Le voyage depuis Endorial avait été relativement agréable, ce qui m’avait permis de faire ce long trajet en à peine plus de vingt jours. Aucune difficulté à récolter des vivres, ni à chasser. Un bon petit voyage en somme … Mais mon tour du continent n’en était qu’à la moitié et j’avais encore beaucoup de chemin à parcourir. Mon frère à long poile, quant à lui, était resté bien calme depuis notre entré dans ce village, on lui connaissait d’ordinaire une énergie débordante et intarissable, mais nos dernières aventures avait eu raison de son manque d’écoute. Nous ne savons sur quoi ou sur qui nous pouvions tomber, alors il valait mieux qu’il se tienne à carreau s’il ne voulait pas attirer l’attention sur nous …

Par ce temps, une taverne extérieur était tellement plus agréable, plus accueillante. Celle qui se trouvait dans le bourg du village était particulièrement chaleureuse et m’avait conquis d’un point de vue esthétique. L’ensemble de la taverne était entouré de lierre et de plantes grimpantes recouvrant l’édifice, l’enseigne moussue ne dévoilait déjà plus que la moitié de son nom, le dossier de chaque chaise était en bois tressé de bouleau. Bien qu’il y avait un espace intérieur pour la taverne, il suffisait au tavernier d’ouvrir le battant latérale pour avoir une vue sur la terrasse et ce qui rendait le service beaucoup plus pratique, il pouvait ainsi gérer la partie intérieur et extérieur séparément. Une serveuse en robe mi-longue aux couleurs exotique passait de table en table pour prendre les commandes de chacun. Je décidais de m’installer à une table libre et de prendre le temps de boire un verre avant de poursuivre ma route. La jeune serveuse s’arrêta à ma table quelques instants avant de repartir avec ses notes. Le service était rapide ! Il ne restait plus qu’à savoir si leur bière était de qualité.

Des gens de tous les horizons venaient se réfugier ici le temps d’un breuvage ou d’une discussion, et s’il y avait un endroit pour s’informer sur le continent, c’était bien ici ! Sans vraiment le vouloir, je surpris la conversation d’un vieux matelot dont le visage était barré par une cicatrice s’étendant de son front jusqu’au menton en passant bar son œil gauche. A sa table, deux jeunes bleusailles, certainement en manque d’aventure, tendaient l’oreille à se vieux loup de mer dont les péripéties semblaient interminables.

Vieux pirates – Un trésor incroyable je vous dis ! Mais pour l’obtenir, il faut pouvoir passer ce test, un combattant aguerri protège ce trésor, jour et nuit.

Bleusailles – Il faut lui régler son compte pour le lui prendre ? Il n’y a pas d’autre moyen ?

Vieux pirates – Non pas à ma connaissance. Mais déjà, pour parvenir jusqu’à ce combattant, je ne vous raconte pas le nombre d’obstacle et de créature dangereuse qu’il faut surmonter … Je crois que je n’ai jamais réalisé une aventure plus enrichissante que celle-ci !

Une aventure enrichissante, des obstacles et des créatures dangereuses, un trésor ? Cela ressemblait fortement à des balivernes de vieillard sénile, mais d’un autre côté, je pensais à l’avenir, et surtout au reste de mon voyage qui passerait inévitablement à l’arène de Baldorheim. Il fallait donc que je sois prêt car, je ne comptais pas passer à côté de cet évènement ! Si entre temps je pouvais me faire la main sur des créatures et/ou des combattants de la même trempe que ces guerriers d’arène, alors pourquoi pas ! Et au pire, si tout cela n’était qu’un tissu de mensonge, cela me fera une visite de plus à mon actif !

En les écoutants, davantage, je réussi à obtenir ce que je souhaitais de cette « aventure incroyable », simplement en tendant l’oreille et en sirotant ma boisson. Alors il s’agissait d’une île, je n’avais malheureusement pas le nom de cette île, mais si elle était aussi dangereuse qu’il le prétendait, alors je ne devrais pas avoir de mal à lui trouver son nom. Alors que la foule autour de moi commençait à élever la voie, mon esprit se concentra et bientôt je ne percevais plus le brouhaha de la horde de marin, un long silence se profila. Mon plan était tout tracé. Je terminais mon verre d’une traite et je senti au même moment que Loup me donnait des coups de pattes, me disant qu’il avait fini sa gamelle, bien sûr, je n’allais pas le lui remplir une nouvelle fois. Nous nous levâmes et nous dirigeâmes vers les quais pour y trouver le reste des informations glanées à la taverne.

