Bon, sang qu’il fait froid, pensait le jeune inquisiteur en marchant près de la rivière. Son enquête sur une abomination locale l’avait conduit en ce lieu. Vivant qu’il la trouve et qu’il y mette le feu…Ça aura le mérite de le réchauffé en plus d’accomplir son devoir. Les paysans prétendaient que cette rivière était maudite et attirait les voyageurs pour les noyés… "Sornette", pensait l’Inquisiteur… cela devait être l’œuvre d’un des vaisseaux de la Corruption.

Le jeune homme se plaignait dans sa barbe, maudissant Vanessa de lui avoir confié une première mission dans un endroit aussi gelé. Il n’avait pas compris que ce n’était pas une métaphore lorsque l’Inquisitrice avait parlé de « réchauffer ce lieu souillé » … Bon sang, il avait l’impression que le sang, pourtant ardent, des Bourgecendre gelait dans ses veines.

Le nobliau tentait de se réchauffer comme il le pouvait : en soufflant dans ses mains, en se frottant les bras… Mais rien n’était fait… Il fallait dire aussi qu’il avait été bête de partir aussi vite, croyant que sa foi suffirait à chauffer son être. Bref… Il se plaignait désignant des coupables à un tort qu’il s’était causé par lui-même.

Cependant, il fut interrompu dans ses… réflexions, par de minuscules tremblements de terre, comme si, a des quelques lieux de là, une armée c’était mit en marche. Quand, finalement, il aperçut ce qui causait cette singularité...

« Bonjour, sieur géant… »

Léo n’était pas toujours aussi poli avec les étrangers (surtout quand il se les gelait) … mais quand l’étranger susdit était un géant de 3 mètres en armure, la politesse prend tout de suite une place un peu plus importante…
Cependant, le géant ne semblait guère porter d’importance aux politesses et demanda d’office si Léo était seul, argumentant que si c’était le cas, ils avaient un problème… que voulait-il dire ?

« Je suis effectivement seul… Vous avez perçu un danger ? »

Cette fois, c’est sans discrétions que Léo sortit d’une main sa dague de son fourreau, et de l’autre, il incantait une minuscule boule de feu. Je n’avais pas le temps d’en préparer une plus grosse…
Je regardais alors aux alentours, tous mes sens en alerte… comme si le danger pouvait devenir de n’importe où…
Léo espérait seulement que le géant ne se fiche pas de lui… Il s’avait cette race un peu… limité, mais pas farceur… ou en tout cas, n’avait pas ce genre d’humour ridicule…

Léo regardait dans toutes les directions, même s’il se concentrait bien plus sur le fleuve… cherchant une irrégularité dans le courant… Si ce géant avait vu quelque chose, c’était sûrement l’une des créatures impies que sa supérieure lui avait demander de renvoyer à l’enfer auquel elles appartiennent.
Lorsque les yeux du jeune homme se portèrent sur la grande armure en face de lui.
Le géant semblait intrigué par la magie que déployait l’humain… En même temps, les géants n’étaient pas vraiment connus pour être des magiciens par nature. Peut-être été-t-il surprit par ça ? Bon, au moins, il ne réagissait pas comme si Léo était une menace, c’était plutôt une bonne nouvelle ça…

En tout cas, si ce géant était capable de pister les abominations du fleuve, il pouvait être utile… beaucoup plus que d’attendre bêtement que l’ennemi ne s’en prenne à lui. Bah, au moins ça permettrait de commencer aux hostilités par nous-même. Après tout, prendre l’initiative était quelque chose d’important lors d’un conflit. En plus, c’était une force de frappe absolument pas négligeable. En réalité, utilisée, cette montagne d’acier ne pouvait être que bénéfique pour notre cause.

« Je suis Léo Bourgecendre. Inquisiteur de la Sainte Flamme de Gwen. Un plaisir, Mordheim. »

Ce n’était pas totalement vrai, en vérité, comme beaucoup de gens de la noblesse de Stellaraë, Léo n’appréciait pas vraiment les autres races. Bon, c’était surtout contre les peaux-vertes, et les années passées avec son mentor lui avait appris que ce genre de lutte des races mortelles n’était rien comparé aux luttes des Dieux.

Léo ne pouvait partir. Il était le représentant de Gwen dans la lutte qui aurait lieu aujourd’hui, et ces abominations aquatiques, les émissaires de la Corruption.
Enfin, c’était comme ça que le jeune homme le voyait… Actuellement, pour les non-initiés, cela devait plus ressembler à un pyromancien et un géant à côté d’un fleuve, cherchant des ennemis…

Les ennemis qu’il avait soit disant repérés dans les alentours prenaient quand même bien leur temps pour agir…Peut-être qu’il s’était trompé en fin de compte, peut-être que son instinct l’avait failli et qu’il n’y avait rien. Il y avait une première fois à tout mais cela perturbait Mordheim qui n’était pas du genre à se planter à se niveau là. Quoi qu’il en fût, son attention fut ramenée sur l’humain quand ce dernier se présenta. Un « Inquisiteur de la Sainte Flamme de Gwen ». Il n’avait jamais entendu parlé de ce groupe mais leurs objectifs étaient peut-être intéressants à connaître. Après tout, Mordheim cherchait une cause pour laquelle se battre. Une cause qui ne lui donnerait pas une mauvaise conscience lorsqu’il tuerait les êtres vivants qu’on lui demanderait de tuer. Cependant, quand Léo lui dit que c’était un plaisir de le rencontrer, il ne le crut pas une seconde. Une rencontre impromptue avec un géant qui annonçait une mauvaise augure n’était généralement pas la bienvenue. Sur ces paroles, Mordheim ne répondit pas. Se disant aussi qu’il n’était pas sage de rester au même endroit trop longtemps, il décida de bouger.

