La tristesse n’est qu’un sentiment qui passe, qui s’éloigne, fait mine de disparaître, pour mieux revenir. Ce retour est souvent inattendu, mais rarement seul et isolé. Ce sentiment est parfois accompagné d’une certaine nostalgie, d’une colère refoulée ou d’une jalousie dévastatrice. Pour les poètes, les larmes ne servent pas de remède au malheur, et les pleurs ne peuvent arrêter la tristesse. Mais lorsque l’on est pris dans ce tourment, dans ce tourbillon de gravité, les larmes et les pleurs sont bien les seules choses qui nous permettent d’exprimer ce mal-être.

- La beauté du monde a pris ton visage, vit de ta douceur et luit de ta clarté…

Marania chantait au bord de l’eau. Elle se tenait là, triste et nostalgique, à interpréter des chants sitlantéens en langue abyssale. Son auditoire, composé de poissons, de méduses, de crustacés et autres populations aquatiques, ne semblait pas vraiment lui porter d’intérêt. Elle n’en avait que faire, elle voulait simplement exprimer son manque de chez elle, de ses amis, de sa famille et de son époux. Elle avait arrêté de pleurer, et du coup, pour essayer de se donner un quelconque courage, elle avait décidé de chanter au clair de lune.

La nuit s’y prêtait volontiers, le ciel était illuminé par les étoiles et il faisait bon. Elle n’avait encore jamais croisé personne sur cette plage qui était à la bordure des marécages et de la forêt Sylfaën, que ce soit de jour ou de nuit, cet endroit n’était habité que par la faune et la flore. Marania se disait donc qu’elle ne risquait rien à chanter, qu’elle ne dérangerait personne, et que personne ne viendrait la déranger.

L’abyssale utilisait son don d’aquamancie pour se distraire tout en chantant. Elle remuait ses bras et ses mains au rythme de ses chants, tout en faisant bouger des bulles d’eau dans lesquelles se trouvaient enfermés des méduses bioluminescentes. Les bestioles ne craignaient rien du tout, elles étaient bien à l’abri dans les bulles et ne manquaient de rien. Elles servaient simplement d’outil d’expression de la tristesse de Marania qui faisait léviter les bulles d’eau au rythme de ses mains.

- Vous êtes bien belles mes chères petites méduses. Vous avez de la chance de ne pas connaître les nuits solitaires.

Les bulles lévitaient et dansaient selon l’envie de la chanteuse. Parfois en formant une ronde ou les bulles se suivaient, parfois en montant de bas en haut à la façon d’un manège de bois ou encore en prenant la forme des constellations dans le ciel, pour ensuite recommencer une nouvelle ronde de danse. Elle esquissa un sourire en pensant que toutes les méduses étaient heureuses de nager, mais que celles-ci devaient l’être tout autant de voler de la sorte. Elles étaient certes bien jolies, mais il manquait quelque chose pour sublimer ce spectacle. Il fallait évidemment une danseuse étoile au centre de tout ça ! Regardant à gauche et à droite, elle captura dans de nouvelles bulles d’eau une petite tortue de mer qui venait se reposer sur le sable, puis une rascasse qui passait bien trop près du rivage. Deux rudes concurrents pour un seul poste.

En cette belle nuit étoilée, Circë parcourt la plage, plongeait dans un profond silence. Avec le temps, la vampire apprécie les endroits calmes et reposants, surtout après avoir fui un village où elle a failli se faire prendre après avoir attaqué une vache. La vie de vampire solitaire n'est pas toujours de tout repos, alors elle profite de ces moments calme pour rester dans le silence et laisser son esprit vagabonder.

Par moments, elle se demande à quoi aurait ressembler sa vie si l'attaque de vampire n'avait jamais eu lieu. Probablement qu'elle serait morte aujourd'hui, ou tout du moins, elle serait vieille. Elle aurait pu voir grandir sa fille, avoir d'autres enfant avec son époux et avoir peut-être des petits enfants. Cette idée d'une vie simple, mais heureuse la rend triste.

La tête baissée, sous la capuche qui masque ses traits, la beauté éthérée marche dans le sable. Sa peau d'une grande pâleur reflète les rayons de la lune. Son apparence famélique masquée sous son armure de cuir souple et sa cape, elle avance sur le bord de la mer. Le bruit des vagues qui meurt sur le sable est le seul son qui l'accompagne.

Puis, un triste chant résonne, la vampire lève la tête, tiré de ses pensées. Le chant est incompréhensible pour elle, mais elle le trouve beau. Curieuse de savoir ce qui peut bien produire un son si mélodieux, la vampire oublie la prudence et se rapproche à la recherche de l'origine de cette mélodie.

Rapidement, elle remarque de petite bulle scintillante s'élevant de la mer. Elle ralentit son pas pour ne pas faire de bruit et se rapprocher de la source du son et des bulles. C'est alors qu'elle la vit, une femme a l'apparence serpentique et marine qui danse au milieu d'un cercle de méduse volant dans des bulles dans un ballet complexe sous le triste chant. Cette femme serpent à nageoire, se serait une abyssale ? Circë n'en a jamais vu, elle juste lu une descriptions dans un livre. Si elles étaient décrite, dans les pages de l'ouvrage, comme des murènes à l'apparence humonoïde, la femme en face d'elle en est très éloigné et bien plus belle. Probablement que l'auteur était impassible au charme aqueux des abyssales.

Circë s'assoit sur le sable, elle observe en silence l'abyssale pour ne pas la déranger tandis que la diva des océans choisi deux nouveaux animaux pour rejoindre sa danse.

La voix de la diva se perdait dans le murmure des vagues et dans le chant du vent qui se levait. Les bulles et les animaux aquatiques emprisonnés à l’intérieur dansaient encore en rond, se suivant les unes après les autres dans un rythme tantôt lent, tantôt frénétique. Il était temps pour Marania de faire passer les auditions de danseuse étoile, de celui ou de celle qui aura la chance d’être au centre de la ronde et d’être la vedette de ce ballet aquatique improvisé. Tortue ou rascasse, le choix risquait d’être cornélien, mais l’abyssale s'enorgueillissait d’avoir un très bon goût artistique. Et puis de toute façon, personne ne risquait de venir contester son choix, elle pouvait bien faire ce qu’elle voulait !

La première en piste fut la tortue marine. Faisant rouler la bulle dans les airs, la pauvre bestiole n’arrivait pas à se maintenir correctement dans l’eau et prenait peur, rentrant sa tête dans sa carapace d’un air effrayé. Une bien piètre candidature pour la diva qui renvoie directement l’animal dans les eaux sans même un regard compatissant. Ses yeux se tournaient plutôt vers la rascasse. Ce poisson dragon, venimeux et méchant comme un mérou affamé. Les voiles des nageoires, camouflant ses épines venimeuses, se mouvaient avec grâce et élégance au milieu de la bulle. Un résultat qui convenait bien mieux à Marania et qui décida de conserver la rascasse comme grande gagnante de son mini concours de danse.

Il en faut bien peu, parfois, pour se divertir. La preuve avec ce simulacre de compétition qui venait de se terminer. Le ballet reprenait de plus belle, avec en son centre la fameuse rascasse qui trônait fièrement dans sa prison aquatique. Toute cette direction artistique avait ouvert l’appétit de la chanteuse qui décida qu’elle méritait bien une petite pause. Les bulles cessent de léviter pour venir se poser délicatement sur l’eau, flottant ainsi sur les vagues à proximité de l’abyssale qui conservait son contrôle mental pour qu’elles ne s’éloignent pas.

