Ali Depuis l'enlèvement de la jeune Kastalienne aux cheveux de feu, Aldéheid, Dougal Keane resta silencieux, se concentrant seulement sur leur traque. Ce petit évènement n'était certes pas des plus joyeux, mais il affectait beaucoup le jeune Stellarois qui s'était vu comme le protecteur de la jeune femme. Dougal était accompagné d'un compatriote de Stellaraë, un guerrier nommé Dilon qui devait être d'une demi douzaine d'années son aîné.
Ali Aldéheid avait été enlevée par d'étranges petites créatures qui lui faisaient actuellement traverser les Plaines d'Aràn. Les deux humains ne savaient pas où ils l'emmenaient, ni pour quel motif, mais ils savaient qu'il leur faudrait bientôt passer à l'action et ramener la Kastalienne chez elle. D'ailleurs la ville nordique pouvait être aperçue de là où ils étaient, un détail que releva le guerrier. Il en profita pour parler brièvement d'un plan d'action et par la même occasion demanda si le jeune homme savait quelque chose de plus concernant les ravisseurs de la jeune femme. Dougal regarda au loin en direction de la ville des Hommes du Nord et répondit calmement et tranquillement à son compatriote de façon à se vider la tête et de ne pas se focaliser sur les difficultés qu'ils venaient de rencontrer.
- Oui c'est bien Kastalinn, de tout façon il n'y a pas d'autres rassemblements d'habitats dans le coin. A moins que les livres de la bibliothèques soient trop vieux. (il soupira d'amusement, c'était impensable que la plus grande source de savoir historique se trompe au sujet d'une information géographique de ce type) Pour en revenir à nos lurons... (le jeune homme laissa sa phrase en suspens comme si une idée venait de germer dans son esprit).

Ali Les deux traqueurs étaient cachés derrière un grand arbre et épiaient les faits et gestes de leurs proies. Ils venaient de faire une halte et se tenaient à plusieurs centaines de mètres d'eux. Le jeune Stellarois s'assit contre le tronc et se remit à parler :
- Je ne pense pas qu'ils l'emmènent à Kastalinn. Je suis sûr qu'Aldéheid cache quelque chose et cette pièce manquante devrait pouvoir nous expliquer pourquoi elle se retrouve dans une telle galère.

Ali Le Stellarois leva les yeux pour repérer le soleil, ce dernier s'apprêtait à se coucher et donc il ferait nuit dans deux heures au grand minimum. Ce qui voulait dire que les mystérieuses créatures avaient l'intention de rester ici un bon moment. Dougal pouvait donc narrer sa rencontre avec Aldéheid et ses doutes.
- J'ai rencontré Aldéheid à BaldorHeim où je l'ai sauvée de deux brigands éméchés. Mais je suis sûr qu'ils jouaient la comédie. Ils avaient plus l'air de mercenaires que de simples clients sous l'emprise de l'alcool. Quelqu'un doit lui vouloir du mal, quelqu'un qui se trouve à Kastalinn. Ces créatures doivent sûrement travailler pour lui. Par contre elles sont incroyables pour nous avoir retrouvés aussi facilement. Je me demande néanmoins quel était l'intérêt pour elles de l'enlever à la lisière de la Forêt. Elles auraient très bien pu le faire quand on était perdus là dedans... C'est bizarre cette histoire, t'en penses quoi toi ?

Ali Dilon lui fit part de son avis ; il pensait que leur attaque avait une dimension purement stratégique : en attaquant en pleine forêt, leurs chances de fuite étaient plutôt minces, alors qu'en lisière ils pouvaient plus aisément trouver leur chemin. Dougal ne partageait pas cet avis, il pensait que ces mystérieuses créatures connaissaient très bien la région et qu'il ne leur faudrait pas trop d'énergie pour pouvoir s'extirper des pièges naturels de la région. Cependant le jeune homme ne put faire part de son point de vue puisque leurs ennemis levaient le camp, un comportement qui intrigua Dougal et l'inquiéta. Il allait faire nuit sous peu et le petit groupe avait parcouru les terres du Nord toute la journée, ils avaient sûrement besoin de repos. Néanmoins ils n'allaient pas se poser pour la nuit, du moins pas ici, mais qu'en était la raison ? Les avaient-ils découvert ? A moins que leur "employeur" était plutôt exigeant. Quoiqu'il en soit tout ça n'annonçait rien de bon.
Ali Le jeune homme ramassa rapidement les quelques affaires qu'il avait déballé et se tapit dans l'ombre, en compagnie de son ainé, afin de les suivre à la trace comme ils l'avaient fait toute la journée. Il espérait qu'ils ne resteraient pas très longtemps en mouvement, ils devaient prendre des forces avant de passer à l'action.

