Saigo était de retour dans l'Est, aux abords de la Tour Noire. Il dormait à nouveau dans les cachots des Exécuteurs. Il s'entraînait à nouveau avec Katsuo Shibata, le Maître de l'Armure Vivante et un des quatre garants de la Voie. L'ancien Exécuteur-en-Chef s'était depuis des mois lancé dans la quête de l'Exécuteur Parfait, celui qui n'avait nullement besoin d'armes pour être le plus féroce de tous les guerriers. Celui dont le corps était une arme de guerre capable à elle seule de décimer les armées les plus complètes. Voilà ce à quoi Saigo aspirait.

Pour ce faire, il avait marteler les grottes des Baldors de ses poings. Il avait appris à se saisir des courants d'air. Désormais, aux côtés de Katsuo, il apprenait à mélanger ces deux techniques. Encaisser les coups et contre-attaquer plus rapidement que le vent. Un équilibre difficile à trouver, mais le stryge noir progressait rapidement. Sa dévotion envers son objectif lui permettait d'être en avance sur tous les temps de passage. Cela faisait six mois que l'Exécuteur s'était engagé sur la Voie. En si peu de temps, il était déjà plus qu'un adepte de deux techniques ancestrales, que les plus grands maîtres avaient mis plusieurs années à maîtriser totalement. En soit, le Faucheur était encore loin d'avoir la résistance de Katsuo, ou la vitesse de Yone. Mais il était suffisamment doué pour leur tenir la dragée haute.

Pour lui, ce n'était pas encore suffisant. Il aspirait à plus. La troisième technique était celle du Tueur de Géants. L'art de combat ancestral des premiers Exécuteurs, capable de triompher de leurs ennemis d'une seule attaque ravageuse. Durant sa première vie, Saigo avait été ce genre de guerrier. Le Jugement Blanc, la dague légendaire qui le symbolisait, combiné à divers pouvoirs ésotériques, lui permettait de mettre fin à la vie de ses ennemis avant même qu'ils ne se rendent compte du danger. Malheureusement, lorsque sa cible était suffisamment coriace pour survivre, le Parricide se retrouvait souvent en difficulté. Désormais, il avait l'Armure Vivante, et le Zéphyr, à combiner avec cette technique qu'il désirait apprendre au plus vite. Katsuo, comprenant bien que son disciple avait besoin de cette avancée, ne fit pas de mystère.

Le troisième Maître de la Voie se cache dans le Grand Nord. C'est lui qui t'apprendra les secrets du Tueur de Géant.

Alors c'est là-bas que j'irais.

Ce n'est pas aussi simple. On n'accède pas au Grand Nord d'un claquement de doigt. Le climat y est similaire à celui de la banquise, et tu sais mieux que quiconque à quel point il est difficile d'y survivre.

Mais je sais également très bien comment m'y préparer, pour éviter mes erreurs passées et maximiser mes chances de réussite.

Il ne s'agirait pas d'une simple expédition. L'entraînement du Tueur de Géant est aussi difficile que le mien, ou que celui du Zéphyr. Il te faudra des semaines, des mois pour maîtriser cet aspect de la Voie. Alors voilà ce que je te conseille : va à BaldorHeim. Au Fourré à la myrtille. Tu devrais y trouver un homme, Thrynn. Il aime particulièrement une boisson appelée « frappée ». C'est un vrai Nordien. Il pourrait peut-être t'aider.

Saigo soupira, puis acquiesça. Il n'aimait pas vraiment ce genre de détours sur la route de sa quête. Mais il savait que Katsuo ne chercherait pas à le duper. Si l'Armure Vivante disait que Thrynn pourrait l'aider, alors il lui faisait confiance.

Le lendemain, le stryge noir entamait l'ascension vers BaldorHeim. Emmitouflé dans une cape de voyage, qui masquait son visage, le Parricide pu pénétrer dans la cité naine. Il se montrait tout de même prudent. Il fut un temps où le nom du Bras Droit était recherché dans toutes les villes du continent et de Wystéria. Désormais, seules les rumeurs de sa résurrection devaient s'être propagés. Malgré son retour au sein de la Congrégation de l'Ombre, Saigo restait encore relativement discret. Il ne cherchait plus vraiment à cacher son retour... mais il ne le criait pas sur tous les toits non plus.

