Lorsque je pénétrai la ville de Kastalinn, la populace bondait déjà les ruelles marchandes, malgré le manteau grisâtre de notre ciel diurne, couvert de cotons imperméables, décidés à être intransigeants avec l'astre journalier. Ce qui permit au vent de céder à tous ses caprices, sans le moindre obstacle, jouant ainsi de ses longs doigts invisibles en compagnie de l'atmosphère dans l'unique but de lui accorder une baisse de température.

Akki, blotti contre mon torse car il était actuellement complexe de faire un pas devant l'autre, sans être balloter de droite à gauche ou qu'on vous écrase involontairement votre pied.

Je vagabondais donc à l'intérieur de ses circonstance jusqu'au stand de notre honorable commerçant en artisanal de chasse.

- Félicitation, Lysandre ! s'écria-t-il à ma vue, provoquant un léger soubresaut de la part de l'animal. Tu as été promu Maitre de l'art en ta profession forestière. Tu vas pouvoir accéder à d'autres territoires inconnus, me ramenant ainsi des articles variés qui feront bien plaisir aux habitants de cette ville. Mais, d'après nos registres, reprit-il d'un timbre soudainement sérieux, tu n'as pas encore découvert le moyen d'y parvenir.
- En effet, affirmai-je suivi d'un large sourire, mes iris dorées rencontrant les siennes au dedans d'une profonde analyse conscient qu'il possédait la clef à ce problème. Toutefois, ayant connaissance de mes limites et de mes compétences, je sais qu'il serait fort sage de patienter au-delà de quelques temps pour lutter plus aisément contre cet éventualité.

Il m'examina à son tour, son index effleurant le bord de ses lèvres avant d'y caresser son menton pour un visage et une expression transportés par la méditation de la compréhension de mes propos.

- Il est vrai qu'il serait dommage de perdre un damoiseau aussi talentueux que ta personne. D'autant plus que tu n'a point encore joui de la totalité de la vie.

Il laissa échapper un soupir.

... Dans ce cas, aurais-tu l'amabilité de m'indiquer dans quelle occupation vas - tu t'embarquer ?
- Eh bien , .... réfléchis-je, la tête tournée sur les équipements exposés d'un autre magasin, me remémorant par la même occasion ceux du Père Tungstène. Ces magnifiques instruments de toutes catégories, attendant l'être qui détiendrait le talent de les faire vibrer. Je songeai reprendre la chasse aux Rhinocéros, aux crocodiles et aux aigles, là où ces bêtes ont été un splendide défi.
- C'est noté, mon jeune ami ! Au plaisir d'obtenir le savoir de ton avancement en cette quête.

Je ne mettais nullement rendu compte, qu'en face de lui, se trouvait son livre d'archive.
Je vais devoir à tout prix accentuer et développer mes cinq sens.

A cette pensée, je lui adressai un signe d'au revoir de ma main, quittant ce lieux pour un autre où les dangers se présenteront en abondance.


Des grains de sable de notre sablier temporel se sont écoulés depuis cette conversation. Akki se délectait de sa proie alors qu'en ce qui me concerne, je pratiquai mes arts martiaux quotidiens, sous le chant des oiseaux accompagné d'une pénombre que m'offrirent les feuillages denses et boisés de la forêt où nous nous tenions en ce jour.

- Tu compte te renseigner quand pour le tatouage elfique incrusté dans ta chair carpienne ainsi que pour des instructions géokinestésie ? me demanda le canidé entre deux bouché.

Je me stoppai, saisissant une bonne goulée d'air.

- Quand la destinée me conduira vers cette ouverture.

Puis, je me dirigeai vers un petit ruisseau. Je m'accroupis, percevant le reflet à travers sa limpidité semblable à un miroir. J'y plongeai mes mains et m'aspergeai la figure avant de m'en abreuver. Sa fraîcheur longeant l'étendue de ma gorge, me ressourçant en tout point.

C'est alors que mes oreilles de renard choisirent cet instant pour s'agiter dans tous les sens, en mode alerte. Mes yeux étudièrent discrètement chaque recoin tombant sur un œil globuleux, surgissant de la surface azure. Je l'ignorai comme de l'an quarante, allant prendre un bain de pieds, l'ombrageuse silhouette s'approchant, troublant ce cours d'eau et BAM ......

Quelque chose bondit sur moi, une gueule grandement ouverte. Malheureusement pour ce crocodile, entre mes mains s'était logé mon tonfas qui vint, quant à lui, le bloquer. Je pivotai augmentant ma vitesse pour le dégager de mon emprise. Il finit par lâcher, valsant violemment contre l'arbre le plus proche.

