Nom : Doppel Darkhölme

Âge : 35 ans

Sexe : Mâle

Race : Djöllfulin

Classe envisagée : Guetteur

Métier envisagé : Forgeron d'armes.

Capacité magique : Métamorphose. Très tôt, Doppel s'est découvert le pouvoir de changer son apparence. Cette capacité lui permet de changer son apparence physique, mais aussi sa voix, et dans une moindre mesure, sa force physique. En revanche, en l'état actuel des choses, les pouvoirs polymorphiques du jeune Djöllfulin ont leurs limites : il ne peut pas prendre l'apparence d'une créature d'une taille radicalement différente de la sienne, ou qui soit physiologiquement trop différente. Ainsi, il ne peut pas, par exemple, prendre l'apparence d'un Géant (à cause de la différence de taille) ou d'un Centaure (pour l'aspect quadrupède). De plus, s'il lui est arrivé de prendre l'apparence d'animaux, il ne peut pas en copier les capacités. Enfin, il semble que Doppel ait beaucoup de mal à maintenir ses apparences alternatives en présence d'ensorceleurs.

Mode hardcore : Ça va pas non ?

Pour décrire Doppel, il faut d'abord déterminer de quelle version de lui il est question. Si on parle du « vrai » Doppel, il a une apparence assez banale pour quelqu'un de sa race. Plutôt menu (1m90 pour 70 kg), la peau d'une couleur de feu, il arbore des cornes courtes qui suivent la forme de son crâne avant de rebiquer vers le haut de quelques centimètres. Il possède également une queue fourche. Ses yeux, dépourvus de pupilles, sont intégralement rouges, mais cela n'influence pas sa vision, en bien ou en mal. Cherchant essentiellement à conserver sa mobilité, il porte des vêtements proches du corps, plutôt cintrés, qui lui laissent une totale liberté de mouvement. Toujours soucieux de protéger son identité, quand il reste sous sa véritable apparence, Doppel porte constamment un masque, cadeau de son père adoptif, ancien technophile. Petit trésor d'orfèvrerie, il cache intégralement le visage de son porteur, tout en lui permettant de clairement voir ce qui se passe. Combiné à un large capuchon qui camoufle ses cornes et des bottes spéciales, il est impossible de déterminer sa race dans cette tenue.

Doppel masqué:

Doppel peut prendre de très nombreuses apparences, qu'il s'agisse de personnes qu'il a pu croiser dans sa rue, ou des identités de son invention. Néanmoins, par habitude et par confort, il a un panel d'identités qu'il prend régulièrement, en fonction de la situation.

• Tjikko (Humain ♂, 75 ans, 1m65, 60kg) : un vieil homme à la barbe grise discret dans ses tenues.
  

  Tjikko:

• Posidonie (Abyssale de la muse ♀, 250 ans, 2m, 70 kg) : une abyssale au langage fleuri habituée des tavernes. Elle a une peau couleur lagon, et de longs cheveux qui rappellent les algues océaniques.
  

  Posidonie:

• Hellébore (Elfe noir ♂, 1m90, 60 kg) : un elfe à la peau sombre, aux cheveux blancs coupés courts et au regard clair. Il porte souvent une écharpe qui le sert de masque improvisé.
  

  Hellébore:

• Edelweiss (Haute Elfe ♀, 1m80, 55 kg) : une elfe voluptueuse, à la beauté renversante. Sa longue  chevelure blonde se marie très bien avec ses yeux verts.
  

  Edelweiss:

• Cyprès (Satyre ♂, 50 ans, 1m90, 100 kg) : un satyre à courtes cornes, aux yeux verts et au pelage brun.
  

  Cyprès:

• Euphorbia (Katzmann – Thérianthrope Lynx ♀, 40 ans, 1m75, 70 kg) : une thérianthrope au pelage gris strié de noir, aux yeux verts terrifiants. Elle arbore une chevelure noire ondulée conséquente, et de grandes oreilles en pointes.
  

  Euphorbia:

• Taxus (Orc ♂, 35 ans, 1m90, 110 kg) : un orc chauve musclé, à l'allure patibulaire. La partie supérieure gauche de son corps (du poignet au crâne) est tatouée.
  

  Taxus:

• Arum (Stryge blanche ♀, 30 ans, 1m90, 70 kg) : une stryge à la peau noire, et pourvue de deux paires d'ailes blanches. Ses longs cheveux descendent jusqu'à ses hanches.
  

  Arum:

• Chronoxyle (Stryge noir ♂, 30 ans, 2m, 75 kg) : un stryge à la peau blême et aux ailes sombres. Son corps imberbe et très sec ferait presque croire qu'il est mort.
  

