Après les événements récemment survenus à Ishtar, j'avais décidé de rester un petit peu dans ce village côtier. Ma rencontre avec ces deux abyssaux de la tempêtes, dont je ne connais pas le nom, m'a laissé face à un besoin de réflexion. Ils avaient mentionné une supposée Calamité. Or, malgré le fait que je ne sois que très rarement sorti avant mon départ définitif de BaldorHeim, j'avais eu vent des deux dernières occurrences de tels monstruosités. Celle-ci étaient si puissante qu'elles avaient réussis à faire s'allier tous les peuples dùralassiens. Mais cette fois ci, les choses semblaient différentes. Ces abyssaux semblaient comme envoyés par la Calamité. Comme des portes-paroles. Et si cette fois, c'était une race, une secte, un groupe qui déclenchait l'apparition d'une hérésie pareille ? Quelles seraient les conséquences ? Je ne souhaitais pas y songer, mais la situation ne me laissait pas le choix.

Je n'avais pas prit part aux deux derniers combat pour la survie de Dùralas. Trop occupé que j'étais à combattre Motch'Hollow, ou à récupérer de mes blessures. Mais cette fois, si une nouvelle guerre se profilait, j'étais prêt à porter bien haut l'étendard des Kazhariens, et à combattre.

Pour l'heure, je passais le plus clair de mes journées à scruter l'horizon, guettant le moindre indice indiquant l'arrivée d'un monstre surpuissant. Mais rien. Rien qui ne trahissait quoi que ce soit d'anormal. Les navires marchands allaient et venaient, les tavernes se remplissaient et se désemplissaient d'ivrognes au passé (et au présent) plus ou moins criminel, les enfants profitaient des doux rayons du soleil pour jouer sur la plage. Tout semblait parfaitement tranquille. Et pourtant, quelque chose se trame...

Le soir tombait, une nouvelle journée s'achevait sans que je ne puisse observer quoi que ce soit de troublant. Je décidais de regagner l'auberge où je séjournais. Ça ne servait à rien de rester plus longtemps. Perdu dans mes pensées, je songeais à ceux que j'avais croisé, qui serait sans doute à même de se dresser face à une potentielle menace. Moradund et Azura, mes camarades Kazhariens, me venaient évidemment en tête. Eux comme moi seraient prêts à se battre. La peau-verte et la magicienne elfe, elles aussi, représentaient des piliers sur lesquelles nous pourrions nous reposer. Elles n'avaient fait qu'une bouchée des deux abyssaux. Quand au caméléon, ou encore à la petite vampire Végace, seraient-ils enclin à se battre face à une telle menace. Je l'espère. Car en cas d'attaque de Calamité, nous aurons besoin de tous les bras que nous pourrons trouver.

Perdue dans mes suppositions et mes hypothèses, je suis soudainement ramené à la réalité pour un contact impromptu. Mon épaule, lourdement protégée par mon armure, a heurté celle d'un passant. Je me retourne et m'excuse immédiatement :

Pardonnez-moi, je ne vous avait pas vu.

Quelques jours passèrent après la purge qu'avait menée à bien Orý et ses deux compagnons, le barbare avait décidé de prendre quelques jours de repos dans le village d'Ishtar, endroit ou il n'avait jamais mis les pieds auparavant. Durant ces quelques jours, Orý visita village, découvrant sans cesse des choses nouvelles. Même si celui-ci préférait de loin sa ville natale, Baldorheim, qu'il trouvait plus calme.

Ishtar, considérée comme carrefour commercial en Dùralas, voyait des marchands de tous horizons s'y arrêter pour faire affaire. Orý avait pris une chambre dans une petite auberge pour quelques jours encore. Pendant la journée le barbare arpentait les rues de la ville à la recherche d'une arme ou de quelques objets à acheter. Le temps était, comme à l'accoutumée, très ensoleillé, un peu trop au goût d'Orý qui avait plus l'habitude du froid du Nord.

Aujourd'hui, rien de nouveau. Le barbare était perdu dans ses pensées, désireux d'enfin rentrer chez lui. Il ressentit soudainement un lourd contact à son épaule. Un homme l'avait heurté. Orý regarda cet homme vêtu d'une armure lourde dont il admirait les finitions parfaites.

Pardonnez-moi, je ne vous avait pas vu.
Pas de problème, répliqua le barbare.

