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Le Monde de Dùralas


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 [Officiel]PlagenHust, Siège du Cauchemar

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MessageSujet: [Officiel]PlagenHust, Siège du Cauchemar   [Officiel]PlagenHust, Siège du Cauchemar EmptyVen 21 Aoû 2020 - 15:44
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Dernière édition par Le Livre le Ven 21 Aoû 2020 - 15:52, édité 7 fois
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MessageSujet: Re: [Officiel]PlagenHust, Siège du Cauchemar   [Officiel]PlagenHust, Siège du Cauchemar EmptyVen 21 Aoû 2020 - 15:45
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PlagenHust, Siège du Cauchemar

[Officiel]PlagenHust, Siège du Cauchemar 0c1d673f0ab2a5c2a59bd279fd6d48b5

La plus inquiétante des histoires est parvenue à mes oreilles ; l'activité des Amants croît de jour en jour, et s'il en faut croire les rumeurs, le culte se porte de nouveau bien.

L'histoire de ma famille, en dehors de sa dévotion pour notre Jarl et cité, a toujours été lié à celui de ces obscurs fanatiques ; et pour cause, notre arrière grand-mère, Helena Lame D'argent, à vaincu le premier Cavalier, Djura le Lancier à la Poudre de feu, lors d'une mission épique encore quelques fois narrée dans certaines Tavernes proches de la cité de Kastalinn. De là, la légende a vécu dans la famille et vivra encore jusqu'à ce que le clan Lame D'argent s'éteigne, mais petit à petit, comme dans toutes les histoires s'égarent quelques détails. Pas l'expertise et la noblesse du Haut-Vampire, ni la fureur sacrée qui habitait Helena ce jour là, mais le monde autour collapsait à chaque retranscription orale.
On ne sait pas ce que cherchaient les Amants lorsque autrefois, ils envahirent le sanctuaire de la Banquise aujourd'hui abandonné. Alors notre famille le protège encore et toujours au travers des siècles.

Ce fut donc avec stupeur que j'appris qu'ils se manifestaient de nouveau dans ces mêmes lieux. Des robes rouges et des nobles réunis en masse, dans une communion extatique transcendée dans l'or et le sang, ils allaient et venaient, performant leurs étranges cantiques dans ces lieux pieux. Je les ai chassés, mais ils ne tarderont pas à revenir, et mes hommes étaient pour certains dans une position critique. Nous demanderions des renforts, mais pour l'heure, en attendant les représailles, nous devions trouver ce qu'ils convoitaient tant. Je m'en fis sur l'heure un jurement.
J'emmenais avec moi mes deux plus proches compagnons, et guerriers de renom ; Laurent Lancelot et Salvadore Arcianti, tous deux excellant dans le maniement des lames.

Nous nous engageâmes donc tous ensembles dans l'ancien bâtiment, sans savoir ce que ce sol sacré recelait.
Pendant l'exploration nous tombâmes nez à nez avec une missive des plus inquiétante que je m'empressais de lire puis d'expédier par corbeau à la cité ;


Lettre retrouvée aux abords de la Banquise par Anne-Lise Lame d'Argent,

"Il ne faut jamais toucher au Sang. Ne jamais essayer de l'apprivoiser comme les étudiants de l'Académie l'ont fait. Comme ils ont pensé pouvoir guérir notre mal dans une quête de toute philanthropie, teintée de nobles sentiments, ils ont précipité notre ville dans une hérésie éternelle. Les Dieux ont déserté nos terres, regrettant les actions menées avec une ire inégalée et jetant sur notre sol leur lamentation maudite.

Les pleurs des Dieux vis à vis de notre peuple résonnent dans toutes les têtes, ici. Peut-être est-ce le Noirsang qui coule en nous qui à chaque battement de cœur pompe de bien noires idées à nos cerveaux ? Il faudrait disséquer pour comprendre, mais qui serait assez fou pour s'adonner à l'extase de la chaire durant la Nuit Rouge ? Mais ne serait-ce pas là le moment le plus opportun pour accomplir les plus horribles choses au nom de la salvation ?

Mes pensées s'égarent alors que mes yeux croisent l'astre lunaire, imposant, au dessus de notre Cathédrale Astrale, celle-là même où la naissance impure a eu lieu. Le halo de la Lune est rouge, infesté, depuis des jours... ou des années même, je ne puis me souvenir du temps qui passe à cause de cette nuit éternelle. Il est si délicatement morbide de constater qu'écrire une simple missive par ces temps relève du luxe mortel...
Les Bêtes pourraient me trouver, celles qui jadis étaient d'honorables vampires, de très hautes familles, sont désormais des monstres (à son sens le plus commun de "monstrum" a contrario des Ghoules dénuées d'intellect) avides de sang.

Ah, quelle découverte prodigieuse le Noirsang. Je n'ai pu en apprendre beaucoup à son sujet avant que la Nuit ne tombe sur nous, mais ce que j'en sais terrifierais les plus noirs des apôtres. Sa nature profonde semble divine et néanmoins corrompue, son essence est si putride et son but si obscur qu'il laisse présager l'entrée en jeux de forces bien supérieures à celles que le Monde ait pu connaitre. De nouvelles Calamités ?
Non... Les Calamités n'ont pas d'yeux... leurs cerveaux n'existent que succinctement. Des chiens parfaitement assemblés pour répandre le chaos ne peuvent être comparés à la Chose qui vit dans la Lune Rouge.

Ô telle est notre geôlière dorée, notre Reine. Elle se tient en permanence en équilibre entre le monde de l'Intangible et du Réel, transformant notre ville en pont pour ses sombres desseins. Sa robe, longue et resplendissante, rend fous ceux qui la contemplent, et il n'y a pas de pire maladie que la fièvre lunaire, celle qui démange votre peau et que vous grattez. Encore et encore jusqu'à ce que chaire respire ! Ah... je dois avouer être atteinte de ce maux... c'est si ignoble, tellement abjecte, pour ma lignée alpha que de se voir décimée par pareil fléau. Cette lettre sera teintée de mon sang, sans aucun doute, il perle constamment, il vit en moi, il... il veut sortir... rejoindre la Reine du Noirsang est son but et il me l'hurle sans cesse.
Mes yeux s'ouvrent petit à petit.

Je commence enfin à voir l'attrait des académiciens pour le Noirsang. Depuis le jour où du Lunarium sur la colline ils ont vu l'étoile tomber, leurs âmes ont été agitées par la curiosité dévorante qui hante chaque homme... ô l'attrait des lucioles pour le feu... PlagenHust, car tel est le nom de notre cité interdite, a mis la main sur la pierre venue du ciel.
La pierre qui avait des yeux.
Avec elle est née notre nouvelle Église. Nous avons adulé le monolithe qui nous accordait la force nouvelle ; la magie. Non pas comme la magie, maintenant, et à bien y repenser, c'était bien supérieur à la magie, c'était une sorte de pouvoir divin, une puissance colossale dont jouis d'ailleurs Sa Majesté Bazthory, Impératrice de la race des Vampires. La Reine à la couronne de Sang. Ô, elle est venue admirer la pierre, mais ne l'a pas aimée, et le sentiment fut partagé, la pierre portait des yeux de sang sur cette vampire dont les dons étaient d'ores et déjà bien au-dessus du commun des mortels lors de leur première rencontre.

Peut-être la Chose tombée du ciel a-t-elle compris qu'en ce monde certains hommes en chassaient d'autres pour assoir leur pouvoir et a-t-elle décidée d'en faire autant ?
Oui... Dame Bazthory a déclenché la chute de PlagenHust.

Car peu après, dans une nuit où chantaient les milliers d'étoiles pour sa Majesté la Lune, le premier démon a foulé les terres de Dùralas. Un démon qui venait des Astres lui aussi, et non des Enfers, et aux pouvoirs qui auraient glacé le sang des guerriers du Vulkar. Sa démarche était néanmoins séduisante et ses manières très convenables, et il était doté d'un sens de l'humour particulièrement singulier, ainsi il se fit ami des gens de PlagenHust, mais par dessus tout idole.
Notre idole aux yeux rouges.

Le premier Démon était ami de la pierre, et souvent il lui parlait avec l'élégance des amants et la foi des amoureux, ainsi faisait-il régner sa volonté sur Terre. Il guidait l'église et palabrait longuement avec les Académiciens.
Il enseigna aux Vampires comment tromper et charmer, séduire aussi. Les nuits du Démon étaient pourpres et non rouges, mais il obéissait à la Lune.

Puis vint le Noirsang. L'infecte substance souilla le sang des champs pour la première fois lorsqu'un guerrier défia en duel l'ami de la pierre, lorsque le démon tombé des étoiles nous montra son visage réel.
Ô mes yeux me brûlent depuis ce jour.
En son cœur s'enflammaient les étoiles mortes, et ses mots renvoyaient les chants de l'au-delà comme un requiem au crépuscule. Aucun esprit ne pouvait supporter de contempler pareilles visions, d'égaler la perfection des mondes inexistants et pourtant regardables en une confrontation des plus épiques. Leur combat dura des jours, des jours durant lesquels l'homme brandissait l'épée portée par des générations de rois au courage intouché. Et l'on cru que l'humanité aurait pu vaincre les Dieux. On pensa l'espace d'un instant que le guerrier vaincrait le servant de la pierre.
Mais les yeux allaient s'ouvrir sur la Vérité.

L'être des étoiles vivait dans un sac de peau. Il en sortit, une fois seulement, mais elle suffit à instiller à PlagenHust entier des années d'effroi.
Les yeux. Ses yeux. Injectés de Noirsang ils étaient, et chacun de ses mouvements, fruits d'une sauvagerie primitive et pure, vouait sa folle cadence à égorger son opposant. L'Homme n'affrontait pas un Dieu mais un Dévoreur. Oh oui, je puis vous garantir que l'on voyait les Terres qu'il avait engloutit, et que ses pouvoirs, issus du Noirsang, lui permettaient de créer autant de reflets distordus de la réalité que Sa Majesté des Illusions le voulait.

