ouvrais la marche doucement pour chercher au fond de la forêt cette personne que j’aimais tant. Je marchais dans la neige avec mon épée courte et je pense qu’il serait bientôt temps de la changer tellement qu’elle était usée. Je soufflais un bon coup avant de reprendre la parole avec la jeune femme pour en savoir plus sur elle, mais j’avais peur qu’elle ne me réponde pas et qu’elle ne voit que la vengeance et qu’elle n’a que cela dans sa vie…

« Dis moi, qu’est qui te plait dans la vengeance, dans la justice ? Qu’est qui t’a donné envie de faire cela ? De tuer toutes les personnes qui ont fait quelque chose de mal dans leur vie ? Tu aimes la vengeance ?? OH pardon si je te dérange avec mes questions. » Je baissais la tête doucement et je continuais de marcher et des flacons tombèrent sur nos têtes. La neige me donnait cette impression de douceur et de liberté. Je souris mais je ne pus m’empêcher de verser une larme… Je sentais que cette quête allait bientôt se terminer et une page allait prochainement se tourner.

La vengeresse suivait la jeune stryge en silence, jusqu’à ce qu’elle pose sa question, une question à laquelle la vengeresse ne savait que répondre. Elle était née pour cela, faire la justice. Non, ce n’était pas de la justice, c’était de la vengeance, un sentiment fort et tempétueux qui la saisissait, qui étouffait celle qu’elle était vraiment, et qui ne trouvait satisfaction que dans la mort d’autrui, dans la mort des traitres. Elle tuait de sang-froid, sans jamais regretter ou s’appesantir de cette situation, elle tuait car elle le devait, car elle était née en même temps que le désir de vengeance de Siyas Baeren, un désir lié à une seule personne…

« Nous cherchons vengeance… Pour tout ce qui nous a été fait. »

Cette fois, elle avait parlé d’une voix faible, nostalgique, triste. La vengeresse ne souffrait pas de ce qu’elle avait perdu, elle n’avait rien perdu, c’était Siyas qui avait tout perdu, mais elle était une grande part d’elle-même. Siyas n’y repensait jamais, elle ne voulait pas y penser, et même la vengeresse se sentait coupable de ressasser les horreurs subies par son ancien être. La banshee se tut, oubliant bien vite cela, ces paroles. Le vent froid cinglait sur sa peau nue, car elle était toujours aussi peu vêtue, mais elle ne sentait rien. La stryge était gentille avec elle, mais elle n’avait que faire de cette gentillesse, l’ancienne Siyas en aurait même ri, mais pas elle. Elle se contentait de la suivre, son arc à la main, se déplacant avec fluidité sur la neige fraiche.

« Nous ne sommes pas comme vous Azura, nous ne sommes comme nulle autre personne de ce monde. Vous ne pouvez pas comprendre ce qui nous anime. »

Elle gardait une expression grave, elle savait qu’elle aurait peut-être bientôt à tuer quelqu’un d’autre, cette idée lui plaisait, de laver le monde d’un meurtrier, mais la banshee se sentait étrange néanmoins, nostalgique, triste. Elle ne cherchait aucune aide chez la stryge, une fois le renégat éliminé, elle repartirait, seule, comme toujours…

Nous étions parties à l’aventure, enfin, plutôt à la recherche de mon frère qui ne devait pas être si loin de nous. Avant que je quitte Dragoholt de l’auberge, j’avais pu eu avoir des informations sur une personne avec des ailes rouges qui étaient partis en direction de ce territoire. Je m’étais demandé si ces informations étaient réelles ou bien fausses. Mais dans tous les cas, j’avais eu l’envie de savoir, et de chercher dans cette forêt de sapins. Nous marchions dans la neige fraiche… Nous laissons nos empruntes dans la neige et cela me fit raviver certains souvenirs d’enfance avec mon frère. Nous nous amusions à faire des batailles de boule de neige et il savait très bien viser les personnes. Je souris tendrement face à ce souvenir, mais ce n’était pas trop le moment de penser à cela. Je serrais le poing fortement et mon regard était déterminé. Je devais absolument le retrouver et mettre les choses au clair. Serait-ce possible qu’il se rende sans qu’il ne pose de problème à notre égard ? Serait-ce réellement possible que mon frère ne se batte pas contre nous ?

De plus, quelque chose me faisait peur à propos de Siyas. Quelle force avait-elle en elle ? Savait-elle réellement se battre contre des personnes plus fortes que nous deux réunit ? J’aimerais bien le savoir à vrai dire. Elle me disait ou bien elles me disaient qu’elles étaient uniques en leur genre. Mais je ne comprenais pas réellement leur phrase, qu’est que cela pouvait bien dire ? Elle possédait plusieurs âmes dans un seul corps ? Non c’était impossible ! « Alors dis-moi ce qui t’anime alors ? Qu’est que tu veux au juste ? Et quel est votre but alors ? Explique ce que tu veux réellement dans ce monde ? Ne t’inquiète pas, je resterais avec toi jusqu’à la fin de l’histoire ou de vos histoires, ou votre histoire … Oh puis mince ! Dis-moi tout ! »

Je croisais les bras et les serrait bien fort sur mon armure en attendant qu’elle me raconte. J’avais l’impression que je faisais ma gamine devant elle, mais ce n’était pas voulu du tout. D’habitude, je n’étais pas comme cela… Soudain, je vis une silhouette en face de moi et je ne pouvais pas me tromper sur la personne qui était en face de moi. Je m’approchais de grands pas vers cette personne : « Cela fait bien longtemps que nous nous ne sommes pas venue, Azu… Trop longtemps même … » Lorsque je vis son visage sortir de sa cape, ses yeux me disaient que je devais fuir, fuir très loin de lui… Je reculais de quelque pas, la peur au ventre, mes membres tremblaient comme des feuilles. Que devais je faire maintenant ?

pour l'homme mystère: