Sujet: La sympathique elfe [PAUSE] Dim 1 Sep 2019 - 13:41
Voilà ... J'suis sur le sable !
Est venu le temps de me repentir ! Un peu du moins.
feat Ehawee
Le besoin de possession est puissant. Mais pourquoi l'est-il autant chez moi ? Qu'est ce que ça m'apporte au final ? Ce final qui n'est plus très loin d'arriver pour moi. Derrière les rochers qui pointent à la surface du sable, je vois le soleil encore fatigué se lever paresseusement, cette nuit a été pour le moins compliquée. Au loin, j'entends vaguement mon autruche qui s'impatiente de nous voir repartir, elle comprendra avec le temps, j'espère qu'elle se restera libre. J'inspire et essaye de ne pas penser à cet engourdissement qui me gagne le corps. Je ferme les yeux ...
J'en crois pas mes yeux ! Cette opération est beaucoup trop belle pour être vraie ! Une petite choppe de bière un peu chargée en alcool et me voilà avec l'information la plus précieuse de la saison : la date, l'heure et l'endroit d'une importante revente de bijoux, et d'un collier de rubis en particulier. Un endroit "secret" des terres désolées.... autant dire MON territoire ! Ça va être du gâteau !
Du gâteau, c'est ça que j'aurais aimé avoir avant de mourir. Une dernière petite bouchée, une dernière fois. Ma main se glisse sur ma jambe et déjà je sens l'humidité chaude et poisseuse se répandre sur mes vêtements et couler sur le sable chaud. Je frôle cette tige de fer figée dans ma chair, celle à laquelle je ne veux pas penser.
A bien y penser, ils étaient quatre, quand même. Ouais, quatre brigands et un receleur. Moi, j'sais pas m'battre. Mais il y a une chose que je sais faire, c'est me faufiler discrètement et saboter le harnachement de leur chevaux, au cas où, par pur hasard, ils souhaiteraient poursuivre une jeune et jolie gobeline pour l'éviscérer. On sait jamais après tout ! L'opération est assez délicate, mes pieds dans le sable sont silencieux mais laissent des traces. En quelques foulées, j'y suis et dégaine un couteau pour entamer les cuirs. Fort heureusement, ils ne font pas attention.
Attention ! La douleur est atroce ! Je ne me résous à ne pas essayer de retirer ce corps étranger bien enfoncé sous ma peau. Alors que je ferme une nouvelle fois les yeux, ma conscience hésite entre éclater de rire et en sanglots. Je me décide finalement à échapper une larme tout en ricanant. Je préfère laisser tout cela tranquille et mourir avec le moins de souffrance possible.
C'est possible ça ? Ils ont laissé l'argent ET le collier dans une sacoche de cheval juste à côté de l'endroit où je suis planquée ! Un coup de dague et me voilà en possession de tout le butin. Je regarde aux alentours, je sais que ma fuite sera inévitablement remarquée. Le collier de rubis est enfin en main, c'est un vrai trésor qui doit valoir l'équivalent d'au moins trois cambriolages. J'y crois pas ! J'y crois pas !
J'y crois pas ... Je vais mourir ici, sous le soleil, seule, sans pouvoir jouir de mon nouveau butin. Ah ouais, c'est vrai, à cause de ma blessure, j'ai perdu le collier. Jamais auparavant je me suis sentie aussi stupide. Au moment où ma fatale blessure m'a été infligée, j'ai échappé mon précieux trésor derrière moi, dans le sable ...
Dans le sable, ma fidèle autruche se fait bien vite repérer et me voilà littéralement sous une pluie de flèches pendant ma fuite. Farouche les esquive avec une étonnante facilité. Pour ma part, je n'attends pas la catastrophe, j'arme mon arbalète de poing et me retourne. La dernière flèche qu'on m'envoie manque de vigueur à cause de la distance. J'épaule et vise. Je me suis déjà beaucoup éloignée mais on sait jamais. Non, il n'y a déjà plus rien à l'horizon, sans trop y croire, j'essaye de me convaincre qu'ils ont renoncés. Étrange, je pensais pas que ce serait aussi facile, je n'arrive pas à me rassurer. Après plusieurs kilomètres d'hésitation et de fuite dans le désert, je me permet enfin de me détendre. Un poil désappointée par la chance que je viens d'avoir pendant toute cette mission. Plus d'ennemis, j'en suis certaine à présent. Bon, je replace mon arme à ma ceinture ... Trop vite ... Et le coup part tout seul. Le carreau se plante avec un bruit mou dans ma jambe. J'entends mon hurlement avant de comprendre que c'est moi qui crie. L'ironie me tombe dessus.
