Cette histoire a été rédigée par de multiples mains dans le cadre d'un événement de Pâques.

Il était une fois un groupe de Dùralassiens qui partirent à la recherche d'un œuf diamanté. Ils étaient une dizaine, ou peut-être plus, à tenter l'aventure.

Parmi ces courageux aventuriers, se trouvait une Elfe à la peau sombre. Était-elle venue pour partager un bon moment entre amis ? Pas du tout ! Elle, elle ne cherchait qu’à s’enrichir.

Une autre elfe se trouvait un peu plus loin, poussée par la curiosité. Cet oeuf pourrait-il servir dans une nouvelle recette ?

Les deux elfes aventurières faisaient partie du groupe hétéroclite, dont les oreilles avaient eu vent de rumeurs racontant que l’artéfact aurait été vu loin au Nord et serait issu d’une dragonne aux écailles de cristal, aux reflets si éclatants à la lumière du Soleil qu’elles seraient capables d’aveugler quiconque aurait l’avidité de les contempler.

Comprenant qu'il s'agissait là d'une quête ardue, les aventuriers s'étaient équipés en conséquence avec tout plein d'objets divers. Ainsi, lames, arc et bâtons de mage étaient pléthores dans les inventaires des nobles aventuriers. Certains avaient aussi ramené du matériel de cuisine, peut-être pour faire une omelette. Parce que comme le dit le dicton "on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs (en diamant)". À moins que cet œuf-ci présentât la même résistance que le minerai dont il portait le nom, protégeant, pourquoi pas, une créature mythique en plein développement ?

Pendant ce temps-là, la dragonne de cristal diamanté couvaient avec une bienveillance maternelle cette œuf qui la rendait si fière. Sa descendance était assurée et sa lignée perdureraient. Inconsciente des inconscients qui s'étaient mis en tête de cuisiner sa progéniture à venir.

Mus, d'aucuns par leur soif de richesses, d'autres par leur faim d'omelette, les elfes se mirent en chemin pour la tanière de la dragonne, équipés comme elles l'avaient pu, certaines du succès de leur quête. Cependant, la route ne fut pas de tout repos. Au détour d'une forêt, elles firent une rencontre incongrue et surprenante.

En effet, se dressant face aux aventurières et aventuriers, un gobelin grognait. Son pont, il comptait bien le garder, sans qu'aucun étranger ne réussisse à le traverser. A la vue des voyageurs, la créature qui portait une épaisse armure de plaques, fit tournoyer son fléau d’arme d’un air menaçant en crachant ces mots :

« Pour passer c’est un comme ça! » dit le gobelin en sortant une pièce d’or de sa poche… Mais les elfes s'esclaffèrent : l'on ne marchandait pas de la sorte avec des combattantes si ambitieuses, surtout lorsque l'on n'était qu'un seul gobelin. Sauf que ce dit gobelin exhiba avec un sourire malicieux tout un stock de champignons, rangés dans le sac sur son dos, réputés pur leur haut potentiel... Explosif ! Un drame pourrait vite arriver au moindre choc un peu trop violent. « Hihihi ! »

Les Dùralassiens, trop sûrs d'eux, sans doutes, nonobstant les risques et la menace du peau-verte, s'élancèrent à son encontre. Ainsi se produisit le premier conflit de cette épopée, qui pouvait manquer d'exploser la région entière, et tout cela, pour un rond, car ce sont des choses qui arrivent à Dùralas. N'aurait-il pas mieux valu payer, plutôt que de courir un tel risque ?

Non hors de question de payer mais, l'une des aventurières semblait bien décidée à s'emparer du butin du gobelin.

Un loup garou quant à lui ne serait pas fâché à l'idée de manger le peau verte. C'est du moins ce que laissait sous-entendre le grognement sourd qui résonna dans les fourrés. Les deux elfes se demandèrent si la créature qu'elles avaient entendue et sentie allait se trouver de leur côté ou s'il s'agissait d'un compagnon de l'affreux intrus qu'elles avaient en face d'elles. Le seul moyen de le savoir était de poursuivre leur action et d'aviser lorsqu'il bondirait, en fonction de la direction qu'il prendrait.

Le gardien du pont commençait à perdre du terrain, mais il avait plus d'un champignon dans son sac et décida d'en utiliser un pour contrer les assauts de ses terribles adversaires.

Comme si Alyena allait payer quoique ce soit! Non elle comptait bien poncer ce sale gobelin avec ses dagues! Le premier champignon lancé par le méchant peau-verte fut réceptionné par une Probotyre bien trop aimable pour une telle situation. Sa trompe ne la trompait pas, il s'agissait là d'un champignon en chocolat ! Face au gobelin joueur, les aventuriers choisirent la voie de la diplomatie pour tenter de résoudre pacifiquement le conflit, à coup de rimes, blagues, d'alcools et de confits.

De leurs sacs, ils sortirent alcools et confits,
Et pour amuser le gobelin, une blague ils choisirent :
"Pourquoi les dragons ne jouent jamais aux cartes ?"
Ils demandèrent, un sourire malicieux sur les lèvres écartées.

Le gobelin, intrigué, se gratta la tête
Et leur demanda la réponse, séchant sur l'enquête :
"Car ils crament toujours les atouts !"
Répondirent-ils en riant, le gobelin éclata de rire tout debout.

Le rire désarme, ne l'oublions pas. Ainsi, le gobelin était peut-être plus enclin à les laisser passer ?

Un humain qui faisait partie de l'équipe s'avança alors afin de savoir si, désormais, ils pourraient passer.