Des comètes plurent sur la ville.
Les Yeux du Seigneur versaient leur épaisse hémoglobine sur nos toits, et des gouttières ruisselaient les graines de la Lune Rouge sur le pavé d'où jaillissaient des enfants de la peur.
Le combat s'achevait par l'Homme écrasé par les confins des étoiles, défait par les savoirs ancestraux des Dévoreurs d'étoiles.

La maladie de la fièvre lunaire se répandit sur nous depuis ce moment. Ô miséricorde sur nos péchés, miséricorde pour PlagenHust qui a vénéré d'immondes souillures !
Ma peau me démange... le sang... le sang a besoin de couler.
La Lune Rouge perdurera, et je prie pour qu'elle ne se répande pas sur la terre entière. Je prie pour que jamais nos frères, même de race inférieure, ne connaissent pas l'horreur d'une nuit sans fin. Nos Dieux ont été dévorés par la pierre avec des yeux, protégez les votre ! Chérissez vos clémentes créations car PlagenHust est damnée pour son hérésie !

Au diable les Académiciens et leurs jeux dangereux ! En utilisant le sang des étoiles sur les hommes ils nous ont détourné de la lumière à jamais ! Les portes de l'Académie se sont closes suite aux souffrances et les églises ont brûlé, nos armés levaient les épées sur leur population et la nourriture manquait.
Alors... alors nos bouches ont gouté à la chaire.
Par besoin ! Par besoin ! Miséricorde sur les infidèles ! Malheur aux amants de la Lune !

Mes yeux sont ouverts.
Il me faut les soigner, mon épingle à cheveux fera l'affaire.
Ne nous venez pas en aide vous qui lisez ces lettres, car elles sont les dernières vérités d'une folle.

Mon esprit est englouti par la Reine du Noirsang, et en mes derniers sains souffles je vous interdit de nager dans les secrets que le temps à oublié. Notre malédiction ne peut sortir des murs de notre cité, les cadavres ont mieux fait d'être laissés seuls.
Nous ne vivons plus.
Car nos yeux sont ouverts."

En quelques jours j'analysais du mieux que je le pouvais ces mots, dans la mesure où j'étais dans un campement de fortune et sans accès à des archives. Mon enquête avançait donc petit à petit, au gré de mes échanges épistolaires.
Jusqu'au jour où je reçu une missive de la Garde Royale m'indiquant que leurs archives venait de déterrer un autre ouvrage concernant la Cité Interdite.

Il faudra attendre qu'ils le sortent des archives, toutefois. Me voilà bien arrangée, mais j'attendrais coûte que coûte.


Sceaux déverrouillés : 1/3. Plus que deux avant l'ouverture du coffre irisé.
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MessageSujet: Re: [Officiel]PlagenHust, Siège du Cauchemar   [Officiel]PlagenHust, Siège du Cauchemar EmptyVen 21 Aoû 2020 - 15:46
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L'Académie de Lakeval, Institut Damné

[Officiel]PlagenHust, Siège du Cauchemar 62d9fe7951c3e44430d55b382bb60de4

L'ouvrage de la Garde Royale me parvînt en fin d'après-midi, dans les jours qui ont suivi ma demande. L'efficacité de nos comparses royaux n'était pas usurpée, et je remerciais sur le champ quiconque s'occupasse des archives de cette faction.

Le manuscrit, porté par un corbeau de belle taille et non une corneille (il est dit dans la noblesse que l'on distingue la plèbe de la Bourgeoisie par leur capacité à distinguer ces oiseaux souvent confondus), était somme toute assez fin, quelques pages à peine, mais suffisait déjà à attiser ma curiosité.

J'avais spéculé depuis des jours sur plusieurs points de la lettre trouvée en le temple de la Banquise ; qu'étaient ces "Dieux Astraux" ? Cette "Pierre avec des yeux" ? Il est fait avéré que nul Dieu ne vient des étoiles, sauf peut-être Magnésie, et s'il faut considéré des entités d'un autre plan, alors elles n'ont rien à apporter à Dùralas par leur caractère étranger. Attention, je ne fais là qu'une constatation, une pure information factuelle et honnête intellectuellement, ne peut laisser présager qu'une soif de pouvoir de ces êtres des étoiles puisqu'ils n'ont pas d'intérêt autre en Dùralas là où nos Dieux veillent sur leurs créations.

Ainsi, je n'avais tiré qu'une conclusion assez sommaire et facile de ce manuscrit, mais je ne pouvais décemment traiter des termes aussi obscurs que ceux inscrits sur le papier de cette pauvre folle. Qu'était la "fièvre lunaire" ?
Qu'étaient les "yeux ouverts" ?

Ces deux choses semblaient liées d'après les dires de la femme. La fièvre lunaire avait été apportée par la Chose qui vivait dans la Lune rouge, et cette maladie, en plus de démangeaisons extrêmes, procurait l'ouverture des yeux de ceux qui la contractaient.
Que pouvons-nous déduire de cela sans spéculation aucune ? Si mes connaissances en médecine sont exactes, il semblerait que les symptômes décrits, démangeaisons, saignements, peuvent correspondre à des maux déjà avérés... Mais en présence d'une Académie en PlagenHust, n'auraient-ils pas eu connaissance de ce qui les frappait ?
Trop de questions se posaient à cet instant, et trop peu de réponses ne me parvenaient. J'ouvrais donc la missive des archives Stellaroises, et espérait trouver de quoi enrichir mon enquête.

Je ne fus pas déçue.



"Lettre d'Harold Paarl Luvekrat, profession inconnue, habitant présumé de PlagenHust, à un certain Père Wieldrich.

Bon Père,

Les Académiciens de Lakeval... une bien étrange institution si vous voulez mon avis, Père. Je ne dis pas que ces scolaires petits explorateurs sont un danger pour l'église, mais il va sans dire que depuis que le Directeur a accepté l'aide de ce Haut-Vampire venu de la Cour de Dame Bazthory, leurs méthodes ont quelque peu évolué.

J'ai séjourné en leur demeure, le gigantesque manoir trouvé aux abords de la ville, solidement séparé de celle-ci par un lac. (De là leur appellation de "Lakeval", du nom du hameau du Lac) L'ambiance y est très gaie, et le Directeur Laurent est un personnage fort charmant. Encore relativement jeune d'apparence, il est doté de connaissances séculaires et chaque discussion avec lui ouvre votre esprit un peu plus, si bien que je me surprends parfois à vouloir retourner à Lakeval. Mais là n'est pas la question, vous m'aviez demandé de savoir ce qui se tramait en l'Académie, et je vais vous le révéler.

Mais d'abord, permettez-moi de retranscrire les faits, car je ne sais si je puis parvenir à une déduction logique et ainsi serez-vous, mon Père, à même de tirer quelque conclusion qui vous plaise de ces lignes.

Au moment où ma plume caresse le papier de cette lettre, PlagenHust est frappé d'une maladie du sang de degré "pandémique" selon les théoriciens de Lakeval ; c'est à dire, une maladie qui affecte une grande partie de la population, mais pour eux, le fait qu'elle ait du mal à passer de Basse-PlagenHust (la demeure des ouvriers et paysans) à PlagenHust central (quartiers de l'église et noblesse) est très intéressant. Ils pensent que les symptômes de la maladie ; narcolepsie aigüe, fièvre, vomissements et hallucinations, sont en lien direct avec les lieux contaminés. En d'autre termes, le mal qui frappe nos champs est lié aux terres où il se développe.

J'ai déambulé dans le manoir, curieux de savoir comment ils étaient parvenus à pareille conclusion puisque je ne les ai jamais vus sortir des murs de l'Académie pour aller à Basse PlagenHust malgré mon séjour qui dure depuis des mois. (Quatre pour être précis, et la maladie a été déclarée il y a de cela deux lunes) Continuons donc l'énumération de faits. Fait deuxième ; l'Académie a aménagé ses étages inférieurs, où je n'ai la permission d'aller en dépit de mes nobles origines, en ce qui semble être un Centre de recherches. Bien que comme je l'ai dit, je ne puis y avoir accès, j'ai cependant mis la main sur la lettre de commandes de Sir Laurent pour l'endroit fraîchement bâti la voici ;

"100 fioles de verre,
25 lits,
25 seringues,
5 Erlenmeyers,
10 ballons à décantation,
1 kit de runes de Corrompus, hémomancie de niveau Maître,
1 Deckecleon (Demander à Sa Majesté Bazthory),
30 tables de dissection,
20 conteneurs en verre (très solide), format 2 x 4m,
2000 Litres d'eau du Lac de Lakeval, livrés dans les conteneurs,
1 Statuette (passer la prendre à PlagenHust, à l'endroit convenu)
100 bougies à encens,
10 foreuses technophiles (pour grandes excavations)

Ne lésinez point sur la qualité, les moyens nous sont infinis,
Laurent Vicar, Directeur de l'Académie et Maître-Magicien de l'empire Ghermannien."

Je me débat encore à essayer de comprendre ce que la moitié des choses voulues par Laurent peuvent apporter à des fins scientifiques (une statuette pour décorer ?), mais le tout m'apparaît comme assez banal, et pourtant l'eau du Lac en pareille quantité m'inquiète. N'était-elle pas déclarée toxique jusque là ? Enfin, je pense qu'ils essayent de l'assainir, c'est la seule chose qui me traverse l'esprit.
Mais alors il reste les tables de dissection, le Deck, et les runes qui ne collent pas à pareille pratique.