L'homme continua sa route, le barbare fît de même dans le sens opposé, jetant un œil derrière lui, remarquant que la personne se dirigeait droit dans l'auberge où il séjournait.

* Qui est-il pour porter une armure comme ça ?... *

Trop intrigué par cet homme pour le moins mystérieux, Orý décida de se rendre lui aussi dans l'auberge. Il poussa la porte et le vit, assis à une table.

- Excusez-moi... Mais, si ce n'est pas trop indiscret de demander ça à un inconnu... D'où venez-vous pour avoir pu vous procurer une armure comme celle-ci ? Elle n'est pas très commune.

Après avoir malencontreusement heurté un inconnu, j'avais repris mon chemin vers l'auberge. La nuit était encore jeune, il devait être 21h, et je n'avais encore rien avalé. Je m'attablais donc dans la salle commune, une grande pièce chaleureuse, éclairée par une cheminée et quelques bougies. Je passais commande, rien de bien extravagant, un peu de viande, quelques pommes de terres, une pinte de bière. La serveuse venait justement de m'apporter ma boisson quand une silhouette se dressa face à moi. Grand, une barbe aussi fournie que la mienne, l'air bagarreur. Je lève la tête vers lui, le regard interrogateur. Je le reconnais aussitôt : il s'agit de l'homme que j'ai bousculé quelques minutes plus tôt.

Excusez-moi... Mais, si ce n'est pas trop indiscret de demander ça à un inconnu... D'où venez-vous pour avoir pu vous procurer une armure comme celle-ci ? Elle n'est pas très commune.

J'esquisse un sourire. Pour l'heure, l'inconnu ne semble pas chercher vengeance. Je n'avais pas envie de me battre avec lui, surtout en cette période trouble où un ennemi bien plus grand pouvait surgir à tout moment. Cet homme ferait-il un compagnon d'arme décent ? Peut-être. Il avait l'air de savoir y faire avec les armes, comme le témoignait une sacré cicatrice sur son visage.

Aucun problème, l'ami. C'est une armure que j'ai moi-même forgé. Elle me ralentit beaucoup, mais elle m'offre une protection sans pareil. Et puis, l'hiver à BaldorHeim est assez rude, alors elle me tiens chaud, haha !

Je prends une gorgée de bière, avant d'ajouter.

Et puis... que serait un fier protecteur kazharien sans son armure ?

Ça ne me ressemble pas d'en dire autant, si vite. Je viens à peine de commencer à boire, aussi je met cet accès de loquacité sur le compte de l'angoisse continue dans laquelle je me mure depuis ma rencontre avec ces deux abyssaux.

Asseyez-vous si vous voulez, prenez donc une pinte ! Si vous le souhaitez - et que vous en avez les moyens - je pourrais vous forger quelque chose, un de ces quatre.

Une gorgée de bière en plus. Maintenant que je suis lancé, autant faire la conversation. Qui sait, j'ai peut-être face à moi un combattant d'exception. Et dans ces cas là, il vaudra mieux pour moi l'avoir de mon côté le jour où la "Calamité" arrivera...

L'individu esquissa un sourire à la suite de la question d'Orý :

Aucun problème, l'ami. C'est une armure que j'ai moi-même forgée. Elle me ralentit beaucoup, mais elle m'offre une protection sans pareil. Et puis, l'hiver à BaldorHeim est assez rude, alors elle me tiens chaud, haha !
Et puis... que serait un fier protecteur kazharien sans son armure ?

Le barbare lâcha un sourire face au hasard de tomber sur une personne parlant de Baldorheim ici.

- Et comment ! Je suis né là-bas, je sais ce que c'est ! Ça me fait plaisir de voir quelqu'un de Baldorheim ici, un Khazarien en plus.

*Ça explique donc l'armure...*

Asseyez-vous si vous voulez, prenez donc une pinte ! Si vous le souhaitez - et que vous en avez les moyens - je pourrais vous forger quelque chose, un de ces quatre.

Le barbare décida, après cette invitation, de prendre place sur la chaise d'en face, et fit signe à la serveuse de lui apporter une pinte de bière.

- Merci. Je suis aussi forgeron, mais au vu de ce que vous portez, beaucoup moins expérimenté !
Mais, qu'est-ce qu'un Khazarien fait si loin de Baldorheim ?

La serveuse arriva, posa la pinte sur la table. Orý en prit une gorgée avant de la remercier.