Marin – Une île dangereuse avec des combattants hors pair et des créatures mortel ? Vous parlez de Wystéria ? Je suis désolé, mais mon navire ne s’approchera jamais de cette île maudite !

-

Second marin – Une île sur laquelle un trésor est caché et protégé par un combattant inégalable, sur une terre infestée de créatures dangereuses ? C’est bien ça ? Il s’agit de Wystéria, mais je crains que vous ne trouviez ici personne pour vous y emmener. AU mieux, on vous laisse une barque pour la route, mais je ne vous y emmènerai pas.

-

Troisième marin – Hmm … C’est de Wystéria que vous parlez si je n’m’abuse …

Lonann Alhazred – C’est possible que vous m’y emmeniez ?

Troisième marin – Oui, bien évidemment ! Mais ici, rien n’est gratuit mon petit. Plus la bourse sera grosse, plus le navire ira loin … tout les marins savent ça, j’en déduis que tu n’es pas marin. Et ta bourse ne m’a pas l’air d’être très large.

Continuant ses beaux discours, le marin ne prêta pas attention à Loup qui s’était rapproché et le fixait en serrant les crocs. Il commença à grogner quand le marin changea de ton avec moi, mais aussitôt, il redevint le petit matelot trouillard qu’il avait toujours été. Il fut contraint d’accepter le service pour une bourse plus légère, mais mes services sur le bateau ne seront pas inutiles. Un Lycan est également une force de la nature et une dangereuse créature dans les livres des humains, pour sûr qu’il vaut mieux en avoir un de son côté qu’en face. Je pouvais d’or et déjà monter à bord, le chargement étant terminé, le départ était programmé pour leur retour de la taverne, j’étais donc tombé à pic ! Plus qu’à espérer que le voyage se ferait sans embûche …

Alors que je me dirigeais vers la navire que l’on m’avait indiqué un peu plus tôt à la taverne, je constatais qu’un bon nombre de matelot attendait devant la rampe d’embarquement. Enfin matelot … ils n’avaient pas tous l’air d’être de marins, pour certain, j’aurai plutôt dit guerriers ou aventurier, peut-être même mercenaire, mais qu’importe, seule la traversée m’importait. Suivis au pas par Loup, je me faufilais à travers la foule et embarquais sans être remarqué, me dirigeant vers la poupe du navire. Il s’agissait de la première fois où je montais à bord d’un bateau et je trouvais fascinant la façon dont ceux-ci étaient construit. Même s’il ne s’agissait que d’un simple navire marchand des grandes côtes, je ne pus m’empêcher d’analyser durant de longues minutes la barre faite de chêne et recouverte d’une fine couche protectrice.

Matelot – Hey toi ! T’as rien à faire ici, va donc dans la soute nettoyer l’plancher !

Lonann Alhazred – Heu …

Matelot – Il est à toi s’bestiau ?

Lonann Alhazred – Heu oui, il m’accompagne partout où je vais.

Matelot – Parfait, la soute pour vous deux !

Bien qu’un peu arrogant et hautain, je n’avais pas vraiment mon mot à dire, j’étais étranger sur ce navire et je me devais de me rendre le pus utile tout au long de la traversée, alors autant commencer dés maintenant ! Je descendis de la poupe et traversais la foule de marin et de voyageur sur le pont avant de descendre. Je pus aisément reconnaître la voix d’une femme venant de monter à bord, se présentant au reste de l’équipage, elle était accompagnée d’un nain. Cela ne devait pas être des matelots, mais de simples voyageurs comme moi, ayant payés la traversée. Je me sentais déjà un peu moins seul dans ma situation ici.

Nettoyer le plancher, ce dernier étant recouvert de mousse par endroit, le bois s’effilochant par-ci par là, je me demandais si celui-ci avait été ne serai-ce qu’une fois entretenu par l’équipage … Il m’incombait la tâche de le faire revivre ! Ils avaient demandé à la bonne personne, entretenir le bois, c’était ma seconde nature. Je récupérais le sceau et la brosse dans un coin de la cale, entièrement recouverte de toile d’araignée et de saleté dont j’ignorais la provenance. C’est parti ! Frotte frotte, et tout ira mieux, frotte frotte, Loup ne laisse pas tremper ta queue ! Bon sang !