Ali La nuit était bien avancée quand les ravisseurs ralentirent l'allure. Ces dernières minutes furent éprouvantes pour le groupe d'humains qui les laissaient peu à peu prendre de la distance. Ils auraient très bien pu accélérer le rythme, mais en procédant ainsi ils prenaient le risque d'être découvert et réduisaient leurs chances de réussite si une confrontation avait lieu. Les mystérieuses créatures gravirent une pente puis disparurent derrière. Le jeune Stellarois s'arrêta et patienta cinq minutes avant de gravir à son tour la colline, le guerrier sur ses talons. Comme il l'avait pensé - et inquiété - un petit campement était érigé en contre-bas et bien garni. Il dénombra une petite dizaine de créatures ce qui le dissuada d'un assaut frontal ; on ne savait pas s'il y en avait d'autre dans les parages ou dans les tentes grossièrement montées. Cependant Dougal savait qu'ils ne devaient pas patienter trop longtemps et qu'en cet instant c'était le meilleur moment pour une petite escarmouche. Il demanda son avis à son compagnon de voyage :
- Tu as de l'expérience dans les combats, que penses-tu de cette situation ?

Ali Avec ses envies de vengeance sur cette compagnie qui lui avait dérobé sa protégée, le jeune homme savait que n'importe lequel de ses plans pouvait abriter des tendances suicidaires. Il voulait être sûr de faire le bon choix afin de placer toutes les chances de leur côté.

Alrun observait les deux hommes, tapie dans l’ombre de ma même manière que ses cibles le faisaient. Elle jeta un coup d’œil à ses deux coéquipiers. Jack et Rekhan ne semblaient pas être trop impatients ou trop appréhensifs –du moins ils ne le montraient pas. Elle s’en assura d’un haussement de sourcil interrogateur.
*Prêts ?*
Tout était opérationnel. D’ici à ce que la nuit tombe, ils pourraient mener l’assaut sans craindre l’intervention des bandits que Dougal et son compagnon traquaient.
Elle avait préparé une dizaine de cartes pour ce contrat qui ne devrait pas présenter de grandes difficultés ; peu lui importait qu'avait fait Dougal. Tout ce qu’elle savait était qu’en le mettant hors d’état de nuire, elle se rapprocherait de son but. Donc elle n’aurait aucune hésitation. Et cela même si elle le connaissait...

Le moment propice arrivait.
L’arlequine prit les devants sur ses coéquipiers après avoir prit la peine de leur confier une carte à chacun : elle saurait les aider en cas de problème ainsi. Les derniers détails faits, elle quitta sa cachette et d’un pas félin, arriva dans le dos de ses cibles…
Deux cartes noires filèrent vers eux sans un bruit, déclenchant les hostilités.

Attendant dans l'ombre, on observait deux individus. L'un d'eux était notre cible. L'un des hommes se mit à parler, mais avant la réponse, Alrun se décida, nous donna une carte, s'avança, et commença à les agresser. Pourquoi elle nous a donné une carte, c'est un symbole du style "ne vous dissipez pas ?

M'enfin, elle se bat avec des cartes, alors c'est sans doute quelque chose de magique. Peut après son action, je me levai et prépara mes ténèbres. Une nouvelle fois ils m'envahissaient, possédant l'entière partie droite de mon corps. Ce manteau me permet de mieux maitriser mes pouvoirs. Un sourire aux lèvres, je m'approche le plus discrètement possible des hommes. Puis, lâchant ma corruption, viens caresser le dos de l'homme le plus imposant, me préparant à lui faire, très mal.

Jack avait postulé pour un contrat dans la congrégation de l'ombre quelques jours avant, son premier contrat, mais il ne pensait pas que ça se passerait comme ça..

