Depuis quelques jours, j'accumulai mes trophées de chasse et pour être honnête, cela en devenait à la fois flippant et encombrant. Flippant parce qu'on avait l'impression d'être dans la demeure d'un véritable psychopathe animalier ou encore un magicien ayant comme pratique le vaudou. Domaine auquel les êtres humains tentent d'éradiquer, par peur. Je ne puis le leur blâmer. Et encombrant puisque mon espace vital se voit étrangement, de plus en plus, rétréci, me donnant une crise semblable à la claustrophobie. Bon, il est vrai que j'exagérai en usant de se terme. Cependant, je ne suis en rien un spécialiste médicinal.

Mais en même temps, je dois avouer que je préfère me défouler sur quelque chose dont il y aurait l'existence d'un profit ou d'un intérêt collectif que de chercher un bouc émissaire. Il était hors de question que je fasse des actes qu'on m'a produits pour le reproduire sur autrui. Donc, il fallait bien que j'expulse cette impulsivité, ce sentiment néfaste qui me serre les entrailles. Décidant ainsi de changer d'environnement, je plaçais soigneusement les ressources de ma profession à l'intérieur de ma sacoche et partis pour la ville étoile de Stellaraë.


J'y parvins, après plusieurs heures de route, des gouttes aqueuses perlant mon front à cause de la chaleur. Je poursuivis mon chemin. Toutefois, je n'en avais cure comme de l'an quarante car je ne fis aucunement attention à mon entourage, ni même aux habitants ou autres éléments qui auraient suscité, auparavant, mon attention. J'étais trop préoccupé et je ne désirais pas y trainer plus longtemps.

J'accélérai discrètement la cadence de ma marche en rentrant dans l'hôtel de vente, mes iris se posant instinctivement sur le commerçant qui possédait la responsabilité de ce lieu. Je m'en approchais en débutant notre entretien en ces mots.

Mes salutations à vous, honorable marchand, je me permets de me présenter devant vous afin qu'on puisse parler d'affaire.

A ses paroles, je déposai ma sacoche et avec une grande délicatesse ainsi qu'en respectant mes articles, je les lui exposai pour obtenir une évaluation de sa part.

Je souhaite vendre tout cette ensemble dont je sais pertinemment que vous en ferez bon usage.

Puis, j'énumérai ce qu'il y avait : 4 plumes d'aigle - 2 becs d'aigle - 2 serres d'aigle - 4 écailles de crocodile - 2 dents de crocodile - 10 cornes de Rhinocéros et 10 peaux cuirassées.

en vous remerciant d'avance pour votre disponibilité pour cette conversation ainsi que pour votre partager dans ce savoir-faire.

Cela fit un bon moment que j'ai suspendu ma profession de chasseur. En réalité, depuis que j'eus atteint le grade de Maître et que ma vie ne représentait qu'une succession d'échec, comme mon incapacité à capturer une simple créature des Enfers. Pour ne point dire, limite que je suis devenu un corps sans âme, nommé fantôme.

Mes trophées prirent une énorme place à l'intérieur du cabanon éclaireur, réduisant ainsi mon espace vital en plus d'entraver mes mouvements.
Pourquoi conserver des choses qui attirent la poussières des ans dans le seul but de capter la curiosité oculaire des visiteurs ? D'autant plus que rien dans l'acte de les contempler sur son étendu me rappel à quel point que je suis faible ?

Peut-être ai-je une part démoniaque et je l'assume en y prenant la responsabilité qui se doit mais elle ne parvint pas à me faire rentrer au sein de cette société. Je suis trop vif à la fois de ma plume que de mon parlé. C'était donc sur cette décision que je vagabondais en direction de Steellaraë afin d'y déposer mes ressources.

L'âme entièrement absente de mon enveloppe charnelle, je ne fis nullement attention à la conversation de ma petite boule de poil. Il comprit qu'une ombre planait au-dessus de ma tête tel un petit nuage noir rempli de malheur. J'était tracassé. Cependant, il ne pipa mot, préférant respecter mon vœux de silence jusqu'à ce que nous arrivions sur le seuil de la porte de l'hôtel de ville.

J'empoignai la poignet de la porte, l'ouvris, tout en laissant échapper un las soupir avant d'y pénétrer. Personne ne se bouscula au portillon car il existait uniquement la notion de vide rejointe d'une atmosphère de solitude auquelle je ne pus m'empêcher de compatir vis-à-vis de l'artisan qui occupait cette fonction.

Mes salutations à vous ! commençai-je en lui adressant un sourire suivi d'un signe de courtoisie.Je me tiens devant vous en ce jour, pour y vendre mes trophées. J'espère que vous trouverez votre bonheur.

A ses mots je fis coulisser ma sacoche de mon épaule, en prenant soin de les exposer en compagnie d'une grande délicatesse sur le comptoir.

4 défenses de sanglier
2 plumes d'aigle
1 bec d'aigle
2 écailles de crocodile
4 cuirs de crocodile
1 dent de crocodile