Quelques minutes plus tard, Marania déguste avec un plaisir non dissimulé des coquillages sans défense qui se trouvaient à sa merci. Elle ne pouvait rien y faire, les coquillages étaient décidément sa nourriture préférée parmi toutes. Mais alors qu’elle mâchonne un clam en regardant le clair de lune, un bruit se fait entendre derrière elle. Le genre de son qui vous met instantanément la chair de poule lorsque vous pensez être tranquillement en solitaire. Se retournant avec vivacité, l’abyssale voit bien une ombre au pied d'un des grands arbres qui jalonnent le bout de la plage.

- Qui est là ? Qui êtes-vous ? Je vous ordonne de vous montrer, par la Muse !

Sa voix n’était plus celle de la diva chanteuse, mais se révélait plus revêche, acariâtre. Celle d’une abyssale d’un certain âge, d’une grand-mère peu amène. Elle se tenait prête à partir à la nage, toutes nageoires dehors, ou à invoquer un sort aquatique de protection. L’ombre ne semblait pas vouloir se montrer agressive, mais une femme avertie en vaut deux. Cela ne l'empêche pas de reprendre un petit morceau de mollusque au passage et de le grignoter en attendant une éventuelle réponse.

La vampire reste loin caché dans la pénombre. Elle ne sait pas si l'abyssale se montrera amicale ou bien violente. Il y a de quoi être méfiante après tout. Elle se fait épier alors qu'elle pense être seule. Mais la rouquine ne peut décrocher son regard de ce qu'elle voit ou de ce qu'elle entend. Ce chant, elle n'y comprend rien, mais un vent de nostalgie souffle en elle.

La créature marine fait tourner ses créatures autour d'elle, une tortue de mer fut la première au centre, mais elle ne semble pas des plus coopératives. La peur prend toute la place, la nage se fait gauche. L'abyssale décide de l'abandonner à la mer et se tourne vers une rascasse. Le scorpion des mers semble bien plus à l'aise et danse avec grâce dans sa bulle. Le spectacle a quelque chose d'hypnotisant, la rousse se cache au mieux derrière un arbre afin de ne pas se faire remarquer.

L'abyssale semble abandonner ce jeu et laisse les bulles se poser au-dessus des vagues. La vampire n'ose pas bouger, la curiosité la pousse à ne pas agir et à observer la créature des abysses prendre des coquillages et les mangez crue. Probablement que beaucoup d'humains auraient trouvé cela dégoutant, mais la rousse est plutôt fasciné. C'est la première fois qu'elle voit une néréide. Elle a lu bien des choses, mais en voir une vraie. Mais la créature aquatique se rend compte de sa présence et lui ordonne de sortir de sa cachette, une voix acariâtre, qui a mûri au fil des ans.

La demoiselle qui a l'âge d'être grand-mère ne sait pas quoi faire, fuir ? Ce n'est pas vraiment son genre, surtout face à une personne qui est tant sur la défensive. La vampire prend une profonde inspiration et sort de sa cachette. Elle se rapproche calmement, sans aucune crainte. Cachée sous sa cape, sa toison rousse sort en cascade sur chacune de ses épaules. La lune souligne la clarté blanche de son visage. Sur ses traits, un petit sourire gêné est présent, elle esquive le regard de la femme des tréfonds de la mer. Sa main traverse la toison rousse sous la capuche pour rejoindre sa nuque. D'une petite voix gênée, elle s'adresse à la femme.

"- Je... Je vous présente mes excuses, votre chant était si beau que je n'ai pu empêcher de me rapprocher pour vous écouter. Je ne voulais pas vous effrayiez."

Circë garde une certaine gêne, sa main quitte sa nuque et ses yeux se posent dans ceux de l'abyssale.

"- Je suis Circë Andirral, une simple voyageuse."

Ses mains se tordent alors que la vampire cherche ses mots.

"- Ce que vous avez fait avec les méduses et la rascasse, c'était très joli... Et votre chant était si reposant, je ne mettais pas senti si apaisé depuis des années."

L’ombre sort timidement de sa cachette pour se présenter sous l’éclat de l’astre lunaire. Une femme à la chevelure rousse incandescente et au teint pâle. D’une apparence jeune et svelte, elle ne semble pas dangereuse pour la diva qui la toise d’un regard rempli de méfiance. En la voyant s’approcher ainsi, Marania ne ressent plus le besoin de quitter précipitamment la plage à la nage, l’adrénaline redescend et elle respire plus sereinement. La femme se présente et explique qu’elle est une voyageuse. Et qu’elle ne voulait pas lui faire peur. Peuh, mais elle n’avait pas eu du tout peur !

- Que faîtes vous en pleine nuit sur cette plage Circë Andirral ? Les pieds-secs n’apprécient pas vraiment l’obscurité des nuits terrestres.

Une simple déduction de l’Abyssale sur la présence de cette femme rousse dans cet endroit désert. Généralement, les nuits étaient très calmes en dehors des villes et de leurs lumières brillantes pour repousser l’obscurité nocturne. Croiser quelqu’un ici, dans ces conditions, et une jeune femme aussi évanescente, c’était quelque peu étrange. Le regard de la chanteuse s’adoucit lorsqu’elle entend les compliments abonder de la bouche de Circë. La spectatrice a apprécié la scène, que ce soit le visuel avec le ballet dansant ou le symphonique par sa voix. Voilà de quoi flatter l’ego démesuré de Marania qui ne se lasse jamais d’entendre des flatteries, qu’elles soient réelles ou forcées.

- Oh, c’est vrai ? C’était une représentation improvisée, rien d’exceptionnel comparé à ce que je faisais, jadis. C’est vraiment trois fois rien lorsque l’on connaît la magie aquatique.

La main sur le cœur, marquant son air faussement surpris de recevoir des compliments, la demi-murène reprend le cours de son ballet aquatique. La rascasse reprend place au centre des méduses et tout ce petit monde repart dans une folle ronde. C’est vrai, que c’est un beau spectacle, mais rien qui ne saurait égaler ses chants de l’amphithéâtre. Mais ce temps est révolu, et c’est d'une tristesse infinie.

- Ma chère Circë Andirral, je ne me suis pas présentée. Je suis Marania, ancienne chanteuse principale de l'amphithéâtre de Sitlantà. Fière capitale des Abyssaux et de l’océan. J’ai eu une carrière très longue, plus d’un millénaire. Pouvez-vous l’imaginer ?!

Bien sûr, qu’elle peut l’imaginer, mais de là à comprendre tout ce que cela signifie, c’est autre chose. Dans un soupir, elle attrape le dernier coquillage qui était à sa portée pour le dévorer goulûment, comme s’il s’agissait d’une confiserie sucrée que l’on mange pour se réconforter. Une palourde dodue et savoureuse, un vrai délice pour ceux qui savent apprécier les trésors marins. C’est en rejetant une partie de la coquille dans les vagues que Marania se rend compte de son impolitesse totale envers la nouvelle venue.

- Je ne vous en ai pas proposé. Des coquillages. Je peux aller en chercher quelques-uns si vous avez faim. C’est délicieux, et ça requinque n’importe qui. Avec des algues, c’est encore meilleur. Je ne vous conseille pas les méduses, c’est beaucoup trop gélatineux et il n’y a pas grand-chose à se mettre sous les crocs. La rascasse est très bonne, mais je voudrais la garder vivante celle-là, vous voyez comme ses nageoires sont belles ?