Au dessus de moi, il y a des vautours qui tournent depuis un sacré bout de temps. Je m'en fiche, j'adore les oiseaux. Par contre, au loin, de là où je viens, j'entrevois vaguement comme une silhouette qui approche comme si elle avait suivit mes pas. La Mort en personne ? S'il y a un dieu qui m'entend, je souhaite être sauvée, je jure de ne plus voler... Non... je jure d'être honnête... 'core moins ... Je jure de ne pas voler cette personne ... Pour le moment ! Si en prime cette personne pouvait me rapporter mon collier, ce serait parfait. Ha, de qui j'me moque ? Cette personne va simplement me fouiller et me tuer si elle a un soupçon de savoir-vivre. Non, je préfèrerais qu'elle me tue AVANT de me dépouiller ! Parce que je ne supporterai pas l'idée de me faire voler sans rien pouvoir y faire. Merci destin, tu peux faire ça pour moi ? Je vais dormir à présent ... « halloween »
Sujet: Re: La sympathique elfe [PAUSE] Dim 1 Sep 2019 - 19:23
Il a fallut à l’elfe quelques minutes de halte au côté d’un arbre. A bout de souffles, la femme angoissée tourna la tête en avant, face à elle, des dunes de sable. Le désert la menaçait, lui montrant qu’elle n’était pas de taille à quitter Sylfaën. Ehawee se replia contre elle-même, contre l’écorce. La peur l’infectait
-Qui suis-je réellement ? Se chuchotait-elle.
Elle espérait sûrement une réponse de l’arbre à ses cotées. Mais elle ne fut confrontée qu’au vide de son âme. Elle se sentait floue. Sa vie ne se basait sur rien. Chaque pas qu’elle faisait était un pas dans le vide. Il y avait quelque chose d’excitant, c’est vrai, mais c’était surtout de l’angoisse que ressentait la femme. Une once d’espoir émergea du néant quand elle repensa aux paroles de l’ivrogne. Il serait stupide qu’elle gâche sa liberté à se tourmenter. Une liberté dont peu jouissait, finalement.
Ehawee se releva. Elle posa une main contre le tronc d’arbre. Elle ne savait pas ce qu’elle avait fait pour briser son lien avec la nature mais il fallait pas qu’elle perde de vue son objectif. Elle affronterait le désert pour trouver un chaman dont elle avait ouïe dire qu’il serait capable de lui venir en aide. L’elfe fixa l’horizon brûlant et mit de côté son ombre apeurée.
...
Cela ne faisait que quelques jours que la femme marchait mais elle ressentait déjà les effets néfastes de cet endroit. La chaleur implacable alourdissait ses pas qui s’engourdissaient de plus en plus dans le sable. Au couché du soleil, l’esprit de la femme qui n’était pas habituée à un tel climat, commençait à perdre raison. Peu à peu, une tourmente prit forme dans sa tête et des voix meublèrent sa solitude.
-Tu es stupide d’avoir tout simplement pensée que traverser cette région serait chose aisée.
-Tu as soif, gardes de l’eau pour plus tard ou tu n’en auras plus, imbécile.
-Tu vas mourrir pauvre idiote.
-Tu aurais pu en amener plus.
-C’est sympa d’avoir pensé à te couvrir du soleil avec un voile, mais une couleur sombre qui absorbe la chaleur ?
-Deviens une vieille momie desséchée si ça te chantes !
-Aventurière de pacotille ! Meurs, ça t’apprendra !
Pendant des heures le désert lui comptait ce refrain et elle voyait les dunes se moquer d’elle, à gorge déployée.