Quoi qu'il en soit, il se rendit directement à l'auberge indiquée par Katsuo. Là, il prit place au comptoir, et attendit patiemment que le tavernier vienne prendre sa commande. Il ne l'apostropha pas, afin de ne pas trop attirer l'attention sur lui. La grande paire d'ailes noires dans son dos le faisait déjà assez bien.

Je vais prendre une bière. Et tant que j'y suis... je cherche un homme du nom de Thrynn. Il boit un truc qui s'appelle « frappé ». Tu peux me renseigner ?

Des voyageurs aux allures louches, il y en avait tous les jours malgré les descentes des Khazariens et leurs raids sur les cachettes connues des malandrins. La cité de pierre se voulait intègre mais comme tous les taverniers, Hal jouissait d'une aide pécuniaire lorsque des informations transitaient par sa personne et il ne rechignait jamais à vendre ce qu'il avait appris, à qui que ce soit. Tavernier ne figurait pas parmi les emplois les plus honnêtes mais n'avait rien à envier aux "nettoyeurs", quels qu'ils soient.

Lorsque son client lui parla de « Thrynn », le nom du nordien connu pour ses escales régulières dans les diverses tavernes dùralassiennes, le tenancier ne fut pas surpris qu'on lui demande quelques informations à ce sujet. Bien sûr, l'homme obtus ne lâcherait rien à moins d'avoir vu la couleur de l'argent ; on ne faisait pas tourner un commerce avec de simples beaux yeux, ce que son client ne semblait pas avoir toutefois.

Oh ça peut se faire. Un frappé aux myrtilles en ce cas.

Sans rien faire d'autre, Hal jeta son torchon sur l'épaule et s'en retourna à son comptoir pour préparer la double commande de son client. Ce qu'il appréciait le plus avec Thrynn, c'était qu'on lui commandait souvent un frappé glacé, voire même plusieurs. C'était très rapidement bénéfique pour lui puisque malgré le prix excessif des composants de cette boisson particulière, le tavernier en tirait un très bon prix.

La préparation de la commande glacée prenait un peu plus de temps que pour une bière, mais le tenancier y mettait une grande ardeur afin de tout de même satisfaire le client et en particulier le nordien adepte de ces boissons. Si ce dernier n'y prenait plus aucun goût, Hal pourrait alors tirer un trait sur la rentabilité de ce monsieur, ce qui n'était certainement pas envisageable !

Votre bière comme vous me l'avez demandé et... Un frappé glacé aux myrtilles. Ce sera quatre-vingt pièces d'or, annonça le tavernier en apportant la commande au voyageur.

Avec un tel prix, n'importe quel client pouvait s'offrit une bonne dizaine de bières, au moins, mais il fallait mettre la main à la bourse pour obtenir des informations sur Thrynn le désiré.


Tavernier : #3344CC

Saigo tiqua légèrement lorsque le tavernier lui annonça qu'il préparait un frappé à la myrtille. N'avait-il pas compris que ce n'était pas une commande ? Était-ce un stratagème pour lui faire débourser plus d'argent ? En tout cas, le stryge noir n'eut pas le temps de réagir que le dénommé Hal lui fasse faux bon, sans doute pas mécontent d'aller fabriquer cette étrange mixture.

Impuissant face à cette situation, l'Exécuteur prit place au comptoir, sur un tabouret laissé vide. Dos au tavernier, il observait la population de la taverne. Pas mal de nains, évidemment, mais aussi des humains, certains d'entre eux possiblement infectés du virus thérianthrope. Au fond de l'auberge, il remarqua également un orc jouer aux dés avec une créature à la peau orangée. Cela l'intrigua. Mais dans ce joyeux melting pot, personne ne se démarquait comme un potentiel « Thrynn ». C'était là tout le soucis de chercher un homme avec seulement un nom. Par le passé, Saigo avait pris en chasse des proies difficiles à atteindre, mais il avait toujours eu des éléments avec lesquels travailler. Même les plus minimes pouvait suffire. Là... tout ce qu'il savait, c'était que son homme était un vrai Nordien.