La chanteuse active son mode mondain en quelques instants pour parler dans un flot ininterrompu. Elle propose des coquillages, tout en donnant de judicieux conseils (au moins dans son esprit) sur la dégustation des produits de la mer. Bref, elle discute pour le plaisir de discuter, ayant abandonné toute méfiance envers cette Circë.

La vampire s'en rend bien compte, la chanteuse est loin d'être dupe. Elle comprend vite qu'une humaine comme elle n'aurait rien à faire là. Elle ne la craint pas, mais elle reste méfiante et lui demande ce qu'une "pied-sec" fait ici, mais loin de s'en démonter, Circë se contente juste de répondre.

"- Je préfère justement le calme et la beauté du ciel nocturne, je déplore l'insensibilité de mes congénères à ce sujet. Bien que je ne me sens pas supérieur à eux non plus, la différence est aussi un beau trésor, car elle est la démonstration la plus directe de la complexité de notre monde."

Le meilleur des mensonges est recouvert d'un voile de vérité, Circë aime le calme depuis bien plus longtemps que sa transformation en vampire et à cela vient se rajouter cette réflexion sur la différence qui est juste un moyen de noyer le poisson, ce qui est plutôt cocasse quand on parle à une abyssale. Quelques compliments viennent se rajouter, les compliments sont sincères et semblent plaire à la diva du monde aquatique. Main sur le cœur, ce spectacle ne serait qu'une sérénade improvisée comparée à son talent. La rascasse prend à nouveau le centre de ce ballet, offrant une valse de méduse sous le ciel nocturne et la lumière de la lune.

La cantatrice se nomme Marania, ancienne chanteuse principale de l'amphithéâtre de Sitlantà, l'amphithéâtre de la capitale des abyssaux. Une artiste avec plus de 1000 ans d'expérience. Circë prend l'information comme un violent coup dans l'estomac. Elle qui a fréquenté un vampire âgé de plusieurs siècles qui se considérait comme vieux, le fait de tomber sur une femme qui lui parle de mille ans sans pression est un choc. Ses yeux s'écarquillent sous le coup.

"- Et bien, nous devons être des enfants par rapport à vous. Mille ans, j'ai effectivement du mal à l'imaginer. Déjà qu'un siècle me semble beaucoup..."

La vampire sourit amicalement à la femme.

"- Et dire que pour une abyssale, vous êtes encore une jeune femme. Un talent comme le vôtre qui pourra être observé par des générations de pieds secs, je dois avouer vous envier. Si beaucoup d'hommes louent ma beauté, il est rare que l'on me complimente sur autre chose que mon physique."

Tandis que Circë la complimente, l'abyssale mange une autre sucrerie offerte par la mer. Se rendant compte que cela pouvait la froisser, elle lui propose d'aller lui chercher quelques coquillages. Elle lui conseille de manger cela mélangé avec des algues et lui déconseille les méduses. La rascasse, star de son spectacle, est bonne en soupe, mais elle voudrait la garder. La vampire lâche un léger rire.

"- Oh, merci, mais je vais devoir décliner cette sympathique offre, je n'ai pas très faim, votre chant à lui seul a su me requinquer. Pourrais-je encore avoir la joie de l'entendre à nouveau ?"

La rouquine n'avait jamais goutté les produits de la mer, de son vivant, elle était trop pauvre et trop dans les terres pour que ce soit un mets accessible. Une fois vampire, la nourriture solide n'a aucun intérêt, seule l'hémoglobine compte et elle n'est pas certaine que son régime alimentaire soit au goût de la cantatrice.

La réponse de la rousse à la question initiale de Marania la rassurait pleinement. Elles avaient choisi ce lieu pour des raisons similaires, la nuit est de toute beauté et le calme qui règne sur cette plage permet d’en profiter. L’obscurité n’est pas un danger pour cette voyageuse qui semble mieux apprécier les étoiles que ses frères et sœurs pieds-secs. En revanche, la diva ne comprend pas le subtil sous-entendu sur la différence présupposée que Circë affirme. Tout ce qu’elle entend, c’est son rapport aux autres, de ne pas se sentir supérieure. Marania est d’un avis tout à fait contraire, si l’on ne se sent pas bien meilleure et au-dessus des autres, personne ne le fera spontanément pour vous. Mais ceci est un tout autre débat qu’elle préfère éviter et laisser de côté.

- Des enfants, vous dîtes ? Non, ce n’est pas la vision que je porte sur les races éphémères. Des enfants, j’en ai, des petits-enfants également. Ils sont si charmants lorsqu’ils sont petits et encore si naïfs. Avez-vous la chance d’avoir des enfants, ma chère Circë ?

Une jeune femme ? Non, elle ne pouvait plus se considérer comme telle. Sa jeunesse était passée et révolue pour de bon. Le printemps de sa vie n’est qu’un agréable souvenir qu’elle caresse parfois par la pensée. On pourrait dire que sa vie est au zénith de son été, et que le soleil commence à lentement décliner, que l’on peut commencer à sentir la saison automnale approcher doucement mais sûrement. D’autres soleils viendront bientôt prendre sa place et dépasser son talent de cantatrice. Des âmes plus jeunes, plus belles, plus spontanées. L’abyssale balaie ces pensées négatives sur le cours de sa vie afin de reprendre la conversation avec la rousse.

- La beauté éphémère est inoubliable. Les fleurs et les papillons en sont un exemple parfait, je trouve. Si les hommes apprécient votre beauté, vous pouvez en être flattée, j’imagine. D’ailleurs, votre peau du visage est si pâle, comme translucide, n’est-ce pas ? C’est magnifique, je le concède sans aucune honte. Est-ce un sort de beauté quelconque ou une alchimie que je ne connais pas ? Cela m’intéresse, et je saurais être généreuse si vous l’êtes avec moi.

La diva était à la recherche constante des meilleurs atours terrestres. Sa connaissance du maquillage aquatique était exceptionnelle. Des siècles passés devant un miroir à tester diverses poudres de coraux et autres encres de poissons lui avaient amené une solide expérience, mais il n’en était pas de même pour le maquillage terrestre. Sans eau, sa poudre coulait rapidement, formant des traces colorées répugnantes. Elle avait bien eu quelques conseils à Endorial avec des elfes, mais le teint de Circë était si éclatant qu’il surpasse aisément les résultats du maquillage elfique.

- J’ai bien compris que les mollusques et les coquillages ne vous plaisaient pas ! En revanche, j’ai encore faim et, si cela ne vous dérange pas, je vais encore manger un peu avant de chanter à nouveau pour vous, ma chère.

La chanteuse se déplaça de quelques mètres en s’assurant que la pied-sec suivait le mouvement pour atteindre des petits rochers à demi immergés. Un endroit qui allait certainement abriter de nombreuses bestioles aquatiques à dévorer, de vraies amuse-gueule !

La néréide ne semble pas d'accord sur la vision des mortels. Des enfants, elle en a et ils ont aussi eu des enfants à leur tour. Un bonheur que la vampire aurait voulu connaître, même si cela aurait signifié être condamné à la mortalité. Les yeux contemplant la brume invisible de sa vie perdue, alors que son cœur de mère pense à sa fille, Marania vient donner le coup de grâce en demandant à la vampire si elle eut des enfants. La rousse se mord la joue pour garder le contrôle de ses émotions et ramenait rapidement l'ordre dans ses pensées.

