La centauresse n'avait pas daigné prendre connaissance des informations liées à son adversaire. L'arène n'était pour elle qu'un moyen rapide et plutôt efficace de se confronter à toute une multitude de méthodes martiales et magiques. Cela lui permettait d'apprendre des autres, par la force des choses, dans un environnement toutefois moins mortel qu'en dehors des murs de l'arène. Plus elle verrait d'individus aux divers talents, mieux elle saurait s'adapter en situation réelle.

Ici, une nouvelle fois, il était question de magie. Son précédent combat lui laissait un goût amer, celui de la défaite, voire même de l'impuissance face à une puissante magique. Mais il fallait parfois chuter pour mieux se relever, pour encaisser davantage et ainsi mériter la victoire. Elle suggéra des hallucinations lorsqu'elle vit les pages virtuelles s'envoler pour dissimuler sa cible, mais son esprit n'eut pas le temps d’analyser en détails le stratagème qu'une dague fusa sur son buste.

Profitant de la proximité avec son adversaire, à son tour, elle lui projeta un présent. Plus long, plus perforant, bien plus véloce. Sa lance. Elle ne toucherai peut-être pas sa cible, la dague qui était venue se fourrer dans son armure ventrale n'avait pas empêcher la perforation de son abdomen dont le sang coulait légèrement. Fort heureusement, et bien que douloureux, ce n'était que superficiel.

Son adversaire n'était pas sans ressources. Il savait riposter et se servir intelligemment de ses dons. Mais l'esprit intelligible et magique était-il aussi pourvu de force physique brute ? En ces lieux, et face à un adversaire de cette nature, c'était la seule solution possible pour la centauresse ; il lui faudrait tirer parti des attaques adversaires pour se rapprocher et frapper son adversaire. Les projectiles n'ayant pas donné de résultat satisfaisant, jouer sur la proximité semblait une bonne solution.

C'est alors que l'ennemi se faufila vers elle, toujours en usant de sa magie, le rendant difficilement localisable. Changeant de posture à l'approche de ce qu'elle estimait l'unique attaque, elle ressentit une lame s'enfoncer dans son armure sans toutefois la percer. Á la seconde attaque, elle fut touchée à la jambe mais par une rotation du buste elle envoya promener l'ennemi d'un puissant coup de bouclier dans le crâne.

La centauresse n'était pas peu fière du coup qu'elle avait envoyé au visage de son adversaire. L'écho qui avait retentit à l'impact de son bouclier n'était guère signe d'un moment agréable. Mais il fallait admettre que ce combat n'était pas de tout repos. Elle n'était, pensa-t-elle, jamais encore tombée dans l'arène sur un adversaire correspondant autant à son expérience. En cela, habituellement, soit elle se faisait envoyer au tapis en moins de deux, soit c'était l'inverse. Ici, le combat sembla nécessiter toujours davantage les forces des deux opposants à chaque minute qui s'écoulait. Veronia appréciait les adversaires dont la détermination ne faiblissait pas. Cela l'encourageait aussi à se dépasser.

Toutefois, elle comprit rapidement que la prochaine attaque serait étourdissante lorsqu'elle constata l'onde de choc approchant à toute vitesse. Son seul réflexe fut de lever son bouclier et d'ancrer fermement ses sabots dans la terre battue de l'arène sur laquelle elle glissa sur quelques mètres. Perdue dans ses pensées, elle sembla difficilement s'en remettre.