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Code du règlement : 214d8f0d314d3876e41b571ba1bf4e34 (validé par Dougal)
Prénom et nom : Shokan Endoresu
Âge : 37 ans
♀ ou ♂ : Homme
Race choisie : Djöllfullinn
Classe envisagée : Archer
Métier envisagé : Mineur
Pouvoir : Shokan est doué de sabulokinésie, une magie reliée à la magie de la terre, qui lui permet de manier les fines particules (typiquement des grains de sable). Cependant, ses pouvoirs sont intimement liés à ses émotions, et il ne les contrôle pas.
Shokan est aussi frappé par une malédiction : Eien Kokai. Ce mauvais œil se manifeste plus ou moins brutalement lorsque Shokan ressent de la culpabilité, ou à des remords pour quoi que ce soit. Le Djöllfullinn ressentira alors instantanément une intense brûlure quelque part sur son corps, qui en conservera les séquelles.
Mode hardcore : Nope.
Mode de présentation : Voie Standard
A première vue, Shokan est un Djöllfullinn comme il en existe tant d'autres, d'un côté comme de l'autre des Sombres Montagnes de Kanaan. Un mètre quatre-vingt trois, environ soixante-quinze kilos et une silhouette svelte bien entretenue. Sa peau est d'un rouge très clair, d'une pigmentation qui lui permettrait presque de se fondre dans un groupe d'humains, s'il n'avait pas deux grosses cornes de chaque côtés du front, épousant la forme de son crâne jusqu'à rebiquer derrière ses oreilles. Entre ces deux cornes, une chevelure sombre, souvent laissée en bataille. Deux yeux totalement jaunes illuminent ce visage pâle, tandis qu'un collier de barbe bien taillé vient compléter le tableau du visage de Shokan.
Pour ce qui est de sa tenue, peu de fioritures. De légères protections et des habits près du corps apportent à Shokan du confort, sans le gêner dans ses mouvements. Des sangles de cuirs viennent retenir les différentes armes du Djöllfullinn, son arbalète et son poignard, ainsi que sa gourde, bourse, et autres objets utiles dans la vie de tous les jours.
Enfin, ce qui démarque Shokan du commun des mortels, ce sont les marques qui parcourent tout son corps. Semblables à des glyphes, elles ne sont rien de cela. Il s'agit en réalité d'une des manifestations de la Malédiction Eien Kokai, qui ronge le Djöllfullinn chaque jour.
Shokan est triste. Shokan a peur. Shokan est seul. Son passé le hante, l'empêche de dormir, et le pousse à s'éloigner du monde civilisé. Depuis qu'il est affecté par Eien Kokai, le Djöllfullinn a développé une sévère agoraphobie. Paradoxalement, il n'a pas vraiment peur des gens, mais plutôt de ce qu'il pourrait leur faire, de ce que son pouvoir pourrait causer. Plutôt que de prendre le moindre risque, Shokan préfère fuir, ne se présentant dans une ville ou un village que pour refaire ses provisions, et repartir aussitôt. Sa solitude le pèse, mais sa peur de faire du tort à autrui l'emporte.
S'il est de manière générale quelqu'un d'assez calme, Shokan possède le vilain défaut de très vite s'énerver. Lorsque c'est le cas, ses pouvoirs tendent à se révéler, et le Djöllfullinn ne maîtrisant pas ces derniers, il peut causer de gros dégâts, et s'attirer de gros problèmes. C'est à la suite de ce type de situation qu'il a été frappé par Eien Kokai. Si ce sortilège s'apparente clairement à une malédiction, Shokan le considère cependant comme une punition divine, qu'il a mérité, et qu'il accepte comme le moyen de se repentir. Shokan a péché par le passé, et il porte le poids de ses erreurs comme un lourd fardeau.
L'enfance et l’adolescence de Shokan n'ont pas grand intérêt à être conté dans les moindres détails. Il vivait au sein d'un village de taille moyenne, établi dans une vallée étriquée entre deux hautes chaînes de montagne. Les gens y vivaient de culture diverses et d'élevage, bien que le terrain sur lequel était construit les fondations du village n'était pas des plus verdoyant. Du sable et de la terre battue, voilà de quoi étaient fait les sols du village, qui s'appuyait donc sur des champs extérieurs pour produire des ressources alimentaires. Dans les hauteurs, à environ une demi-journée de marche, un temple en l'honneur de Kar'Magûl, le dieu de l'érudition, avait été érigé des siècles en arrière, et était le lieu de culte principal des villageois. Le jeune Djöllfullinn était le second fils du chef du village, et était un enfant volontaire, souriant et bien éduqué. Seul un tempérament colérique l'empêchait de faire l'unanimité.
Son frère, Kanpeki, lui ressemblait beaucoup, à la seule différence qu'il était quelqu'un de profondément calme. Jamais il ne haussait le ton, jamais il ne semblait s'énerver, qu'importe les circonstances. Il était l'héritier parfait de leur père, Rei, et Shokan vouait une grande admiration aux siens. Il ne nourrissait pas l'ambition de prendre la place de Kanpeki à la tête du village, il n'entretenait aucun rapport conflictuel avec son père. En bref, le jeune Djöllfullinn acceptait avec joie le rôle que la vie lui avait offert. À ses 30 ans, il épousait son amour de toujours, Ayano, avec qui il eut ensuite une fille, Airi. Tout semblait aller pour le mieux...