Sur le pont, les bruits de pas s’activaient, nous nous rapprochions du départ. Ma toute première traversée en mer ! Selon les dire, certain n’apprécient pas trop quitter la terre ferme et se mettent à vomir leur tripe. J’espérais ne pas faire parti de ces gens là, je tenais à vivre le plus longtemps possible, difficile d’imaginer ses tripes quitter son corps … Advienne que pourra … En tout cas, le sol luisait à présent, les moindres recoins de la soute brillaient de clarté, un goût de fierté en bouche, je me rendis dans la cale pour déposer la brosse et le sceau également nettoyer. Faire les choses à moitié ne faisait pas parti de mes principes. Mais le sceau semblait glisser de droite à gauche, j’en perdis l’équilibre et tombais sur le derrière, regardant tout autour de moi. Loup n’avait pas l’air non plus dans son assiette. Aurions-nous déjà quitté le port ?

Plus le bateau tanguait et plus mon estomac semblait balloté par je ne sais quel remous. En quelques instants je fus pris de vertige et de nausée, ce qui me cloua au sol sans que je ne puisse me relever. Loup, ayant compris que je n’arrivais pas à me lever, s’empressa de mordre mon col et me tira tant bien que mal en-dehors de la cale, remontant les marches une à une jusqu’au pont. Mon petit tour à l’intérieur du navire avait été de courte duré, le temps que le mal de mer ne prenne place, mais j’étais bien loin de m’imaginer quel genre de maux pouvait me ronger à ce point à ce moment là.

Tiré par mon compagnon canin vers le bord du navire, le sceau en main, espérant que je ne le remplisse pas devant l’équipage, j’eue le temps de jeter un regard suspicieux autour de moi, dévisageant chacun des matelots et mercenaires montés à bord, non pas que je me méfiais d’eux comme la peste, mais plutôt que je craignais leur regard en me voyant dans cet état. Un nain et un Lion sur deux pattes conversaient sur un ton peu enthousiaste, un mouss’queterre sur l’épaule de ce dernier, toujours aussi nerveux. Ayant l’habitude d’en côtoyer en Sylfaën, je trouvais étrange que ces derniers s’associent aussi facilement avec une espèce ayant le même sang chaud qu’eux, ce qui voudrait dire que ce lion devait être de nature très calme et protectrice. Il y avait également un minautore et une jeune humaine à la chevelure rousse qui semblait faire connaissance, l’immense bovin saluant la jeune femme et le petit-homme poilu. Voilà pour le groupe de mercenaire qui sortait du lot, à côté des matelots qui mettait tout en œuvre pour préparer le début du voyage, ces derniers restaient au centre du navire à faire causette.

Un haut le cœur de plus et je me relevai aussi sec pour rependre mes entrailles par-dessus bord. Je connaissais maintenant cette expression qui m’était resté dans la tête depuis mon premier pas sur ce bateau. Bien qu’en piteux état, je pus aisément reconnaître cette odeur de sang et cette sensation désagréable qui vous hérisse les poils. Je n’en avais que très peu vu ou croisé de ma courte vie, un buveur de sang faisait le voyage parmi nous. Bien trop malade pour chercher sa présence ou pour craindre un quelconque assaut, je léguais ma confiance à mon frère de poil qui me surveillait, n’arrêtant pas de japper dans les aigues : « Qu’est-ce qui t’arrives ? Pourquoi tu craches ? Tu n’as pas bien mangé ? ». Je doute qu’il puisse comprendre ce qu’étais le mal de mer et je me contentais, entre deux ballotement, de grogner d’une voix caverneuse un « Malade, je suis pas bien », je n’étais pas vraiment capable de réfléchir et je n’avais pas non plus l’envi de lui expliquer ce qu’il m’arrivait. De toute manière, un remous de plus et je me retournais pour vomir le reste de mon repas sur le flanc du navire dont l’odeur commençait à remonter jusqu’à mes narines, ce qui me donna une raison de plus de rendre mon déjeuner.

Adossé à la rambarde, le sceau entre les jambes, je ne pouvais qu’observer les discussions de droite et de gauche sans pouvoir intervenir, je ne pensais déjà plus qu’à une chose, accoster et retourner sur la terre ferme. Mon regard croisa celui du buveur de sang, du moins, celui dont je soupçonnais ses canines plus longues que les humains, son masque recouvrant son visage certainement aussi pâlot que le mien à l’heure actuelle. Mon regard livide et vitreux ne devait pas être très avenant, pourtant le matelot qui m’avait confié la tâche de ménage un peu plus tôt revint à moi comme la marée et ça houle.