Un peu à l'écart des cibles, les trois assassins suivaient leurs cibles comme de simples ombres. Jack découvrit même qu'il était plutôt bon en discrétion malgré son étrange physique. Pendant plusieurs heures, ils suivirent les deux hommes qui ne se doutaient de rien. Alrun confia une carte à Jack qu'il garda précieusement avec lui.

Deux simples guerriers.. Ça me ferait presque pitié de les abattre.

Presque..

Alrun était la première à lancer l'assaut. Des cartes volèrent en direction des cibles, tandis que Rekhan utilisais sa corruption sur l'un des hommes. Jack respira un grand coup, et sans prévenir, deux serpents bleutés foncèrent aussi vers les cibles pleine de vies et de sang.

Si les premières cartes n'avaient été lancées que par souci d'avertir ses adversaires, la prochaine volée cette fois, avaient pour but de les blesser ; la vampire avait quelques principes quand même, peu importait qu'elle soit un assassin en ce moment. Elle se mouvait tout en attaquant, sacrifiant son invisibilité pour une meilleure efficacité.
Un sort de glace, son favori, finit de prendre forme dans sa main à l'instant où elle apparut en face de ses cibles : les deux cartes furent lancées vers Dougal, avec la ferme intention de le rendre incapable du moindre mouvement. Aussi une brume de glace naquit à la place de son habituel projectile. Elle ne le tuerait pas à moins que la situation l'y obligeât -et il en était de même de son compagnon de route.

D'ailleurs...
Elle avait pris du temps pour le reconnaitre depuis le temps et avec le peu de lumière mais il s'agissait bien de Dilon. La vampire eut un pincement au coeur. Mais un contrat restait un contrat et tout ce qu'elle pouvait faire était de ne pas l'attaquer, lui...

Quant aux autres assassins, elle leur fit confiance pour agir au mieux.

[Attaque Dougal]

Le membre 'Alrun' a effectué l'action suivante : Actions

'Attaque - Vampire' :

L'attaque d'Alrun fonctionna à merveille. C'était maintenant au tour de Jack de montrer de quoi il était capable avec sa sinistre magie. Les deux serpents que Jack avait envoyé venait d'arriver à la hauteur de l'homme encore apte à combattre. Ils sifflèrent au visage du guerrier, les dents longues comme des dagues. L'intimidation et la peur permettait souvent de bien paralyser l'ennemi avant une attaque.

- A table, Crow..

D'un coup, les deux serpents d'ombres aux yeux jaunes ouvrèrent grand leur gueule, et ils foncèrent sur leurs cibles : le bras et la jambe du guerrier. Il fallait au moins le paralyser au cas ou il contre attaquerait..

Le membre 'Jack Rosenthal' a effectué l'action suivante : Actions

'Attaque - Corrompu' :

Alrun avait fait une attaque préventive, sans doute pour quelques principes. Elle à bien fait, je n'aurais pas aimé les tuer sans combattre. Car après tout, ce n'est pas la finalité qui est plaisante, mais le combat.
Malgré tout, Jack attaqua le deuxième homme, tandis que mes ténèbres, silencieux, inodore, s'en emparèrent, lui créant une couverture malveillante. Pensant à créer plusieurs pointes puis à les enfoncer dans le corps de l'homme, le sombre nuage s'exécuta sans émotion.

J'ai eu raison d'intégrer la congrégation, je sens que je vais bien m'amuser.

Le membre 'Rekhan' a effectué l'action suivante : Actions

'Attaque - Corrompu' :

La cible a été neutralisée. Les membres de la Congrégation gagnent chacun 25 pièces d'or et 10 points de faction (pour avoir battu deux personnes de faction).
Ils prennent la fuite, le RP peut continuer.