-Quand un elfe vient dans le désert, il s’écrase dans le sable et devient un cactus, raconta une dune à ses semblables qui s’esclaffèrent en faisant sautiller des grains de poussière partout.
La femme qui vacillait, remarqua des cactus apparaître autour d’elle. Bientôt ce fut toute une foule de cactus qui lui hurlait dessus.
-VIENS ! REJOINS-NOUS ! NOUS SOMMES DE TA FAMILLE ! OUI REJOINS-NOUS !
-Laissez-moi tranq…fit-elle en s’écroulant au sol. Dans les vapes, elle crut voir deux énormes cactus qui s’adressait à elle avec la voix de ses parents puis elle sombra.
...
Quelques heures plus tard, la fraîcheur de la nuit caressa la femme qui se réveilla. Elle s’empressa de s’hydrater et de manger un peu de pain. Voyant que ses vivres diminuaient, elle hésita à rebrousser chemin, mais une intuition lui disait de continuer. Alors, une fois qu’elle avait repris des forces, elle continua sa route en profitant du froid nocturne.
C’était au petit matin qu’elle fit une découverte intéressante. Là, à moitié enseveli par le sable, elle aperçu une pierre d’une beauté époustouflante : de l’or rouge. Etait-ce seulement réel ? L’elfe inspecta le pendentif avec attention puis elle glissa le chef d’oeuvre de joaillerie dans sa poche. *Peut-être qu’avec cela je pourrais m’acheter une luth ?* se demanda-t-elle. Puis elle repris son chemin en divaguant, son esprit désormais totalement perdu dans les futures mélodies qu’elle allait pouvoir jouer.
Mais après quelques centaines de mètres, elle vit une ombre au loin. L’elfe, faisant preuve, pour une fois, de prudence, banda son arc et s’approcha doucement de la silhouette. C’était comme avec le bijoux : une incertitude subsistait. Tout paraissait irréel et il était fort possible que cela ne soit qu’une énième hallucination de son esprit. Mais après quelques minutes d’hésitations, c’était bien un corps étendue au sol qu’elle reconnut. *Un enfant ? Par les dryades ! Un enfant a succombé au désert !* pensa-t-elle avec effroi. Ehawee s’écroula à côté du cadavre avec désespoir. Encore une fois, cet environnement l’avait prise au dépourvue. L’inexpérimentée était loin de se douter que le désert serait si cruel. Voilà de quoi la faire redescendre sur terre.
Un sursaut de recul anima l’elfe quand elle vit que la créature bougeait. C’était à ce moment-là qu’elle remarqua que l’enfant était enfaite une gobeline. Elle vit également la blessure à sa cuisse ainsi que la traînée de sang qui s’en déversait. *Oh putain…oh putain…Il y en a partout…Huuu…Respires…respires…calmes-toi…Tout ira bien…Il faut déjà arrêter l’hémorragie.* Tremblante de panique, Ehawee tenta de se rappeler des gestes de premiers secours que son père lui avait transmis. La femme fit un garrot à l’aide de sa ceinture puis elle enleva, non sans mal, la pointe métallique qui était bloquée dans la chair. Un cri terrible surgit dans le désert : la gobeline était bien en vie.
-Tout ira bien, tout ira bien, ne t’en fais pas, tout ira bien, répéta la femme haletante d’un ton faussement rassuré.
Rien n’allait, elle avait une vie entre ses mains.
Elle prit des herbes médicinales qu’elle avait en cas d’urgence. Elle les plaqua contre la plaie encore ouverte puis la couvrit fermement avec des morceaux de tissus déchirés en guise de bandages. Elle pria pour que cela soit suffisant. Ensuite, elle arracha de petits morceaux de pain qu’elle mouilla avec de l’eau pour que cela soit plus digeste.
-Reprends des forces, dit-elle en mettant la nourriture elfique dans la bouche de l’inconnue.
La femme regarda autour d’elle. Il fallait qu’elle ramène cette créature dans un endroit où elle pourrait se faire soigner au plus vite. Elle inspira un grand coup puis, d’une voix plus assurée, mit en garde la souffrante :
-Je vais t’aider à marcher, le chemin va être rude.