En tout cas, les nouvelles installions académiques sont tenues aussi secrètes que leurs ouvrages. Personne ne me parle de ce qu'il se passe en bas, mais parfois, quand en sort le nouveau Mage de l'Empire arrivé ici, un certain Loch Legris, (un nom que je trouve très drôle à prononcer) il semble y avoir quelque expression dérangeante sur ses traits.
Loch est un personnage qui se tient en permanence aux côtés de Laurent, avec qui il forme un galant duo d'une excellence scientifique sans précédent, permettez-moi de l'affirmer, les ayant vu discourir au Lunarium à l'ensemble des élèves sur "Les Dangers des Arcanes dans la société moderne". Leurs esprits sont brillants, et leur vie si longue qu'il n'y a nulle chose qu'ils semblent ignorer, pourtant... il semblerait qu'ils aient découvert quelque chose.
Personne ne me dit rien, bien entendu, mais il est si facile de voir sur les traits d'un élève la satisfaction d'un travail bien fait, et celui-ci quelle que soit sa nature, a été réalisé avec la précision et la maîtrise d'un orfèvre.

En tout cas, nul besoin de forcer et de ruiner ma couverture en insistant sur ce qui se trame au Laboratoire des étages inférieurs, je vous livre donc mes faits, et continue ma lettre sur un sujet tout aussi intéressant ; le Lunarium.

Situé sur les berges du Lac se tient ce bâtiment d'"astronomie", une science tout à fait novatrice qui consiste en l'observation des étoiles par le biais d'un cristal géant relié à un systèmes de lunettes grossissantes. En effet, lorsque vous posez vos yeux sur le toit du Lunarium, entièrement recouvert du verre spécial, ce dernier amplifie alors votre regard, décuple votre vision, et vous vous retrouvez dès lors perdu dans l'espace ! "Le Cosmos" comme m'a dit Loch.
Le Cosmos est ce qui nous entour, une sorte d'infini. Je ne puis saisir avec justesse l'étendu de ce terme, mais Legris en est fasciné. Pour le citer, et ce sans difficultés tant les mots m'ont soufflé, voici ses dires alors qu'il se tenait en observation béate face au "Cosmos" ;

"Il y a fort à parier que nous ne soyons que de simples fourmis dans un labyrinthe bien trop grand pour être envisagé, si envisagé il peut être cela dit. Regardez ! Comme les astres brillent en cette nuit... je théorise en ce moment la possibilité que ces brillances soient un reflet sempiternel de ce qui a été... la lumière, comme démontré par les magiciens de cette école, voyageant bien plus vite que la gravité elle-même... oh mais, vous ne devez pas saisir. Sans offense, vous êtes un homme de lettres, et j'ai le plus grand respect pour vous et en conséquent, permettez-moi de reformuler. Je postule que ce qui est au-dessus de nous n'est qu'une illusion, un reflet des choses qui meurent Là-Haut, et que ce qui s'y trame réellement nous est inconnu et ne pourra être perçu que dans des siècles. Permettez-moi également d'appuyer mes dires par les récentes découvertes de l'Académie. Mon éthique professionnelle, et les accords avec mon bien adoré Vicar, m'interdissent de discourir sur ces événements, mais en somme ils résultent en de brillantes excavations menées sous le grand Lac. Là où tombent les étoiles..."

Je ne saurais dire ce qui m'a le plus percuté dans les mots du Haut-Magicien pour que je puisse me remémorer ses paroles avec autant de clarté. Peut-être était-ce qu'en le regardant parler, je le voyais perdu dans l'immensité noire du ciel étoilé, quelque fois traversé par des étoiles filantes, ou alors était-ce son ton passionné et sa diction élégante ? Quoi que ce fut, je garde encore aujourd'hui, au moment de vous rédiger ce rapport, Mon Père, la plus haute admiration pour Loch Legris.
Toutefois, en retranscrivant ses paroles beaucoup de questions me viennent naturellement. Les excavations menées sous le Lac, le temps qu'il prétend illusoire, les découvertes... Tout est bien flou à mes yeux mais sans doute pour les vôtres il en ira différemment.

J'ai également questionné Legris lors de cette épisode a propos du remède au "Mal des Champs", suite à quoi il m'expliqua longuement les avancés dans le traitement, et comme quoi bientôt ils vous enverraient, à vous, Haut Représentant d'Adam en nos terres, des antidotes à l'étrange fléau.

"Cosmiquement" votre, Mon Père et dans la hâte de repartager quelque sang en votre compagnie,

H.P. Luvekrat"



Je prenais une pause suite à la lecture de pareil manuscrit.

Les évènements narrés sont de l'ordre chronologique antérieure aux choses décrites par la Noble Folle dans sa lettre. Mais combien de temps séparaient les deux ? Quoi qu'il en soit, j'avais obtenu une réponse partiel à mes interrogations sur la maladie ; l'Académie et les Champs semblaient déjà traiter avec la Fièvre Lunaire, alors dans ce qui semblait être un stade embryonnaire, sans les effets mortels dépeints par la précédente rédactrice. Une mutation possible ?
Quel immense bourbier semblait être PlagenHust.

Dans l'ensemble, je n'étais pas certaine de vouloir poursuivre ma lecture. Il y avait quelque chose de terrifiant dans tout cela... et bien que je ne puisse distinguer les ombres de ce qu'il se tramait dans cette ville, mon esprit s'adonnait à des pensées bien curieuses dont je me serais volontiers passée.

Ce fut accompagnée d'une coupe de vin que je prenais la deuxième lettre.



"Lettre d'Harold Paarl Luvekrat au même destinataire, le Père Wieldrich.

Père,

Avec tout le respect que je vous dois, qu'avez-vous fait ?! Les exactions de l'église ne peuvent demeurer impunies ! Sans réponse de votre part, je me dois de vous rappeler que j’œuvre avant tout pour Notre Impératrice, et non pour votre Sainteté. Il y a plusieurs points vis à vis desquels je me dois d'exprimer mon plus ferme désaccord avant de poursuivre ce rapport dont une copie sera transmise à Sa Majesté Bazthory :

Premièrement, fermer les portes de PlagenHust aux paysans est un acte hérétique, voire punissable de mise à mort. Que faîtes-vous de vos serments, de vos allégeances aux valeurs d'Adam, premier et Saint Père de tout vampire ?! Ces paysans, avant d'être des Bêta étaient des ouvriers et des personnes de fois que vous condamnez à une mort certaine ! Je suis bien conscient de la délicate tâche qui vous incombe, c'est à dire d'éradiquer une maladie dont vous n'avez que de maigres connaissances et dont la prolifération est abominable, mais tout de même ! En dépit de l'accroissement et des multiplications des symptômes en une diabolique mutation, il n'est EN RIEN votre responsabilité de veiller sur la ville ! Ce devoir revient aux forces militaire de PlagenHust, dirigé par Le Condottiere Maria Rouge, et non à vous, Père Wilhelm Wieldrich.

Les Académiciens ont peut-être échoué dans la mise au point du sérum, voire aggravé la situation, en toute honnêteté intellectuelle, mais ils redoublent chaque jour d'efforts afin de mettre au point une nouvelle version des ampoules qui vont été livrées dans une noble intention. Sachez cependant que ce qui se passe ici n'est pas non plus exempt de reproches, à commencer par l'isolement de Legris et Vicar dans le Lunarium duquel ils ne sortent presque jamais. (Je soupçonne, d'après quelques déambulations auditives, l'existence d'un tunnel reliant le Lunarium au Laboratoire des étages inférieurs, il se peut donc que les deux dirigeants naviguent sans être vus entre les bâtiments) Cette disparition, datant d'il y a quelques semaines suite à la chute de cette mystérieuse pierre que je n'ai toujours pas vue, fait planer un vent froid et austère sur les couloirs de l'Institut. On parle de sombres choses, de curieuses expériences, et plusieurs étudiants de première année qui n'ont pas non plus accès aux étages inférieurs, relatent avoir aperçu de bien singulières formes errer dans les jardins du Lunarium, désormais scellé et gardé par de redoutables Armagiciens mercenaires.

L'académicien en question affirme avoir aperçu un petit humanoïde, pâle et à la silhouette luisante, tendre les bras en direction de la Lune en un rituel étrange. Il a longtemps érigé ses bras, tandis que le guetteur d'un jour se tenait dans les ombres de la nuit, puis s'est mis à marcher en direction des eaux du Lac sans jamais cesser de regarder la Lune, alors dans son cycle plein.
Une fois parvenu aux berges de l'étendu d'eau, l'être apparu clairement au jeune vampire ; c'était une abomination d'une beauté très singulière. Son crâne était démesuré, telle une excroissance de type encéphale mais à une apogée totale, et ses membres, longs et fins, rendaient son petit corps maigrelet encore plus ridicule.
En soi, la créature n'était pas "abominable", mais plutôt... a-t-il dit et je cite ; "étranger". Il lui semblait que la chose en question agissait en toute conscience d'âme, et se livrait à une routine de sacerdote qui pouvait être comparée à celle de nos religieux. Je ne fais que citer, loin de moi l'idée de vous associer à pareille description.

Que se passe-t-il dans ce Lunarium ?! Je ne crois pas l'élève fou, comme le décrivent certains professeurs et chercheurs, pas l'espace d'un instant son attitude ou regard n'a laissé perler l'ombre d'un mensonge. Et pourtant, son récit est invraisemblable.

Lorsque je lui ai demandé ce qui est arrivé ensuite, il m'avoua avec une gêne à peine dissimulée avoir oublié. Tout simplement. Il s'était réveillé dans son lit, trempé et fiévreux.
Depuis, il semble être un brin absent, et il est vrai que quelques fois, alors que je l'observe au loin (surtout le soir) je peux admirer son faciès se teinter d'un livide tissu et ses iris se dilatent alors qu'il lève les yeux sur la Lune.