Ali Alors que Dilon réfléchissait à la meilleure tactique contre les monstruosités qui avaient enlevé le jeune Kastalienne, un projectile vint fendre l'air comme s'il était signe des plus grandes tragédies. Instinctivement les deux humains s'éloignèrent de leur position pour voir se planter au sol deux cartes entièrement noires. Que signifiaient-elles ? Le jeune rôdeur n'en avait pas la moindre idée, mais ce n'était pas bon signe.
Ali En effet peu de temps après trois ombres se détachèrent de leur cachette. Le jeune homme craignait d'avoir affaire aux alliés de leurs cibles, ainsi il se mit en garde, mais ce ne fut pas suffisant contre la puissance de ces mystérieux agresseurs. Un autre projectile fendit l'air en direction de l'humain, il était tellement rapide que le jeune Stellarois ne réussit pas à lever son bouclier à temps.
Ali La carte aurait pu faire quelques dommages non mortels, mais au dernier instant elle se métamorphosa en un cône de glace qui percuta violemment le "chevalier" l'envoyant au sol avec toute la brutalité possible. Un cri semis étouffé s'échappa de sa bouche et bientôt le sang vint le remplacer. L'humain gisait au sol et voyait son compagnon subir un sort similaire. Était-ce ainsi qu'il devait mourir ? Les ténèbres l'engloutirent et tout devint froid comme le glaçon qui transperçait son corps.



Ali Les rayons du soleil levant vinrent le réveiller. Ce matin-là il faisait encore plus frais qu'à l'accoutumée, surtout au niveau de l'abdomen. Pourquoi était-ce si glacé ? Y avait-il de la neige ? Puis, les événements de la veille lui revinrent en mémoire, toute la férocité de ses adversaires, un vrai carnage. Et bien qu'il ait été en très mauvaise posture, il se souvint parfaitement de ces trois individus : le premier - qui était aussi son agresseur - avait une silhouette fine et élégante, une femme à ne point en douter, elle avait de sombres cheveux noirs qui s'alliaient parfaitement au teint blanchâtre, signe vampirique. Le deuxième était bien moins discret avec ses longues et menaçantes formes sombres dans le dos, mais s'il y avait quelque chose à retenir c'était bien son sinistre masque de corbeau. Quant au dernier, il était bien plus commun, mais tout aussi intimidant. Ces cheveux sombres donnaient à son visage une allure hostile et bestiale, surtout avec ses deux yeux d'un rouge aussi vif que le sang. C'était à ne point en douter un trio des plus effrayant...
Ali Sentant ses forces le quitter, le jeune homme s'arrêta de penser à tout ce remue-ménage. Fatigué, il ferma les yeux et s'endormit, peut-être pour toujours. Plus tard il flaira des mouvements autour de lui, étaient-ils hostiles ? Il n'en avait rien à faire, même s'il distingua une forme de langage familière. Tout ce qui l'importait c'était ce noir total, comment se fait-il qu'il pouvait être aussi beau ? L'avait-il toujours autant fasciné ?

Ali Comme on semblait insister, Dougal fut obligé de réfuter ces profonds abysses pour retrouver la chaleur du monde réelle. La lumière l'aveugla et pourtant il réussit à discerner une silhouette particulièrement imposante juste à côté de lui. La potentialité d'un danger lui érafla l'esprit, mais il ne voulu pas le prendre en considération. Après tout son état l'empêchait de se mouvoir comme il le voudrait et puis, ce froid cadavérique qui le rongeait sur son flan était particulièrement irritant.
Ali Ses yeux finirent par s'habituer à la lumière et il découvrit son compagnon, Dilon Deraborne, à ses côtés. Il semblait heureux de voir que son compatriote avait repris ses esprits. Le jeune homme lui esquissa un sourire mais fit rouler ses yeux autour de ses orbites pour parcourir les alentours comme s'il espérait trouver, ou voir, quelqu'un d'autre. Hélas il savait que la jeune Kastalienne était encore prise au piège. Que devait-il faire en cet instant ? Bien qu'il se trouvât dans l'incapacité de faire le moindre mouvement, il ne pouvait trahir ses engagements : il avait une amie très précieuse à délivrer.