Nébuleuse
Pugiliste
Messages : 17 Expérience : 186 Âge RP : Ne sait plus
Est venu le temps de me repentir ! Un peu du moins.
feat Ehawee
Il y a quelqu'un juste au dessus de moi, je sens son ombre glisser sur mon corps comme un lézard curieux. Mon instinct me hurle d'ouvrir les yeux pour regarder qui c'est, mais ma conscience m'intime de continuer à faire la mort. Je ne parviens pas à comprendre ce qu'elle dit. Langue étrangère ou brouillard de l'inconscient encore trop épais ? Trop tôt pour le dire, en fait, a-t-elle seulement parler ?. Un peu de poussière arrive dans mes narines et j'ai du mal à ne pas éternuer. Vaine tentative de retient, la présence a un hoquet. Visiblement, elle m'avait déjà prise pour morte sans même s'en être véritablement assurer. De deux choses l'une, ou cette personne n'était pas là pour me piller et fait partie de cette rare race de gens à être horrifié par la vue du sang ou de la mort, ou ce voleur était simplement inexpérimenté. Je pèse mon karma, pour et contre, je recommence et j'en arrive à la conclusion qu'avec mon vécu, je mériterais la mort lente et atroce donnée par une main tremblante. Par contre, je suis une éternelle optimiste, donc j'ouvre finalement les yeux.
"Salut toi !"
En fait de "Salut toi !" en est sortit plus un râle de gorge qu'autre chose. Des cheveux blonds et les yeux les plus gentils ombrés de panique qu'il m'ait été donné de voir. Je renifle et j'en ai même du mal à en croire mon odorat. Une elfe ? Ici ? J'y crois à peine ! Pendant que je reprend vaguement mes esprits, je sens qu'elle m'enserre la jambe alors que le sang commence à refluer vers mon cerveau. Je nage à nouveau vers la surface de ma conscience et quand je viens enfin de crever la surface, j'en profite pour dire :
"Merci mais ... Yaaaaaaaaaaaaaaaaah !!!"
OK, alors elle, il faut pas l'embêter, l'enquiquiner ou la détrousser. Une partie de moi souhaite retomber dans les pommes quand l'autre veut qu'on se tire à toutes jambes. C'est peine perdue, je sais d'instinct que si elle avait souhaité ma mort, elle y serait parvenue sans aucun problème bien avant ça. Elle souhaite donc autre chose.
"D'accord, d'accord, j'avoue tout ..."
Ce n'est qu'à ce moment là que je le vois, le carreau ensanglanté dans le sable. Non, elle ne veut pas m'arracher d'aveux, juste cette tige de fer. C'est là que je comprends qu'elle me parle à moi, qu'elle me dit que tout irait bien. Beaucoup de questions sont affluent alors dans ma tête mais elle ne me laisse pas le temps d'articuler quoi que ce soit qu'elle me fourre du pain mouillé dans la bouche, cela est très agréable mais je me demande si c'est pour étouffer mes futurs cris... Non, elle ne veut pas me torturer, c'est vrai ! Sans même que je ne sache trop pourquoi, me voilà à nouveau sur mes jambes, une main autour de la taille de l'elfe et nous voilà partit à très petit pas dans le sable. Derrière mes mèches, je prend un temps pour observer la nouvelle venue. Elle est sale et visiblement déshydratée, ses lèvres sont sèches et craquelés et ses pas sont hésitants. Alors, je me demande pourquoi m'a-t-elle donné de l'eau si elle-même en manque. Cela mérite une enquête ! Mais avant, il me faut rembourser ma dette.
"Vers le nord, à environ deux kilomètres, il y a une ruine où il y a un cairn, un empilement de pierre. De là, il faut partir droit vers l'ouest, il y a une pente douce et des arbres en contrebas. Il s'agit d'un point d'eau, le seul de la région."