- Point encore, dit le gobelin. Vous devez d'abord répondre à mon énigme : qu'est-ce qui commence par un E, termine par un E, et ne contient qu'une simple lettre ?

L'humain, qui n'en avait pas la moindre idée, se tourna en direction de ses compagnons. Peut-être que l'un d'eux aurait la réponse ?

Une des Elfes, qui semblait savoir, dit distinctement :

- Mais bien sûr ! C'est une enveloppe !

Les aventuriers applaudirent. Elle avait réussi, il ne restait qu'à attendre la réponse du gobelin. La créature malicieuse qui ne semblait plus aussi terrible, déclara en pointant tour à tour les aventuriers :

-Vous êtes drôles et vives d’esprits! Hihi ! Passez ! Passez ! Mais à condition que je puisse vous accompagner hihi !

-Et bien suis nous si ça te chante…
Déclara l’elfe à la peau sombre d’un ton glacial.

Ainsi le groupe s'enticha d'un gobelin supplémentaire et le lycanthrope dût renoncer à le manger. La voleuse quant à elle était toujours bien décidée à lui faire les poches, après tout, il ne souffrirait pas d'être ainsi allégé de son or.

Après cette rencontre pour le moins détonnante, les aventuriers reprirent leur quête et progressaient toujours plus loin dans le Nord, comme ils sentirent la température descendre de plus en plus pour finir par leur glacer le sang. À l'approche de ces terres enneigées et inhospitalières, ils sentirent qu'ils approchaient de leur objectif, mais parviendront-ils à survivre aux nombreux dangers de cette région pour tracer leur chemin jusqu'au nid tant convoité ?

Alors qu’ils s’enfonçaient de plus en plus dans les terres enneigées, le Soleil sembla poindre le bout de son nez. Ce qui permis aux aventurières et aventuriers de discerner au loin une lueur plus brillante que tout ce qu’ils avaient pu voir jusqu’à présent. Grâce à son odorat, le loup garou put affirmer qu'en plus d'une lueur, une odeur d’œuf et de diamant flottait dans l'air. Bien que peu convaincue que le diamant ait une odeur, la Pirate se voyait déjà empocher sa part du butin. La cuisinière, elle, était bien décidée à faire honneur à l’œuf en se voyant déjà improviser une recette.

L’elfe noire elle se disait qu’elle pourrait faire honneur à cet œuf en le glissant dans sa poche pour en tirer un bon prix au marché noir. Au final, tout ce beau monde en avait pour ses ambitions et ses envies. C'est dans ces conditions qu'ils parvinrent à la grotte où se tenait le supposé Dragon. Le groupe s'arrêta un instant, contemplant l'entrée : il s'agit d'une grande cavité, l'intérieur était sombre, mais le contour était magnifique parce qu'il était parsemé de diamants ci et là, donnant un aspect éclatant à cette grotte à l’œuf diamanté.


Cela faisait maintenant plusieurs minutes que les aventuriers avaient pénétré dans l'antre de la dragonne à écaille de cristal. Si le préambule était accueillant, l'antre était plus austère et, à mesure qu'ils avançaient, obscurité et toiles d'araignée s'accentuaient. Le groupe avançait désormais à tâtons, obligeant plusieurs aventuriers à allumer des torches afin d'éclairer le tunnel sinueux qui se présentait devant eux. Plus en profondeur, l'antre dépassait tout ce qu'ils avaient vu auparavant : ils passaient de galeries glaciales remplies de stalactites et de cristaux étincelants, en souterrains de roches magmatiques, à la chaleur étouffantes et aux vapeurs toxiques.

Bientôt, les aventuriers parvinrent dans une immense grotte, dont le sol était jonché de trésors en tout genre qui brillaient grâce à leur éclat et à la lumière des torches environnantes allumées... Serait-ce là la pièce du dragon ? Les aventuriers progressèrent à pas de loups entre les monticules de pièces d’or, les coffres à demi ouverts débordant de richesses et les divers objets forgés dans du métal précieux. Si jamais l’œuf était une légende, au moins, ils ne repartiraient pas les mains vides.

Mais gare à celui qui touche à la moindre pépite, car en effet, après quelques instants d'extase devant ce trésor...les aventuriers entendirent un soupir lent et régulier, mais surtout guttural, qui résonnait dans les parois caverneuses.

Devant eux se dressait un gigantesque dragon. Il était pareil à un arc-en-ciel, avec ses écailles iridescentes et les pierres précieuses incrustées dans sa peau écailleuse. Le dragon dormait, aussi les aventurières tentèrent-ils une opération spéciale. Finement, et sans un bruit, ils avancèrent. Ils étaient tels des cambrioleurs pénétrant dans un endroit interdit. Si l'un d'eux faisait tinter une pièce, alors le dragon se réveillerait et c'en serait fini de cette aventure. Fort heureusement, leurs pieds furent de bonne compagnie, et les Elfes et leurs amis parvinrent sans embûches jusqu'à l'énorme œuf. Ils le prirent, et s'en allèrent.

Ce qu'il advint par la suite ? Nous n'en savons rien, parce que les écrits s'arrêtent ici. Néanmoins, peut-être qu'un jour, bardes et conteurs rassembleront les pièces manquantes, et permettront à cette célèbre histoire d'avoir une fin digne de ce nom. Interrogez les taverniers, et peut-être que vous saurez. Instruisez-vous, et peut-être que la solution sera à nous....

Les pages suivantes sont déchirées, nul doute qu'elles seront complétées, un jour, par une bonne âme...