Ali Le vent glacial du Nord se mêla à son soupir, il n'avait aucune idée de la façon dont il pouvait se tirer de cette situation. De plus son état l'inquiétait, il semblait geler comme une statue de glace. Bien sûr il n'éprouvait pas ce sentiment sur toutes les parties de son corps, mais seulement là, juste un peu plus haut que son nombril, sur son flan droit. Était-ce une sorte de poison paralysant ou autre dangerosité, ou juste le contre-coup de ses profondes blessures ? A force de penser à ce cône de glace il se rendit compte qu'il n'avait pas un sentiment de malaise : il ne semblait pas éprouver de difficulté à se garder éveillé, pour faire plus simple il n'avait pas la tête qui tourne. Or il savait que l'attaque de l'assassin l'avait mis plus que sur le carreau, elle l'avait pratiquement tué. Dans ce cas il devrait ressentir un important manque de sang, mais il n'en était rien. Peut-être que l'attaque de glace avait gelé sa blessure pour empêcher une hémorragie trop importante. Non, c'était sûrement ça !
Ali Plus il pensait à ce problème et plus il éloignait son esprit de son objectif premier et ça c'était un soucis d'une gravité bien plus importante : en concentrant son esprit sur un événement peu motivant, il perdait les moyens de se rétablir rapidement. Autrement dit alors qu'il pourrait focaliser tout son esprit sur une rapide régénération de son corps afin de partir à la rescousse de sa jeune et belle amie, il perdait son temps. Heureusement il revint très rapidement à l'intitulé de sa quête :
- Hey Dilon... Qu'en est-il de notre mission ?

HS:

Ali Avant de lui répondre, son camarade Stellarois lui offrit une gourde que le blessé accueilli avec plaisir ; il est vrai que sa gorge s'était desséchée et avait par conséquent besoin d'un petit remontant. En ôtant le bouchon une odeur forte s'échappa du récipient en cuir, c'était à ne point en douter de l'alcool, un point que vint éclaircir dans la foulée le guerrier Dilon. Le jeune homme ne s'en priva pas et engloutit quelques gorgées qui irritèrent sa gorge endolorie dans un premier temps puis qui vinrent le réchauffer de l'intérieur et le requinquer, du moins assez pour s'en aller.
Ali Son camarade était d'accord pour reprendre les recherches, c'était un ami fidèle et bienveillant, une denrée extrêmement prisée dans ces moments difficiles. Il semblait mal à l'aise et demanda à Dougal s'il n'avait pas une quelconque idée sur leur destination, car comme il l'avait soulevé si les ravisseurs s'étaient engouffrés dans des coins inconnus pour les deux voyageurs, ils auraient tôt fait de perdre leur trace. Le jeune homme rendit la gourde à son propriétaire et mit toutes ses forces de son côté pour se lever, Dilon lui proposa un appui qu'il accepta volontiers et une fois sur ses jambes observa les environs. On voyait les vestiges du campement des ravisseurs, ils étaient partis quelques heures auparavant, mais il n'était pas impossible de les retrouver.

Ali Dougal s'avança péniblement vers le terrain où résidait un certain bazar désertique. Il faillit chuter à plusieurs moments tant la douleur de son flan le tiraillait, mais à chaque fois il fut soutenu par son compagnon anxieux de son état qui ne s'améliorait que lentement. Ils arrivèrent finalement en plein milieu des vestiges du camp ennemi et Dougal semblait visualiser les emplacements de trois tentes assez grandes pour contenir deux individus. Hélas les points d'attache étaient plutôt éparpillés et il n'était pas aisé d'en saisir des indices. Néanmoins il s'accorda sur un fait, il n'y avait pas plus de dix adversaires et ils ne devaient pas être très habitués à combattants des adversaires plutôt expérimentés.
Ali Plus il avançait et plus il avait froid comme si on répandait de la neige sur son corps petit à petit, il décida finalement de s'asseoir sur une souche et d'ôter sa cuirasse pour découvrir avec effroi, mais peu de surprise, une plaque bleutée qui s'étendait lentement en partant d'un point d'une lueur glaciale, l'impact de l'attaque magique de la nuit précédente. Il jura intérieurement, il perdait bêtement du temps à cause de sa faiblesse, mais il savait que de brusques mouvements pouvaient l'envoyer directement dans la tombe. Il respira profondément à la recherche d'une solution.
Ali Une idée prit forme dans son esprit en voyant les restes du feu mal éteint qui gisait proche de lui. Quelques particules de braises étaient rougeoyantes et l'humain devina en dessous une pierre. Il se leva pour la ramasser, comme il l'avait espéré elle était chaude et portait un sentiment agréable. Sentant ce qu'il avait envie de faire, Dilon protesta mais Dougal ne se détacha pas de son but et posa la pierre sur sa plaie qui eut une réaction avec la plaque gelée.