Ce n'était pas très loin et en marchant d'un bon pas, on y serait dans deux heures, avant d'être brûlés vifs sur le sable. En réalité, je devais être un peu folle moi-même a divulguer à une parfaite étrangère la manière de survivre ici, mais je n'avais pas le choix, si cette dame m'avait sauvé, je me devais de me racheter une conduite, au moins auprès d'elle ! « halloween »
-Vers le nord, à environ deux kilomètres, il y a une ruine où il y a un cairn, un empilement de pierre. De là, il faut partir droit vers l'ouest, il y a une pente douce et des arbres en contrebas. Il s'agit d'un point d'eau, le seul de la région.
La créature parlait faiblement. Elle avait l’air d’avoir repris ses esprits mais il semblait lui falloir un effort immense pour prononcer le moindre mot.
-On va faire ça. Avaient-elles d'autres choix ? C'était la meilleure solution et l'elfe y croyait : l'inconnue n'avait rien à gagner à se dessécher sur place. C'est pourquoi après quelques minutes de marche. Ehawee s'arrêta et but le reste de sa gourde qu'elle partagea avec la gobeline. Puis, pour aller plus vite, elle la porta sur son dos et se mit à marcher de plus belle. La femme n'était pas sûre de ce qu'elle était entrain de faire. Elle n'était pas une personne très forte mais elle pouvait néanmoins compter sur ses jambes solides et la créature était plutôt légère. Elle espérait simplement que l'intrigante avait raison et qu'il ne s'agissait bien que de deux kilomètres.
L'elfe continuait d'avancer malgré tout, silencieuse, trop occupée à gérer au mieux sa respiration pendant cet effort. Même si elle ne pouvait pas parler, elle pensait. Son cerveau lui, envoyait des signaux indésirables. Pourquoi sauvait-elle cette inconnue ? Pourquoi se sacrifiait-elle pour elle ? *Parce que la vie n'a aucun sens.* pensait-elle. En vérité, Ehawee se sentait terriblement pathétique. Elle ne pensait être méritante de rien. Alors en faisant ceci, peut-être arriverait-t-elle à se sentir vivante. Elle conclut en se disant : *Au final, même cet acte est purement intéressé, c'est d'une pitoyable hypocrisie.*. Elle sourit ironiquement alors qu'une boule pâteuse se forma dans sa gorge crispée. Elle arrêta de penser à ça quand elle vit qu'elle ne se concentrait pas assez sur ses pas et qu'elle zigzaguait.
A ce moment-là, la femme reprit espoir en voyant le monticule de pierre au loin. Une bonne distance les séparait encore du point d'eau mais cela prouvait que l'inconnue avait raison. Elles se rapprochaient de plus en plus du cairn et Ehawee aperçu à gauche que le paysage se courbait.
-Ce doit-être là...fit-elle fébrilement en prenant le virage. La femme, dont le front laissait s'écraser de grosses gouttes de sueur sur le sable, marchait péniblement maintenant. Ses tourmentes, joueuses, réapparurent. *Je traîne de la patte et je me prend pour une sauveuse ? C'est n'importe quoi...Je n'ai rien fait d'utile dans ma vie, je n'ai pensé qu'à moi. Je n'ai même pas su être là pour mon père...Je n'ai même pas su être là pour ma mère !* A cette dernière pensée, la femme voulut fondre en larme mais rien ne put sortir de ses yeux secs. Au moins, la gobeline qui était sur son dos ne pouvait pas voir son visage torturé. *Allez, fermes-là. Continues à marcher, tu peux le faire, tu peux au moins faire ça.* se dit-elle pour se galvaniser. Ce petit être fragile qu'elle protégeait serait sa rédemption.
En se rapprochant de la pente, un paysage fabuleux se dévoila en contrebas. Comme l'avait dit la gobeline, il y avait une grande étendue d'eau ainsi qu'une multitude d'arbres de différentes espèces. On pouvait également y voir quelques groupes d'animaux de la savane qui y trouvaient repos. Mais ce n'était pas tout. Eparpillés un peu partout autour du point d'eau, d'étranges totems transperçaient le sol où quelques crânes d'animaux traînaient ici et là. Une aura mystique se dégageait du lieu, faisant hésiter l'elfe un instant.