L'alpha l'ordonne, les émotions et les états d'âmes sont indigne du don, ils sont à bannir. Un bêta ne doit pas penser à ce qu'il ressent, mais servir l'alpha. Tel est la volonté des originaux.

Une pensée à laquelle Circë se raccroche religieusement, baisser la tête et endurer, la seule chose qu'elle sait bien faire. Encore dans la brume, elle répond machinalement.

"- Oui, je l'étais, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui."

La réponse est sèche, elle ne veut simplement pas y revenir. Ces derniers temps, elle est bien trop instable. Pendant près de plus d'un demi-siècle, elle avait réussi à maintenir ses émotions en respectant le code de conduite imposé, mais depuis qu'elle est "libre", elle a plus de mal à garder son calme et se calquer sur la bonne conduite, celle de l'insensibilité. Probablement, que Marania aurait beaucoup à dire sur ce sujet.

L'abyssale prend part dans des arguments en faveur de la beauté éphémère, sans savoir que la beauté en face d'elle, fut obligée de devenir éternelle. Une belle ironie involontaire que seul le destin peut permettre. La nymphe ancienne des océans apprécie la clarté de la peau de Circë et elle voudrait connaître le secret de sa beauté.

La vampire reprend ses esprits et sourit à la femme marine.

"- Oh, cela... Disons que la beauté se cultive, je considère qu'il y a du charme en chaque personne, il suffit de trouver comment le faire transparaître. Et pour cela, il suffit d'avoir une bonne hygiène de vie et de trouver les bons soins de la peau, avec le bon dosage, tout ceci pour correspondre au mieux à la peau de chaque personne et sa spécificité. Étant herboristes, les produits de beauté me sont aussi très demandé, autant que les médicaments. À titre personnel, j'hydrate et je nourris ma peau tout en évitant soigneusement de l'exposer au rayon du soleil."

Circë se garde bien de parler de son vampirisme, le sort de beauté qui la rend immuable. Elle a encore l'excuse de la descendance, la grand-mère de Circë, ainsi que sa mère étaient elle aussi belle, avec une peau claire à laquelle le vampirisme n'a su que rendre honneur. La néréide comprend que la rouquine n'est pas de passion gustative pour les créatures de la mer, mais elle a besoin d'une petite collation avant de reprendre son chant. La paysanne fait un mouvement affirmatif de la tête.

"- Comme il vous en conviendra, nous verrons plus tard pour votre peau et l'aide que je peux vous apporter par mes connaissances dans la magie des plantes."

Mes alors qu'elle finit sa phrase, un grondement lointain se fait entendre. Le semble sous leur pied semble trembler ce qui n'est pas une bonne nouvelle au goût de Circë. Un bruit sourd, comme une mini-tempête de sable se rapproche de derrière l'abyssale. C'est alors que Circë remarque au loin, sous le ciel nocturne quelque chose qui sort du sable.

"- Des ailerons ?"

Les créatures en approche rapide disparaissent et réapparaissent au gré du temps, Circë sort sa dague de son fourreau.

"- J'ai bien peur qu'il faille remettre notre discussion a plus tard, nous avons de la compagnie."

Les éternelles beautés débutent le combat.

Vitesse des éternelles beautés : 519

Marania : 1145
Vitesse : 456
Dégâts : 670
Capacités spéciales :
* Télépathie : Peut invoquer 1 créature du bestiaire qui a vitesse/2 et 1000 de vitalité max (hors humanoïdes, abominations) [Utilisée]
* Diva du Disko : Les attaques touchent tout le monde. Peut activer les partitions magiques

partitions:

Bébé crabe géant invoqué : 200
Vitesse : 35
Dégâts : 45

Circë : 135
Vitesse : 181
Dégâts : 63




Vitesse des requins : 400

Sharky : 400
Vitesse : 200
Dégâts : 80
Capacités spéciales : Rapidité : peut taper 2x le bébé crabe géant.
Butin : 3 tas de sable soyeux

Sharkos : 400
Vitesse : 200
Dégâts : 80
Capacités spéciales : Rapidité : peut taper 2x le bébé crabe géant.
Butin : 3 tas de sable soyeux

La discussion se poursuivait pour le mieux entre la vampire -qui n’osait pas encore avouer en être une- et l’abyssale. Du moins, c’était le point de vue de Marania, la chanteuse n’ayant pas du tout compris que le sujet de la maternité était difficile à aborder pour Circë. Tout au plus, le ton de cette dernière lui avait fait entendre qu’elle avait eu des enfants, mais qu’elle ne se sentait plus vraiment l’âme d’une mère. Pour sa part, la magicienne aquatique n’avait jamais eu cette fibre maternelle, et elle imaginait tout à fait ce que la vampire pouvait ressentir à ce sujet. Enfin, comme bien trop souvent, Marania était à côté de ses nageoires et n’avait pas compris le drame et la douleur qui se cachaient derrière cette façade de beauté fatale.

Surtout, l’autre sujet lui était bien plus intéressant et pertinent. Les soins cosmétiques et les maquillages terrestres. Voilà quelque chose qui la passionne réellement, elle qui aime briller de mille feux et apparaître sous son meilleur jour à chacune de ses sorties. De plus, la rousse lui expliquait qu’elle était herboriste, et qu’elle confectionnait autant de médicaments que de produits pour la beauté. Il était évident qu’une bonne hygiène de vie était nécessaire pour préserver sa peau et son apparence, son régime alimentaire est strict et ne tolère que peu d’écarts. Quant à l’hydratation, l’eau salée était un problème paradoxal sur cette épineuse question. Néanmoins, la chanteuse n’eut pas le temps de répondre favorablement puisque sa comparse venait de repérer des ailerons navigants étrangement dans le sable de la plage.

- Ce sont des requins des sables. Ils sont moins terribles et hargneux que leurs cousins aquatiques. Ils ont certainement une proie en vue.

La diva abyssale n’avait pas peur de ces prédateurs semi-terrestres qui se camouflent dans le sable pour chasser. Afin de voir plus clair dans cette scène seulement éclairée par la lune et les étoiles, elle envoya danser les bulles aquatiques avec les méduses bioluminescentes au-dessus des requins. Evidemment, elle avait raison. Les deux carnassiers avaient lâchement piégé un bébé crabe géant qui se retrouvait coincé contre des rochers. Il brandissait ses deux pinces vers les requins dans un dernier espoir de défendre sa carapace. Un navrant spectacle, le pauvre petit n’avait aucune chance face aux mâchoires acérées des prédateurs. Magnanime, l’aquamancienne décide de venir au secours de ce bébé si mignon.

- Si vous n’aimez pas les produits de la mer, peut-être qu’une tranche de requin ensablé saura vous contenter ma chère Circë ?

Apprenant l’art de la magie d’eau à l’Institut, Marania ne connaissait pas encore beaucoup de sortilèges offensifs à allier à ses chants. Pour l’occasion, elle avait bien ses méduses à disposition pour aller chatouiller les vilains requins. Faisant rouler les bulles d’eau dans l’air jusqu’aux écailles ensablées des deux prédateurs, elle fit s’écraser les méduses à leur contact. Le puissant choc venimeux des tentacules faisait un effet immédiat à leur cible. Les bulles furent invoquées immédiatement afin de sauver les danseuses méduses de l'assèchement. Elles méritaient bien de survivre !