J'ai bien sur cherché à contacter d'urgence Sir Laurent Vicar et/ou Legris en inventant toutes les excuses dans le spectre du possible et du crédible, mais à chaque fois les Armagiciens me toisent d'un regard étrange en m'expliquant que les ordres sont les ordres.
Je demande donc une permission d'autorité supérieure (un sceau royal, ou un laisser-passer) afin de pouvoir avoir le fin mot sur cette histoire, je n'ai pas signé pour être au cœur d'une intrigue qui semble dépasser le domaine de mes connaissances, et je dois avouer craindre pour ma personne.

Dans les jours qui suivent aura lieu la Profession de foi à la Tour Astrale à laquelle les Académiciens se préparent (pour ceux qui ne sont pas enfermés au Lunarium et dans les bas-étages, bien entendu) et je pourrais alors vous rencontrer, Mon Père, afin que nous résolvions certaines affaires qui ne peuvent décemment être repoussées.

En ce qui concerne le cailloux tombé dans le lac, il y a de cela quatre nuits, j'ai pu par chance, alors que je marchais avec un étudiant avec qui je dissertais métaphysique, admirer l'évènement. Alors que la nuit, silencieuse et presque poétique, ne déversait sur le monde un pâle rayon lunaire, un éclair a alors déchiré le ciel. (L'avez-vous vu ?)
Des étoiles se sont mises à briller si intensément que l'on aurait pu croire à la fin des temps alors que le vent hurlait de lourdes menaces à toute oreille intrusive ! Et de la Lune, de cette belle et élégante courbe céleste, a été projeté un rayon.
Dans ce rayon se trouvait la Pierre, j'en suis certain. Toutefois, malgré ma relative proximité au Lac, je n'ai eu qu'un vague instant de contemplation de l'objet en lui-même tant la mise en scène baroque m'a distrait. Mais ne perdant pas le nord, je fonçais en sa direction, ignorant les inquiétudes de mon ami, et voyait sa chute lente, quasi divine, dans une queue blanche et lactée.

Ô sa forme était majestueuse et grandiose ; une boule légèrement ovale, parsemée de trous fut tout ce que je pus voir avant que l'on ne me rattrape.
A y repenser, je suis heureux de ne pas avoir été jusqu'à nager pour me saisir de la chose.

Lorsqu'elle tomba dans l'eau du Lac, il y eut une détonation d'une telle fureur que même à plusieurs mètres de distances, nous fûmes projetés au sol et éclaboussés de vagues d'assez belle taille. Ensuite, et avec une fascination toujours entière, je restais jusqu'à ce que les Mercenaires ne fassent leur première apparition et m'emmène à l'infirmerie pour me faire observer suite à ce curieux épisode.
J'eus le temps d'entendre la voix de Vicar dans la nuit. Il riait je crois, à moins que ce ne fut de vifs sanglots qui me parvinrent... et pire encore, je crois avoir capté le mot "échec" dans ce qu'il avança à ses chercheurs d'ores et déjà en scaphandres et barques.

Le reste fut hors de ma portée d'observation, mais le lendemain, alors que j'allais en fin d'après-midi sur les berges du Lac, je constata avec stupeur qu'aucun arbre ou buisson ne présentait de dégâts visibles. Encore une fois, c'est inconcevable étant donnée la puissance de la chute de la pierre. Encore un détail à expliquer...
Ma tête me renvoi des maux atroces depuis quelques nuits, ceci dit... je crains que la projection ne me fut douloureuse.

La Pierre vous sera livrée si j'ai bien compris, lors de la Profession de foi ? Pourrais-je l'examiner ?

L'expression de mes sincères respects, et en l'attente de vous retrouver
H.P. Luvekrat."


Je buvais une nouvelle rasade et tournait avec un léger tremblement la lettre, pour en découvrir la dernière reliure ; un morceau de parchemin raturé et à l'écriture si différente qu'il ne me fut difficile à croire qu'il s'agissait du même auteur. Et pourtant...
N'arrivant à réfléchir, je bondissait sur la suite sans me préoccuper du reste, en me servant un énième verre.



"Dernière lettre au Père Wieldrich par Harold Paarl Luvekrat,

Traître. Traître, enfant de catin ! Vous saviez ! Vous saviez tout ! Vous et cette damnée de Barzthory !

Quel idiot je fais ! Si ignorant, si aveuglé par une lueur dont j'étais bien trop proche tout ce temps ! Tout fait sens ! JE VOIS TOUT !
MES YEUX SONT OUVERTS !

Vous qui lisez ces lignes, sombre chien ayant bu le Sang qui n'était pas celui d'Adam, vous condamnez toute votre pitoyable culte dans ce geste ! Toutes vos maisons brûlerons, tous vos hommes se changeront en monstres ! Ô comme le prix à payer pour la quête de pouvoir est grand, n'est-il pas ?! N'EST-IL PAS ?!
Autant de points que je n'arrivais pas à relier... et pourtant... c'est si simplement incohérent que s'en devient limpide ! Par le Lac et l'Académie, je vous maudis tous ! Vicar, Legris, Barzthory et surtout vous Wieldrich vous goûterez à votre propre remède tandis que mes yeux se teinteront du doux rouge de la vengeance !

Mais suis-je impoli ! Voici mon rapport au rejeton bâtard que vous êtes ;
Je suis entré dans le Lunarium balayé par le courroux des faux Dieux, il y avait là-bas une plantation de fleurs lunaires, vous savez, ce sont comme des tournesols, sauf qu'ils se tournent en direction de la lune ! Elles ont une couleur si... Sanguine... si... extatiquement palpables ! AHAHAHAHAH ! Le miroir déformant du plafond, donnant sur l'univers et le "Cosmos" m'enivrait de ses visions prophétiques dans un mélodrame curieusement alléchant de déception et de destruction totale. Je voyais les émissaires de la Lune arriver.

Ils viennent, Père Vers, Ils viennent pour vous ! Et pour les Académiciens ayant joué avec le feu de Prométhée jusqu'à endosser le rôle du voleur de feu lui-même ! Et pour les habitants passifs de cette ville ! Et pour les pécheurs ! Et pour TOUT LE MONDE !
La grande étendue astrale m'a montré ce qui allait vous arriver ! Ô la terrible chute d'une cité prospère est l'un des fruits les plus juteux qu'il m'a été interdit de manger ! Ô les pierres pleuvront sur vos têtes dans lesquelles naîtront les Yeux !
C'est Lui qui me l'a dit, celui-là même qui est amoureux de Notre véritable Reine ! La Reine du Noirsang vis, et elle a terriblement faim !

Alors priez, mettez-vous à genoux et sucez le savoir des Astres car dans l'ouverture de vos yeux réside la seule solution à votre inextricable condition. Sucez le Sang que vous avez engendré, donnant à Adam un prétexte de déchaîner l'univers entier sur votre sort ! VOUS ÊTES COUPABLES DE TOUT CECI !
Ah, comme le Maux des Champs était une terminologie de tout humour pour désigner ce que vous connaissiez depuis... depuis... depuis l'aube de la Lune n'est-il pas ?

Vous ne me trompez plus, car mes yeux sont ouverts.

Maintenant et à tout jamais, je suis un fils de la Lune. Maintenant et à tout jamais, je suis un fils de la Lune. Maintenant et à tout jamais, je suis un fils de la Lune. Maintenant et à tout jamais, je suis un fils de la Lune. Maintenant et à tout jamais, je suis...
Je deviendrais...
La Lune !

H.P Lunekrat"


Alors que je terminais de lire ces missives, je devenais blême, et l'alcool n'aidait pas à ma surprise. Les temps se rejoignaient finalement et concordaient en cette fin de lettre, mais rien de tout ceci ne faisait sens.

Il me fallait envoyer au plus vite une copie de ces documents à Kastalinn, et à Stellarae. Il fallait que d'autres ne se penchent sur l'affaire, et qui sait, peut-être aurais-je droit à un témoignage ? Après tout, si ces écrits arrivent à se retrouver de nos jours, il n'était pas impossible que quelques habitants de PlagenHust ne vivent encore ? Le problème de ces ouvrages étant qu'il me demeurait impossible de savoir à quelle étendue s'appliquaient la maladie lunaire, il se pouvait très bien que personne ne me réponde, où que de fumeux charlatans ne soient ma seule découverte, mais je sens que quelques déductions peuvent s'obtenir de ces lignes, en croisant les lettres de la Folle et de Lu(n)vekrat.
Mais je suis bien trop atterrée, et le vin n'aidant pas, je préfère aller me reposer après ces lectures morbides plutôt que de méditer fatiguée. Après tout, il était dangereux de supputer, mais encore plus de ne point reposer son esprit. Je n'ai pas envie que mes yeux ne s'ouvrent.


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MessageSujet: Re: [Officiel]PlagenHust, Siège du Cauchemar   [Officiel]PlagenHust, Siège du Cauchemar EmptyVen 21 Aoû 2020 - 15:47
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L’Église d'Adam ; Sacerdotes de l'Ordre

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Il était certain que mes précédentes lectures avaient été globalement satisfaisantes. J'arrivais désormais à discerner les contours d'une intrigue plus sombre que celles auxquelles j'avais été confrontées jusqu'ici, sans pour autant réussir à combler tous les vides, cela va de soi. L'Académie de Lakeval avait joué un rôle primordial dans le déroulement des choses qui s'étaient passées à PlagenHust ; ils avaient découvert la Pierre, et avaient essayé de l'utiliser (comment ? par quels moyens ?) pour soigner le mal qui rongeait Basse-PlagenHust. Mais quelque part, dans le processus de guérison, quelque chose avait été si mal calculé que le résultat fut l'aggravation de la condition des pauvres vampires infectés. Je ne sais nullement si c'est en lien direct avec la Fièvre Lunaire si souvent mentionnée, mais c'est déjà un début.
Laurent Vicar, le responsable de l'Académie et Loch Legris, ce "Haut-Magicien de la Cour", avaient tous deux été au plus proche de la pierre... et pourtant, il ne me semble pas qu'ils furent frappés de folie.