- J'ai longtemps eu envie de faire partie des Khazariens, mais je reste hésitant.

Il reprit une autre gorgée de sa bière, regardant l'homme devant lui, et ajouta :

- Désolé, je me suis même pas présenté. Orý, je suis de passage dans la région.

Il s'appelait donc Ory. Nom assez peu commun au demeurant, mais quelle importance. Lui aussi était originaire de la cité naine de BaldorHeim. Lui aussi était forgeron. Il envisageait également de rejoindre les Kazhariens, bien qu'il demeurait hésitant. Mais s'il y songeait, c'est qu'il devait être capable de se défendre un minimum.

Dragoholt Campbell, enchanté. Répondit-il. Pour ce qui est de l'expérience de forgeron, n'ayez crainte, je suis moi-même encore apprenti. Nombre de mes, des nos collègues sont capables de créer des pièces bien plus impressionnantes que ce que je porte actuellement !

Une autre gorgée de bière. C'est qu'elle était pas dégueulasse. En revanche, mon repas tardait à arriver, et mon estomac criait famine. Mais ma discussion avec le dénommé Ory me permettait de penser à autre chose.

Les Kazhariens sont une faction des plus nobles, à mon sens. Mais je ne suis pas ici pour faire du recrutement. Si vous souhaitez nous rejoindre, nous vous accueillerons à bras ouverts. Sinon, et bien... tant que vous ne devenez pas un ennemi, personne ne vous en tiendra rigueur.

Mon interlocuteur me confiait n'être que de passage dans la région. Se doutait-il de quoi que ce soit ? Probablement pas. Je devais le mettre au courant. Peut-être me prendrait-il pour un fou, mais je ne pouvais pas le laisser dans l'ignorance.

J'étais seulement de passage moi aussi. Jusqu'à ce que je sois pris à partie par deux abyssaux, annonçant l'arrivée imminente d'une force colossale nommée Calamité. Sans l'aide de formidables guerriers, je ne serais pas là à vous parler. Depuis, je scrute l'horizon, je guette les signes de son arrivée. Je ne sais pas si le monde court à sa perte, si cet ennemi peut être terrassé. Mais le combat qui se profile est prioritaire sur tous mes objectifs personnels. Bientôt, les peuples devront s'unir à nouveau pour combattre une menace commune. Et nous aurons besoin de tous les guerriers possibles.

Je marque une pause et fixe Ory dans les yeux.

Serez-vous de ceux qui se battent ? Ou de ceux qui se cachent ?

Dragoholt Campbell, enchanté.

Orý écouta le récit de cet homme, Dragoholt, il lui parla de sa modeste expérience de forgeron et des Khazariens, faction dont il faisait partie.

-nous vous accueillerons à bras ouverts.
- Ma situation est très compliquée... j'ai entendu parler de la milice, cette faction m'intéresse autant que les Khazariens.
-tant que vous ne devenez pas un ennemi, personne ne vous en tiendra rigueur.
- Loin de moi cette idée.

Orý appris par la suite que Dragoholt était, lui aussi, de passage dans la région, jusqu'à sa mésaventure avec deux abyssaux. Il confia au barbare qu'il guettait les signes de l'arrivée de la " Calamité "...

*Intéressant... Les peuples devront s'unir à nouveau ? Ça a l'air vraiment sérieux...*

-Serez-vous de ceux qui se battent ? Ou de ceux qui se cachent ?
- Ai-je l'air de faire partie de ceux qui se cachent, Dragoholt ? Si tous les peuples devront s'unir pour se battre, j'en suis !

L'histoire de Dragoholt concernant le retour d'une " Calamité " captivait Orý au plus haut point. Le barbare n'était pas du genre à se cacher, s'il devait se battre pour sauver les peuples aux côtés de guerriers, quitte à en mourir, qu'il en soit ainsi.

- Que savez vous de plus à propos de cette Calamité qui se rapproche ?...

Mon interlocuteur se retrouvait donc à hésiter entre Kazhariens et Miliciens. BaldorHeim ou Kastalinn. Il s'agissait de deux factions assez similaires, principalement chargées de défendre leurs cités respectives. Les Miliciens n'étaient pas des amis, ni des alliés, mais ils n'étaient pas non plus des ennemis. De toutes manières, Ory ne m'apparaissait pas comme une personne cherchant des noises aux Kazhariens. Après tout, c'était un Baldorheimois de naissance, même s'il ne désirait pas intégrer nos rangs, je le voyais mal chercher à nous détruire.