- Il semblerait que ces bestioles soient principalement constituées de sable magique. Servez-vous, je pense que cela vaudra son petit pesant d’or sur un étal de marché.

Elle ne l’avait pas vu, mais le bébé crabe géant venait à toute vitesse vers sa sauveuse providentielle, toutes pinces sorties et dehors. Apparemment, c’était le signe d’une grande affection envers cette maman-murène de substitution.

Le membre 'Marania' a effectué l'action suivante : Actions

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'Attaque - Abyssal' :

Les joueuses l'emportent. Elles gagnent 20 points d'expérience, 15 pièces d'or, 6 tas de sable soyeux.

Le RP peut continuer.

Circë était sur ses gardes, ce qui n'est pas le cas de la murène qui prend cette situation avec une grande désinvolture. Contrairement à la vampire qui a littéralement passé les dernières décennies dans une grotte, la diva connaît la faune et la flore de la plage. Les requins des sables ont trouvé une proie et souhaitent juste la chasser. Et comme l'a si bien vu la cantatrice, c'est un pauvre bébé crabe géant qui est le centre de l'agitation des requins des sables. Malgré la tristesse de la scène, Circë ne compte pas se jeter aux secours du petit crabe.

Certains pourraient dire que c'est cruel, mais la vampire n'en a que faire, elle agit quand elle le souhaite, pas à chaque occasion. Tant que ce n'est pas vers elle que les requins se dirige, elle ne fera rien. De la lâcheté ? Peut-être, mais Circë compte bien respirer encore demain et risquer sa vie pour un petit crabe n'augmenteront pas ces chances de survie. Et c'est malheureusement comme cela que la plupart des gens de ce bas monde fonctionne.

Mais la sirène n'est pas de ces gens, la tristesse de la scène ne la laisse pas insensible. Elle propose à la vampire un autre plat moins marin et envoie ses bulles remplies de méduse à la rencontre des requins. Les yeux de Circë s'ouvrent en rond quand elle voit les bulles s'écraser sur le sol.

Ok, il ne faut absolument pas devenir l'ennemi de Marania. Circë range sa dague dans son fourreau, elle lui sera visiblement d'aucun secours. C'est probablement à cela que l'on voit que Marania est une grande dame avec une grande âme. Dans sa grande mansuétude, elle offre même à la paysanne le sable magique qui compose le corps des requins. Une grande dame, tellement grande que même un bébé crabe vient lui rendre hommage.

La vampire pose un genou au sol et examine le sable de plus près. Plongée dans une grande réflexion, elle récupère une poignée. il est plus fin et doux que le sable de la mer, ainsi qu'un poil plus fin.

"- Mmmmh, intéressant. Cela pourrait bien être une bonne base pour une crème exfoliante. Je ferai quelques tests plus tard, mais ce genre de sable est parfait pour nettoyer les impuretés de la peau, j'espère juste que le sel ne fait pas partie de sa composition. Sinon, cela risquerait d'avoir pour effet d'irrité. L'apparition de plaque rouge serait désastreuse pour mon commerce."

Pour l'instant, l'herboristerie reste la première source de revenu de la vampire. Elle récupère le sable et se redresse. Elle se tourne vers la diva.

"- Je vous remercie pour ce cadeau, mais prenez en vous aussi, je me sentirais mal de tout garder pour moi."

C'est un mensonge, cela l'arrangerait bien, mais l'opportunisme de la vampire s'arrête là où commence sa survie. Elle n'est pas assez folle ou stupide pour prendre le risque d'énerver Marania. Elle aura certes gagné la crainte de la vampire, mais aussi son respect par la même occasion.

"- Nous parlions de lotion pour la peau, si vous avez de quoi que ce soit ?"

Les braves méduses bioluminescentes avaient été d’une efficacité redoutable. En effet, l’attaque coordonnée de la chanteuse avait réussi l’exploit d’exterminer les deux requins en un seul coup. Les prédateurs succombèrent instantanément aux piqûres venimeuses des méduses et gisaient tristement dans le sable, leurs gueules béantes à cause de la probable intensité de la douleur. L’abyssale n’en ressentait aucune tristesse. Ainsi doit aller la vie, les carnassiers deviennent parfois les proies et doivent s’incliner face à plus fort qu’eux. Ici et maintenant, c’était elle, la demi-murène, la plus puissante et elle venait de le démontrer. Enfin, elle n’en tirait aucune gloire, si ce n’était la satisfaction de voir le bébé crabe géant accourir vers elle.

- OOOH qu’il est mignon le bébé crabe à sa maman, mais oui, il est mignon, oui oui oui oui !

Marania jouait de ses longs doigts avec les pinces du bébé crabe pendant que Circë récupérait le sable des requins. D’un œil extérieur, le spectacle d’une abyssale gazouillant avec un crabe devait être surprenant, si ce n’était pas comique. De son côté, la vampire jugeait le sable intéressant, même si elle allait devoir vérifier qu’il n’était pas composé de sel. Ses connaissances étant largement insuffisantes pour apporter une quelconque réponse à sa comparse, la virtuose ne préféra pas donner son opinion sur le sujet. Elle était experte en maquillage aquatique, pas en produit exfoliant pour les pieds-secs, chacune son domaine d’expertise.

- Ce serait fort regrettable de mettre à mal votre commerce. D’ailleurs, votre boutique d’herboristerie est située dans quelle ville ? Je me ferais un plaisir de parcourir votre échoppe si mon voyage m’y mène un jour prochain.

Il était évident que Marania s’accorderait un petit détour pour rendre visite à Circë et à ses nombreux produits de beauté. L’importance d’une belle présentation était vraiment trop vitale pour que notre Abyssale rate une telle occasion d’en apprendre davantage et de peut-être trouver les produits idéaux pour sa peau. Cette humaine, puisque Marania considérait encore Circë comme telle, avait peut-être des compétences et des connaissances si étendues qu’elle serait la clé à ses problèmes terrestres ? Ce serait merveilleux et probablement trop beau pour être vrai.

- Oh, je vous aurais tout laissé, mais puisque vous insistez, je vais donc prendre ma part de ce butin. Je pourrais vendre une partie du sable à Sitlantà, les produits terrestres sont extrêmement exotiques pour nous les Abyssaux. Forcément, la rareté fait le prix ! Mais ma chère, vous pourriez vous acheter un masque-chose qui permet aux pieds-secs de respirer, je vous ferai visiter avec grand plaisir !

Récupérant à son tour le sable d’une grande finesse qui sortait des carcasses des requins, la chanteuse expliquait ce qui était tout à fait logique. L’exotisme est pour les uns ce qu’est le quotidien des autres, et vice-versa. L’invitation à visiter la capitale océanique était sincère, même si la chanteuse savait d’avance qu’elle risquait de recevoir un refus, l’aventure sous-marine faisant souvent peur aux pieds-secs. Enfin, cet éventuel refus n’allait pas gâcher cet agréable moment. Elle avait envie de glisser sur le sable tout en discutant beauté et maquillage avec la rousse.

