Le festival bat son plein et ce n'est que l'aube de la quatrième journée.
La première barque du soleil a mené son petit chemin créant alors des interprétations diverses et variées, qui ne mettent pas tout le monde d'accord même !
Le Djinn de l'oasis a su montrer une certaine férocité contre ses opposants pour ne pas leur offrir trop facilement l'« étincelle du djinn », trophée à ramener au cœur du festival.
Et les célébrations se sont déroulées durant ces trois premières journées sans véritables problèmes et débordements.

L'Institut de Magie souhaite faire la démonstration de leurs connaissances arcaniques mais aussi profiter de cette occasion pour que chacun découvre la magie et tente de se l'approprier de diverses manières : soit en réveillant leur pouvoir dormant au fond d'eux, soit en usant de dextérité et de concentration avec les cristaux de magie mis à disposition.

Tout le monde est alors invité à se donner en spectacle avec la magie et de comprendre à quel point cette énergie peut être incroyablement merveilleuse comme terriblement funeste.

Pas de panique : des ensorceleurs veilleront à ce que la magie n'échappe pas au contrôle et ne crée des complications.

Curieuse mais peu rassurée, une foule s'organisa autour du périmètre décidé par des commis de l'Institut de Magie. Les forces arcaniques ont toujours été trop extravagantes pour le commun des mortels, même dans un monde plongé dans les énergies magiques, spirituelles et divines. Peu de personnes voient cette force mystique d'un bon œil alors le fait d'avoir un spectacle leur donnait un goût amère en bouche.

Quelques valeureux se positionnèrent un peu plus proche, mais pas trop quand même, et attendirent patiemment que les festivités commencent. Des familles avaient aussi décidé de s'y joindre, mais les bambins demeuraient très proches des jupons de leur mère pour les protéger dans n'importe quelle situation. Malgré tout, la présence des Gardiens aidait à appréhender ce curieux événement.

Quelques acolytes firent voler de l'eau comme s'ils menaient le petit flux aqueux du bout d'une baguette, mais leur expertise laissait clairement à désirer et seuls quelques éclaboussures semblaient leur offrir illustre prestation. Si le spectacle se contentait de ces ridicules faits magiques, la foule se dissiperait bien rapidement.

Puis un drap aux couleurs de l'eau paradisiaque de l'oasis, s'enroula sur un petit espace, cachant ce qu'il s'y préparait. Il ondulait comme de petites vagues frétillantes avant de tomber le masque et présenter une jeunette aux habits de couleurs plus "convergeantesques" qu'estivales, sautillant autour d'un chaudron d'où se dégageait déjà une fumée de cuisson.

La petite sorcière chantonna et entraîna son public dans ses paroles et son air amusant, leur présentant un spectacle qui ne donna aucun rictus sur les lèvres des Gardiens observateurs. Ces derniers s'apprêtaient à agir, n'aimant pas la tournure possible des événements, surtout lorsque l'on parlait de régicide. Les ensorceleurs de la Garde préparèrent une barrière pour stopper toute malédiction mais fort heureusement ils n'eurent pas besoin de stopper l'artiste qui récolta rires et applaudissements.

Parmi ses camarades soucieux de produire un spectacle enchanteur, une musicienne laisse son archet glisser le long de petits flux aériens produisant alors une mélodie venant des fins fonds marins des demeures des curieux abyssaux, plongés dans leur vie aquatique depuis de très nombreuses années. Un hommage à Sitlantà qui n'empêcha pas l'un de ses habitants, venu pour l'occasion, de laisser ses yeux s'humidifier.

Le public accueillit la prestation de la musicienne avec joie, rappelant à certains une soirée avec le Cirque de l'Éclispe. Néanmoins, rien d'assez dangereux pour attiser la méfiance de la Garde.

Le "monsieur loyal" des prestations magiques fit parvenir un jeune homme plutôt hésitant dans sa maîtrise de la magie et fit la démonstration que les cristaux magiques ne valent pas le talent des virtuoses des énergies arcaniques. Même s'il rattrapa son échec avec un tour de magicien des rues, il ne semblait pas convaincu et, malgré ses efforts, convainquant pour attirer un tonnerre d'applaudissements dont l'éclair avait soulevé plus de fumée que sa prestation.

Des spectateurs saluèrent tout de même la tentative et on lui adressa quelques compliments pour son courage et sa débrouillardise. Au moins, il n'avait pas fait assez de vagues pour inquiéter les soldats de Stellaraë, ce qui était un bon point pour lui.

Un peu à l'écart, un pugiliste rappela à tout un chacun que la magie pouvait prendre des formes loin d'être spectaculaires simplement par les forces spirituelles, que certains théocrates aiment à associer à la religion. Accueillant tout le monde à se revigorer par une méditation attentive, c'est ainsi qu'une femme éléphant que l'on ne voyait pas très souvent dans une vie humaine, voire même jamais pour la plupart, prouva que l'esprit pouvait avoir des propriétés exceptionnelles à condition d'y apporter l'attention qu'il pourrait mériter.

Et pour donner du cœur à son idéologie, une faune de l'Institut offrit, elle aussi, un hommage à la sité aquatique de Sitlantà en le représentant en jouant avec le sable et l'eau sans pour autant user de ses mains. Un spectacle télékinésiste se dressait devant des yeux ébahis prouvant alors que la magie n'était pas seulement destruction mais aussi d'une grande réjouissance si on s'en donnait la peine.

Des célébrations qu'on n'oublierait pas de sitôt et dont on parlerait autour d'une bonne stellaroïse, comme d'habitude !