Il s'agit de votre choix, je n'ai pas à m'en mêler. Comme je l'ai dit, si vous choisissez les Kazhariens, tant mieux. Sinon, tant pis.

Par chance, il ne me prit pas pour un fou paranoïaque lorsque je me mis à évoquer la Calamité. Au contraire, une lueur s'alluma dans son regard. Il était intéressé. Il avait l'allure d'un guerrier, et ses paroles en avait le ton.

Vous n'avez guère l'air d'un couard en effet. Mais j'ai vu des hommes bien plus impressionnants que nous s'enfuir au moindre imprévu, alors je préfère m'en assurer. Toute présence alliée sur le champ de bataille est bonne à prendre.

Quand à cette Calamité, je n'en sais que trop peu, et c'est bien cela qui m'inquiète. De par son titre, je crains qu'elle ne partage la puissance de Fragor et d'Umbra, les deux précédentes Calamités qui se sont abattues sur ces terres. Mais quelles seront les spécificités de celle-ci ? Je n'en ai aucune idée. Tout ce que je sais, c'est que le salut de Dùralas passera par une alliance universelle.

Je marque une pause, sondant mes pensées et mes souvenirs, à la recherche d'indices supplémentaires. Aurais-je manqué quelque chose ? Une information cruciale se trouverait-elle juste sous mon nez ? Je me met à réfléchir à voix haute.

Quelque chose cloche... Fragor, puis Umbra, sont apparus d'eux-mêmes, sans prévenir. Là... ce sont deux abyssaux qui sont venus prêcher l'arrivée de la Calamité. Je ne veux pas m'avancer, mais... et si cette fois, un homme ou un groupe tirait les ficelles ? Et si cette fois, ce n'était pas du hasard ?

Je me rends compte que je suis en train de m'exprimer à voix haute. Je tourne alors vers Ory un regard inquiet. Et si cette fois, c'était encore pire ?

La conversation continua entre les deux hommes, la pinte d'Orý était presque vide. Les propos de Dragoholt à propos de cette Calamité laissaient présager une grande et dangereuse bataille, mais, seul le salut de Dùralas importait au barbare, c'est pourquoi il voulait y prendre part.

Dragoholt continua en expliquant à Orý qu'il n'avait que peu d'informations au sujet du danger qui se profilait. Le barbare le vit marquer une courte pause avant qu'il ne se demande si quelqu'un de beaucoup plus puissant ne tirait pas les ficelles dans l'ombre.

*Quel genre de personne pourrait contrôler une Calamité... Et pourquoi ?...*

L'homme en face d'Orý ne semblait pas lui parler directement à ce moment-là. Le barbare pencha la tête pour trouver les yeux de Dragoholt lorsque celui-ci se tourna vers lui pour le regarder droit dans les yeux.

-Mon ami, vous finirez bien par découvrir ce qui se cache derrière tout cela. En attendant, je suis prêt à livrer une bataille sans merci à vos côtés et aux côtés de tous les guerriers qui s'y joindront, pour au moins retarder l’inévitable.

Orý leva sa pinte et prit une longue gorgée jusqu'à ne plus laisser une seule goutte de bière dedans, puis la posa devant lui.

Perdu dans mes pensées, je tentais toujours de comprendre ce qui se tramait dans l'ombre. Je m'efforçais de décrypter chaque minuscule indice à ma disposition, sans plus vraiment faire attention à mon interlocuteur. Ce fut son regard déterminé qui me ramena à la réalité. Ses paroles trouvèrent écho en moi. Oui, cet homme se battrait jusqu'à la mort, ça ne faisait aucun doute. Malgré tout, je ne pus lui offrir qu'un mince sourire désabusé.

Votre concours dans la guerre qui s'annonce sera une plus-value pour tous les peuples de Dùralas. Malheureusement, j'ai peur de ne pas être le plus qualifié pour percer les mystères des Calamités. Il s'agit là de magie sombre, très sombre... Et c'est loin d'être mon domaine d'expertise.

En effet, je n'avais aucun lien avec la magie. Peut-être cette magicienne qui avait facilement vaincue un des abyssaux quelques jours plus tôt parviendrait-elle à récupérer de nouveaux indices ? Peut-être que Syeda, si elle avait encore été en vie, aurait su décrypter le mystère ? À nouveau, j'eus quelques mots à l'intention d'Ory.