Comme tous ces débuts de réponses menaient à d'autres questions, je décidais d'attendre que l'on réponde à mes missives, dans une hâte douloureuse, tant ce sujet commençait à me fasciner. Je me prenais parfois à contempler la Lune par les soirs de printemps, au milieu de quelque paysage champêtre, il me semblait que l'Astre était si reposant. Le clair de lune avait quelque chose de propice à la réflexion, d'apaisant pour l'âme et de beau pour les yeux. Comment un simple morceau de cailloux dans le ciel pouvait déchaîner pareille fureur dans une ville ?
C'était scientifiquement impossible, me garantissaient les Mages que je contactais. Beaucoup me répondaient avec une certaine condescendance, me disant qu'une personne de ma noblesse gagnerait plus à traiter des affaires comme la Congrégation plutôt que de chasser des chimères.

Mais ce n'en étaient pas. Plus, du moins... j'avais appris que trop de coïncidences ne pouvaient être le fruit du hasard, et ces deux récits donnaient une perspective globale bien trop précise pour laisser place au fantastique.
Pour sûr, les deux narrateurs avaient été frappés de folie, mais même ça, souvent survenu à la fin de leurs écrits, les liaient.

Une ville plongée dans un Cauchemar éternel, voilà ce qu'était PlagenHust, où que soit cette terre.

La réponse à mes demandes vînt d'une lettre anonyme, portant les initiales de "W.W.", s'identifiant comme un noble BaldorHeimien qui gagnait plus à rester dans l'ombre, à l'abri de l'influence des Amants que de se dévoiler. Il me sommait de me rendre à la limite de la banquise, là où le chemin entre Kastalinn et notre campement se rejoignait en un pont au-dessus d'un lac gelé.

Ce que je fis, sans savoir vraiment à quoi m'attendre mais je me rendais seule, comme convenu, à l'endroit.

Là-bas, en plus du froid à peine chassé par mon manteau en peau de Loup géant, s'élevaient d'étranges voix en un chant morbide. Au début je ne vis absolument personne, mais lorsque l'air sembla stagner à un point au loin, je compris être face à une illusion de camouflage, et, derrière cette dernière, se tenaient des Amants disposés en cercle qui priaient.
J'empoignais ma lame par le pommeau, et m'apprêtait à interrompre la cérémonie, lorsqu'un bras me retînt.

Un vieil homme, dont les haillons en tissu usé devaient laisser au vent glacial tout l'extase de charcuter sa pauvre chaire. Il ressemblait exactement à la définition d'un ermite, et je le regardais avec curiosité, avant de comprendre que ce devait mon contact au vu du doigt qu'il posait sur ses lèvres en signe de silence. Je remarquais alors qu'il portait deux monocles aux verres teintés, si bien que je ne pouvais distinguer ses yeux.
En érigeant un bras il leva une barrière autour de nous, et de là, nous fûmes au chaud, à l'abri des hurlements du blizzard et il engagea discussion.


"- Pardonnez, ma Dame, de cette demande étrange, mais il fallait que vous voyiez ceci. Eux... les vestiges de l'Ancienne église d'Adam... Aaah, comme beaucoup avant eux, et encore d'autres avant les beaucoup, ils cherchent à s'ouvrir les yeux ! Pauvres enfants...
- Les yeux ? Parlez-moi de ce qui s'est passé à PlagenHust, je vous prie.
- Pourquoi tarder s'il est déjà trop tard ? Mais soit... ouvrez les oreilles, ma Chère, et fermez les yeux, car la Lune ne peut parler... pas encore."

Puis il débuta son récit, et je l'écoutais, captive de son ton si sage et usé ;

"Tout commença, comme toujours, dans les tréfonds de l’Église d'Adam. En admirant le calme et la passivité de la plupart des cultes Dùralassiens, j'en viens à comprendre la loi de réciprocité qui voue toute force à contrebalancer son contraire ; et pour cause, soyez-en assurée... les Prêtres de l'ordre d'Adam étaient les plus féroces des Hauts-Vampires.

Ils étaient fous de sang ! Tout ce qui touchait de près ou de loin à ce qui coule dans les veines de notre race les fascinait, il en va de la raison même de la fondation de l’Église. "Dans le sang de l'Originel nous prospérons et maudits soient ceux qui le souillent, bénis sont ceux qui en prennent soin". Tout passe par le sang dans notre race, ma Douce fille. Saviez-vous que le terme "Haut-Vampire" désigne non pas un Alpha comme le pensent la plupart des gens, mais un vampire qui est dit descendant d'Adam ? Et la différence est très importante, car si votre sang est pur alors votre puissance ira de paire avec celui-ci. Souvent, on peut déterminer le destin d'un frère dès sa naissance, et s'il n'est pas né dans une hémoglobine convenable, alors il a mieux à faire dans les champs, près des porcs. C'est cruel, et même si certains Alphas sont aussi doués que des portes en réflexion, leur sang les hisse aux plus beaux rangs.

Mais les Hauts-Vampires...
Ô comme leur sang chante. Ô comme leurs traits sont exquis ! Ils incarnent notre perfection la plus séduisante, l'extase du Sang du Premier dans une enveloppe sans défaut aucun... et s'ils en ont... on s'assurait alors qu'ils disparaissaient.
Comment ? Mais je viens de vous le dire... Certains moins-que-rien servent mieux en sacrifice à une noble cause qu'à une rude existence.
On tuait pour rendre les Hauts-Vampires meilleurs.
Dissections, transplantations, distillations, incisions, hémomancie, rien n'allait jamais assez loin pour l’Église ! Par pitié, ne nous jugez point, car nous pensions (et certains pensent encore) que c'est là la voie de notre Dieu. Peut-être est-ce vrai d'ailleurs, mais personne ne conteste l'autorité des Hauts-Vampires sur le reste, soient-ils Alphas ou paysans.

On mourrait pour les Fils d'Adam dans la joie et le bonheur de faire la différence, et l’Église excellait dans les moyens coercitifs. PlagenHust était d'une délicate beauté, de part sa localisation au milieu de belles vignes d'un raisin noir et de son port, et son architecture héritée de l'Empire et modelée par les architectes d'exception de l'Académie garantissaient un flot constant de pèlerins. Mais que dis-je ? Tout vampire est pèlerin par son sang.
Nous venons tous d'Adam, mais certains plus que d'autres... ahahah.

Le raffinement du sang a commencé bien avant toutes les histoires que vous avez pu entendre au sujet de PlagenHust. Dans la Tour Astrale, érigée selon les légendes le jour où les premières étoiles ont brillé, des cris purs retentissaient lors des cérémonies, et comme coulaient les notes cristallines le sang innocent venait laver les impuretés de ceux qui méritaient naturellement la rédemption.
C'était un spectacle sauvage, certainement, mais... beau.
Avez-vous déjà vu une femme nue se faire asperger de sang ? Se baigner, telle une glorieuse Nymphe, dans un bassin d'un rouge immaculé ? Ô Adam aurait été fier.

Pour ainsi dire le Clergé dirigeait la société avec une autorité égale ou supérieure à celle de Notre Impératrice. Les vampires obéissaient docilement, même les plus fiers, aux Hauts-Vampires de l'Ordre et à PlagenHust, on enfermait même les cadavres de nos fils morts dans des cercueils afin que l'église ne vienne récupérer le corps pour s'occuper des sacrements.
Ô le vil mensonge.
Jamais aucun fils n'a connu de repos car dans l'ombre de nos chapelles gisait déjà, et ce avant la chute des étoiles, une monstruosité sans nom sous l'égide du Père Wieldrich. Les sacrifices, le sang versé, tout convergeait par d'élaborés égouts au fond de la Tour Astrale... ahahah...

Tous les vampires qui ne datent pas des périodes ancestrales pensent que notre religion est basée sur un modèle de vertu... ô s'ils découvraient la réalité... que les Dieux nous pardonnent, mais les Vampires Ghermaniens ne sont qu'impostures. De très belles impostures, meilleures que les vampires d'ici... mais à quel prix ? Le Sang ! Le Sang est la seule voie ! Ahahah !
Nous officions pour l'élévation du corps par les traitements anatomiques par voie organique, tout est après tout lié ; l'Académie et l'Eglise sont les réels Amants de cette intrigue, et en secret, ils étaient manipulés d'une main de maître par la Cour Impériale.
Vous ne pourriez comprendre, mais notre race est certainement la plus diabolique de toutes. Notre longévité nous permet d'atteindre la connaissance, mais notre appétit et la peur nous forcent à agir par de biens retords mécanismes, et en conséquence, nos jeux de Cour impliquent des récompenses à la hauteur de leurs mises... mais si vous perdez... ahahah..