  Chronoxyle:

• Amaryllis (Djöllfulin ♀, 65 ans, 1m85, 65 kg) : une djöllfulin aux cornes monumentales, et lourdement armée.
  

  Amaryllis:

Doppel a une personnalité extrêmement effacée, et a beaucoup de mal à s'ouvrir aux autres, ou même tout simplement parler de lui. Ce trait de caractère peut étonner, tant il peut changer d'attitude quand il prend l'apparence de quelqu'un d'autre. Peu sûr de lui, il ne dévoile que rarement sa véritable apparence (qu'il se protège par une métamorphose ou par le port de son masque). Les personnes qui connaissent sa véritable identité se comptent sur les doigts d'une main. Et encore, une main de lépreux... Son abandon, et le manque d'informations concernant ses origines ou la culture de son peuple (hormis les bases du trithéisme) le rend encore plus méfiant et craintif quand il s'agit de parler à un autre Djöllfulin. C'est cette difficulté qui l'a conduit à prendre l'apparence d'Amaryllis. Pourtant, quand on le connaît vraiment, Doppel est très gentil et serviable, et qui se bat à son niveau pour contre les injustices. Mal à l'aise dans les relations sociales, il apprécie la nature, et ne dit jamais non à des moments seuls en forêt. Mais toute cette timidité disparaît quand Doppel se transforme. Chacune de ses apparences dispose de son propre caractère, et il lui est plus facile de communiquer par leur biais. Il n'est pas rare qu'il se prenne totalement au jeu, au point parfois d'en oublier sa propre individualité, et sa propre personnalité.

• Tjikko (Humain ♂) : Tjikko est quelqu'un de discret, mais qui sait se montrer agréable quand on lui adresse la parole. Il a parfois tendance à parler tout seul. Il aime beaucoup les enfants.
  
• Posidonie (Abyssale de la muse ♀) : Posidonie est une grande gueule, et ne se prive jamais d'exprimer ce qu'elle pense, généralement dans un langage très fleuri. Elle a une passion pour les pirates, et tout ce qui touche à la navigation.
  
• Hellébore (Elfe noir ♂) : Hellébore est un taiseux. Mais il est malin, et particulièrement retords. Il traîne souvent dans les bas-fonds urbains, et il est l'apparence que Doppel utilise le plus souvent quand il s'agit de se faire discret.
  
• Edelweiss (Haute Elfe ♀) : Edelweiss est d'un tempérament calme, posé, elle parle toujours d'une voix douce, et jamais un mot plus haut que l'autre. C'est la plus cultivée parmi toutes les apparences, et c'est également elle qui est le plus au courant des convenances dans la haute société. De ce fait, il s'agit de l'apparence privilégiée de Doppel quand il s'agit d'espionner les hautes sphères.
  
• Cyprès (Satyre ♂) : Cyprès est un satyre joyeux, au contact facile. Il est assez insouciant, et assez tête en l'air aussi. Il est d'un optimisme à tout épreuve. Par contre, il peut très vite s'énerver si quelqu'un s'attaque à un animal.
  
• Euphorbia (Katzmann – Thérianthrope Lynx ♀) : Euphorbia semble être constamment en colère, et son regard n'aide pas à la rendre sympathique. C'est une forme que Doppel utilise quand il s'agit d'aller au contact. À noter qu'Euphorbia ne dispose que d'une forme animale, Doppel n'ayant pas jugé utile de lui donner une forme humanoïde.
  
• Taxus (Orc ♂) : Avec son air bourru et mal-aimable, Taxus ne donne vraiment pas envie de nouer contact. Et ça tombe bien, Taxus est un solitaire taciturne. Cette forme permet d'assurer à Doppel un peu de calme, notamment quand il travaille à la forge.
  
• Arum (Stryge blanche ♀) : Arum est une forme d'allégorie de la bonté pour Doppel. Elle représente le meilleur de ce qui existe chez les stryges blancs (ou plutôt, de l'image que Doppel s'en fait). En revanche, malgré les ailes, Arum ne peut pas planer comme le ferait un vrai stryge. Arum est particulièrement calée en matière de religion, quelle qu'elle soit.
  
• Chronoxyle (Stryge noir ♂) : Chronoxyle est un peu l'antithèse d'Arum, lui aussi basé sur l'image que Doppel a des stryges noirs. Il ne prend que rarement cette forme, car sa passion pour le sadisme et les effusions de sang l'inquiète. Néanmoins, pour une raison obscure, il refuse de renoncer définitivement au stryge noir.
  
• Amaryllis (Djöllfulin ♀) : Amaryllis est ce que Doppel aimerait être : des cornes impressionnantes, une force colossale, un physique qui en impose, et surtout, une facilité à discuter avec ses congénères. Amaryllis est d'un tempérament sérieux, mais ouvert. Le travail passe avant tout pour elle.
  