Retarder l'inévitable ? J'espère sincèrement que rien dans la bataille qui s'annonce ne sera inévitable. Je ne sais pas grand-chose sur cette Calamité, mais je suis certain qu'elle ne cherchera que l'annihilation complète du monde tel que nous le connaissons. Si nous ne pouvons empêcher ça, alors nous serons sans aucun doute mené tomber sur le champ de bataille.

Suite à ces paroles pleines d'inquiétude, je finissais ma seconde pinte. Quelques secondes plus tard, la serveuse de la taverne m'apportait - enfin - le plat que j'avais commandé. C'est alors que la porte d'entrée s'ouvrit à la volée, laissant deux silhouettes filiformes, enveloppées de blanc, le visage masqué, apparaître dans l'ouverture.

Holà chers concitoyens ! Nous avons détecté une hérésie qui tente de se faire oublier au milieu des gens normaux ! Il est de notre devoir, en tant que Sincères-Rôdeurs, d'éliminer cette menace à la tranquillité de nos foyers ! Que l'hérésie se dénonce sur le champ !

Plaît-il ?

Cette irruption soudaine de représentant d'un groupe inconnu me laissait perplexe...

Le mystère à propos de l'origine de la Calamité restait présent. Pourquoi ? Où ? Quand ? Et comment son arrivée allait-elle se produire ? Nul ne semblait le savoir. Orý fit signe à la serveuse en lui montrant sa pinte vide. Dragoholt, devant lui, semblait se poser des tas de questions auxquels il ne pouvait pas répondre selon ses dires.

La serveuse apporta un plat à Dragoholt et retourna chercher la pinte que le barbare attendait. Elle revint, posa la pinte sur la table, souriant à Orý.

-Merci, je vais aussi...

La voix du barbare fut coupée par le discours de deux personnes ayant fait irruption dans la taverne.

Holà chers concitoyens ! Nous avons détecté une hérésie qui tente de se faire oublier au milieu des gens normaux ! Il est de notre devoir, en tant que Sincères-Rôdeurs, d'éliminer cette menace à la tranquillité de nos foyers ! Que l'hérésie se dénonce sur le champ !

*De quoi parlent-ils ?...*

Quoi que cela veuille dire, cela n'annonçait rien de bon. Une " hérésie " serait cachée entre ces murs ?...
Orý posa sa main sur le manche de sa hache, la tête remplie de questions.

*Mieux vaut être prêt à tout.*

Ils étaient trois. Tout de blanc vêtus, leurs visages masqués. À l'intérieur de la taverne, toute vie semblait s'être suspendue. Plus de musique, plus un mot, plus rien. Tous les regards étaient tournés vers les nouveaux arrivants. Certains clients se montraient même plus méfiant, lançant des œillades dans toutes les directions dans l'espoir de repérer "l'hérésie", la cible des Sincères-Rôdeurs.

Après quelques jours passés à Ishtar, j'avais un peu entendu parler de cette secte. Nul ne savait où se trouvait leur quartier général, mais les Sincères-Rôdeurs régnaient plus ou moins sur cette cité. Rien ne se passait sans qu'ils ne soient au courant, et j'avais également appris qu'il valait mieux ne pas rencontrer une patrouille de nuit. Leur symbole trônait un peu partout sur les murs de la ville portuaire.

À mes côtés, Ory semblait désorienté. La main sur sa hache, il semblait prêt à parer à toute éventualité. Ce réflexe de guerrier me rassura. Mais je me devais de l'éclairer sur la situation, pour éviter toute action regrettables. Ainsi, je me penchais légèrement vers mon interlocuteur, une main devant ma bouche pour éviter que le son de ma voix ne porte trop.

Les Sincères-Rôdeurs sont plus ou moins les chefs du coin. Pour eux, tout ce qui n'est pas humain est une hérésie. Ça inclut les peaux-vertes, les nagas, les lycanthropes... Vous m'avez compris.

L'hérésie recherchée ne s'était pas dénoncée, aussi les trois Sincères-Rôdeurs commençaient-ils à inspecter plus attentivement chaque client. Sans l'aide apparente d'une quelconque magie, ces individus semblaient capable de déterminer si oui ou non, untel était une hérésie selon leurs standards. À nouveau, je me penchais vers Ory.