Mais qu'est-ce qui faisait un vrai Nordien ? Déjà, l'ancien maître des cachots envisageait une barbe fournie. Autant dire qu'au milieu des nains, ça ne réduisait pas vraiment les possibilités. Un homme à l'air rugueux ? On était dans les hauteurs des Baldors, tout le monde était habitué au froid. Non... là, il devait bien l'avouer, il était dans une impasse, dont seul l'aubergiste pouvait le sortir. Ainsi, lorsque ce dernier revint, Saigo ne se laissa pas décontenancer par le prix annoncé. Mieux, il sourit, l'air amusé.

J'espère que je ne paye pas que pour la boisson. Lança-t-il en tendant une bourse remplie de pièces d'or. Où alors, votre truc à intérêt à être excellent.

Il n'y avait aucune animosité dans ses paroles. Simplement les mots d'un homme qui a joué ce petit jeu plus d'une fois, et qui sait que les taverniers parlent rarement gratuitement. Avait-il déjà traité avec Hal lors de sa première vie ? Il ne s'en rappelait pas. De toutes manières, le barman comme son client savaient ce qu'il se passait maintenant. Prenant une première gorgée de bière, Saigo planta ses yeux dans ceux de l'aubergiste. Allait-il lui dire ce qu'il souhaitait savoir ? À moins que l'arrivée d'un frappé sur le comptoir ne poussa Thrynn à se trahir tout seul ?

Quoi qu'il en soit, le stryge noir ne touchait pas encore à la boisson glacé. Il sirotait lentement sa bière, en observant les alentours. Il finit par apostropher Hal à nouveau.

Si tu sais quelque chose sur Thrynn. À quoi il ressemble, comment il s'exprime, un détail qui pourrait m'aider à le trouver, dis-le moi. Je ne lui veux pas de mal, il a simplement des informations pour moi.

Forcément, quand un stryge noir avec une marque de la mort et un paquet de cicatrices apparentes vous dit ça... la confiance n'est pas vraiment de mise. Mais Saigo comptait sur la bonne volonté de Hal. Il savait que les Kazhariens pouvaient lui tomber dessus s'il commençait à devenir violent. Autant ne pas le risquer, et régler les choses de manière pacifique.

Le tavernier eut un petit rictus lorsque son client osa mettre en doute le délice de son produit. Bien sûr, le frappé glacé était assez particulier pour ne pas être apprécié de tout le monde mais il s'agissait là d'une boisson rare, difficile à confectionner avec des ingrédients de haute stature et au goût fort raffiné. Mais chacun avait ses propres goûts et sa propre bourse rendant alors ce produit peu accessible.

Ayant un peu de pain sur la planche, le nain maître de l'établissement récupéra les pièces d'or et s'occupa d'autres affaires le temps de faire mijoter le voyageur sur son frappé et pourquoi pas lui faire germer l'idée de débourser un peu plus pour le bonheur du tavernier. Hal n'allait certainement pas faire la fine bouche face à des pièces d'or supplémentaires. Ce serait une honte pour sa race.

Il ne fut pas longtemps au client pour appeler le tavernier afin de rentabiliser la boisson achetée. Certes, celle-ci s'avérait plutôt onéreuse, mais il s'agissait bien du prix normal ; Hal n'avait certainement pas rajouté un zéro pour gonfler ses chiffres, la faute aux ingrédients : à leur coût et à leur non-prolifération. Mais peut-être que le nain pouvait toucher quelques mots à celui qui avait bien voulu lui accepter le frappé glacé, bien qu'il n'y ait pas touché jusqu'à cet instant.

Thryn... Thryn... se frotta-t-il le barbe du bout des doigts. Grand bonhomme du Nord, blondinet avec une petite barbe tressée ? Il paraît même qu'il est grand amateur de frappé glacé et le mien est un de ses préférés, faut m'croire !