Matelot – Comment ça tu es déjà revenu ?! T’en a pas foutu partout au moins ?

Lonann Alhazred – Hein ? Blurp. De ?

Matelot – Non, laisse tomber, dans ton état tu n’servirais à rien d’autre qu’à nourrir la poiscaille.

Sur ces mots, il reparti aussi sec, braillant ses ordres à tout va, me cassant les oreilles par la même occasion. Une idée me traversa la tête, me cacher de tout ces regards moqueur et curieux en enfilant mon masque, mais à la seconde où celui-ci se déposa sur mon visage, je le retirai aussi sec pour réitérer ce même mouvement désagréable : Me pencher vers le sceau et rejeter le peu de bile qu’il me restait, maintenant que mes deux derniers repas était sortis. Je me demandais bien comment on pouvait expulser autant de contenus en aussi peu de temps, alors que l’inverse prenait au moins une journée … Pourvu que cet état ne dure pas tout le trajet. Une silhouette s’était rapproché de moi, seul le léger grognement de Loup me le fit comprendre. En levant la tête, je ne pu poser qu’une question juste avant que mes dents du fond ne baignent.

Lonann Alhazred – Dites-moi, on a quitté le port au moins ?

En plissant les yeux, je pouvais deviner les traits d’une jeune femme, le poil roux, un sourire fin et bien intentionné, un regard curieux, bienveillant. Qui demanderait au premier inconnu de l’aider ? Pourtant, ce qui m’attristait le plus fut que le navire n’avait toujours pas quitté le port, hors ce qui résidait dans mon estomac s’en était déjà allé … Le buveur de sang semblait dans un meilleur état que moi, malgré son masque, je pouvais deviner à sa gestuel qu’il ne s’agissait que d’une bonne dissimulation derrière son masque. Je ne pouvais pas en faire autant … du moins pas pour le moment. J’avais besoin de respirer, de souffler. Je retins mon ventre à deux mains après un léger grognement sortant de mon estomac, encore barbouillé par le bateau qui semblait tanguer à chaque vague qui venait frapper la coque du navire.

Lonann Alhazred – Je ne sais pas ce que vous pourriez faire contre ce « Mal de mer », d’un revers de main, j’essuyais la sueur qui dégoulinait de mon visage. Pourquoi donc un tel fléau existe-t-il, mes deux pieds touchent pourtant le sol ?

Presque instinctivement, je retins une seconde lancée qui me tournait dans l’estomac depuis tout à l’heure. Ouf ! Après quelques secondes, le tout redescendit bien à sa place. Je tenais fermement le sceau, levant la tête pour faire face aux visages qui s’étaient agglutinés autour de moi. Se tenait près de la jeune femme, dénommée Hélène si mon ouï de ne me jouait pas de tour, un Minautore, incroyablement grand et imposant ! De ses grands sabots Bruns férocement musclés se tenaient une musculature tout aussi impressionnante, le bas de son corps ayant l’aspect d’un animal et non celui d’un humain, me faisant penser à mon aspect lorsque la colère et la haine me hante… Un mur sombre éclairci par endroit d’une couleur un peu plus claire, tout comme son crin et ses bras. Lui et le Lion se ressemblaient sur un point, il m’était facile de distinguer leur présence en fermant les yeux malgré l’équipage présent, cela se sentait. Une fée voletait autour de lui, couleur neige, un front cornu, ces dernière tournant vers le ciel et un regard perçant qui laissait entrevoir une énergie débordante. Ces petits êtres ne vivent pas à la même vitesse que nous, nous leur paraissons bien plus lents qu’eux.

Un peu plus loin, le ton était monté, sur l’aire de la rigolade. Un Nain et le Lion se tenant droit comme un i, le surplombant littéralement, semblaient parler de pilosité. Etrange débat … Le buveur de sang nous rejoint à son tour, le Minautore s’adressant à lui comme s’ils s’étaient déjà croisés auparavant. Un nouvel éclat de voix se fit entendre, enfin un éclatement de rire, Le lion et le maître Nain continuaient leur discussion étrange qui semblait les faire se poiler.

Doebroksh – Ce nain, il est avec vous si je ne m’abuse ?

Il y avait déjà beaucoup de personnes autour de moi, alors en plus si je devais mémoriser tout les noms, je n’en finirai jamais, et puis tout ça me donnait mal au crâne et mal au … Cette fois-ci, je n’eu pas le temps de retenir mon souffle, dégainant le sceau aussi vite que si cela avait été mes tonfas. Relevant la tête une énième fois, essuyant les restes collés à ma joue, je regardais désespérément, l’air abattu, la jeune femme qui se tenait devant moi. S’il avait fallut que je sois discret un temps soit peu, j’avais grillé ma carte dés le moment où j’avais franchi la planche menant au pont du navire.