Sans attendre qu'il puisse reprendre ses esprits, je m'y précipitai lui arçonnant un coup brutal à la tête dont la musicalité osseuse résonnait en échos vers l'éther, engendrant la fuite de nombreux et divers volatiles vers les cieux.

Akki convulsa de surprise. Ensuite me voyant abaissé à une certaine hauteur au sein d'une recherche, il se hâta dans ma direction.

- Qu'est-ce ...

Il s'interrompit lorsqu'il vit le reptile, jonchant sur le sol, ses globes oculaires partant en orbite et un filet d'hémoglobine fleurissant sur un crâne étrangement déformé. Je l'agrippai par la queue, l'installant confortablement sur mes épaules.

- Je l'ai abandonné sur la route du choix mais comme tu puis le constater, il a préféré que j'en devienne son bourreau pour abréger ses souffrances. Maintenant, si tu veux bien, nous allions de ce pas le conduire pour une expertise.
- Tu es sûr à 100% que tu es mi-lycanthrope mi-elfe puisque pour être honnête avec toi, j'ai plus la certitude que t'es un croisement entre un vampire en couple avec un démon ou encore un nécromancien.
- Probablement ris-je ou serait-ce seulement en lien avec ma nature de renard ?

Sur cet énigme qui n'en était pas une, nous marchions pour Kastalinn.

En ce jour, on pouvait ouïr la mélodie somptueuse de la pluie. Flip ! Flap ! Flop ! Flip ! Flap ! Flop ! chantait - elle en une précipitation commune de l'averse semblable à un orchestre continu. Pourtant, je m'y trouvais en dessous, en leur laissant ma silhouette afin de m'imprégner de leur fraîcheur.

Il était clair que je puis produire une croix vers le divertissement en compagnie des aigles. Cette météorologie me contraignît au sein d'un abandon sur un carrefour où deux panneaux d'indication se présentèrent devant moi. L'un me dévoilait la voie des Rhinocéros tandis que l'autre, celle d'un entretien fortement amical avec les crocodiles.

Sans obtenir la disponibilité d'y méditer plus sur ce sujet que quelque chose s'entremêla entre mes jambes, me provoquant une chute sur mon fessier.

C'était en cet instant que mes prunelles dorées firent la charmante rencontre d'un reptile de taille moyenne. Il claquait sa mâchoire me montrant à quel point ses dents étaient acérées, aiguisées et aussi tranchante qu'une lame, avant de se précipiter dans ma direction.

Je ne désirai en rien devenir un accessoire lacéré, démembré ainsi que broyé dans le seul et unique but est d'assouvir le besoin de cet animal. Il en était hors de question ! Ma vie jointe à celle de la connaissance étaient actuellement  appauvries pour que je me permette d'y mettre un terme. C'était trop tôt pour jouir de ma peau afin d'être en mesure de le métamorphoser en trophée.

Je coulissai mes doigts sur l'étendue de mon dos et empoignai, sans patienter d'avantage, mon tonfas en le brandissant devant ma personne, créant ainsi une distance de sécurité. J'inhalais son haleine à travers son souffle qui effleurait mon visage. Il ne cherchait point à comprendre la faible probabilité de son espérance de vie puisqu'il tenta de forcer le passage, se servant de sa queue pour se propulser.

Je lâchai un soupir, en le repoussant violemment. Je ne me relevai de toute ma hauteur quand ce dernier valsait contre l'arbre le plus proche. Il ne s'attendit nullement à ce que je puisse répliquer aussi vite, ses yeux globuleux sortant presque en orbite, lorsqu'il me vit à ses côtés pour lui fondre le crâne.

La tonalité des craquements osseux se répandirent en un échos vers les cieux, engendrant, par la même occasion, la fuite de divers et de nombreux spécimen de type volatile. Des plumes multicolores virevoltèrent jusqu'à ce qu'elles atteignirent le sol. Elles me parurent m'offrir un spectacle sous une radieuse cascade dont malheureusement le temps ôta son accent enchanteur. J'en attrapai une au vol et m'en servi comme coiffe, retenant une bonne partie de ma épaisse chevelure.

Puis, je m'accroupis l'examinant suivi d'un plus grand soin car sa température corporelle ne peut être que trompeuse. Satisfait de mon analyse en sachant que ce crocodile était sur le point d'être embarquer sur le barque de Charon pour pénétrer dans le royaume des Morts, je le saisis, l'installant confortablement sur mes frêles épaules où ici, le Charon serait mon rôle. Mais contrairement au Mythe, je l'emmenai vers ma ville.