Le tenancier salua un habitué qui venait d'entrer et qui lui annonça prendre sa commande habituelle. Le nain acquiesça avec un petit sourire et commença à préparer la petite boisson qu'il vint directement lui servir. Il revint ensuite à son comptoir et donna une information supplémentaire à cet individu lui ayant commandé bière et frappé, peut-être contre son gré...

Frappé et frapper pour Thrynn. Bon bougre. Je ne le vois pas aujourd'hui.

Hal prit un torchon propre puis se débarrassa de celui qu'il portait jusqu’à présent. Il avait beau être un nain, il respectait un minimum de propreté.


Tavernier : #3344CC

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Voilà, on y arrivait. Une description physique sommaire de ce fameux Thrynn. Bon, un blondinet avec une petite barbe tressée, c'était pas le portrait-robot du siècle, mais Saigo pouvait travailler avec ça. Il se retourna à moitié, jaugeant la taverne par-dessus son épaule. Des blondinets, il y en avait, des petites barbes aussi. Le tavernier finit par annoncer qu'il ne voyait pas le Nordique aujourd'hui. À ces mots, le stryge noir laissa claquer sa langue avec dépit.

Tu penses qu'il y a une chance qu'il arrive aujourd'hui ?

Pour le coup, Saigo n'était pas pressé. Il avait effectué sa séance quotidienne, prié Mahriser, il avait encore de quoi payer quelques tournées au besoin... Il pouvait attendre. Ce Thrynn était la première étape vers le Grand Nord. Vers le Tueur de Géant. Un pas de plus sur la Voie. Il devait le trouver. Si Katsuo lui avait dit que c'était un habitué des tavernes, alors il lui faisait confiance.

Remet moi donc une bière. Lança-t-il à Hal en posant une pièce sur le comptoir.

Cette seconde pinte fut suivie d'une troisième. Saigo tenait moins bien l'alcool que pars le passé. Il faut dire que depuis sa résurrection, il n'avait que très rarement pris le temps de se poser dans une taverne pour picoler. Obnubilé par l'entraînement, régi par sa discipline de fer, c'était peut-être la première fois qu'il s'autorisait un petit répit. Ainsi, il commençait à se sentir un peu éméché. Et un Saigo éméché est un Saigo bagarreur. Alors qu'il finissait de vider sa troisième pinte, l'Exécuteur se leva en écartant les bras.

Hé ! Qui est d'humeur à se coller des gnons, là maintenant ? Je prends n'importe lequel d'entre vous, ici ou dehors !

Provocateur, le Parricide déambulait dans cette mini-arène improvisée, toisant d'un regard mauvais autant d'adversaires potentiels qu'il y avait de clients. Ses considérations pour les Kazhariens étaient désormais bien loin. Il était dans la taverne depuis un bon moment, et sa quête n'avait pas encore avancé. Tout ce qu'il espérait, c'était au moins pouvoir se défouler.

La question de l'inconnu fit hausser les épaules du nain. Normalement, le nordien devrait être dans le coin, mais personne ne savait s'il arriverait dans l'heure ou plus tard, que ce soit sur une base horaire ou journalière. Pour le coup, le tavernier n'avait pas la possibilité d'en dire plus. Peut-être qu'avec des pièces supplémentaires il pourrait lâcher quelques informations, mais ça ne semblait pas être l'intérêt du moment. Quoiqu'il en fut, l'individu demanda qu'on lui serve une boisson alcoolisée commune le temps d'avoir des nouvelles du « Frappé glacé ». Le tenancier s'exécuta avec joie, ainsi que pour la fois suivante.

Avec les épices et l'amertume du houblon baldorois montant au nez, le passeur d'un jour fit tournoyer ses poings cherchant de quoi se divertir. Ce petit manège ne plaisait guère au tavernier qui fusillait du regard les habitués ricanant à la situation. De cette manière, ils encourageaient un tel comportement et Hal ne pouvait l'accepter.

Si vous v'lez vous battre, c'est dans la rue qu'ça s'passe mon gars. Et loin d'mon enseigne par Gungdir !

Je vais le refroidir aussi sec.