Dîtes-moi, pensez-vous réellement qu'un contrôle des foules passe par l'abrogation des lois au profit d'un manque total de libertés ? Non, hein ? C'est si idiot à écrire que ça ne l'est en pratique, tôt ou tard les hommes se rebellent.
Mais alors... comment manipuler sans agir ? Les théoriciens Machiavéliques de notre cité savaient ; il suffisait de distordre les barrières de la culpabilité et des responsabilités. En accordant aux vampires un système de castes basé sur la pureté indéniable du sang, reconnaissable à son odeur si particulière, nous formions des êtres prêts à se soumettre à d'autres et ce, en inscrivant l'obéissance dans les préceptes naturels de la vie. Les faibles étaient dits faibles par nature, et aveuglés par la culpabilité inhérente à leur naissance, ils ne voyaient pas l'abominable mensonge d'un système aux rouages si habilement dissimulés qu'il valait peut-être mieux ne pas en apercevoir les mécanismes acérés.
Comprenez-vous ? Non ? Je n'en attendais pas autant d'une humaine.

Mais ce qui vous intéresse sont les faits, hein ? Les faits... les faits ne peuvent être déconnectés des fonctionnements. Le lien de cause à effet est pourtant évident pour les oreilles attentives, et il me serait hérétique de vous réexpliquer la même chose sous de simples termes, car ainsi en va la condition de Haut-Vampire. Je suis un abominable servant d'un Ordre que je n'ai jamais souhaité, mais qui est inscrit partout en moi... Ô la tragédie. La Tragédie d'une poignée d'entre nous...

Saviez-vous également que beaucoup de Hauts-Vampires mourraient en couches ? Ou ainsi le disait-on, il en va toutefois différemment pour ceux qui savent ce que font les rouages de l’Église. Le chœur chante à chaque messe en hommage aux morts-nés, qui auraient pu accéder à la gloire, mais dont le seul Destin n'aura été que de nourrir celui des autres.

Tragique.

Saviez-vous que la grande Tour prenait ses racines sous la terre ? Je l'ai peut-être déjà dit, mais c'est très important ! Comprenez qu'avant, PlagenHust n'était pas une ville... une forêt, un lac ? Je ne saurais dire, mais il y a dans les profondeurs de la Tour Astrale des chemins sinueux, empruntés que par les Hauts-Vampires du Sanctum, et ceux-ci donnent sur le plus grand secret de tous.

J'arrive à la partie a propos de la Pierre, ne vous en faîtes pas. Si vous vous impatientez c'est que vos yeux sont toujours clos. C'est bien, quelquefois l'ignorance a du bon.

Le Sanctum est la plus haute instance, présidée par le Père Wieldrich donc. Wieldrich était contre toute attente un homme d'une grande bonté d'âme. Malgré tout ce qu'il devait faire, et tous les secrets que son être recelait, jamais il n'a succombé à l'attrait du Sang pur.
Mais il raffinait tout de même... pire encore ; dans sa quête d'idéaux fantasques il a précipité la cité dans un Chaos des plus délicieux.
Assurément, ce que l’Église avait créé voyait en les exactions du Sanctum de Wieldrich une menace pour sa soif inextinguible.

Le Sanctum, avant la chute, présidait les messes en plus de traiter régulièrement des affaires de la ville en compagnie de Sir Vicar, le Haut Mage de l'Académie. Il serait candide de croire que les deux hommes qui régnaient sur la ville ne partageaient pas leurs secrets, après tout, tout loup ne languis que de trouver un semblable afin de créer une meute.
Cette métaphore va bien plus loin qu'elle n'y paraît, à bien y réfléchir... ahahah.

Survînt ensuite l'épidémie du Maux des Champs, cette sinistre infection du sang qui plongeait nos paysans dans la frénésie et l'inconfort constant, et peut-être pouvons situer le déclin du Sanctum à ce moment précis.
Il y a eu... quelque chose qui s'est déroulé à la Tour Astrale. Je n'ai jamais pu comprendre ce que c'était, mais un murmure inaudible est la définition la plus proche que je saurais trouver, parce que tout le monde ressentait ce qui se tramait sans pour autant pouvoir l'expliquer. Oui, des voix se sont élevées, et même superposées à celle du Père Wieldrich. Ahahah.. Peut-être était-ce le Sang qui enfin se décidait à entamer sa divine mélopée vengeresse ?!

En tout cas, depuis ce moment-là, la fille du Père tomba malade. Ce fut le seul et unique cas déclaré dans l'enceinte de la Cité, mais ce fut elle.
Ô la Tragédie.
Savez-vous la différence entre le sérum et le cruor ? Ce sont des termes médicaux employés pour désigner la partie liquide et solide du sang. Le cruor... est dur... des petits caillots... oui.

Ils l'ont utilisé pour soigner la petite.
Elle a disparu... bien avant la Chute et le faux remède... savez-vous ce que cela signifie ? Pas qu'une tragique suite d'événements a mené à ce que la pauvre enfant amène son Père, rongé par le chagrin a clore les portes de la ville. Oh non... la réalité est bien différente ahaha... la petite... a été la première sur qui l’Église a expérimenté.
Vicar s'y était fermement opposé... il disait qu'il fallait craindre le Sang des Dieux... mais Loch avait réussit à glisser de vils serpents dans le crâne de ce père. Père ?
La barrière s'était faite ténue dans ses définitions terminologiques.
Ô la tragédie.

Mais je me demande... quelle force a donc bien pu pousser un homme auparavant si droit dans l'exercice de ses fonctions à commettre de telles atrocités ? Réellement, vous m'en voyez aussi curieux que vous. Jamais je n'ai pu le savoir, mais alors que les portes se refermaient sur notre Cité et que la Grande Nuit commençait, nous admirions pour la première fois l’œuvre d'un Ordre qui a de loin dépassé les limites de ses fonctions..
Vicar les avait prévenus...
Mais lorsque la Lune s'est érigée haut dans le ciel et que d'elle a jaillie la Reine du Noirsang, les Hauts-Vampires, infectés par le terrible mal se donnaient à cœur joie de purger la ville... de tout... le Sanctum officiait pour le Dieu qui habitait en tout vampire... le Dieu du Sang ! Ahahah ! Les ruelles, parcourues par d'autrefois nobles chevaliers, se muaient en abattoirs furieux pour d'impies souillures, des mirages de ce qu'avait autrefois été notre ordre.

Et tout ceci par amour du pouvoir. Notre race est condamnée à vivre perpétuellement les conséquences de ses manigances, sauf que cette fois... cette Nuit-là... nos calculs ont été largement dépassés. Dans la mesure du Chaos, il est bon de conserver une marge et d'essayer d'y remédier lorsque c'est possible. Mais ça ne l'était pas.
Nos guerriers sacrés sont à présent des êtres damnés ! Des Chasseurs, des Bêtes ! Ils errent dans PlagenHust, assoiffés de sang et de vengeance ! Ô miséricorde sur mon âme... j'ai fuis, j'ai... j'ai déserté ceux qui jadis me souriaient, et même si mes principes étaient honteux, j'en étais un fervent servant.

Je ne puis vous en dire plus, vous trouverez dans mes mots toutes les réponses concernant notre ancienne religion.
Au final, cette histoire ne diffère en rien de celles racontées à travers le monde, celles des Hommes voulant s'approprier le pouvoir des Dieux. C'est en cela que nous sommes honteusement accablés ! Mais à la défense de notre chute, nous avons engendré l'un des Mal les plus spectaculaires de l'Histoire. Je vous souhaite de rencontrer la Reine du Noirsang, son Amant et ce qui vit en les profondeurs de la Tour.. hahaha... La fille de Wieldrich doit encore vivre... les Enfants sont après tout le plus efficace des carburants aux atrocités engendrées !

Elle doit être gorgée de sang depuis que le Cauchemar a commencé, je me demande comment s'est déroulée sa croissance ? En tout cas, si vous croisez Wieldrich, dîtes-lui que j'ai pitié de son âme et qu'Adam pleure probablement notre sort."

Le temps que le vagabond ne termine son discours, je ne saurais expliquer comment, mais j'avais été transportée. Si bien qu'il faisait déjà nuit noire et que les voix des Amants au loin s'étaient éteintes...
Lorsque je voulu remercier cet étrange conteur pour ses confessions, il était néanmoins déjà parti, ne laissant pour trace qu'une paire de lunettes opaques. Elles étaient tâchées de sang dans leur partie intérieure...
"

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MessageSujet: Re: [Officiel]PlagenHust, Siège du Cauchemar   [Officiel]PlagenHust, Siège du Cauchemar EmptyVen 21 Aoû 2020 - 15:49
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PlagenHust tome IV ; Le Mal des Champs

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J'avais très mal dormi ces derniers jours, faute à toutes ces découvertes, dont certaines -par leurs idées sousjacentes- me terrifiaient. J'effleurais la vérité tapie à PlagenHust, et savais désormais que les actions de l'Eglise d'Adam -surtout les méthodes qu'elle employait afin de faire passer son atroce politique de raffinement du sang- avaient été menées de concert avec l'Académie afin que leurs but convergent.

Sauf que le résultat, qu'ils avaient essayé de prévoir, en vain, avait été catastrophique. Quelque chose, décrite alors comme le Mal des Champs, et cette fameuse Pierre qui a des yeux, avait frappé la ville florissante avec une violence telle qu'il ne subsista rien. Pire encore ; la ville avait été effacée de la carte par les Hauts-Mages de la Cour Vampire.

Tout ceci était effrayant. Pas "effrayant" comme peut l'être l'idée d'être poursuivi par quelque assaillant, mais "effrayant" dans son sens le plus grand, constamment les nerfs à fleur de peau, car on touche à une vérité scellée qui ne demande qu'à être laissée seule. Et pourtant. Pourtant je ne pouvais m'empêcher de continuer les recherches, les théories, même les plus folles, et à chaque fois, cela se soldait par une nuit affreuse durant laquelle des milliers de fantômes désaxés venaient se pavaner à ma demande devant mes yeux fatigués.

Quelques uns de mes hommes commençaient d'ailleurs à me faire des remarques sur mon physique, inhabituellement négligé. Je n'en avais cure, il fallait arriver au fond de cette histoire avant d'embrayer sur quelque chose d'autre. Impérativement.