Doppel, malgré l'éloignement avec sa culture et ses semblables, a eu en cadeau de ses défunts parents biologique un ouvrage de théologie expliquant les bases de la religion trithéiste propre aux Djöllfulins. Qu'il s'agisse de son caractère, ou de sa capacité de métamorphe, son choix s'est naturellement porté vers Urgaal'Mar, dieu de la Ruse. De nature plutôt curieuse, Doppel se trouve quelques accointances avec Kar'Magûl, le dieu de l’Érudition. Son rapport avec le dieu de la Force, Lagmarù, est plus compliqué. Doppel est complexé par son physique plutôt fin, et se pense indigne du dieu, ce qui explique certaines de ses apparences, beaucoup plus fortes que lui.

Il y a 35 ans, dans les rues de Kastalinn, par une nuit couverte, une Djöllfulin gravement blessée tente tant bien que mal de fuir son agresseur dans le dédale des rues de la ville. Contre sa poitrine, elle tient fermement un bébé, solidement maintenu par des linges.Le souffle haletant, elle bifurque une nouvelle fois, et se cache dans une alcôve creusée dans un mur. Une ombre passe, ses pas résonnant sur les pavés. La Djöllfulin retient sa respiration, en priant Urgaal'Mar de ne pas être repérée. Après d'interminables secondes, elle finit par sortir de sa cachette. La voie est libre. Elle remonte la rue vers les faubourgs de Kastalinn. Sa destination est proche, elle ne peut se permettre de flancher maintenant.

Chaque pas lui coûte, et sa blessure refuse d'arrêter de saigner. Elle doit être encore plus grave que ce qu'elle imaginait. Mais la Djöllfulin est arrivée à destination. Prudemment, elle dépose le bébé sous un porche, devant une petite maison. Aussi vite que possible, elle arrange les linges pour que son petit ne prenne pas froid. Sous lui, elle dépose un petit livre épais. Sa tête se met à tourner. Elle dépose un baiser sur le front de son bébé. Elle a conscience qu'elle ne le reverra probablement jamais. Mais le garder avec elle, c'est prendre le risque qu'il devienne une cible. Et cela, elle ne peut le tolérer. Elle frappe un coup léger sur la porte, et s'enfuit. Dans son dos, le bruit des pas ont repris.


- Tu n'as pas entendu quelque chose ?

- Hein ?

Opale lève les yeux au ciel. Certes, l'audition de son mari n'est plus ce qu'elle était, mais son manque d'intérêt pour tout ce qui peut se passer autour de lui quand il travail est vraiment déprimante. Mais elle est convaincue d'avoir entendue quelque chose. S'appuyant sur une canne, elle se dirige vers la porte. En l'ouvrant, elle ne remarque rien. Était-ce encore une blague d'un de ses gamins ? Elle allait la refermer, quand un petit bruit plaintif attira son attention. À ses pieds, un petit bébé à la peau rouge, et aux minuscules cornes.

- Nom d'une patate chaude, qu'est-ce que tu fais là mon petit ?

Avec quelques difficultés, elle ramasse le précieux paquet, et le ramène à l'intérieur. En voyant la peau couleur de feu du bébé, elle comprend. Depuis plusieurs années, elle s'était liée d'amitié avec une jeune Djöllfulin, qui attendait un heureux événement. Mais depuis un moment, elle se sentait épiée, pourchassée, en danger. Il fallait croire que ce n'était pas qu'un sentiment. Opale et son mari, Manfred, n'avait jamais eu d'enfant. Elle prendrait bien soin du petit, mais elle aurait aimé que cela se passe dans d'autres circonstances... Comment allait la mère ?

La vieille dame fut tirée de ses pensées par des pleurs. Le petit Djöllfulin battait l'air de ses poings, en hurlant à pleins poumons. Opale s'empressa d'aller chercher de quoi le nourrir. Pendant ce temps, Manfred sortait de son atelier, un étrange casque sur la tête, orné de verres grossissants de tailles variées.

- Mais enfin, qu'est-ce que c'est que ce bazar ? Qu'est-ce que c'est que ça, par tous les dieux ?

- C'est un enfant, Manfred, lui répondit son épouse depuis la cuisine.

- Je vois bien que c'est un enfant, mais que fait-il sur cette table ?

- Arrête donc de ronchonner vieux machin, et regarde s'il n'a pas besoin d'être changé !

Manfred ronchonne de plus belle, mais son regard est intrigué par l'ouvrage à côté de l'enfant, il le prend en main pour mieux le regarder. C'est un beau livre, soigneusement relié. Ce genre de truc n'est pas donné. Sur la couverture, trois symboles sont joliment dessinés : un diablotin, un djinn et un golem. En l'ouvrant, il tombe sur une écriture manuscrite soignée sur la page de garde : « Pour Doppel ».