Nous ne devrions pas rester là.

Mordheim recommença alors à suivre le courant de la rivière, faisant quelques mètres à chaque pas et escomptant que l’humain le suive. Il avait quelques questions à lui poser par rapport à la Sainte Flamme de Gwen. S’ils continuaient de suivre la rivière, ils auraient encore quelques centaines de mètres à faire avant que la vallée ne leur dévoile un nouveau paysage à suivre. Le géant savait qu’il se dirigeait vers le sud et c’était tout se qui importait pour le moment.

Léo…dit-il d’une voix lente et grave. Tu es inquisiteur…Mais tu fais quoi réellement?

Les mots auraient pu être mieux choisis mais même si Mordheim était, à la base, un Jötunn avec une intelligence supérieure à la moyenne des géants, leur vocabulaire n’atteignait pas le paroxysme de la langue française. C’était d’ailleurs peut-être une chose sur laquelle il travaillerait, ce afin de faire en sorte que les préjugés sur les géants ne se justifieraient pas toujours.

La réponse qu’allait donner Léo allait être très importante pour son interlocuteur, elle allait déterminer s’il porterait un intérêt particulier au groupe dans lequel l’inquisiteur se trouvait ou s’il passerait son chemin pour voir d’autres horizons. En parlant d’horizons, ils avaient enfin atteint une butte qui leur permettaient de voir au loin. Mordheim constata qu’il aurait encore de nombreux kilomètres à faire avant d’entrer dans le centre de Duralas.

Tu te diriges vers le sud aussi? Je n’ai jamais vu cette partie de Duralas et, selon les rumeurs que j’ai pu entendre des gens du nord, c’est vraiment une culture différente…

Il regardait le vaste paysage qui se trouvait devant lui, éclairé par un soleil qui bien qu’il était à son zénith, ne chauffait pas beaucoup l’air ambiant. Le géant avait hâte de découvrir ce monde et les trésors qu’il recelait.

Le géant préféra alors se lancer à la traque des créatures. Bien, c’était sans doute pour le mieux

« Je vous suis, sieur Mordhein. »

Comme pour faire la conversation, l’armoire à glace demanda à Léo ce que voulait vraiment dire être inquisiteur.

« Eh bien… »

Une question étrange de la part du géant. Que devait répondre l’inquisiteur ? Évidemment, il aimait parler de sa confession, ses convictions et ses croyances. Mais… un prêtre de Gwen y répondrait bien mieux. Ce sont de meilleurs orateurs… même pour des sujets qui ne les concernent en rien.
En réalité, l’Inquisiteur ne savait même pas s’il comprendrait ce qu’il allait dire… alors il chercha, dans un long, et un peu gênant, moment de silence, le meilleur moyen de parler de son travail.

« Vous savez, ce monde est peuplé de monstre, d’abomination et d’âme corrompue ? » C’était nihiliste, certes, mais ça s’approchait beaucoup de la vision du jeune humain. « Ces monstres travaillent, consciemment ou non, au service de la Corruption… »

Léo prit une pause, comme pour accentuer ce dernier mot.

« Mon rôle, comme celui de tous les Inquisiteurs, est de représenter la volonté et la parole de Gwen à travers ce monde et de le purifier cette terre. Par Sa Sainte Flamme, nous agissons. »

Bon, c’était un très grossier résumé. Il manquait de parole céleste, de flamme, de sacro-sainte justice et surtout, il manquait de réalisme. Un inquisiteur passait le plus clair de son temps à pataugé dans la boue à la recherche du moindre signe de corruption, et, lorsqu’il avait un doute, il purifiait tout, parfois à tort, avant de recommencer ses recherches. C’était ça la vraie voie des Inquisiteurs.

Le géant demanda alors, si, comme lui, le jeune inquisiteur se dirigeait vers le Sud. Il voulait encore faire de la communication ? Bon, ce n’est pas comme si Léo ne s’ennuyait pas. Et puis le géant semblait capable de suivre la piste et parler… alors bon… pourquoi pas ?

« Ma foi… Le Nord est une contrée bien plus… » Barbare ? Sauvage ? Non-civilisé ? Inhospitalière ? « … rurale. »

C’était le terme le plus… urbain (paradoxalement) qui était passer dans la tête de Léo à ce moment-là.

« Vous trouverez plus de monde dans le sud. Plus d’humain. Il fera plus chaud aussi. »

Ce qu’il ne disait pas, c’était que… eh bien, les gens n’avaient pas vraiment l’habitude de voir des géants. Et la peur de l’inconnu est dans la nature humaine… pas sûr que grand monde soit heureux de voir un géant débarquer. Mais en même temps, ce n’était pas vraiment le problème de Léo.

« Pour répondre à votre question initiale : effectivement, je me dirige vers le sud. En tout cas, quand j’aurais fini ici. »

Alors que le petit groupe marchait sur les bords du fleuve, la piste commençait à devenir de plus en plus évident, au point que même l’inquisiteur fut capable de les voir. La créature était proche. Bientôt, son crime, elle devra expier et par le bûché elle sera jugé.

« Vous avez entendu ? »

Dit l’inquisiteur avant de faire jaillir, de nouveau une flamme de ses mains. Les bruits semblaient provenir de l’eau… Quelle abominable horreur allait venir à notre rencontre ?