Ce fut dans le cadre de ces recherches que je lançais encore un appel à témoins, au travers de plusieurs lettres portées par des corbeaux aux quatre coins de Dùralas. Si quelqu'un avait pu manquer sa première demande, je veillerais à ce que celle-ci soit entendue.
J'obtîns une réponse dans la journée, visiblement, une noble ne désirant pas non plus dévoiler son identité (ce genre de détails n'aidait pas à la paranoïa que je commençais à si bien connaître) me promit de partir dès ce soir, et de se rendre le plus rapidement possible au campement. D'un geste rapide, j'épinglais la lettre au corpus du dossier.

"Chère Anne-Lise,

Je suis une ancienne amie à votre père, et c'est en cette qualité que je vous écrit en ce jour. Lors de la première annonce que vous avez publiée, je me suis vue contrainte par la peur, mais il en va de l'honneur de ma famille, de l'obligation que porte mon nom, de témoigner des évènements de PlagenHust. Je quitte de toutes façons Dùralas dans la semaine, le climat depuis la guerre ne se porte plus à mon humeur, et il est hors de question que j'emporte mes secrets dans la tombe.

Par sécurité, je ne m'arrêterais pas à votre campement ,car je connais ceux qui s'opposent à vos recherches (je salue d'ailleurs votre courage, ou votre ignorance, peut-être un mélange des deux). Ce sont des hommes terribles, et ceci sera mon seul avertissement, venez avec moi. Une fois mes révélations apportées, nous nous en irons toutes les deux dans une contrée où réside mon oncle. C'est le seul moyen de leur échapper, car à ne pas en douter, connaissant certaines personnalités des Amants nous sommes surveillées. Vous l'êtes depuis le début, et c'est une manoeuvre bien révélatrice que de vous utiliser afin de mettre la main sur les seuls témoignages de gens assez fous pour s'opposer à une pareille organisation.

Par pitié, croyez mes mots et soyez prêtes lorsque je viendrais. Je ne vous annonce que ma date de départ de Stellarae, c'est à dire ce soir, mais par précaution ne révèle pas quand est-ce que m'arrêterais à votre campement.

Bien à vous,
une adjuvante.
"

Ces mots eurent sur moi, et comme escompté à ce moment-ci de l'enquête, l'effet d'une bombe. Alors que je tenais fébrilement le papier d'une main, je sentais clairement le monde bouger autour de moi, au ralenti presque. Qui me surveillait ? Les amants ?! Ceux qu'elle avait entendu chanter dans les brumes du Blizzard ? Mais ceux-là n'étaient que des sous-fifres, qui, dans cette terre avait bien pu perpétrer un culte durant aussi longtemps ?
Bien que je fourmillais d'inquiétudes et de questions, j'essayais du mieux que je le pouvais de me raisonner. Jusqu'à l'arrivée de cette alliée, plus que bienvenue dans ce jeu dont je commençais à saisir l'ampleur.
Si ceux qui étaient derrière tout ceci vivaient encore, (j'ignorais totalement le nombre de participants à ce qui me semblait être une religion au mieux hérétique, au pire terroriste) savaient que j'enquêtais sur leurs agissements, et jusque là je n'avais pris aucune disposition pour m'en cacher, alors tout ceci sentait mauvais. Deux mois depuis le début de l'enquête, c'était plus qu'assez pour piéger quelqu'un. Sur ces pensées je clos jusqu'à l'arrivée du témoin ce dossier.

Deux jours plus tard

Elle était là, arrivée tout droit d'une escale par Kastalinn, j'en ai été informée seulement quelques minutes avant que sa calèche ne s'arrête dans le campement ; un véhicule richement décoré, fait à partir de bois sculpté avec un soin qui ne pouvait indiquer que j'aurais surement affaire à un vampire.

Son allure était altière, fière et droite, l'impression générale se dégageant de cette femme étant celle d'une grande noblesse ; les récits ne mentaient pas, les vampires inspiraient autant de crainte que de respect.

Après une brève poignée de main, j'accompagnais l'intéressée vers ma tente, et l'installais sur un fauteuil, en lui servant un verre de vin.

"- Dame Lame d'argent, vous semblez éreintée. Je connais bien ce sentiment... il est grand temps que vos recherches cessent, votre esprit est tourmenté. Je suis Minerva Nocturnia, magicienne et guérisseuse royale, au service de Sa Majesté la Reine, enchantée. Je saisis sa main et la serrait avec joie, une femme imposante mais dont l'aura n'avait rien d'autre que de la gentillesse. Je m'asseyais en face de mon invitée, en sirotant un peu de bière.
- Merci d'être venue, Dame Minerva. Je vous suis reconnaissante d'avoir pris le risque de venir, s'il vous plaît, venons-en aux faits, le temps presse. Je ne pouvais m'empêcher de jeter des regards fureteurs autour de nous.
- Bien sur, ma chère. Permettez-moi de commencer mon récit, mais n'hésitez pas à m'interrompre, toutefois certaines choses, même pour moi, demeurent inexpliquées." Elle finissait ces mots en se massant les tempes, et l'espace d'un instant, ses traits si soignées se figèrent, et elle apparut bien plus vieille que je ne l'avais jugée.

Elle commença :

"D'aucuns affirment que le secret du scandale de PlagenHust réside dans la découverte de la Pierre aux Yeux, où encore que la vérité se trouve dans les entrailles de la Tour Astrale, là où le bruit des mécanismes n'est plus audible que seule demeure... la Chose créée par les divers sacrifices perpétrés par notre Sainte église. Peut-être encore, avez-vous eu vent des agissements ténébreux et occultes de l'Académie, mais la cause de tous les problèmes est belle et bien terre à terre, si vous voulez mon avis.

Mais ce sont des histoires que je vous exposerais clairement un autre jour, car je ne puis faire preuve d'expertise que sur un seul des domaines de PlagenHust ; Le Maux des Champs. J'étais une chercheuse de l'Académie, indépendante et sans connexions à Sieur Vicar et à ses expériences, mon champ de prédilection était la médecine, j'ai donc eu un contact privilégié, permettez-moi l'expression, avec cette maladie.

Il faut savoir plusieurs choses avant de vous narrer les causes et les effets ; tout d'abord, il s'agit bien là d'un phénomène "naturel" de maladie, une contagion à l'échelle globale et meurtrière, mais le Mal des Champs n'est ni une malédiction démoniaque, ni un effet de la Lune Rouge. Je n'ai d'ailleurs jamais vu cette Lune, et tous les récits à son sujet me fascinent... je n'aurais jamais dû quitter la ville, j'aurais pu... Pardonnez-moi, mes vieux os sont en proie aux remords.

La maladie, donc. Je me souviens du premier cas répertorié... un étudiant, très jeune, de première année était arrivé dans mes quartiers, demandant de l'aide pour ce qu'il croyait être un mal cutané (de la peau). Or, en examinant la partie prétendument infectée, sa cuisse gauche pour être précise, il n'y avait rien d'anormal. L'individu décrivait toutefois des démangeaisons extrêmes, une sensation de brûlure, et comparait ses sensations à des élancements réguliers.
S'il n'avait pas été aussi pressant, et son regard si inquiet, je l'aurais laissé repartir, mettant ça sur le compte des drogues en vogue chez les vampires et aux effets aussi néfastes que leur fabrication n'est douteuse.

Mais je sentais quelque chose. Une signature magique, un élément détectable dans tout sortilège, pareil à une couleur propre à chaque mage, et celle-ci en l’occurrence était celle de Vicar, notre Directeur. Les implications de ce lien étant grandes, et possiblement scandaleuses, je décidais d'examiner avec soin le jeune homme, en effectuant une coupe de peau, et divers tests à cette "sensation".

Mais rien, dans l'immédiat, ne fut signe d'inquiétude et je recommandais à l'étudiant de rester chez lui un moment, en s'appliquant des onguents et en buvant beaucoup de sang.

Le lendemain, je me rendais au domicile de ce cas qui m'avais inquiété toute la nuit. J'étais dans votre peau, si l'on peut dire, et ce que je découvrais allait me bouleverser ; sa porte, fermée, je la contournais aisément grâce à la magie, mais la vision que m'offraient ses quartiers était cauchemardesque ; les murs tâchés de vomissures, le parterre en bois tâché d'une trace de sang fraîche et droite menant jusqu'aux latrines. Dans celles-ci gisait l'étudiant, pâle et les joues creusées, nu également.
Ses jambes étaient dévorées par divers parasites grotesques, noirs et informes, et de son ventre où multiples pustules s'étaient développées étaient nichés des œufs de mouche dans la chaire à vif.

Je dû me retenir de ne pas vomir, je dois l'avouer. Même malgré mon expérience, j'avais été chamboulée par l'évolution si rapide et fulminante de la maladie en question. Mais ce qui m'acheva, et me fit perdre tout calme fut lorsque les lèvres du cadavre remuèrent en ma direction...
Il murmura quelque chose que je ne suis pas sûre d'avoir compris, dans le noir, ses yeux vitreux et globuleux tentant désespérément de se poser sur un point fixe. Mais le seul résultat de cet essai de communication fut un geyser de sang sortant de sa bouche, et lorsque la souillure déflagra sur le sol, des larves gigotaient au milieu de la flaque.

Le premier cas fut donc un spectacle horrifique de ce que serait la suite, et, ce jour-là, avant que je n'alerte qui que ce soit, le temps que je me précipite dans le couloir et revienne, le cadavre avait disparu. Aucune trace de sang, ni de putréfaction, ou même de vomi dans ses appartements, seulement une trace magique assez habilement dissimulée (au point où je ne me rappela celle-ci qu'après des semaines suite à mon départ de PlagenHust).

