Ishtar. Voilà bien la première fois que la nordienne descendait aussi loin dans le sud. Mais voilà, elle avait entendu dire que la prochaine étape de sa formation lui demandait de se rendre à Wystéria, et c’était bien le seul endroit où des navires partaient vers cette destination. La demi-Elfe avait donc quitté Sylfaën quelques jours plus tôt, n’emportant que le strict minimum, à savoir son équipement de combat, son pégase, son familier, et bien sûr Muninn, son fidèle corbeau. Y allant au plus simple, la jeune femmes n’avait pas mit sa panoplie de breloques et de plumes dans sa tignasse, pour une fois, préférant simplement nouer ses cheveux en une seule tresse. Aucun maquillage non plus, si on oubliait la rune toujours tracer sur son front, un peu plus haut que la pointe nasale.

Tenant l’étalon ailé par la bride et gardant son renard spirituel dans son sac, lui laissant la tête sortit pour qu’il puisse faire son curieux, la jeune femme parcourait les quais à la recherche d’un navire sur lequel on lui permettrait de monter et qui se rendait où elle désirait se rendre.

- Allez les gars! Du nerf! L’Ombre des Côtes va pas nous attendre éternellement! On fait voiles vers Wystéria dès que les dernières caisses seront en cales !

Ses simples paroles, après un bon moment de recherches, étaient les bienvenues. Cherchant d’où provenait la voix, Hilda finit par trouver un gaillard, une fée sur l’épaule, qui donnait ses ordres à l’équipage. ”C’est sans doute lui.” La nordienne s’avança alors vers l’homme et employa le dùralassien, par habitude dans ses contrées du sud. Son accent trahissait par contre ses origines nordiennes.

- Vous allez bien à Wystéria, m’sieur ? Je m’appelle Hilda. Hilda Lagertha Alfdóttir. J’ai un peu d’expérience en navigation, si vous me permettez de me joindre à vous pour le voyage.

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- Salut … Jack. Ça te dérange si je fais ce voyage avec toi , moi aussi ? Je dois me rendre à Wystéria pour affaire.

- J’aimerais bien être du voyage aussi … j’ai à faire là bas et je pourrais sans doute être utile en cas de problèmes …

La nordienne tourna la tête vers les nouvelles voix. Une femme aux traits de renard et une autre à la peau sombre. Il fallait vraiment qu’elle se renseigne plus sur les autres races de ce monde, ne les connaissant pour la plupart que de nom. Hilda reconnut cependant l’elfe noire, ayant combattut contre elle quelques fois dans l’arène. De mémoire, la drow combattait avec des dagues et était assez habile. À voir si en mer cela serait utile. L’autre femme lui était cependant totalement inconnue, mais au vu de ses paroles, la rouquine connaissait le capitaine … et ne semblait pas en très bon terme. La demi-Elfe était bien curieuse cependant de voir comment cette aventurière à la tenue singulière ce défendait. Elle suivit l’échange rapide entre la fée et le capitaine, avant que celui-ci ne poursuive à l’intention de tous.

- Vous pouvez toutes monter à bord, mais je dois vous prévenir que les Pirates appliquent une taxe de douane maritime. Deux cents pièces d’or par tête. Si vous payez pas et qu’ils montent à bord, je vous préviens que je lèverai pas le petit doigt. C’est à vos risques et périls que les choses soient claires pour tout le monde.

Ce à quoi Hilda lui répondit d’un haussement d’épaule en lançant :

- Qu’ils viennent alors. Ils verront bien que les combattants du Nord n’ont peur de rien, pas même de la mort.

Sur ces paroles, la völva tira les rênes de Hófvarpnir, ayant l’intention de l’installer dans la cale et de se faire un coin pour dormir non loin avec son corbeau et son renard spirituel. L’animal était un peu récalcitrant à monter sur les planches, sûrement par crainte, mais après quelques paroles réconfortantes dans sa langue maternelle, Hilda finit par avoir raison du caractère du pégase.

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- Pour ma part, je vais aller payer la taxe avant de monter.

”Pfff … Trouillarde. C’est une aventurière ou pas cette femme ?”

- Il est pas question que je lâche deux cents pièces d’or à ces soit disants Pirates… qu’ils viennent je saurais les recevoir…

”Ah bah voilà ! Et elle en plus je sais à quoi m’attendre niveau style de combat avec cette elfe noire.”