Un grand homme blondinet jusqu'aux poils de torse venait d'arriver dans l'établissement et fusilla du regard l'individu légèrement éméché. Ce dernier allait poser des problèmes dans la taverne alors que le nouveau venu n'avait à cœur que la détente et le repos. Cet événement venait contre-carrer ses plans.

Hal leva un sourcil et réfléchit à la façon de répondre à cette évolution de situation. Il pesait le pour et le contre dans son esprit afin de définir ce qui pouvait l'aider à réduire le danger pour sa taverne, pour sa clientèle et surtout pour sa réputation.

Pour r'foidir rien d'mieux qu'un frappé. J'en ai un sous l'coude pour l'expert, le nordien Thrynn !

Le tavernier avait jugé bon de dévoiler l'identité de son client périodique bien fort afin que le pugiliste se remette de ses émotions et reprenne un comportement adapté pour la société, du moins l'espérait-il.


Tavernier : #3344CC

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Au cas où, je te le précise ici aussi, mais du fait de mon super retard cumulé, tu verras forcément Thrynn dans ce RP. Pour la suite, ça ne dépendra que de toi Juste pour information, Equinoxe a été le seul à rater Thrynn : il l'avait trouvé mais les choses ne se sont pas bien déroulées.

Saigo avait envie de se battre. Il n'avait pas perdu de vue son objectif premier, mais il voulait passer le temps. Manifestement, le dénommé Thrynn n'avait pas l'intention d'arriver tout de suite, donc autant s'occuper de manière plus productive qu'en vidant bourse et pintes. Se battre en plein BaldorHeim n'était peut-être pas l'idée du siècle, mais le stryge noir n'en avait pas grand chose à faire.

Ses velléités belliqueuses déclenchaient l'amusement des habitués de la taverne. Ce n'était pas une bonne nouvelle. Le Parricide détestait les moqueries à son égard. Alors il continuait à toiser et à provoquer les piliers de bar, dans l'espoir que l'un d'entre eux ferait l'erreur d'accepter son "offre". Même ivre, Saigo avait confiance en ses qualités de combattant à mains nues. L'alcool le rendait même sans doute trop confiant.

Soudainement, la porte de l'établissement s'ouvrit. Apparu un homme qui correspondait à la description que le tavernier lui avait fait du « frappé glacé ». Blond, une petite barbe et un torse poilu. Un mâle viril, et visiblement pas excessivement motivé à l'idée de composer avec une bagarre. Il avait de la confiance dans la voix. Saigo l'aimait déjà plus que certains de ses camarades de la Congrégation. Lorsque Hal l'annonça comme étant celui qu'il recherchait, le stryge écarta grand les bras, un large sourire aux lèvres.

AAAAAH Bah voilà celui que je cherchais !

Le tavernier ajouta que pour calmer les esprits, rien ne valait un de ses fameux frappés. Saigo se dirigea alors vers le comptoir pour saisir celui qu'il avait payé plutôt. Il s'était logiquement un peu réchauffé, mais de son œil de néophyte, l'Exécuteur jugeait qu'il était encore parfaitement comestible.

De ce qu'on m'a dit, tu as une fascination pour cet étrange breuvage... Je ne juge pas, je m'en fiche complètement de ce que tu bois. Ce qui m'intéresse, c'est les informations que tu peux me donner.

Verre en main, il s'approcha un peu plus de Thrynn. Il se planta face à lui, et se pencha à son oreille, comme s'il lui disait un secret.

On dit que tu connais le secret pour accéder au Grand Nord... Et ça, ça m'intéresse beaucoup plus.

Provocateur, il laissa passer sous le nez du Nordique le « frappé ». Puis, il retourna poser le récipient sur le comptoir. Une fois les mains libres, il reporta son regard sur celui qu'il cherchait. Son sourire s'était quelque peu effacé.

Tu disais quoi il y a un instant ? Tu veux me refroidir ? D'autres ont essayé avant toi tu sais... Mais très bien, faisons cela. Ici, dehors, chez toi, chez moi, peu importe. Je veux que tu me dises comment accéder au Grand Nord, et s'il faut te casser le nez pour que tu parles, ça ne me pose aucun problème.