Mais, malgré mon inquiétude, on me certifia que l'étudiant en question ; Loris Aurel, un magicien novice qui passait son temps à la bibliothèque, était retourné en Ghermanie afin d'assister aux funérailles d'un oncle. Comme vous pouvez l'imaginer, j'étais dubitative, et perplexe. Mes antécédents psychologiques étaient inexistants, et je n'avais rien consommé ou inventé. Ainsi, malgré les doutes, je resta silencieuse, guettant autour de moi d'autres signes d'inquiétude.

En dépit de mes recherches sur la maladie qui suivirent cet épisode, (j'avais toujours la coupe de peau de Monsieur Aurel) je n'arrivais toujours pas à déceler la moindre intervention magique sur l'échantillon. L'épiderme était sain, tout autant que ses autres caractéristiques... mais il y avait une chose que je n'avais pas envisagé ; si le tissu, le muscle, l'aura et l'esprit sont intactes... dîtes-moi, que demeure-t-il à vérifier ?

Le sang.

J'apprenais ce facteur bien trop tard, avant que l'église ne décrète l'interdiction de se rendre dans les Champs de PlagenHust et que je m'y rende pour visiter un ami.
Les lieux étaient truffés de malades, comme on avançait dans les vignes, et que je notais comment tout ceci était négligé, mon ami m'expliqua ce qui frappait les habitants d'en dehors de la Cité.

Ils étaient nombreux à contracter ce "Mal", baptisé ainsi populairement, et de plus en plus d'habitants ne sortaient plus de chez eux. Chaque fois, les symptômes commençaient pareil ; de violentes démangeaisons, des migraines, et parfois de la fièvre.
Ensuite, mon ami me certifia que ceux qui survivaient pour vivre le prochain stade de l'infection méritaient que l'on honore leur personne et taise les descriptions, mais j'étais convaincante et surtout intriguée, et réussit à me faire mener jusqu'à un patient atteint de la maladie.

L'homme en question était un vigneron, d'âge moyenne et à la carrure solide. Son visage était couvert d'un sac, et lorsque je m'approchais de lui il me pria de rester à distance. Sa voix était faible, mais surtout rauque... comme si quelque chose avait détruit ses cordes vocales. Il pleura longuement en me montrant ses bras, véritables ruches à mouches, parsemés d’œufs et gangrénés de pustules noires.
Je n'avais donc pas halluciné, le stade final de cette atroce maladie était... virulent. Toutefois, il ne vomissait pas, et m'affirmait que sa vie n'était affectée par tout ceci qu'à une échelle bien superficielle ; il respirait, mangeait et vivait somme toute naturellement, mais il se savait gangréné et n'osait plus sortir.
Le paysan me dit qu'ils étaient des centaines comme lui, certains servant même de nids à des scolopendres, et d'autres, plus chanceux, avaient seulement des fleurs noires qui leur poussait à divers endroits.

Abasourdie par l'ampleur du phénomène, je lui demanda pourquoi ne pas avoir prévenu les autorités compétentes ; soient-elles de l'église d'Adam, ou de l'Académie.
Il me certifia avoir personnellement envoyé plusieurs lettres aux deux Institutions. Aucune n'avait répondu, mais quelques nuits, ils entendaient des murmures... et lorsqu'ils se réveillaient, certains membres de la communauté avaient disparu. Laissant une note expéditive derrière eux ; décès, exode, recherche de cure, les excuses étaient toujours les mêmes.

Je rentrais de mon voyage aux champs totalement bouleversée ; le stade final de la maladie était d'une impressionnante complexité, bien loin de la simple signature magique que j'avais relevé sur le premier cas étudié, les nombreux fermiers recelaient bien plus de données.

En réalité, et je pourrais vous fournir mes notes de l'époque, j'ai de fortes suspicions quant à la réelle participation de Vicar dans cette infection ; pour sûr, notre Directeur a joué un rôle sombre dans les événements globaux, mais je crois qu'un magicien, aux capacités étonnamment développées, ait été en mesure de copier la signature de Vicar afin de créer l'empoisonnement du sang à l'origine du "Mal des Champs". Car, si vous l'ignoriez, l'Académie et moi-même disposions de nombreuses maladies et virus conservés sous sceaux magiques, afin que l'on puisse confectionner et préparer des remèdes à tout type d'infection, et seuls quelques autorisés avaient accès à la vaste galerie de jarres scellées.
Vicar, moi-même, Legris le Mage Royal, et une autre chercheuse il me semble. Or, Vicar et Legris étaient enfermés dans le Lunarium lorsque les cas commencèrent à apparaître, et l'autre chercheuse et moi étions amies, et je puis vous garantir qu'il n'y a pas plus généreuse âme qu'elle.

Restait donc l'unique hypothèse d'un usurpateur, mais on parlerait alors d'un individu suffisamment doué pour modifier son essence magique à la perfection. C'est alors que les Amants, me sont venus à l'esprit.

Ils sont nés à l'Académie... comme une sorte de Club, réservé à ceux que les étudiants les plus côtés de l'époque désignaient comme "puissants". Nous autres, chercheurs et métaphysiciens n'accordions que peu d'intérêt aux agissements de piètres egos. Peut-être les avons-nous sous-estimés.
Les Amants, alors adorateurs d'une Déité sans nom consacrée à la fête et à la magie de destruction sous toutes ses formes, dominaient l'Académie. Beaucoup d'entre eux finançaient l'endroit, parfois rien que par leur nom de famille...

Il est très probable que cette maladie ait été leur création. Ils disposaient de plusieurs magiciens dont le sang était si pur qu'il octroyait à son porteur une virtuosité innée, proche du ridicule. Je ne suis ni jalouse ni mauvaise langue, j'en était moi-même une. Une Haute-Vampire, avec tout l'arsenal, mais je savais garder la tête froide, contrairement à ces étudiants qui se complaisaient dans leur soif de domination.

Comment y ont-ils eu accès, je l'ignore, pire encore ; comment ont-ils fait pour copier une signature magique tout en modifiant intrinsèquement l'enchantement du sceau afin qu'il ne conduise au développement d'une toute nouvelle infection ? Car c'est bien de cela que s'agit le Mal des Champs, une base infectieuse, probablement l'ancienne Peste du Nord, à laquelle est venue se greffer une magie menée d'une main de maître, quelqu'un qui savait (et je pensais honnêtement être la seule) conjurer sa magie afin qu'elle ne s'assemble au virus et que cela n'engendre une mutation si horrible qu'elle ne provoque les effets narrés plus tôt.
Je pense que c'est celui qui a mené à bien la réalisation de ce Mal qui est derrière les Amants. C'est la seule possibilité, ou alors nous faisons face à une organisation où les membres les plus faibles possèdent des capacités remarquables, mais seul un Haut Vampire peut accomplir pareille prouesse. Prouesse discrète, mais prouesse terrible.

Car en à peine quelques semaines, les portails de la ville étaient fermés aux habitants des champs,
En quelques mois, la situation dégénérait à tel point que l'église embrasait les vignes afin d'endiguer le fléau, et en l'espace d'un an, les magiciens royaux, sous les ordres de Sa Majesté en personne, venaient sceller PlagenHust sous le sortilège le plus puissant jamais lancé par notre race.

Je viens donc vous demander deux choses ; l'une est qu'il vous faut considérer que plusieurs forces étaient à l’œuvre à PlagenHust. Vicar et Wieldrich étaient des fous de savoir, et avaient sans doute, chacun de leur côté, participé au dénouement tragique de la Cité, mais pour moi les réels gagnants de toute cette affaire sont les Amants. Le Mal des Champs n'avait pas pour vocation de tuer autant de monde, non cela a été un effet secondaire, mais le réel objectif apparaît clairement avec un peu de recul... Plus politique. Mais ça n'a aucune incidence sur le dénouement, et je voulais juste vous signifier la portée diabolique de ceux qui ont implanté le Mal des Champs en PlagenHust.

Commencez à rassembler les pièces de ce casse-tête alors que nous ordonnons au cocher de s'en aller, je crains pour notre sécurité."

Bien entendu, une tasse de thé ne suffit pas à tout cet entretien. Nous passâmes une longue partie du reste de la nuit à mettre en commun nos hypothèses, en même temps que nous faisions nos valises. PlagenHust était un endroit fascinant, et j'expliquais à Dame Nocturnia, comment je voyais en cette ville menée à la ruine une allégorie de la politique vampire ; trois pouvoirs qui charcutaient un seul et même lieu dans la seule visée de croître en puissance. Toutefois, je reste pantoise face à l'habilité qu'avait été celle des Amants face à tout ce monde.
Leur cruelle méthode, amorale au possible, avait permis plusieurs choses à un groupuscule qui ne comptait comme arme que la magie et une curieuse maladie ; chasser l'église et l'Académie, qui ne pouvaient faire face à l'ampleur de la pandémie, se retrouver avec un terrain de jeu soigneusement confiné par les mages royaux dont ils avaient tout simplement à rompre le sceau une fois l'heure venue, mais surtout, forcer l'Impératrice à abdiquer d'une parcelle de son territoire. Ce geste, bien que maigre, avait le mérite d'une symbolique forte et expliquait l'aversion de la Reine vis à vis de cette secte.

Alors que nous nous apprêtions à partir, et que nous fûmes déjà confortablement installées dans le véhicu [inscriptions illisibles]

Rapport classé.
Tout notre respect à Anne-Lise Lame d'Argent d'avoir donné sa vie pour ces écrits.


Tiens ? Sur le fond du coffre semble être incrusté un étrange et complexe mécanisme...

Résoudre le casse-tête ? :
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