-Cet endroit est sûr ? demanda-t-elle simplement. Mais le besoin vital d'hydratation était plus puissant que tout les dangers. L'eau était juste là, sous leurs yeux. Et puis après tout, peut-être que le chaman qu'elle recherchait vivait par ici et que cela expliquerait les totems...La femme voulut emboîter le pas cependant elle oublia un instant que le terrain était en pente. Elle se retint de justesse. Oui, l'eau était juste à quelques centaines de mètres, mais il serait bien idiot de dévaler jusqu'en bas comme deux vulgaires tonneaux. D'autant plus que dans leur état, cette chute pourrait être mortelle...
Hors RP:
Tu peux piloter Ehawee dans ta réponse
Nébuleuse
Pugiliste
Messages : 17 Expérience : 186 Âge RP : Ne sait plus
Sujet: Re: La sympathique elfe [PAUSE] Mer 4 Sep 2019 - 8:58
Voilà ... J'suis sur le sable !
Est venu le temps de me repentir ! Un peu du moins.
feat Ehawee
C'est l'odeur qui m'a réveillé. Enfin, 'réveillé' je l'étais déjà mais disons que l'odeur qui mêle la vase et l'épice de la végétation ainsi qu'une légère baisse de température due à l'humidité a fini de me faire remonter à la surface de ma conscience. Oui, nous étions bien au bon endroit, sans aucun doute. Je me sentais étrangement mal à l'idée de laisser une inconnue me porter, d'ailleurs, je ne sais même pas depuis combien de temps elle me trimbale sur son dos. Ce n'est pas parce qu'elle pourrait me nuire pendant mon état de faiblesse, mais bien quelque chose d'autre, quelque chose de plus sournois, de plus tenace qu'une simple crainte : la honte, ouais, c'est ça ! J'ai honte de me laisser porter !
L'elfe me demande alors si l'endroit est sur d'une voix aussi effacée que j'ai même cru rêver sur l'instant. Je saute alors de son dos et tombe souplement au sol et réfrène une grimace. J'suis blessée ! j'avais totalement oublié ! En plus, j'ai perdu mon butin et mon autruche. J'hésite sur la marche à suivre et décide que je me lamenterai tout à l'heure. Il est hors de question que je montre un quelconque signe de faiblesse à une inconnue. Elle est douce et gentille et tout, mais on sait jamais !
"Ouais, c'est effrayant ici. Y a énormément de symboles cabalistiques partout et les animaux le défendent à coup de becs, de crocs et de griffes. Personne ne vient jamais ici. C'est donc vraiment très sur pour qui n'a aucune mauvaise intention envers l'endroit."
Je commence alors à me laisser dévaler la pente et à m'arrêter à chaque butte. Je me retourne et regarde l'elfe à qui il faudrait vraiment que je demande le prénom, même si ça m'obligera à donner le mien. J'aime pas donner mon nom, mais j'aime encore moins appeler 'elfe' une personne qui m'a quasiment sauvé la vie, même si ce n'est que dans ma tête.
"Le secret, c'est de se laisser courir dans la pente. Tout simplement. Il ne faut surtout pas essayer de te freiner."
Et voilà ma nouvelle amie qui se met à dévaler la pente à ma suite. Le sable, moins tassé de ce côté, amortit ses grandes enjambées. La vision d'une elfe foulant le sable me fait sourire, je me laisse alors courir à sa suite. L'eau nous tend les bras juste devant nous, même arrivées au bas de la pente, nous ne ralentissons même pas notre course. Par jeu ou peut être par nervosité, nous voilà en train d’accélérer nos pas pour être la première à l'eau. Bien entendu, c'est madame aux grandes cannes qui me bat à la course haut la main et elle se laisse alors choir dans le lac avec un soupir de bien être. Pour ma part, bien plus lente, j'ai ôté ma cape et laisser tomber ma besace sur le sol sans ralentir avant d'aller la rejoindre. Je me suis littéralement jetée dans l'eau non sans avoir fait une boule avec mon corps pour bien tout éclaboussé partout. J'ai entendu son rire et quelques indignations d'animaux aux alentours, les pauvres n'avaient pas l'habitude de ce genre de spectacle. J'ai alors arrosé l'elfe et ... Ah ouais ... Je me suis arrêtée tout à coup. J'étais quasi-nue devant elle, à visage découvert, je n'avais absolument plus rien à perdre à présent.