Ali Le jeune homme se souvint d'une série de douleurs abominables qui se caractérisaient par des lignes traversant tout son corps le faisant souffrir des orteils jusqu'aux cheveux. Quoiqu'il en soit il y avait un trou noir ensuite, comme s'il s'était évanoui. La douleur était-elle aussi insoutenable ? Ou n'était-ce qu'un stratagème de sa défense intérieure pour le préserver de la mort ? Quelle qu'en était la raison, le résultat fut le même : la plaque avait disparue ne laissant derrière elle qu'une cicatrice bleutée, la chaleur s'était installée dans son corps et ses forces lui étaient revenues. Autre détail, ça sentait le cheval. Le cheval ?
Ali Deux individus en armure se trouvaient à ses côtés lors de son réveil. Ils portaient un plastron argenté et légèrement bleuté avec un blason de loup orné d'une couronne de glace. Il avait déjà vu ces armoiries, mais ne se souvenait plus de leurs possesseurs. Néanmoins il fallait rapidement mettre les points sur les i :
- Amis, ou ennemis ?

Ali On lui répondit d'un sourire et les deux soldats se poussèrent pour laisser passer le robuste guerrier de Stellaraë qui lui répondit avec le même sourire par des mots :
- Amis !

Ali Dilon venait de lui donner une très bonne nouvelle ; apparemment les Miliciens détenaient un des ravisseurs de la Kastalienne disparue et il était temps de l'interroger. Dougal, animé par une rage passionnelle, se leva avec quelques difficultés et, accompagné par son ami Stellarois, fit face à la créature qu'ils poursuivaient.
Ali Elle était hideuse. Ses petits yeux perçants étaient insufflés d'une fureur maléfique. Son menton difforme s'étirait dans tous les sens pour faire jaillir de petites et aiguisées dents jaunâtres, prêtes à se saisir du cou d'un des ravisseurs présents. Elle grognait et reniflait comme si elle voulait garder en mémoire l'odeur de ses ennemis pour les retrouver. La créature était solidement attachée à un pilier, mais elle essayait tout de même de griffer le bois quitte à s'en faire saigner les doigts. C'était un vrai sauvage.
- C'est un Perrack, un éclaireur même. Je ne sais pas ce qu'il fait si loin de leurs terres, mais ça n'augure rien de bon.
- Un Perrack ? Ils vous attaquent souvent ?
- Non. Comme je l'ai dit ils restent sur leur territoire à attaquer tout intrus.

Ali Le jeune homme le regarda d'un air grave. Il devinait qu'ils n'éprouvaient que peu de pitié et leurs prisonniers devenaient des esclaves. Chaque instant perdu ici était un effroyable moment de plus pour la jeune femme. Il sentit la rage le saisir, mais se calma rapidement, surtout à cause de sa blessure qui réagissait à sa colère. C'était assez... Étrange...
Ali Il s'approcha néanmoins de la créature et s'accroupit pour se mettre à sa hauteur ; elle faisait un peu plus de la moitié de sa taille. Elle grogna encore plus et mordit l'air encore plus frénétiquement.
- Tes amis et toi avez capturé une humaine. Tu vas me dire pourquoi et où vous vous rendez et alors peut-être que je ne te livrerai pas à ces hommes qui veulent assurément te faire passer un sale quart d'heure, dit-il d'un air calme mais sévère.

Ali Il n'y eut plus de grognements pendant quelques instants. Apparemment le Perrack avait compris qu'il fallait redouter les Hommes Liges du Jarl plus que le jeune homme. Après tout ils semblaient bien plus expérimentés que ce gamin blessé, si son odorat ne l'avait pas trahi.
- Bien. Tu comprends plus vite que les autres.

Ali Cette information était un coup de bluff, mais il fonctionna sur la petite créature teigneuse. Il semblerait que les Perracks soient des créatures plutôt craintives ; en effet, elles se plient à la volonté du plus fort.
- Maintenant dis-moi où tes petits copains emmènent cette jeune femme.
- Tu pourras toujours courir shalag, mais tu n'auras jamais ta gueuse.