Si jamais ils s'en prennent juste à un non-humain innocent, je me devrais d'intervenir. Vous me suivez ?

Une ambiance plus tendue s'était installée dans la taverne qui était encore, quelques minutes avant, très animée. Orý n'avait jamais entendu parler des Sincères-Rôdeurs, il ne connaissait pas leurs buts et encore moins la signification que ces derniers donnaient au mot " hérésie ". Dragoholt, voyant qu'Orý avait posé sa main sur sa hache se pencha vers lui et lui expliqua à voix basse qui étaient ces personnes et ce qu'ils cherchaient précisément.

Il se trouve que ce que les Sincères-Rôdeurs appelaient " hérésie " était les " non-humains ". Malheureusement, les lycanthropes faisaient, eux aussi, parti des hérésies traqués par ces hommes. Le barbare enleva la main posée sur sa hache pour la poser sur sa pinte.
Les Sincères-rôdeurs entamèrent une inspection des personnes assises dans la taverne. Dragoholt se pencha à nouveau vers Orý, lui tenant des paroles qui laissèrent présager d'un combat si les hommes s'en prenaient à un " non-humain innocent ", celui-ci lui demanda s'il l'aiderait au cas où les choses dégénéraient.

Bien sûr que je vous aiderais.

Le barbare prit une longue gorgée de bière avant de lancer un regard en direction des Sincères-Rôdeurs.

Un silence de mort régnait dans la taverne. Voyant que personne ne se dénonçait en tant que supposée hérésie, les Sincères-Rôdeurs avaient tout simplement entamés une inspection de chaque personne présente dans l'établissement. Bien qu'il devait savoir que c'était mauvais pour les affaires, le tavernier ne disait rien, sans doute effrayé par ces deux silhouettes drapées de blanc, semblables à des fantômes, qui avaient quasiment pouvoir de vie ou de mort sur les citoyens d'Ishtar. Les gens comme eux m'horripilaient...

Leurs inspections étaient assez courte, une dizaine de secondes à peine, et silencieuse. L'un des deux hommes se contentait de fixer un des clients dans les yeux, avant de se redresser et de marmonner quelque chose comme "c'est bon" ou "pas lui". Lorsqu'ils arrivèrent à notre table, ses yeux se plantèrent dans ceux d'Ory. Lorsqu'il se redressa, cependant, pas de "c'est bon", mais il dégaina une lame courte, tout en annonçant.

C'en est fini de toi, hérésie ! Tu ne viendras plus troubler la tranquillité de nos concitoyens !

Sans hésiter un instant, je bondissais de mon siège pour venir m'interposer. Je plantais un regard dur dans celui du Sincère-Rôdeur, tout en posant ma main droite sur la garde de mon épée.

Vous faîtes erreur. Je déclare d'un ton sans appel. Il n'y a rien d'hérétique dans cet individu. Seulement un brave guerrier qui ne demande qu'à boire en paix. Comme beaucoup d'autres ici.

Mon épaisse armure laissait l'homme en blanc hésitant à attaquer. Peut-être cherchait-il une faille pour me porter un coup décisif ? En attendant, son collège l'avait rejoint et avait également dégainé. Malheureusement, un affrontement semblait inévitable.

Bordel, moi et les tavernes... Pensais-je, en me remémorant ma dernière soirée à BaldorHeim...

L'inspection continuait, le silence pesant de la taverne était à la limite du supportable. Orý scrutait les sincères-rodeurs, passant chacune des personnes présente dans la taverne en revue. L'un d'eux se dirigea vers le barbare, celui-ci l'entendit arriver, prit une autre gorgé de bière avant de trouver les yeux de cet homme, semblable à un géant drapé de blanc, debout devant lui. Dégainant une lame, celui-ci cria.

C'en est fini de toi, hérésie ! Tu ne viendras plus troubler la tranquillité de nos concitoyens !

Avant qu'Orý ne puisse dire un mot, Dragoholt s'interposa entre les deux hommes. Le barbare, voyant la main de son compagnon posé sur la garde de son épée, ne put s'empêcher de se préparer à un combat qui semblait maintenant inévitable. Dragoholt tenta malgré tout de raisonner les deux sincères-rôdeurs, peine perdue selon Orý. Celui-ci se leva aussi, fixant l'un des hommes, droit dans les yeux, sa main posée sur sa hache prêt à dégainer si l'un d'eux tentait quelque chose.