"J'suis Nébuleuse au fait ! Enchantée et arrosée !"
J'hésite avant de poser une nouvelle question. En fait, j'hésite plus pour la forme parce que j'ai vraiment envie de connaître la réponse.
"Pourquoi tu m'as ramassé dans l'sable ?"
Plein d'autres questions s'enchaînèrent alors : T'es perdu ? T'avais besoin de quelqu'un pour t'indiquer le prochain point d'eau ? Qu'est ce qu'une elfe peut bien faire ici ? C'est vrai que tu ne mange que d'la salade ? Du coup, tu vas pas me manger, hein ? Du calme, je vais la laisser répondre à la première question, éventuellement se présenter, ensuite seulement je l'accablerai de questions...
Sujet: Re: La sympathique elfe [PAUSE] Ven 6 Sep 2019 - 15:04
La chaleur d'un rire, cela faisait bien longtemps qu'elle en avait vu la couleur. Une forme d'extase s'emparèrent des deux créatures quand elles s'étaient immergées dans l'eau, leur faisant baisser la garde. Toutes les parties du corps de la femme se revigoraient, les sensations aux aguets : les doigts de pieds s'enfonçaient dans le sable humide, les algues coquines caressaient les cuisses de l'elfe tandis que celle-ci fit une prière au lac pour le remercier.
La peau verte, dans le même état de jouissance, s'adressa à Ehawee. La nudité qui rendait vulnérable l'interlocutrice ne fut pas un problème pour l'elfe quand elle-même s'était délestée de presque tout durant leur course. Ehawee rigola en l'entendant parler car elle avait l'air pleine de vivacité malgré son état. L'eau avait-elle une propriété magique ? Il y avait-il un lien avec le chaman ou les totems ? La femme reporta ces interrogations à plus tard puisque Nébuleuse attendait une réponse.
-De même, mon nom est Ehawee, dit-elle doucement avant de prendre la gourde dans son sac au bord du lac qu'elle remplit et qu'elle tendit à son interlocutrice. Tiens. A ce moment-là elle prit le temps de l'observer. Avec tout ce qui s'était passé elle était passée à côté des yeux jaunes perçants qui avaient été masqués par l'imposante chevelure ténébreuse.
Peut-être que c'était l'épreuve qu'elles ont du traverser plus tôt ou peut-être que l'elfe était simplement naïve mais elle ne se méfiait quasiment pas d'elle. Ehawee s'immergea entièrement une nouvelle fois puis, lorsqu'elle réapparut à la surface, une autre question échappa à la gobeline qui avait l'air de parler sans détours.
-Pourquoi tu m'as ramassé dans l'sable ?
Ehawee resta quelques secondes sans rien dire, presque étonnée de cette question, puis formula tout de même une réponse qui lui parut sensée et sincère.
-Je ne vois pas pourquoi je t'aurais laissé ainsi...En effet, l'elfe considérait que toute vie était sacré et n'avait que très peu conscience de la cruauté de ce monde. Elle ne put cependant donner que cette vague explication, cachant toutes connections avec ses problèmes personnels. Elle chercha à argumenter mais ne trouva rien de plus à dire, se contentant de cette réponse qui avait sa part de vérité. Une étrange curiosité naquit dans l'esprit du bourgeon. Est-ce que vous faites ça là d'où tu viens ? Vous laissez les gens mourrir ? demanda-t-elle un peu bêtement. La femme, perplexe, attendit que Nébuleuse lui réponde avant d'enchaîner avec une autre question. Est-ce que tu en sais plus sur cet endroit ? Voyant que ce n'était pas clair, elle dévoila ses intentions. Je suis à la recherche d'un certain chaman qui vivrait dans la région. Mais après coup elle se rendit compte qu'elle avait oublié quelque chose d'important, alors elle lui demanda, la mine inquiète : Et comment se porte ta jambe ? J'espère que ces bandages de fortune ont tenu le coup...Je ne m'y connais pas beaucoup en médecine, seulement quelques gestes simples...finit-elle par avouer.