Loup, quant à lui, avait cessé de grogner, son air menaçant s’était envolé, laissant place à un canin tout ce qu’il y a de plus commun dans les cités humaines. Il arrivait à percevoir l’aura des êtres qui l’entouraient, la présence de la prétendue Hélène n’avait pas l’air de le déranger, bien qu’étrangère, il ne montrait aucun signe d’hostilité. Le dénommé Azriel et son acolyte Minautore se trouvaient un peu plus en retrait, Loup aurait très certainement été plus hostile envers le Vampire, leur odeur n’était pas particulièrement agréable. Mon compagnon restait toutefois en position assise, toujours un minimum sur ces gardes. Il était devenu un véritable Loup, plus proche d’un Alpha que d’un suiveur, loin de ce à quoi il ressemblait il y a encore quelques temps. Nos périples l’avaient fait grandir d’une certaine façon. Je m’en rassurai, c’est lui qui pouvait prendre soin de moi comme en ce moment.

Lonann Alhazred – Je m’appelle Lonann, m’asseyant en tailleur pour paraître un peu mieux que ce que je ne l’étais en réalité, et Loup, mon ami.

La jeune humaine m’avait semblé sympathique au premier regard. Tout d’abord elle était venu me demander comment j’allais puis, voyant que je peinais toujours à devant mon sceau, elle m’avait proposé son aide et avait même cherché me rassurer, enfin … ça ne m’avait pas tellement rassuré de savoir que le sol était traître. Sous ses conseils, je m’étais levé pour me diriger vers la rambarde et contempler la mer, mais un nouvel éclat de voix se fit entendre. Le nain qui accompagnait la jeune femme faisait encore parler de lui … Même si je ne pus qu’entendre quelque bride de la conversation, celui-ci discutait avec le capitaine du navire à vive voix et ne mâchait pas ses mots. Le bateau allait donc voguer de nuit pour Wystéria. J’espérais pouvoir y trouver le sommeil d’ici là …

Enfin, le Bateau faisait voile vers notre destination ! Nous allions tout d’abord traverser les mers maudites avant de rejoindre cette fameuse île aux milles dangers, Mer tout aussi dangereuse par ailleurs ! Après s’être élancé vers de nouveau horizon, le navire a dû faire face à quelques vaguelettes qui surpris mon estomac se reposer. Mes poils se hérissèrent, la chair de poule s’empara de mon corps avant de me laisser un arrière goût salé dans la bouche. Non, ça ne va pas. Mon regard se perdit dans l’immensité bleutée qui nous entourait, seul moyen que j’avais pour calmer les ardeurs de me entrailles. Je pouvais entendre derrière moi le groupe se désagréger petit à petit, j’étais devenu, à part entière, un élément du décor. Le Minautor, Doebrok ?, avait rejoint le lion géant et faisait plus ample connaissance. Le suceur de sang aussi s’était écarté du groupe, j’ignorais ce qu’il mijotait, mais il semblait marmonner dans son coin. Mon attention était toute particulière pour ce dernier, sûrement instinctivement, il était le seul que je ne pouvais ignorer sur le navire. Non pas que je me méfiais de lui personnellement, mais j’avais l’impression de toujours ressentir sa présence sans que je n’ai à le regarder. J’avais tout de même le sentiment qu’il n’y aurait pas de friction pour le moment avec lui, étant donné que nous étions aussi malade l’un que l’autre.

Tandis nous sillonnions les mers maudites, je pouvais apprécier le paysage qui s’offrait à moi. Un désert couleur azur dont les tréfonds font rêver les plus riches pour leur trésor enfoui sous les eaux. Tout comme dans les forêts, les montagnes ou bien les déserts, chaque décor avait ses propres mystères, leur propre trésor, les mers et les océans bordant le continent avait les leurs, ils étaient simplement inaccessible pour des être venant de la terre ferme. Je trouvais tout cela fascinant ! La seule chose qui manquait sur ce tableau, c’était très certainement sa faune et sa flore, inexistante à la surface. Le braillement des mouettes s’était estompée avec la distance, le port était déjà loin derrière nous A part un soleil majestueux entament sa descente vers le sommeil, de l’eau à perte de vue, il n’y avait rien.

***