Six années passèrent, durant lesquelles la petite famille menait une vie idyllique. Puis les rumeurs commencèrent à enfler. Des villages Djöllfullinn brûlaient, le chaos frappait aux portes du Vallon, le danger était tout proche. Rei, le chef du village, le père de Shokan, vieux et sénile, mais solidement accroché à son autorité, refusa d'y croire. Ses deux fils tentèrent de le convaincre chaque jour, sans succès. Mais chaque jour, alors qu'il rentrait chez lui, l'énervement montait en Shokan. Des petits grains de terre battue s'élevait sur son passage, sans que personne ne s'en soucie, puisque cela avait toujours été le cas lorsque le second fils de Rei était sur les nerfs. Mais au crépuscule du septième jour, ce ne furent plus quelques grains de terre, mais bien la totalité d'entre eux, qui se soulevèrent et tourbillonnèrent autour d'un Shokan hors de lui. Il avait peur de ces rumeurs, il avait peur de mettre en danger sa famille. Il ne remarqua même pas ce qu'il était en train de causer. Aveuglé par la rage, il causa une véritable tempête meurtrière à laquelle personne n'était préparé. Les chaumières furent ravagés, les grains de sables se mouvant à grande vitesse étaient comme des milliers de fronde venant s'abattre sur le village, et dans un ultime cri de rage, Shokan déploya une onde de choc dont il était l'épicentre.
Ce ne fut qu'à cet instant qu'il prit conscience de ce qu'il venait de produire. Le village était détruit. Shokan se retourna, et constata avec horreur que la demeure de son père s'était effondrée. Il souleva des débris pendant de longues minutes, les larmes naissantes embuant sa vision. Il finit par trouver son père, mort. Son frère se trouvait également dans les débris, grièvement blessé. Il mourut le lendemain, ses blessures étant trop importantes. Rapidement, blessés et légers et survivants se rassemblèrent devant la demeure de leur chef, constatant que Shokan était le seul parfaitement indemne. Ayano, un mince filet de sang s'écoulant de sa tempe droite, Airi dans les bras, fendit la foule et demanda à son mari, les larmes aux yeux et la peur au ventre :
Shokan... qu'à tu fais ?Le Djöllfullinn ne sut que répondre. Il tomba à genoux et fondit en larmes. Ayano ne le consola pas. Le reste du village ne montrait aucune forme de compassion. Shokan le comprenait. Après avoir sangloté de longues minutes, il déclara gravement, sans relever la tête.
Tout est de ma faute... Je... je suis tellement désolé. Rien de ce que je ne pourrais dire ou faire ne me fera pardonner.Shokan partit immédiatement dans les montagnes, prier Kar'Magûl. Il arriva au temple dans la nuit. Il s'agenouilla devant l'autel, et pria. Non pas pour obtenir le pardon, mais pour recevoir la punition qu'il méritait. Il avait été faible. Il avait laissé ses émotions prendre le dessus sur lui, et il avait commis l'irréparable. Il n'y avait pas de pardon pour lui. Le dieu de l'érudition entendit alors ses lamentations, et le frappa de la Malédiction Eien Kokai. Des picotements parcoururent le corps de Shokan. Rapidement, ils se changèrent en brûlure, alors que des marques semblables à des glyphes apparaissaient sur toute la surface de son corps. La douleur ne le quitterait plus jamais. Plus sa culpabilité et ses regrets seraient forts, plus elle serait intense. Alors que le Djöllfullinn ressentait pour la première fois son éternel fardeau, la douleur fut telle qu'il tourna rapidement de l’œil. Lorsqu'il émergea le lendemain, il était étendu sur le sol du temple, de larges marques de brûlures, semblables à des glyphes, s'étendaient et s'enroulaient autour de ses deux bras.
Le maudit ne repassa pas par son village natal. Il avait entendu que ses semblables s'étaient dirigés vers le sud, vers les grandes étendues gelées de la banquise. Ce serait une longue traversée. Peut-être n'y survivrait-il pas... Cela n'avait aucune importance au final. Ses actes lui avaient définitivement fermés les portes du Kashbarùk, le paradis des siens. Seul, il n'avait que de maigres provisions et un couteau. Pourtant, il parvint à bon port. Ironiquement, ce fut Eien Kokai qui lui permit de réussir. Plusieurs fois, il avait tourné de l’œil et s'était évanoui dans la neige, ou il était tombé de fatigue sans prévenir. Mais son esprit ne lui laissait pas oublier son parricide, et la douleur provoqué par la malédiction réveillait toujours Shokan en sursaut. Ce fut ainsi qu'il parvint jusqu'à une grande chaînes de montagnes, sombre. Il y croisa des semblables, installés depuis peu. Il refusa de les rejoindre. Vivre avec d'autres Djöllfullinn le terrorisait. Et si son pouvoir se déchaînait à nouveau sans prévenir ? De plus, il ne considérait pas mériter la tranquillité. Son châtiment n'était pas terminé. Le Djöllfullinn qu'il rencontra, Kenmeina, était cependant bon. Il comprit le fardeau que portait Shokan, et le laissa partir. Il lui offrit cependant une arbalète, ainsi que quelques carreaux. Le Maudit voulut refuser, mais Kenmeina ne lui laissa pas le choix.
Depuis, Shokan sillonne sans but les terres de ce monde qu'il ne connaît pas. Son corps le fait souffrir jour et nuit, et il demeure éloigné des grandes populations, de peur de faire le moindre dégâts. Chaque soir, il prie Kar'Magûl pour que son père et son frère festoient au Kashbarùk, et pour que sa femme et sa fille demeurent en bonne santé, quand bien même il a abandonné tout espoir de les revoir un jour.
Sur ces terres qui ne sont pas les siennes, Shokan suit le chemin de la rédemption. Sans doute ne s'en rend-il pas encore compte, mais au plus profond de lui, il désire que ses péchés lui soient pardonnés.
Je tue des gens pour le plaisir. Je les torture parce que c'est mon métier. Je suis Exécuteur-en-Chef. Plus qu'une passion, une vocation.