Toutes sonorités urbaines devinrent bourdonnement, une cacophonie de brouhaha presque insupportable. Elles n'étaient que brides de mot semblable à des notes éparpillées à la recherche d'un chef d'orchestre. Ces lignes de portée invisible tournoyèrent vers l'éther à la parure grisâtre. Chaleur, humidité où tout contraire s'harmonisa jusqu'à m'obliger à piper mot tellement que je fus incapable de dénicher un terme pour la qualifier. D'ailleurs, il en va de même avec mon état général.

- Tu devrais être plus raisonnable à l'égard de ta santé. Me réprimanda le renard.

Probablement détenait -il la vérité ?
Asthénie, déambulation, insomnie, l'ennui s'étant ajouté, il y a quelques jours de cela et même l'imagination s'était tarie. Elle était inaccessible, hors de porté de main en ressemblant à un voile de gaz, suspendue, pouvant - être également un brouillard, climat adapté dans le marais où je me tenais actuellement.

Le clapotis des eaux, le chant des animaux peuplant ce lieu marécageux, remplacèrent avec aisance toute cette douleur irritante de la ville citée quelques lignes auparavant. Mais, je pus constater qu'il suffit d'un isolement pour produire diverses rumeurs. Je lâchai un las soupir. Quoiqu'on fasse, on est constamment remis en question, juger à travers notre comportement ou à les interpréter ne cherchant guère à comprendre autrui parce que l'être humain est prétentieux. Même si on cultive notre esprit, dépassant les limites que l'homme crée, ce phénomène ne m'importune. Il le devient uniquement lorsqu'il se révéla être à un seul sens.

Non loin, mes prunelles dorées distinguèrent une ombrageuse silhouette qui troublèrent la limpidité du liquide aqueux dont rare était cette caractéristique. La pénombre se déplaçait à toute allure tandis que sa longueur me montra sa véritable nature ainsi que son genre. Je patientai saisissant le risques de me rapprocher du bord, me métamorphosant ainsi en appât. Cependant,  la marque ténébreuse fit demi-tour pressant le danger et s'éloigna de mon périmètre de chasse.

Il me lorgnait de son œil globuleux, immergeant de la surface. Il souhaitait que je pénètre à l'intérieur de son territoire, sachant qu'il possèderait un énorme avantage.
Pourquoi ne point tenter le diable, en augmentant ainsi nos compétences ?
Si Akki se situait encore à mes côtés en cet instant, il m'aurait injurié de tous les noms d'oiseaux dont il s'est approprié le langage autant que ses définitions.

Du coup, j'avançais m'abandonnant, peu à peu, à cette substance qui montait tout doucement venant épouser les courbes de ma physionomie et d'autres endroits jusqu'à ce qu'elle arrive à la hauteur de mes hanches. Ce qui me parut suffisant pour amorcer les hostilités, mes doigts allant se réfugier vers l'arrière, empoignant l'une de mes armes.

Le crocodile nageait, sans une once d'interruption, avant de se propulser , la gueule grandement ouverte au dedans de ma direction. Par réflexe, je brandis mon moyen de défense m'assurant que sa bouche soit bien accrochée avant de le lancer le plus loin possible sur la terre ferme.

Je sortis de la vase laissant le loisir à mon adversaire d'attaquer. Je produis un moulinet, lui décochant d'innombrable succession de coups auxquelles la puissance est telle qu'on ouït la mélodie d'une fracture osseuse. Je me stoppai quand je vis la présence d'une déformation accompagnée de la naissance de fleurs sanguines.

On doit savoir que lorsque l'homme est envahi d'une quelque conque émotion, il est capable de surmonter n'importe quelle épreuve, même les choses qui nous est impossible.

Je rangeai mon tonfa puis m'accroupis à son niveau pour entreprendre une profonde analyse. Satisfait qu'il eut bel et bien, rejoint le royaume des Morts, je l'installai sur mes frêles épaules en tant que passeur infernal où mon devoir se résumait à un respect du corps et de son âme afin qu'il soit prêt pour son châtiment éternel qui sera son jugement.

J'avais beau m'entraîner quotidiennement à l'intérieur de mouvements complexes qu'on aurait l'impression d'une danse mais je percevais aucune amélioration notable dans les combats menés jusqu'à présent. D'ailleurs, je possédai encore le goût amer de la défaite contre le Cerbère, me dévoilant que je détenais un merveilleux talent pour jongler avec les mots. Cependant, en ce qui concernait les luttes, je rentrais probablement au sein d'une autre histoire. Je laissai échapper un las soupir.