- Poursuivons le chemin, voulez-vous ? Il me faudrait une lotion, mais je voudrais surtout du maquillage. Voyez-vous ma chère Circë, j’utilise du maquillage à base de coraux et de graisse de poissons, mais sur la terre ferme, cela ne tient absolument pas et fait d’immondes coulures. C’est dommage, car les coraux m’offrent une diversité de couleurs tout à fait incroyable ! Une elfe à Endorial m’a bien montré quelques produits, malheureusement je ne trouve pas ça suffisant du tout. C’est à peine si le teint est perceptible, c’est ridicule, vous en conviendrez avec moi !

Bavarde ? Oui. Mais bavarde avec un bébé crabe géant qui reste derrière elle pour surveiller ses arrières…[/color]

La vampire laisse la Sitlantéenne s'extasier devant le bébé crabe comme le ferait un humain devant un bébé chien ou chat. Elle se demande, l'espace d'un instant, si les crabes géants sont des animaux de compagnie priser dans les profondeurs de l'océan, mais elle abandonne cette idée pour se tourner vers le sable. Elle se pose la question de comment en tirer un bon prix. Marania lui pose quelques questions sur son commerce, notamment où se trouve sa boutique, histoire d'y passer un jour. Circë sort un léger sourire de façade.

"- Je ne travaille dans aucune boutique actuellement, je voyage, vendant mes services durant mes pérégrinations, j'ai pu apprendre beaucoup en voyageant."

Le meilleur des mensonges, c'est la demi-vérité, en effet, Circë ne ment pas, elle voyage et elle a beaucoup appris par ces rencontres, elle omet juste quelques informations, ce que la sirène ne sait pas, ne peut lui faire de mal. La rouquine propose ensuite de prendre une part du butin, ce que Marania accepte, visiblement à contrecœur. Elle pourra vendre cela dans la cité sous-marine, là où les produits de la terre se font rares, ce qui en augmente la valeur. Elle n'a pas tort, l'exotisme fait le précieux. Elle lui propose même d'acheter un masque-bidule qui permet de respirer sous l'eau pour découvrir son monde. Circë lance un léger rire fluet.

"- Alors le plaisir serait partagé, mon père m'avait parler de Sitlantà, mais un de ses grands regrets fut de ne jamais y aller."

Un sourire étrange, emplit de nostalgie se dessine sur le visage de la vampire.

"- Il vaut mieux vivre avec des remords que des regrets, c'est bien trop lourd à porter."

Un aveu de la part de la rousse, des regrets et des remords, elle en a déjà beaucoup. Mais tout ceci se perd au fil de la discutions, Marania propose de continuer leur chemin ce que Circë accepte avec un mouvement du bras invitant à démarrer la marche. La discussion tourne autour du maquillage, un sujet qui semble important pour la diva. En général, les herboristes sont consultés plutôt pour des remèdes que des conseils de beauté, mais la rouquine supposent que son teint et son apparence doivent avoir persuadé la dame marine qu'elle était une spécialiste dans ce domaine, ce qui n'est pas entièrement faux.

Le souci de la diva est simple, elle s'y connaît en maquillage marin, mais pas terrestre, or, le maquillage marin donne de mauvais résultats sur terre, de ce qu'en comprend Circë, ce sont des crèmes qui sont surtout utilisé. Elle écoute la murène, cherchant comment améliorer sa situation.

"- Je vois parfaitement et votre souci est parfaitement compréhensible, malheureusement, cette elfe vous a proposé des produit fait pour le teint des humains, des elfes ou au mieux, les abyssaux de la Muse."

Elle rentre alors dans une réflexion pour aider Marania.

"- Ce serait inconcevable de laisser un talent comme le vôtre être gâché par un fard bien trop léger. J'ai deux solutions à vous apporter, le premier me demandera du temps, du travail et des matériaux, mais sera sur le plus long terme."

Elle s'étire les bras, observant rapidement la mer avant de revenir vers son interlocutrice.

"- Je pense que les coraux pourraient faire une bonne base de travail pour la couleur, le tout est de trouver le bon fixatif. Le milieu aquatique et terrestre étant différent, ce qui sert à fixer la poudre l'est aussi, il va me falloir quelques tests. Du coup, ma seconde solution..."

Elle fouille dans sa besace pour en sortir deux petites boites en bois, elle ouvre la première, remplit d'une poudre blanche.

"- Vous me demandiez tout à l'heure pour le secret de ma peau claire, voilà une de mes armes secrètes, une poudre à base de craie, parfaite pour mon teint, mais pour le vôtre, je vous conseil ceci."

Elle lui tend la seconde boite remplie d'un poudre bleu nuit, correspondant plus au teint de la diva marine.

"- Voilà plutôt un maquillage utilisait par les acteurs de théâtre pour rendre leur peau plus bleu, une troupe m'en avait demandé un peu sans jamais venir récupérer leur commande. Une sombre histoire, un des acteurs avait fricoté avec la mauvaise fille, son père n'avait pas trop aimé. Bref, détail mise à part, nous devrions essayer pour savoir si cela vous convient mieux. Le temps que je résous le problème du corail, cela pourrait faire l'affaire."

Elle sort un pinceau.

"- Si cela vous convient, bien sûr et si vous n'avez aucune allergie, nous allons essayer sur votre bras tout d'abord, le creux de votre coude sera parfait pour vérifier."

C’est en terminant de ramasser le sable soyeux que Marania écouta Circë lui expliquer sa situation nomade. La belle humaine au teint si clair qu’il brille sous l’astre lunaire ne possède pas sa propre boutique, elle voyage et apprend au fil de ses rencontres. Une bien jolie philosophie de vie pour notre Abyssale qui approuve d’un signe de tête la chose. Il n’était du coup pas nécessaire de poursuivre sur ce sujet, surtout que la rousse accepte très rapidement ensuite la suggestion de la chanteuse de venir visiter la capitale océanique, Sitlantà. Il n’y a avait plus qu’à se donner une date et un lieu !

- Quand voulez-vous venir ? Vous êtes si proche de la mer… Le mieux serait la prochaine pleine lune, l’eau brille d’une manière tout à fait exceptionnelle sous cette lumière ! Nous pourrions aller acheter un masque respirateur, et j’ai mon animal de transport personnel qui pourra vous faire voyager sans même que vous ayez à nager ! C’est une idée formidable !

La demi-murène était si enthousiaste qu’elle n’écouta pas Circë parler des regrets ou des remords qu’il faut éviter dans une vie. Plutôt, elle s’imaginait déjà à présenter sa ville à cette nouvelle amie que la destinée lui avait mise au-devant de ses écailles. Cette nouvelle amitié allait se renforcer lorsque la rousse prit très au sérieux la problématique cosmétique de la chanteuse aquatique. Il faut dire que Marania avait expliqué en de très (trop) nombreux détails ce qu’elle utilisait, et la navrante expérience que cela lui procurait sur la terre ferme.

- Je savais que cette idiote d’elfe n’avait aucunement pris en considération mes besoins très spécifiques ! Que la Muse et la Tempête soient tous les deux remerciées de m’avoir fait croiser votre route !

Elle s’en pâmait ! La diva écoutait attentivement les nombreux et judicieux conseils que lui présentait l’herboriste. L’idée de conserver les coraux comme base de son maquillage lui plaisait évidemment énormément. Ainsi, elle pourra conserver les couleurs sophistiquées qui lui plaisent tant et qu’elle arbore sans aucune limite lorsqu’elle est chez elle à Sitlantà. Circë lui présente ensuite son propre maquillage, une poudre à base de craie qui lui permet de conserver un teint plus blanc que blanc. La diva regarde la poudre comme si elle voulait en percer les mystères de fabrication, mais son attention fut tout de suite attirée par quelque chose d’encore plus intéressant : une poudre bleue.