Sans surprises, le Sincère-Rôdeur avait assez mal prit le fait que je m'interpose entre lui et la supposée hérésie qu'était Ory. Le statut quo était maintenu... pour l'instant. Je n'osais dégainer mon épée, espérant encore sauver la situation, convaincre ces individus que l'homme à ma table ne représentait un danger pour personne.

Protection d'hérétique à ce que je vois. Vous n'auriez pas du. Pour ce crime d'une gravité importante, je n'ai d'autre choix que de vous éliminer, vous et l'hérésie que vous tentez désespérément de protéger.

Mais enfin, vous voyez bien que c'est un humain comme un autre ! Comment pouvez-vous être sûr que vous ne faites pas erreur ?

Les Sincères-Rôdeur ne connaissent pas l'erreur. Notre rôle est de traquer les hérésies et de les éliminer séance tenante. Vous ne vous opposerez pas à nous, et à nos agissements qui sont pour le bien de tous.

Il n'y avait plus rien à dire. Plus aucune issue, autre que le combat. Je m'apprêtais à dégainer ma lame quand je reçus un violent coup de pied dans l'estomac. Protégé par mon armure, j'encaissais le choc sans broncher, mais je fut tout de même forcé à reculer. Se désintéressant de ma personne, les deux Sincères-Rôdeurs se retournèrent vers Ory...

[L'échec est réel...]

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'Attaque - Humain' :

Les deux sincères-rôdeurs ne semblaient pas vouloir entendre raison, malgré l'acharnement de Dragoholt. Le combat était maintenant inévitable. Orý, voyant la situation devenir de plus en plus tendue, décida de dégainer sa hache.

* Je pense que me transformer maintenant n'arrangerai en rien les choses... *

Un bruit sourd résonna dans la taverne. L'un des sincères-rôdeurs avait porté un coup à Dragoholt, forcé de reculer. Le barbare, hache à la main, regarda le sincère rôdeur le plus proche de lui dans les yeux.

- Vous êtes sûr de vouloir que ça se passe comme ça ?

Sans plus attendre, Orý leva sa hache et assena un coup en direction du sincère-rôdeur. Sa tunique blanche se déchira, laissant apparaître une plaie dans le bras de cet homme, regrettant sans doute son choix de s'en prendre à " l'hérésie " en face de lui. Le barbare se remis en position, attendant la réaction des deux hommes.

- C'est la mort qui vous attends au bout de ce combat.

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'Attaque - Thérian.' :

Jessie attaque à 85 x2 sur Dragoholt.
James attaque à 85 x2 sur Dragoholt.

Légèrement sonné par le coup de pied du Sincère-Rôdeur, j'avais assisté en spectateur à la rébellion d'Ory, qui d'un coup de hache bien placé, réussit à ouvrir une belle plaie dans le torse d'un de nos ennemis. Malheureusement, à deux contre un, les choses s'annonçaient mal pour lui. La hache n'était pas une arme réputée "défensive", et il était ardu d'effectuer des parades avec, même pour un guerrier aguerri. Or, en infériorité numérique, une ouverture aurait tôt fait d'apparaître, et nul doute que les chasseurs d'hérétiques s'en donneraient à cœur joie.

Fort de mon armure lourde, je ne craignais que peu leurs lames courtes et effilées. Aussi, je me replaçais entre mon allié et mes ennemis, tel le Protecteur que j'étais. J'encaissais alors une salve de coup sans broncher, tentant simplement d'offrir à Ory une ouverture pour frapper de nouveau...

[Oui je suis un boulet...]

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'Attaque - Humain' :

Le barbare, après avoir attaqué, vit Dragoholt se placer entre lui et les sincères-rôdeurs, voulant certainement le protéger pour qu'il puisse attaquer en sécurité. Malgré cela, Orý ne put attaquer aucun des sincères rôdeurs, son champ d'action était désormais trop réduit pour placer un coup de hache vers eux sans toucher son allié. Dragoholt encaissa des coups qui semblaient ne plus finir.

Le bruit de son armure laissait prédire que ces coups ne pourraient pas lui être fatal. Néanmoins il fallait répliquer, les deux sincères-rôdeurs étaient en train de reprendre l'avantage face à Dragoholt et Orý.

* Il faut en finir... A notre tour maintenant. *

[ A mon tour de rater ]

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'Attaque - Thérian.' :