- Veuillez accepter mes plus plates ainsi que mes sincères excuses, chers parents de n'être en rien un guerrier que vous désiriez que je devienne. A moins que je suis dans l'incompréhension, ne découvrant point vos véritables intentions à mon égard, me contentant uniquement de mes compétences comme la ruse ou bien tenter la négociation.

Je vagabondais donc sous la pénombre d'une végétation dense et boisée méditant sur la totalité de ses éléments jusqu'à douter au-dedans de l'art de la chasse en songeant que les animaux eurent de la pitié pour ma personne s'offrant ainsi pareil à un sacrifice.

Akki ne se tenais pas à ma proximité. Il était attendu, ailleurs, dans les bras d'Ignis car le jeune enfant fut subitement saisi par la maladie. Ce qui expliqua la raison pour laquelle ma focalisation d'esprit se trouvait notamment là-bas, en croisant les doigts et en priant de tout mon âme qu'il parviendra à la vaincre, une seconde fois. Surtout, ayant fait la connaissance de l'amour, en plus de l'amitié, de la haine, de la jalousie … et pleins d'autres sentiments à l'orphelinat qu'il n'aurait en rien déniché en restant cloitrer chez lui. Peut-être, qu'en analysant la situation, le véritable criminel, c'était moi, en favorisant par mégarde, sa pathologie, assurément, en le sortant ?!

Brusquement, je trébuchai, m'effondrant sur mon arrière train. Je levai la tête faisant face à une gueule grandement ouverte. Sans patienter une seconde supplémentaire, je brandis mes mains pour le repousser. Toutefois nullement d'une vitesse adaptée puisqu'une douleur vint me submerger en me tiraillant de toute part. Ce courant électrique me ramena à la dure réalité, mes prunelles dorées fusillant les siennes globuleux, ses dents incrustées au plus profond de ma chair.

Je répliquai en empoignant l'une de mes armes elfiques et lui fondis, dans une mélodieuse sonorité osseuse, son crâne. Une rose y fleurit en une douce teinte accompagnée de ses yeux sortant de leur orbite. Pourtant, son cadavre me lâcha pour autant de son emprise.

Tant pis ! Cette fois-ci, j'allais pénétrer au cœur de ma ville d'artisanat de chasse en étant porteur d'un magnifique crocodile au poignet. Dommage qu'il était suspendu parce qu'honnêtement, si j'étais dans la capacité de lui changer sa position, j'en serai heureux et mon bras en serai soulagé

Cela fit un bon moment qu'on ne me voyait plus vagabonder sur les terres de Duralas. Mais, je possédais des raisons personnelles et je ne souhaitais en rien en discuter. La méditation ainsi que le silence en devinrent mon seul et unique remède. Je ne percevais plus où j'allais, sombrant dans les ténèbres du quotidien qui brime ma créativité hâtive…..

Je me stoppai net, tombant nez à nez, sur une colonie de crocodiles. Mes prunelles rencontrant les leurs sous l'étincelle du défis, mes long doigts lutins coulissant vers mon dos tandis que mon pieds tapa le rythme invisible de l'été. Ce chant mortel résonnait en échos vers l'atmosphère, lorsque j'entamai ma précipitation à travers une danse. Mon arme, comme ma personne,tournoya.

Depuis combien de temps avais-je cesser de lutter ?
Les mélodies osseuses et le giclement rougeâtre de l'hémoglobine se joignirent à mon spectacle.

1,2,3 … Akki, quant à lui, était toujours auprès d'Ignis tandis que ma culpabilité surgit de mon abîme se dirigeant vers la surface. Je perdis le contrôle.

4,5,6 … Je me situais déjà au-dedans d'un état pitoyable mais savoir qu'en plus de cela ma vie s'était réduire de moitié à cause de mon incompétence, c'était l'annonce qui poignarda mon cœur.

7...Une douleur vint brutalement me saisir. L'un d'entre eux me mordit profondément le mollet, servant de diversion pour que les autres rejoignirent la surface azure. J'abaissai spontanément mon tonfas sur son crâne dont le choc lui fit lâcher son emprise.

Je me hâtai vers les suivants mais il était trop tard. Ils étaient tous réfugiés au sein de leur habitat.

Je lâchai un juron maudissant mon dernier adversaire avant de pivoter sur mes talons pour y constater mon carnage. 8 crocodiles jonchaient sur ce parterre marécageux. Je vins vers eux, les attrapant un par un, avant de les balancer chacun leur tour à l'intérieur de mon chariot de fortune. J'empoignai les extrémités pour les transporter à Kastalinn.

Pourtant et malgré tous mes efforts, je n'étais pas dans la capacité de faire des quêtes spéciales et je n'étais pas encore prêt à rejoindre une fonction.