Six ans plus tard

- Doppel, le repas est prêt !

Une petite fille blonde, aux cheveux frisées, vient s'asseoir à table, devant un bol de soupe chaude. Elle regarde intensément le vieux Manfred, occupé à lire un ouvrage sur les fondements de la mécanique. Finalement, son regard se pose sur l'enfant. Les deux se toisent pendant une bonne minute, avant que le patriarche ne finisse par dire :

- Doppel, c'est toi ?

- Non, répondit la petite fille avec une voix suraiguë absolument pas naturelle, je m'appelle Rose.

Manfred rit en passant sa main dans les boucles de l'enfant polymorphe.

- Tu es doué pour les apparences bonhomme, mais pour les voix, il va falloir travailler encore un peu.

Là-dessus, Doppel reprit sa forme originale avec une moue boudeuse.

- Mais comment tu fais pour deviner que c'est moi ?

- Parce que ton vieux père en a vu d'autres, hahaha !

Finalement, Opale les rejoint, et la petite famille commence à manger. Ils discutent de tout et de rien, des derniers potins de la ville, et des progrès de Doppel pour apprendre les cours qu'Opale lui donne.

- Dis-moi Doppel, est-ce que tu es allé voir ce groupe de jeunes Djöllfulins qu'on a croisé au marché la semaine dernière ?

Un silence pensant s'installe sur la table. L'enfant baisse la tête, l'air triste.

- Ils se sont moqués de moi. Ils me parlent de choses que je ne connais pas, et ils disent que je suis pas un vrai Djöllfulin...

Les parents adoptifs essaient de remonter le moral de leur enfant, mais rien n'y fait. Doppel finit par s'enfermer dans sa chambre avec son livre, celui que lui a laissé sa vraie mère. Seul lien qu'il a avec son peuple d'origine, il le lit jusqu'à l'apprendre par cœur.


Onze ans plus tard

Doppel, sous l'apparence d'Amaryllis, finit son ascension dans la douleur. Elle s'est révélée plus ardue que ce qu'il avait pu croire, tant à cause de l'escarpement que de l'altitude. Encore peu habitué à cette apparence en milieu naturel, il avait dû gérer la rencontre entre ses cornes, beaucoup plus grandes, et les branches basses des arbres de la région. Mais l'effort valait le coup, et il ressent une vague de soulagement en arrivant à sa destination : le village Djöllfulin. Avec son architecture caractéristique, du bois poncé puis peint en rouge rehaussé par de la pierre blanche, il était difficile de passer à côté.

Depuis qu'il avait appris l'existence d'un tel endroit, Doppel était obsédé par l'idée d'aller le voir. Mais maintenant qu'il en est à quelques pas, il doute. Paradoxalement, pour un Djöllfulin, il ne connaît rien à sa propre culture. Il n'a jamais pu se lier avec ceux qu'il avait rencontré, alors un village uniquement peuplé de Djöllfulins, pour certains assez vieux pour avoir connu l'Exil... Il repense à ces histoires qu'Opale lui racontait sur l'histoire de son peuple, appris de la bouche de sa mère. Et si elle était toujours vivante ?

- Bien le bonjour, ma sœur !

Le cœur de Doppel rate un battement, surpris dans ses pensées. Devant lui se tient un Djöllfulin, à peu près son âge, un fagot de bois sur l'épaule.

- Bonjour...

- Je ne t'ai jamais vu dans le coin. C'est la première fois que tu viens ici ?

- Je... Oui. Je viens de Kastalinn.

- Beaucoup de frères et sœurs vivent là-bas. Ils ne savent pas ce qu'ils ratent, dit-il en riant. Tu veux entrer ?

Le cœur de Doppel s'emballe à nouveau. Ca va trop vite pour lui.

- Non, je... Je dois y aller.

Il s'enfuit, et s'enfonce profondément dans la forêt qui borde le village. Il court jusqu'à être certain qu'il est seul, avant de reprendre son apparence. Que penseraient-il de lui, qui ne connaît rien à sa propre culture, qui passe plus de temps à se déguiser en d'autres races ? Penaud, il entame la descente de Kanaan.

Malgré tout l'amour que Doppel a pu recevoir de la part d'Opale et Manfred, il n'a jamais pu entrer vraiment en contact avec la culture djöllfuline. Tout ce qu'il sait vient des histoires que lui racontaient Opale, qui elle-même les tient de sa mère biologique. Il aimerait donc apprendre et mieux connaître sa propre culture.
Au-delà de ça, il aimerait élucider le mystère qui entoure ses parents. Qui étaient-ils, que faisaient-ils, et surtout, que leur est-il arrivé ?