- Mais, est-ce que vous pensez que ça peut tenir longtemps ? Et comment comptez-vous fixer cette poudre ? La teinte n’est pas tout à fait celle de ma peau, en revanche, vous avez raison sur le fait que ça devrait être suffisant en attendant de trouver un meilleur résultat.

Marania se laissa facilement faire par sa comparse, lui tendant son bras pour qu’elle puisse étaler la poudre d’un coup de pinceau. Il allait falloir attendre sans doute quelques minutes pour vérifier le résultat, d’abord d’une éventuelle allergie, puis surtout vis-à-vis de la couleur. Le temps de se laisser aller à quelques paroles badines.

- Appréciez-vous les objets décoratifs ma chère Circë ? Ou les beaux tissus ? Nous avons tellement de choses à Sitlantà, c’est tellement dommage que les pieds-secs ne viennent pas plus souvent nous rendre visite…

La sirène n'a pas écouté les remords de la vampire, elle est absorbée par l'idée de faire découvrir son paradis aquatique à sa nouvelle amie. Elle demande même quand elle pourra venir, en lui proposant la date de la prochaine lune. La rousse reste silencieuse sur ce sujet pour le moment, le maquillage était le centre de ses préoccupations. La chanteuse est ravie de cette rencontre et remercie ses divinités pour cela. L'elfe avait vraiment fait n'importe quoi avec ses cosmétiques, ne pas prendre en compte les besoins de sa cliente, mais quelle erreur de débutante. C'est une chance qu'elle n'est pas proposée un produit à base de poudre de plomb, très en vogue à une époque, mais provoquant des crises de rougeur particulièrement violente sur les peaux les plus fragiles. La dame des profondeurs a bien de la chance d'être tombé sur Circë qui est plus à même de la conseiller et de répondre à ses interrogations avec un petit sourire.

"- Pour la tenu, cela dépend de son utilisation, sur les rampes de la scène, à cause de la chaleur, je dirais qu'il faut se repoudrer toutes les trois heures. Néanmoins, dans une utilisation usuelle pour tous les jours, je dirais dans les quatre à cinq heures, vous pouvez le faire tenir plus longtemps, mais je vous le déconseille."

La rouquine observe la peau de Marania, bien qu'en très bon état, elle craint tout de même qu'elle se dessèche à force de rester à la surface. Le soleil pourrait bien être un ennemi commun aux deux.

"- Vous avez une crème hydratante ? Et vous prenez régulièrement des bains de lait d'ânesse ? Je peux vous conseiller quelques établissements qui proposent ce genre de service, ils coûtent cher, mais on en ressort avec une vraie peau de bébé. Et aussi des endroit pour vous faire masser avec de l'huile d'amande, c'est très relaxant et efficace pour nourrir la peau en profondeur."

Si Marania veut faire visiter les fonds marins avec Circë, la vampire serait tentée de montrer à la diva tous les meilleurs endroits d'Ishtar pour se faire chouchouter. L'abyssal te demande même si tu aimes les objets décoratifs ou les beaux tissus, très présent à Sitlantà, la vampire opine du chef.

"- Autant demander à un nain s'il aime sa pioche, bien sûr que j'aime ça, surtout les beaux tissus, même si j'aime aussi les beaux endroits."

La vampire bouge la tête de gauche à droite visiblement contrariée.

"- Arf, plus vous me parlez de votre cité, plus j'ai envie d'y aller."

Puis elle soupire, l'air résignée.

"- Mais je vais devoir décliner votre offre généreuse, je dois me rendre quelque part à la prochaine lune. J'ai aussi encore pas mal de travail en ce moment."

Il est vrai que son métier prend une grande partie de son temps, mais il permet à la rouquine de payer les services d'un spécialiste pour retrouver sa fille. Et si elle et Marania ont encore de beau siècle devant elle, Anju n'a que quelques décennies encore à vivre et la vampire souhaite de tout son cœur, retrouver sa fille.

"- Ce sera à charge de revanche, si un jour, je peux visiter votre ville, ce sera avec plaisir que cela soit en votre compagnie."

Circë sourit à la murène, elle espère que son refus ne fera pas trop de peine à cette grande dame qui semble si heureuse qu'on veuille découvrir son monde aquatique. La vampire observe le bras de la dame, aucune rougeur.

"- Mmh, il n'y a pour le moment aucun signe d'allergie, je pense que l'on peut partir la dessus. Je vous donne le pot. La poudre est encore bonne pour 12 mois, au-delà, cela risquerait de vous provoquer des irritations."

La veuve lève la tête, elle n'a pas vu le temps passer et le soleil va bientôt montrer le bout de son nez.

"- La nuit va bientôt se terminer, il va être temps pour moi de rentrer."

La plage était si plaisante que les deux nouvelles amies discutaient sans vraiment faire attention à ce qui les entourait. Circë donnait d’excellents conseils à la chanteuse, notamment sur la durée de vie du maquillage sur sa peau d’abyssale. Il est vrai que la chaleur des lumières utilisées par les pieds-secs pour leurs spectacles est un véritable calvaire pour la chanteuse des abysses. Néanmoins, avec un tel maquillage poudré, elle devrait désormais être bien mieux équipée pour faire face à ces embarras. La suite de la conversation était encore plus attrayante pour Marania qui n’hésitait certainement pas à investir dans son bien-être.

- Oui, j’ai une sorte d’onguent pour ma peau. C’est un mélange d’huile d’olive, de miel et d’autres choses que les insectes terrestres produisent. C’est très gras, mais très bon pour ma peau. Avant de poursuivre, la chanteuse fait une courte pause. Des bains au lait d’ânesse ? Ce sont des sortes de poney, c’est bien cela ? Je n’en avais pas entendu parler, mais maintenant que vous me le dîtes ça m’a l’air tout à fait intéressant à expérimenter ! Il est vrai que j’aurais bien besoin d’un massage nourrissant, ma peau s'abîme avec tout ce stress !

La voilà bien curieuse au sujet de ces bains de lait ! S’imaginant déjà se baigner en se relaxant loin de l’angoisse du quotidien, flemmarder en oubliant tout le reste… Malheureusement, la réalité était ce qu’elle était, et en attendant de pouvoir vivre ce luxe bien mérité à son goût personnel, l’abyssale aura de nombreuses choses à faire, notamment partir en voyage à Wystéria contre sa propre volonté. Enfin, son sourire ne quitta pas son visage puisque la rousse cédait à la tentation de venir visiter la capitale océanique. Pas dans l’immédiat, mais pour une prochaine lune, ce qui convenait parfaitement à Marania.

- Faisons au plus simple. Lorsque vous aurez envie de venir me voir, je vous invite à adresser un message à l’institut de magie d’Endorial. La plupart des coursiers acceptent ce genre de service sans difficultés. Ainsi, je pourrais vous adresser en retour des palmes en peau d’anguilles. C’est tout à fait utile pour vous autres bipèdes lorsque vous êtes sous l’eau. Nous récupérons ces peaux sur des béhémoths géants, c’est tout à fait exceptionnel, croyez-moi !