Tout en le provoquant, Saigo s'était à nouveau approcher. Pourtant, une fois sa tirade terminée, un large sourire était de retour pour illuminer son faciès cadavérique.

Oh et puis, après ça, on pourra toujours boire des bières. Ou ton truc froid là. On va se marrer.

L'initiative revient à : Thrynn.

Thrynn, dit le « Frappé glacé » : 1270
Vitesse : 1215
Dégâts : 550




Saigo : 2820
Vitesse : 814
Dégâts : 1096

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'Attaque - Humain' :

Il avait rapidement été décidé que les deux hommes se battraient dehors. L'air froid du crépuscule de BaldorHeim contribua quelque peu à redonner les idées claires à Saigo. Il était toujours bien éméché, ses réflexes ne seraient pas forcément au rendez-vous, au même titre que sa précision. Mais au fond de lui, il ressentait une très légère animosité pour ce Thrynn. Il avait eu l'outrecuidance de le faire poireauter des heures dans la taverne, à espérer sa venue. Le stryge noir avait bien l'intention d'utiliser cette frustration pour remporter la victoire.

Deux des plaisirs du Nordiens. La bagarre et les boissons glacées. Avec une pointe d'ironie, l'Exécuteur se fendit d'une légère courbette. Un léger sourire barrait son visage. Il avait bien besoin de se défouler. L'autre sortit une hache, lui n'avait que ses poings. Peu lui importait. La première étape de la Voie de l'Exécuteur parfait, avant même d'en apprendre les différentes techniques, était de s'habituer à l'inégalité matérielles des combats. Neuf fois sur dix, Saigo savait qu'il devrait affronter un adversaire armé. Il devait assimiler cette constante, pour bien comprendre qu'il était sa propre arme. Ce n'était qu'une fois cette donnée bien enregistrée qu'il avait pu commencer son entraînement.

Il n'avait pas peur d'une lame. Une dague entaillait sa peau chaque matin. Il avait subit de graves blessures maintes et maintes fois. Aujourd'hui, son adversaire ne semblait pas déterminé à le découper. Mais lorsqu'on manie l'acier, il faut être paré à toute éventualité. Saigo se mit en garde, prêt à en découdre. Thrynn bougea le premier. Plus frais, plus vif, le Nordien administra un solide coup du plat de son arme, que l'Exécuteur encaissa en plein torse. Il avait été assez rapide pour utiliser l'Armure Vivante. Son timing n'était pas parfait, mais il était parvenu à absorber une partie des dégâts. Désormais, c'était son tour de contre-attaquer.

Son avant-bras s'enroula autour du manche de la hache, dans une étreinte solide. Le but était évidemment de maintenir Thrynn tout près de lui. La suite du plan, c'était un bon vieux coup de tête de bourrin. Saigo avait été plus subtil, plus sauvage, moins frontal. Mais dans son esprit quelque peu embrumé par l'alcool, un choc tête contre tête était une option viable. Toutefois, il ne s'agissait pas de sa technique de prédilection... restait à voir s'il n'allait pas se faire plus mal que son adversaire...

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'Attaque - Stryge N' :

L'initiative revient à : Thrynn.

Thrynn, dit le « Frappé glacé » : 174
Vitesse : 1215
Dégâts : 550




Saigo : 2407
Vitesse : 814
Dégâts : 1096

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'Attaque - Humain' :

Un bruit sourd résonna dans l'air froid de BaldorHeim. Le contact entre les deux crânes fit vibrer le corps entier du stryge noir. Il laissa échapper un grognement animal. Quelques instants plus tard, il sentit un mince filet de sang couler de son front. Il ne prit pas la peine de l'essuyer, acceptant la douleur, l'embrassant, la laissant se manifester de façon visible, sans se départir d'un sourire carnassier.

Je t'ai attendu, Nordien ! Exhorta-t-il. Désormais, il s'agirait de me donner un combat digne de ce nom !