Ayant enfin son pégase à bord, la demi-Elfe le fit descendre à la cale du navire malgré les quelques protestations de l’équipage. La nordienne s’en fichait, elle ne partirait pas sans sa monture, et en plus le capitaine ne le lui avait pas interdit. Hófvarpnir lui serait forcément utile là-bas également. Après avoir noué la bride à l’un des piliers du fond du navire, Hilda fit quelques aller-retours afin d’avoir un tas de foin suffisant pour sa monture pour tout le voyage, histoire qu’il ai de quoi manger et un coin confortable où ils pourraient se blottir ensemble pour la nuit. Une fois cela fait, la nordienne remonta sur le pont.

Le navire était magnifique. Un deux-mâts à la coque sombre. Bien que n’étant pas le modèle de navire auquel la demi-Elfe avait l’habitude, elle aimait la sensation d’être sur un bâtiment marin sur le point de prendre le large. Hilda respira un bon coup en fermant les yeux, profitant de chaque seconde du vent salin sur sa peau. Après un instant, elle se décida. T’en qu’à être embarquée dans cette aventure et avoir une expérience en navigation, autant aider les matelots. Retournant sur les quais, la jeune femme aida au chargement de la marchandise, grimpant à bord les caisses et les ballots dont elle avait suffisament de force pour les soulever. Sans doute irait-elle ensuite voir le capitaine afin de voir où elle pourrait se rendre utile pour la suite du voyage.

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Depuis le départ, quelques jours s'étaient écoulés. La nordienne faisait de son mieux pour aider à bord, mais ayant plutôt appris la navigation à bord des drakkars de son village, il y avait quelques notions que la jeune femme se devait d’apprendre. Mais cela ne la dérangeait guère, au contraire, voilà bien quelque chose qu’elle appréciait de ce voyage. Elle observait et notait énormément d'informations dans un coin de sa tête, couchant le tout sur papier le soir venu, une fois tranquille près de son pégase pour la nuit.

Ce matin-là, la demi-Elfe était perchée en haut d’un mât, tentant en vain d’aider avec un cordage un peu lousse. Ses doigts fins étaient cependant pas de la plus grande utilité pour cette tâche cependant, et garder son équilibre simplement avec ses jambes n’était pas des plus évident non plus. Alors, quand un mouvement suspect parmi les nombreuses vagues attira son attention, la jeune femme ignora complètement les plaintes du matelot en fasse d’elle et observa. Il y avait certes de temps à autres quelques créatures marines qui bondissaient parfois hors de l’eau, mais cette fois, il semblait y avoir un danger. La nordienne avait heureusement vu juste, la preuve étant lorsque le navire subit une secousse provenant de tribord.

S’approchant du bastingage, Hilda aperçut rapidement la menace. Deux créatures marines, mi-équine mi-poisson, s'attaquaient au bateau.

- Ah non, hein, ces sales bestioles vont pas gâcher mon voyage !

La völva invoqua aussitôt ses esprits Gardiens et les envoya à la flotte, ceux-ci n’ayant pas besoin d’air comme elle. Laissant Muninn et Mann à bord du navire, la demi-Elfe noua une solide corde à sa taille et à la rambarde, puis plongea à son tour, épée en main. Au moins ainsi, il serait plus simple de la remonter à bord une fois le combat terminé. Contrairement à ses invocations, son coup ne porta pas cependant.

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Un harpon vint soudainement se ficher dans la gorge de la bête devant elle. Sans doute d’un marin sur le pont. D’un geste rapide, la nordienne coinça la bête avec la corde à sa taille, faisant quelques tours autour du kelpi, puis indiqua son intérêt à remonter à bord, renvoyant au passage ses invocations. Une fois de nouveau à bord, quelle ne fut pas la surprise d’Hilda de voir un drôle d’arbre humanoïde sur le pont. ”Il sort d'où celui-là ? Bah, peu importe.” Son attention était bien plus attirée par la carcasse de la créature marine, bestiole encore inconnue à sa connaissance. Voilà qui était donc intriguant. Une créature mi-équine mi-marine, à la peau lisse comme celle des phoques, hormis quelques écailles là où poussait sa crinière dense.

- Z’avez jamais vu un kelpi à le regarder comme ça vous, j’me trompe ?

Et voilà qu’un matelot s’en mêlait.

- Non, cette créature ne doit probablement pas vivre en eaux froides. Ça me dit rien.

Son ton froid découragea le marin à poursuivre la conversation. La nordienne étudia encore un peu la bête, puis la laissa aux bons soins du cuistot. Ça restait après tout une source de nourriture, alors pourquoi s’en priver ? Suite à cela, la völva retourna vaquer à ses occupations pour le restant du voyage.

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