En échange de ces précieux conseils en maquillage et beauté, la demi-murène pouvait se permettre une telle générosité envers Circë. Ces palmes sont une marque de richesse incroyable puisque fabriquée avec de la peau d’une grande rareté, mais Marania en avait plusieurs paires dans sa réserve personnelle. Pas pour son utilisation personnelle, évidemment ! Mais cela faisait de très beaux cadeaux, comme maintenant pour la belle rousse qu’elle se devait de remercier convenablement. Enfin, la nouvelle meilleure amie pour la vie de Marania ne lui avait pas encore avoué sa vie nocturne, et la nuit se terminant bientôt… L’herboriste semblait quelque peu pressée de quitter séance tenante la discussion.

- Oh, vous devez déjà partir ? Quel dommage ! Nous échangions si bien ensemble ! Oh, vraiment, j’espère avoir de vos nouvelles rapidement, sincèrement. Oh, attendez, ne bougez pas ! Je me dois de vous laisser quelque chose en attendant nos retrouvailles.

Elle en fait toujours trop ?! Oui. Mais elle est comme ça la diva des abysses. Emprisonnant le bébé crabe géant dans une bulle d’eau magique, elle l’orienta avec aisance vers Circë. Presque émue, refuser ce présent lui briserait le cœur.

- Voilà, c’est votre nouvel animal de compagnie. Prenez en grand soin, les crabes géants sont très affectueux mais aussi très caractériels ! Donnez-lui des algues et des coquillages pour son goûter, deux fois par jour… N'ayez aucune crainte, la bulle ne pourra s'ouvrir, mais laissera filtrer la nourriture.

Elle parle, parle, parle, parle, parle, sans s’arrêter, mais le soleil se lève sur l’océan, faisant briller l’eau de mille feux dans de magnifiques nuances de bleu bercées d’orangé.

La diva avait déjà des soins pour sa peau, un soin assez gras dont la composition aurait pu dégoûter plus d'une personne. Circë sait a quel point certaine femme préfère ne pas savoir de quel élément sont composé leur médicament ou leur produit de beauté, mais le résultat se fiche de la composition. Elle semble s'intéresser aux bains de lait d'ânesse et aux massages relaxant et nourrissant pour la peau.

"- Oui, ce sont des sortes de grand poney gris."

L'abyssal semble toujours aussi enthousiaste à l'idée de recevoir Circë dans le tréfonds des mers et lui propose une solution pour la contacter directement en passant l'institut de magie d'Endorial et offre à la vampire des palmes en peau de béhémot, des objet qui doit avoir une grande valeur. Circë les prend sans savoir comment elle doit agir, elle reçoit rarement des cadeaux comme ça.

"- Oh, merci, je ne manquerai pas l'occasion de les tester et d'apprendre à me mouvoir avec avant de vous contacter."

La sirène murène doit cependant faire face à la fuite prématurée de la rouquine. Le soleil, le pire ennemi pour la peau va bientôt se lever et risque de marquer au fer rouge la blancheur tendre de Circë. La dame des abysses souhaite tout de même offrir un dernier présent pour marquer cette rencontre, le petit crabe dans une bulle. Elle lui offre l'animal dans une bulle protectrice, le mettant en garde contre son petit caractère et lui donnant des conseils de soin. Circë prend la bulle.

"- Merci, je prendrais soin de lui et ferai en sorte qu'il est un jour un grand aquarium dans lequel s'épanouir, ce serait triste de passer toute sa vie ainsi dans une bulle. Bien que ce soit une belle magie."

La vampire sourit, elle sait de quoi elle parle, elle a passé les 60 dernières années dans une bulle en tant que Bêta au service d'un maître. Pour l'instant, le petit crabe devra se contenter de cela. Elle remet sa capuche avant de prendre l'animal, le levé du soleil approche. Au moment où sa lumière transperce l'horizon, la rétine de la vampire subit le même sort, son sourire devient une grimace de douleur laissant entrevoir ses canines proéminente. Elle se retourne pour offrir son dos à Marania et surtout au soleil.

"- Je suis désolé, mais je dois partir. La lumière est très mauvaise pour ma peau. Je vous enverrai d'autres conseils de beauté par message. Bonne chance, dame Marania, que votre voix puisse résonner encore longtemps pour que tous puissent contempler votre talent."

Sur cette dernière envolée lyrique, la rousse s'enfuit comme une voleuse, elle ne fuit pas Marania, mais le soleil, dont elle ne peut plus boire les rayons depuis longtemps.

Le bébé crabe géant gazouille joyeusement dans sa bulle d’eau de mer pendant qu’il flottait dans les airs jusqu’aux bras de Circë. La diva était véritablement heureuse d’avoir eu l’idée de ce présent, et que celui-ci plaise à sa nouvelle amie. La culture des abyssaux reposent beaucoup sur les échanges pour signifier les bonnes relations, alors il était tout naturel pour notre chanteuse de faire un tel cadeau. En plus, il lui semblait évident que la rousse allait pouvoir se pavaner fièrement avec son crabe de compagnie. Béh oui, vous en connaissez beaucoup des pieds-secs avec ce genre de bestioles en guise de compagnons animaux ? Pour le moins, c’était original et tendance !

- Il sera heureux tant qu’il sera avec vous ma chère ! Il sera bien mieux protégé de la sorte qu’en proie aux requins des sables…

Néanmoins, il était vraisemblablement l’heure de trop pour Circê qui fit ses adieux en quittant la plage à grands pas. La demi-murène resta à la regarder partir, ses pas furtifs faisaient à peine des marques dans le sable avant de la voir disparaître derrière les grands arbres attenants à la plage. Ainsi, elle partait si rapidement, car le soleil se levait et que sa peau ne supportait pas les rayons lumineux ? Marania devait-elle également faire attention au soleil ou la peau de Circë était si claire qu’elle avait des recommandations particulières ? Soudainement inquiète pour sa peau et sa beauté, notre chanteuse se fit la promesse de se faire fabriquer une ombrelle sur mesure afin de se protéger. Ce serait un accessoire tout à fait remarquable qu’elle pourrait assortir avec ses bijoux et ses tenues ! Une idée formidable, c’était une évidence pour elle. En tout cas, elle n’avait rien vu de l’aspect vampirique de Circê qui lui avait totalement échappé.

- Mes chères méduses, où êtes-vous ? Ha, vous voilà ! Reprenons si vous le voulez bien. Un deux trois, et quatre !

Ainsi, la chanson et le ballet allaient reprendre vie pour encore quelques instants, tant que le soleil ne serait pas complètement levé. Les méduses, enveloppées de bulles magiques, dansèrent à nouveau avec la rascasse au milieu du groupe, sous le chant magique de la diva qui avait changé son répertoire pour quelque chose de plus joyeux qu’au début de son spectacle. Il fallait de la joie et de la vivacité pour signifier cette nouvelle amitié naissante avec la rousse.

Le temps passe vite lorsque l’on s’amuse avec plaisir, et le soleil se dégage au loin de l’horizon pour débuter son long voyage dans le ciel. C’était son heure limite, celle où Marania allait devoir reprendre la route pour sa prochaine destination. La demi-murène était à la recherche d’un tome magique, un écrit contenant les secrets d’une magie aquatique de soin, une invocation d’eaux revitalisantes sous la forme de remous. Ce n’était pas franchement ce qu’elle s’imaginait comme puissance magique en devenant aquamancienne, mais son arsenal de sortilège magique se devait d’être renforcé si elle souhaitait aider au mieux Sitlantà. Eh puis elle pourra en faire une belle chanson pour ses prochains spectateurs !