Ali Juste après ces mots vulgaires, le poing de l'humain s'enfonça dans la joue de la créature qui se cogna contre le pilier et lâcha un petit cri de douleur. Du sang verdâtre coula de son nez et de sa bouche encore plus déformée.
- C'est donnant-donnant. Tu me donnes des infos tu gardes tes dents. Tu fais trainer les choses et tu deviens vulgaire et je t'arracherai tes oreilles pointues d'elfe.
- L'Étendue Dorg-Azhur. C'est là qu'ils se rendent.
- Heureux de voir que l'on s'est compris.

Ali Après avoir obtenu son information, l'humain dégaina son épée et transperça le corps du Perrack. Les Miliciens lâchèrent un léger cri de stupeur et dégainèrent. Dougal ôta son épée, essuya la lame sur l'un des torchons servant d'habits à la créature et rangea son arme pour faire face aux Miliciens.
- Qu'as-tu fais ?! Nous voulions l'interroger.
- Elle ne vous aurait rien appris si je vous l'avais abandonné. Je lui avais dit que si elle me donnait les informations voulues alors je ne vous la livrerais pas. (il leva la main pour interrompre le soldat qui voulait protester) Néanmoins si vous venez avec nous vous aurez nombre de Perracks à interroger et nous aurons notre amie. (il se tourna vers Dilon et s'adressa à lui) Tu continues avec moi mon ami ?

Ali Après une petite chevauchée en très bonne compagnie, les humains arrivèrent à Dorg-Azhur, une étendue sauvage dont on dit qu'elle abritât durant des temps immémoriaux la fière châtellerie de Dorg-Azhur, veillée en permanence par un somptueux castel dont les somptueuses tours apportèrent une protection magique sur les terres, dit-on. M'enfin, cette fière châtellerie n'était plus ce qu'elle était et aujourd'hui toutes sortes de créatures dangereuses occupaient les ruines du castel, maintenant enfouies sous plusieurs mètres de terre.

Ali La petite équipe des valeureux humains était prêt à se lancer à l'assaut des pernicieuses créatures qu'étaient les Perracks. Certains affirmaient qu'il s'agissait de vieux cousins des gobelins, et d'autres pensaient plutôt qu'un sombre maléfice avait corrompu les êtres protecteurs de la Perracie. Mais ceci importait peu pour Dougal, seul le sauvetage de sa chère amie habitait ses pensées.
Ali Les quatre humains furent témoins d'une petite altercation entre deux Perracks, il était question d'un meurtre envers une femme - sûrement Aldéheid - et d'un plan érigé par un mystérieux "Maître". Apparemment les inquiétudes de Dougal s'avéraient justes ; quelqu'un en avait après la jeune Kastalienne, quelqu'un de très puissant. Cependant il restait à savoir de qui il s'agissait. Dilon partageait les mêmes pensées que son camarade, il y avait peut-être une affaire gravissime derrière l'enlèvement d'Aldéheid, et ils ne pouvaient pas se contenter seulement d'un sauvetage ; ils devaient en apprendre plus, il leur fallait des informations.
- Intéressant, chuchota-t-il à ses compagnons, nous savons au moins que ces créatures ne tueront pas leur prisonnière, même s'ils étaient attaqués. Ça nous donne un sacré avantage.
- Il nous faut des prisonniers nous aussi, une petite poignée d'au moins quatre Perracks. (les autres acquiescèrent) Faites en sorte qu'aucune des prisonniers n'ait connaissance des autres, laissez-les penser qu'ils sont nos seuls prisonniers, ça nous donnera un certain avantage.

Ali Il valait mieux se donner toutes les cartes en main dans une telle situation. En faisant croire à un prisonnier qu'il est seul, on s'ouvre à de nombreuses possibilités d'interrogation mais mieux encore, on peut à tout moment lui révéler l'existence d'autres prisonniers. Un tel changement peut énormément influencer sur le mental d'un captif, comme ce fut le cas lors de l'interrogatoire mené par Dougal plusieurs heures plus tôt. Par contre dans la situation inverse, on ne peut plus faire croire à son captif qu'il est seul, enfin on peut toujours lui dire que les autres sont morts, mais une telle information lui dévoilerait l'issue la plus simple : la mort.
- Quelqu'un a un plan particulier, ou préféré ?