Il fléchit légèrement, souriant, arrogant. Il sentait bien que sa première attaque avait eu l'effet escompté. Mais il voyait également que Thrynn ne se laissera pas battre aussi facilement. L'Exécuteur voulait voir. Il voulait sentir de quoi un pur Nordien était capable. Qu'il vienne. Il l'attendait. Il était prêt. Il ne sentait pas la douleur, alors que l'hémoglobine s'accumulait sur son visage et sa tunique sombre. Quelques mèches de ses cheveux noirs tombaient devant ses yeux, accentuant ce côté bestial. À cet instant, aidé par l'alcool, Saigo se sentait invincible et terrifiant.

Le frappé glacé revint à la charge, avec une nouvelle attaque à la hache. À nouveau, le Parricide présenta son torse pour réceptionner l'attaque. Juste avant l'impact du fer froid, il contracta chaque muscle dans son corps, se concentrant tant bien que mal pour rediriger toute cette force musculaire vers le point d'impact. Son esprit n'était pas tout à fait clair, l'exécution n'était pas parfaite. Mais elle était largement suffisante. Une estafilade vint déchirer son vêtement, révélant subtilement la rune sur son torse. Un simple détail. La contre-attaque n'allait pas tarder à arriver.

Saigo n'avait pas seulement encaissé le coup de hache. Il l'avait embrassé. Il avait avancé contre le plat de l'arme de Thrynn. Il le fixait d'un regard sanglant, le défiant silencieusement de frapper encore. Mais il ne comptait nullement lui laisser cette opportunité. C'était son tour, son moment pour placer un nouveau coup décisif. S'il avait fait un pas en avant juste avant l'impact de la hache, c'était aussi car il entamait déjà sa prochaine action. Un pas d'élan, puis un second. Le voilà qui lançait son genou vers la bouche du Nordien. Restait à voir si ce dernier était capable d'encaisser à nouveau.

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'Attaque - Stryge N' :

La victoire de Saigo avait été suivi par un retour rapide dans l'enceinte du Fourré à la myrtille. La température extérieure, dans les Baldors à la nuit tombée, n'était pas des plus agréable. Les esprits s'étaient rapidement échauffés, mais maintenant que la poussière retombait, les corps n'allaient pas tarder à ressentir à nouveau le froid.

La victoire du stryge noir avait été totale. Le nordien avait mordu la poussière, c'était relevé en s'esclaffant, et il se tenait désormais sur un tabouret, tapotant ses plaies bénignes d'un chiffon rapiécé. De toutes évidences, il en avait vu passer d'autres, il se remettrait de cette déconvenue. Le bougre n'avait pas l'air d'avoir mauvais fond, bien au contraire. En tout cas, il n'avait pas l'air d'en vouloir à l'Exécuteur. Tant mieux, songeait ce dernier. Il avait encore des informations à soutirer à ce Thrynn.

Il l'avait laissé souffler quelques minutes, profitant de sa victoire avec quelques piliers de bar qui complimentaient sa technique. Saigo n'avait pas l'ego le plus développé de Dùralas, mais ça faisait toujours plaisir de recevoir quelques compliments. Toutefois, il ne perdait pas son objectif de tête. Après avoir tapé l'épaule d'un homme d'âge mur à la barbe drue, il se dirigea vers la table du Nordien.

J'ai toujours pensé qu'échanger quelques coups était le meilleur moyen d'apprendre à connaître un homme. Ce fut un exercice divertissant, en effet. Répondit-il en prenant place à la gauche de Thrynn.

Il garda le silence quelques instants, avant de lancer de but en blanc.

Le Grand Nord. Son air était devenu plus sérieux.Il se dit que tu en connais les secrets. Que tu sais comment y accéder et surtout, comment y survivre. J'ai pour projet de m'y rendre. Je dois trouver quelqu'un qui a établi son campement là-bas.

Le dernier Maître de la Voie. Ou plutôt, le dernier qui se trouvait sur le continent. Celui qui pouvait lui enseigner la technique du Tueur de Géant. C'était la prochaine étape de son voyage. Et Thrynn détenait des informations plus que précieuses pour lui porter assistance.